K Vidal, Jean-Paul CHABROL, IUFM AIX, PE1 2005-2007.
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*La masse des courtisans se partage les multiples charges et services de la cour, sources d’honneur et de profit. Ainsi, ils deviennent les
agents d’un véritable culte monarchique et de la personnalité : la vue du roi, la faveur du roi et le désir du roi en sont les éléments fondamentaux.
Ce système est également fondé sur la manipulation des courtisans à partir d’un jeu de jalousies, d’amour-propre, de devoirs réciproques, de
compétition que le roi, seul gestionnaire des faveurs et des pensions, pouvait d’un geste, d’un silence, perturber voire supprimer.
*Par ce système de cour, l’aristocratie était « tenue », autrement dit « domestiquée ». Mais cette domestication fut à la fois consentie et
désirée par cette haute noblesse autrefois frondeuse. En conclusion, Versailles fût donc bien un puissant instrument de pouvoir et de
domination, un monument construit à la gloire du Roi et de l’Etat. C’est aujourd’hui un des monuments les plus visités en France.
B/ Le mouvement des Lumières
1. Quelles sont les différentes critiques des Lumières contre la monarchie absolue ?
Au nom des « lumières de la raison » et de l’expérience, au nom aussi de la « quête du bonheur » :
*ils critiquent le pouvoir arbitraire (le despotisme, la tyrannie) et la dimension sacrée du roi. Diderot (Encyclopédie, article « Autorité
politique ») remet en cause la domination du plus fort.
*Ils revendiquent le respect des « droits naturels », autrement dit des libertés fondamentales qui n’ont pas été données aux hommes
par les rois par le créateur de l’univers (liberté de penser, de s’exprimer, d’agir). Les Lumières sont favorables aussi au libéralisme
économique (« laissez faire, laissez passer ».
*Ils prônent la tolérance. Voltaire mène le combat pour la tolérance contre le fanatisme religieux et contre la torture (Traité sur la
tolérance, 1763, à propos de l’affaire Calas 1761-1765).
*Ils affirment de nouveaux droits : la séparation des pouvoirs (Montesquieu, De l’esprit des lois) ; la liberté et l’égalité (Rousseau,
Le Contrat social. Il est le premier à envisager une république démocratique).
* A la faveur des Lumières, un puissant mouvement humanitaire remet en cause l’esclavage (Bernadin de Saint-Pierre, Diderot,
l’Abbé Raynal, etc.). Quelques philosophes plaident en faveur de l’abolition de l’esclavage et voient là l’occasion de défendre leurs idées
sur la liberté et l’égalité.
Document en annexe
La pensée des Lumières
Montesquieu (1689-1755)
« lorsque dans la même personne ou dans le même corps de
magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance
exécutrice. Il n’y a point de liberté. Il n’y a point de liberté si la
puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de
l’exécutrice »