JOURNEE DU CLIMAT - 15 juin 2011 à Pfingstegg, Grindelwald
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Seul le discours pronon fait foi
Martin Pfisterer, membre de la direction dentreprise BKW FMB Energie SA,
président de sol-E Suisse SA
L’«aps-Fukushim en Suisse
Sortie du nucléaire: quelles conquences
pour la protection du climat?
Un ruban de 15 mètres au Palais fédéral
Quelque 2 000 éves venus de tout le pays ont participé lautomne dernier au projet
national «Eiger-Climat-Ecoles», alisé sous le parrainage de la Conrence suisse des
directeurs cantonaux de linstruction publique. Sur la moraine du glacier de lEiger, ces
élèves ont appris avec étonnement que le glacier reculait de 15 mètres chaque année.
Le 27 octobre 2010, une classe a rencontré la ministre de lénergie Doris Leuthard au
Palais fédéral. A cette occasion, les élèves ont déroulé un ruban symbolique de 15 mè-
tres et lui ont demandé si elle savait ce qu’il représentait. Un élève plus audacieux que
ses camarades lui a même demandé ce quelle faisait personnellement pour lutter
contre le réchauffement climatique.
Doris Leuthard sest montrée très consciente des conséquences du changement clima-
tique, qui sont particulièrement visibles et mesurables dans les Alpes suisses. Elle a
consac beaucoup de temps aux jeunes et leur a expliq laction du Conseil fédéral
ainsi que sa politique climatique et énergétique. Elle a enfin précisé ce quelle faisait, à
titre personnel, pour la protection du climat.
15 semaines plus tard, au Palais fédéral
Environ 15 semaines plus tard a eu lieu la catastrophe de Fukushima. Le monde entier
a suivi avec incdulité l’évolution de la situation au Japon. Les gouvernements de tous
les pays exploitant des centrales nucaires se sont immédiatement demandé si la maî-
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trise de cette technologie était garantie. Si ce n’était pas le cas, il faudrait sortir du nu-
cléaire, et ce immédiatement.
Les gouvernements ont abouti à des conclusions différentes. Aucun na cidé
labandon immédiat du nucléaire en raison dun manque de maîtrise de la technologie.
Même linitiative prônant la sortie du nucaire récemment déposée en Suisse ne cla-
me pas un abandon immédiat. Mais les opinions des gouvernements divergent pour ce
qui est du long terme. Les gouvernements allemand et suisse sont davis que le recours
à lénergie nucléaire se justifie encore pour le moment, mais que ce ne sera plus le cas
dans dix à vingt ans.
Tous les autres pays du monde entendent continuer à utiliser lénergie nucléaire, en
renforçant si nécessaire les mesures de sécurité. Ils estiment que les risques liés à
lénergie nucléaire peuvent être maîtrisés, contrairement aux risques que présente le
changement climatique.
Encore 15 semaines plus tard, sur le bas-glacier de Grindelwald
Aujourdhui, près de 15 semaines après la catastrophe de Fukushima, nous nous trou-
vons sur le bas-glacier de Grindelwald, qui recule très rapidement du fait du change-
ment climatique. Bon nombre dentre nous se sentent désemparés, comme létaient les
élèves devant le glacier de lEiger à l’automne, et comme létait le monde entier après
les événements qui ont secoué le Japon. Que devons-nous faire?
Le Conseil fédéral et le Conseil national ont don de premières réponses aux ques-
tions soulevées par la catastrophe de Fukushima. Ils estiment que lénergie nucléaire
est mtrisable et nécessaire jusquen 2034, mais que ce ne sera plus le cas par la sui-
te, raison pour laquelle nous devrons alors sortir du nucaire. Quadviendra-t-il alors du
bas-glacier de Grindelwald? La sortie du nucléaire signifie-t-elle la disparition du glacier,
voire l’abandon de la protection du climat?
Le Conseil fédéral affirme que sa politique énergétique 2050 nimplique pas labandon
de la protection du climat. Il entend avant tout réduire la consommation délectrici,
promouvoir les nouvelles énergies renouvelables, renforcer la production à partir des
combustibles fossiles, émetteurs de CO2, et développer rapidement le réseau
d’électrici pour garantir le transport de l’électrici produite en Suisse ou à l’étranger.
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Une hausse des émissions de CO2 de 15% au lieu d’une baisse de 20%?
Le Conseil féral et le Conseil national ont pris à bras-le-corps la question des consé-
quences de «Fukushim sur la politique énergétique avec un engagement qui mérite
d’être souligné. Une grande partie des objectifs sera réalisable, si la pression est suffi-
sante. Mais, selon le Conseil fédéral, il ne sera pas possible de remplacer dans le lai
imparti 40% de lélectricité nécessaire. En effet, le délai est trop court pour limiter la
consommation, qui augmente dane en ane, et pour construire 10 000 à 30 000
(selon le scénario) installations dans le domaine de la petite hydraulique, de la biomas-
se, de l’éolien ou du solaire, et ce en raison de la forte opposition de la population et
des organisations de protection de lenvironnement.
Le Conseil féral sest exprimé en ces termes: «Pour couvrir la demande, il faudra
également développer la production délectricité issue de combustibles fossiles par des
installations de couplage chaleur-force et des centrales combies à gaz.» Et dajouter:
«Le Conseil ral entend cependant respecter les objectifs quil sest fixés en matière
de politique climatique.» Une affirmation qui, à y regarder de plus près, semble pour le
moins ambitieuse.
A Grindelwald, bon nombre dhôteliers, d’industriels et la commune elle-même ont, de
leur propre initiative et dans l’int du climat, investi 17 millions de francs pour cons-
truire le plus grand réseau de chaleur au bois du pays, lequel permet déconomiser 5
000 tonnes de CO2 par an. En comparaison, une des six à huit centrales combinées à
gaz préconisées par le Conseil fédéral produirait à elle seule environ 1 million de tonnes
de CO2.
Selon le scénario adop et les possibilités de compensation, la stratégie énertique
du Conseil déral entrnerait donc une augmentation des émissions de CO2 de la
Suisse pouvant atteindre 15%, au lieu de la réduction de 20% exigée par la loi sur le
CO2, avec les conquences que lon sait sur le climat et les glaciers.
Invitation à la population et au Conseil fédéral
Pour se faire une idée sur place des conquences quaurait une telle augmentation
des émissions de CO2, les personnes intéressées peuvent, dès aujourdhui, couvrir
sous la conduite dun guide l’impressionnant «laboratoire à ciel ouvert». Nous invitons
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particulièrement la population et le Conseil déral à participer à une excursion didacti-
que sur le bas-glacier de Grindelwald.
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