EMERGENCE ET TRANSFORMATION STRUCTURELLE Par Moubarack LO Président Institut de l’Emergence Dakar, Senegal Email: [email protected] 1 SOMMAIRE I. LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE EN QUESTION II. LE CONCEPT D’EMERGENCE III. MESURE DE L’EMERGENCE IV. LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE COMME PRE-REQUIS DE L’EMERGENCE POUR LES PAYS AFRICAINS V. TRANSFORMATION STRUCTURELLE ET PROGRES SOCIAL VI. PLACE DE L’ECONOMIE VERTE DANS LE PROCESSUS DE TRANSFORMATION STRUCTURELLE ET D’EMERGENCE 2 « L’Afrique a besoin de transformations structurelles et non d’ajustements structurels » (Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique) 3 I. LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE EN QUESTION 4 I. LE CONCEPT DE TRANSFORMATION STRUCTURELLE Les fondements théoriques Développement veut dire Croissance plus transformation (Gérald M. Meier, 1995) Se manifeste notamment par l’amélioration des performances des facteurs de production, par la densification et la modernisation du réseau d’infrastructures, par le développement des institutions et par le changement des attitudes et des valeurs, et par « un mouvement haussier de l’ensemble du système social » (Gunnar Myrdal : le drame asiatique (1968)). 5 Décollage économique: Walt W. Rostow (1960) considère cinq étapes par lesquelles passent tous les pays: la société traditionnelle, l’émergence des pré-conditions du décollage, le décollage, la marche vers la maturité et l’ère de la consommation de masse. La phase du décollage étant la plus importante pour les pays en développement. Il s’agit d’une période où « l’échelle d’activité économique productive atteint un niveau critique et produit des changements qualitatifs qui mènent à une transformation structurelle massive et progressive dans l’économie et la société ». 6 Trois conditions du décollage: une hausse du taux d’investissement productif, passant par exemple de 15% à 40% du PIB ; le développement d’un ou plusieurs secteurs manufacturiers, avec un fort rythme de croissance ; l’existence ou l’émergence rapide d’un système politique, social et institutionnel qui, en exploitant finement l’expansion initiale dans le secteur moderne et les potentiels effets externes économiques du décollage, arrive à donner à la croissance un caractère continu. 7 Les structuralistes insistent sur l’impact des transformations structurelles sur la croissance: changements dans la composition de la demande, du commerce extérieur, de la production et dans l’utilisation des facteurs de production, à mesure qu’augmente le revenu par tête. En particulier: la réallocation du capital et du travail, de l’agriculture à des secteurs plus productifs, compte pour 20% dans la croissance moyenne ; la croissance des exportations exerce un effet déterminant sur la croissance des pays en développement ; l’afflux de capital étranger exerce un effet important sur la croissance, en plus de ses effets sur les exportations et l’investissement. 8 LE POINT DE VUE DE LA CEA : un transfert massif de ressources d'un secteur à un autre, du fait de changements intervenus au niveau des fondamentaux et des politiques économiques ». Concrètement, cela signifie un La transformation structurelle désigne « changement de la composition sectorielle du produit intérieur brut, la part du secteur primaire en termes d'emploi et de production allant à l'industrie et à des services modernes. Cela suppose également une utilisation plus grande des technologies et une meilleure productivité dans tous les secteurs » (Carlos Lopes (CEA, 2013)) 9 ETUDE CEA BUREAU AFRIQUE DU NORD (CEA -AN 2013): Plusieurs facteurs-clés à promouvoir en vue de la transformation structurelle (mesurée ici par la diversification et la sophistication des produits exportés): - Les investissements dans les activités à haute valeur ajoutée (et donc l’industrialisation innovante) - Le capital humain (notamment l’éducation secondaire) - Les infrastructures et chaînes logistiques et la facilitation du commerce - L’ouverture financière - L’intégration régionale, avec l’échange de produits sophistiqués. 10 II. LE CONCEPT D’EMERGENCE 11 LE POSTULAT DE LA CONVERGENCE DES REVENUS PAR TETE La convergence absolue (Solow): les pays pauvres auraient tendance à croître plus vite que les pays riches et on évoluerait donc, nonobstant les caractéristiques propres de chaque économie, vers la convergence des revenus par habitant vers un état stationnaire déterminé par le taux d’investissement. Les faits empiriques ont contredit ce postulat 12 Graphique 1 : Évolution du gap de revenu par tête vis-à-vis des Etats-Unis, entre 1960 et 2003 Korea 10,00 9,00 8,00 7,00 6,00 5,00 4,00 3,00 2,00 1,00 Botswana 36,00 31,00 26,00 Korea 21,00 11,00 6,00 19 60 19 64 19 68 19 72 19 76 19 80 19 84 19 88 19 92 19 96 20 00 19 60 19 64 19 68 19 72 19 76 19 80 19 84 19 88 19 92 19 96 20 00 1,00 Egypt Gabon 15,00 8 7 11,00 9,00 7,00 5,00 3,00 19 60 19 64 19 68 19 72 19 76 19 80 19 84 19 88 19 92 19 96 20 00 1,00 Egypt 6 5 4 3 2 1 19 60 19 63 19 66 19 69 19 72 19 75 19 78 19 81 19 84 19 87 19 90 19 93 19 96 19 99 20 02 13,00 13 Botswana 16,00 Moubarack LO, Emergence La convergence conditionnelle (Barro, 1991): Si les économies diffèrent en termes de propensions à épargner, de croît démographie, de capital humain, d’ouverture internationale, d’accès à la technologie ou de qualité des politiques publiques, la convergence ne se réalisera que sous certaines conditions. Si ces conditions sont remplies, le taux de croissance attendu est d’autant plus élevé que le niveau de départ du PIB par tête est faible par rapport à sa situation d’équilibre de long terme. A contrario, un pays pauvre peut ne pas converger (diverger) ou ne converger que très lentement avec un pays riche, si ses conditions de base sont moins favorables que celles du pays riche. 14 Cohen et Soto (2002): la pauvreté des Nations doit s’interpréter comme la multiplication d’une série de handicaps, en matière de ressources et en matière de productivité totale, qui se combinent pour expliquer le maintien dans la pauvreté. En sortir requiert d’affronter et de corriger chacun de ces handicaps de base. Comparant la productivité industrielle d’un échantillon de pays situés à des degrés divers de développement, Cohen et Causa (2005) arrivent à la même conclusion, en pointant cinq facteurs constitutifs de handicaps pour les pays les moins productifs (y compris parmi les pays européens) : le capital physique, les infrastructures, le capital humain, le degré d’intégration au commerce international et le productivité résiduelle nette de chaque économie. 15 Moubarack LO, Emergence La convergence avec les pays riches est un processus de longue haleine. Le pays pauvre doit donc d’abord viser à atteindre un stade intermédiaire qu’on peut qualifier d’émergence (convergence vers le niveau d’émergence) 16 Moubarack LO, Emergence Emergence Convergence Pauvreté 17 Moubarack LO, Emergence LES PRE-REQUIS DE L’EMERGENCE Atteindre le stade de l’émergence économique ne provient ainsi pas du hasard ou de la chance. Un pays peut certes initier et enregistrer des pics de croissance, durant une certaine période, mais comme l’a montré Haussmann-Pritchett-Rodrik (2004), la croissance économique ne peut être soutenable et mener vers le développement que si le pays en question poursuit les bonnes politiques économiques et possède des institutions de qualité. Pour émerger et donner à la croissance un caractère soutenable, un pays pauvre doit donc mettre en place des politiques volontaristes pour convaincre les investisseurs de venir et de demeurer chez lui, et chercher à s’insérer avec succès dans l’économie mondiale. Les réformes attachées à cette exigence constituent les pré-requis de l’émergence. Dans l’idéal, le pays doit chercher à atteindre un niveau de compétitivité et d’attractivité le plus élevé possible, en mettant en place un environnement de classe internationale. 18 Moubarack LO, Emergence LES PRE-REQUIS DE L’EMERGENCE De ce fait, c’est comme s’il mettait les pendules à l’heure et se donnait, avec un certain décalage dans le temps, les mêmes conditions initiales historiques que les pays déjà émergents. Le pays pauvre obtient alors les mêmes niveaux historiques d’éducation primaire et secondaire que les pays devenus émergents, des taux d’épargne et d’investissement équivalents, ou encore des institutions et des données démographiques relativement comparables. La convergence conditionnelle à la Barro peut alors s’enclencher de manière inexorable. 19 Moubarack LO, Emergence Moubarack LO, Emergence PROGRES SOCIAL 20 GOUVERNANCE POLITIQUE, LEADERSHIP & VALEURS NATIONALES (Paix et sécurité, Gouvernance démocratique, Décentralisation et Participation, Orientation de l’élite politique vers les réformes et le développement, le système de valeurs nationales) VALORISATION OF NATURAL ENDOWMENTS SOCIAL ENVIRONMENT RULE OF LAW& QUALITY OF THE JUDICIARY QUALITY OF THE ADMINISTRATION FINANCIAL DEEPENING BUSINESS REGULATORY FRAMEWORK ENTREPRENEURS HIP PROMOTION EMERGENCE ECONOMIQUE STABILITE MACROECONOMIQUE TRANSFORMATION NATIONAL PLANNING, MONITORING & COORDINATION PUBLIC FINANCES & TRANSPARENCY REGIONAL INTÉGRATION OPENNESS, NETWORKING, SPECIALISATION INFRASTRUCTURE S (Energy, transports, ICT) CAPITAL HUMAIN, GENRE, TECHNOLOGIE & POPULATION INNOVATION CROISSANCE ENVIRONNEMENT PROTECTION AND PROMOTION BIEN ETRE 1-Santé 2- Nutrition & Sécurité alimentaire 3-Protection contre les vulnerabilités 4-Emplois 5-Revenus 6- Vie riche et équilibrée(culture, sport, etc.) 8. Logement et services de base (logement, eau potable, électricité, services, énergétiques, assainissement, urbanisation, gestion des ordures, qualité de l’air) 9. Bien-être subjectif (y compris la spiritialité) LEVIERS DE L’EMERGENCE LA DYNAMIQUE DE LA TRANSFORMATION PARTAGE EQUITABLE DES FRUITS EMERGENCE ECONOMIQUE AMENAGEMENT D’UN CADRE DES AFFAIRES DE CLASSE INTERNATIONALE PLANIFICATION ET GESTION EFFICACE DES BLOCS DE REFORMES QUALITE DES INSTITUTIONS 21 (Paix, Culture, Leadership politique, Administration) III. MESURE DE L’EMERGENCE 22 DEFINITION DE L’EMERGENCE ECONOMIQUE Dictionnaire Le Robert: «Emerger » se dit d’un phénomène «qui s’impose à l’attention par sa valeur ». 23 DEFINITION DE L’EMERGENCE ECONOMIQUE Les pays émergents sont: « des pays en développement qui constituent des pôles d’attraction des investissements, qui diversifient et accélèrent, durablement et harmonieusement, leur croissance économique et qui s’intègrent avec succès dans l’économie mondiale, dans un cadre de stabilité macroéconomique». . 24 Moubarack LO, Emergence CONSTRUCTION D’UN INDICE D’EMERGENCE (ISEME) 1. Les variables entrant dans la construction de l’ISEME D’après les recherches menées par nos soins (voir Moubarack LO 2013), Trois thèmes considérés : le dynamisme économique, la structure transformationnelle de l’économie et la stabilité macroéconomique du pays. Pour émerger, un pays doit croitre (aspect du dynamisme), améliorer sans cesse sa transformation structurelle (aspect transformationnel) et être relativement stable (aspect de la stabilité macroéconomique). 25 CONSTRUCTION DE L’ISEME Le tableau suivant contient l’ensemble des variables choisi a priori pour la construction de l’ISEME. Tableau 1 : LISTE DES VARIABLES POUR L’ELABORATION DE L’ISEME. Nom Libellé Source PIB VARIABLES DE DYNAMISME ECONOMIQUE PIB par tête (contant USD) (année en cours) CD_BM CD_BM* VARIABILIT Croissance moyenne du PIB par tête au cours des 10 dernières années Variabilité croissance au cours des 10 dernières années. Gini L’indice de Gini CD_BM CROISSPIB* CD_BM VARIABLES DE TRANSFORMATION EXPORT Poids de l’exportation du pays dans l’exportation mondiale IDE VA_agri Poids des investissements directs dans le pays par rapport au IDE mondiale Valeur ajoutée agricole par agriculteur VA M Valeur ajoutée manufacturière par rapport au PIB CD_BM Eportmanufact Exports manufacturières / exports de marchandises (moyenne dix anées) Indice diversification export (moyenne dix dernières années) CD_BM Diversificat Concentrat Indice concentration (moyenne dix dernières années) CUNUCED Export services Exports de services/exports totales (moyenne dix dernières années) CD_BM CD_BM CD_BM CD_BM CUNUCED VARIABLES DE STABILITE MACROECONOMIQUE Inflation inflation (moyenne 5 ans); CD_BM Soldebudgt solde budgétaire (sur année en cours); CD_BM Bcourant Solde Balance courante en % du PIB (moyenne 5 ans) CD_BM *DANS LE CALCUL DE LA MOYENNE NOUS AVONS CONSIDERE LA MOYENNE TRONQUEE D’ORDRE 2. *CD_BM : CD DE LA BANQUE MONDIALE. *CUNUCED : BASE CUNUCED 26 CONSTRUCTION DE L’ISEME 2. Forme Fonctionnelle de L’ISEME La formule de l’ISEME du pays i s’écrit : m ISEME(i) m1 (i) λk Iα k λ k k1 k1 1 α Où m est le nombre de thème (ici m égal à 3). qui est un nombre réel non nul est choisi par simulation. Cette simulation consiste à retrouver une valeur de tel que l’ISEME soit relativement robuste par rapport à une petite variation de . Notons aussi que permet de mesurer un degré de substituabilité des différentes composantes de l’ISEME. k est le poids de la dimension k de l’émergence. Ce poids est déterminé par l’analyse factorielle éventuellement complétée par un avis d’expert. Conformément à la théorie de l’AFM, k peut être estimé à partir des premières valeurs propres partielles provenant de l’ACP du thème k. La formule de calcul des k pose un problème de dimensionnalité des composantes c’est pour cela cette formule ne sera précision que dans les résultats empiriques. 27 CONSTRUCTION DE L’ISEME L’indice de dynamisme économique : I11 0.75Croiss_PIB - 0.76Gini - 0.17Variabilité I12 0.86PIB L’indice de dynamisme économique s’écrit finalement : 1/ 2 1/ 2 2 I 0.55I11 0.45I12 1 •Les coefficients de pondération sont les contributions des axes par rapport au premier plan. 28 CONSTRUCTION DE L’ISEME L’indice de transformation I 2 0.69Export 0.57IDE 0.58VA_agri 0.82Vam 0.72Exportmanufact 0.81Diversification 0.72Concentration 0.14Expor_service L’indice de la stabilité macroéconomique I3 0.78Deficitbudg 0.72Bcourante 0.53Inflation Après le calcul de I1, I2 et I3, il ne reste plus qu’à calculer l’ISEME. C’est une combinaison des sous indices que nous venons de calculer. La formuler utiliser est celle précisée dans la partie méthodologique 1 α m 1 ISEME(i) m (i) λ k Iα k λ k1 k k1 Après simulation nous choisissons = 1/3. L’ISEME est robuste pour cette valeur. La détermination des coefficients de pondération est basée sur des théories tirées de l’analyse factorielle. Nous avons considéré la contribution de chaque groupe dans la formation du premier axe de l’Analyse Factorielle Multiple. Cependant, les groupe ayant pas forcement la même structure, il va valeur déflaté cette contribution par la première ou les deux premières valeurs propres des ACP partielles. 29 CONSTRUCTION DE L’ISEME ISEME(i) 0.55I11/ 3 (i ) 0.30I 21/ 3 (i) 0.15I 31/ 3 (i ) 3 30 pays RANG2005 RANG95 ISEME2005 ISEME95 Singapore 1 1 1,003 1,000 PRE-DEVELOPPE Korea, Rep. 2 2 0,979 0,852 China 3 9 0,922 0,742 Ireland 4 5 0,918 0,816 Malaysia 5 3 0,856 0,846 POST-EMERGENT Czech Republic 6 4 0,856 0,818 Lithuania 7 33 0,848 0,593 Croatia 8 12 0,835 0,712 Greece 9 35 0,810 0,591 Hungary 10 10 0,808 0,740 Poland 11 7 0,803 0,761 Portugal 12 8 0,801 0,752 Estonia 13 22 0,793 0,645 Thailand 14 6 0,775 0,765 pays RANG2005 RANG95 ISEME2005 ISEME95 Mexico 15 15 0,731 0,685 EMERGENT Bulgaria 16 32 0,724 0,610 Trinidad and Tobago 17 24 0,717 0,639 Bahrain 18 11 0,717 0,731 Romania 19 21 0,714 0,647 Belarus 20 30 0,706 0,618 Tunisia 21 19 0,704 0,654 Jordan 22 28 0,703 0,622 Mauritius 23 29 0,699 0,619 Albania 24 85 0,695 0,314 Armenia United Arab Emirates 25 80 0,693 0,359 26 38 0,688 0,573 Ukraine 27 52 0,687 0,520 Kuwait 28 47 0,679 0,541 Saudi Arabia 29 20 0,679 0,650 Morocco 30 34 0,671 0,592 pays Russian Federation Indonesia Botswana Cape Verde Libya Turkey Syrian Arab Republic South Africa Oman Egypt, Arab Rep. India Brunei Darussalam Vietnam Argentina El Salvador Chile Costa Rica Brazil Pakistan Panama Philippines RANG2005 RANG95 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 31 17 41 45 44 23 59 46 26 27 43 16 58 14 49 42 40 39 64 13 53 ISEME2005 0,655 0,646 0,645 0,630 0,625 0,623 0,620 0,617 0,615 0,615 0,613 0,609 0,595 0,592 0,591 0,590 0,587 0,586 0,584 0,580 0,578 ISEME95 0,614 PRE-EMERGENT 0,659 0,556 0,547 0,549 0,641 0,491 0,541 0,633 0,627 0,552 0,685 0,491 0,703 0,537 0,553 0,560 0,564 0,464 0,705 0,517 pays RANG2005 RANG95 ISEME2005 ISEME95 Kazakhstan 52 55 0,568 0,499 POTENTIEL EMERGENT Uruguay 53 18 0,567 0,659 Peru 54 60 0,565 0,486 Qatar 55 25 0,565 0,639 Georgia 56 87 0,564 0,309 Cambodia 57 54 0,561 0,503 Algeria 58 57 0,548 0,497 Bangladesh 59 50 0,544 0,533 Bhutan 60 62 0,539 0,477 Dominican Republic 61 51 0,536 0,532 Azerbaijan 62 102 0,533 0,237 Sri Lanka 63 56 0,529 0,499 Jamaica 64 36 0,523 0,591 pays Gabon Namibia Colombia Venezuela, RB Equatorial Guinea Congo, Rep. Guatemala Senegal Lao PDR Nepal Mongolia Iran, Islamic Rep. Uzbekistan Nicaragua Tanzania Cameroon Cote d'Ivoire Bolivia Ecuador Honduras Kenya RANG2005 RANG95 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 65 92 48 37 111 112 67 75 73 76 82 71 70 110 84 78 74 68 69 79 77 ISEME2005 0,504 0,503 0,499 0,497 0,479 0,472 0,471 0,470 0,468 0,463 0,456 0,455 0,453 0,432 0,432 0,431 0,426 0,423 0,422 0,415 0,411 ISEME95 0,452 ASPIRANT EMERGENT 0,288 0,538 0,588 0,139 0,106 0,445 0,398 0,409 0,382 0,351 0,427 0,433 0,149 0,321 0,368 0,400 0,439 0,435 0,363 0,374 pays Togo Nigeria Paraguay Djibouti Central African Republic Mali Angola Uganda Mauritania Benin Sudan Yemen, Rep. Ethiopia Zimbabwe Ghana Haiti Gambia, The Rwanda Burkina Faso Guinea Chad Zambia RANG2005 RANG95 ISEME2005 ISEME95 86 87 88 89 91 83 66 63 0,390 0,389 0,386 0,383 0,290 SOUS-DEVELOPPE 0,322 0,451 0,466 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 96 104 109 106 88 95 90 101 100 81 86 61 72 98 97 89 99 107 0,369 0,368 0,364 0,363 0,358 0,355 0,353 0,352 0,351 0,349 0,347 0,344 0,328 0,324 0,315 0,314 0,305 0,300 0,275 0,220 0,165 0,210 0,299 0,276 0,290 0,245 0,246 0,357 0,314 0,483 0,427 0,257 0,272 0,296 0,251 0,195 pays RANG2005 RANG95 ISEME2005 ISEME95 Mozambique 108 103 0,283 0,236 SOUS-DEVELOPPE (SUITE) Madagascar 109 93 0,270 0,288 Niger 110 94 0,268 0,279 Guinea-Bissau 111 113 0,251 0,082 Sierra Leone 112 115 0,244 0,045 Malawi 113 108 0,241 0,168 Burundi 114 105 0,190 0,217 Liberia 115 114 0,177 0,078 CORRELATION DE ISEME AVEC LES AUTRES INDICES DE DEVELOPPEMENT (GCI= Global Competitiveness Index; IDH=Indice de Développement humain; Doing Business; K1 à K6= Indice de Gouvernance de Kaufmann pour respectivement «1=Voice and Accountability », « 2=Political Stability and Absence of violence » « 3=Government Effectiveness », « 4= Regulatory Quality », « 5=Rule of Law », « 6=Control of corruption »). L’ISEME est très gouvernementale. corrélé avec GCI, IDH et l’Indice d’efficacité RANGISEME2005 RANGGCI RANGIDH2007 RANGK32005 RANGK42005 RANGK52005 RANGDOING BUSINESS RANGK62005 RANGK12005 RANGK22005 38 0,85667234 0,754951472 0,731878797 0,685701886 0,664530892 0,646363213 0,624982246 0,404892291 0,404892291 V. LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE COMME PRE-REQUIS DE L’EMERGENCE POUR LES PAYS AFRICAINS 39 Croissance (supérieure à 5% en moyenne dans la dernière décennie, portée notamment par les ressources naturelles) non accompagnée de transformation (exportations de produits de base sans beaucoup de valeur ajoutée) (voir tableau Excel) Quelques pistes: - Exigence d’une transformation minimale de tout produit exporté; - Clauses contraignantes dans les contrats mines et hydrocarbures. 40 VI. TRANSFORMATION STRUCTURELLE ET PROGRES SOCIAL 41 Il est crucial de promouvoir l’inclusion de toutes les couches dans la dynamique de transformation structurelle, à travers: - Le renforcement de leurs capacités (alphabétisation universelle, formation qualifiante); - La protection sociale pour tous; - La modernisation des méthodes de production (agriculture familiale, artisanat), à travers la facilitation de l’accès aux outils et techniques et la promotion de la transformation agricole (exemple coton Inde) - La diversification des activités au niveau rural (maraîchage) - Le développement du micro-crédit; - La mobilité (pistes de production et de désenclavement) L’accès aux marchés, dans une logique de commerce équitable. 42 VI. PLACE DE L’ECONOMIE VERTE DANS LE PROCESSUS DE TRANSFORMATION STRUCTURELLE ET D’EMERGENCE 43 PLACE DE L’ECONOMIE VERTE DANS LE PROCESSUS DE TRANSFORMATION STRUCTURELLE ET D’EMERGENCE La promotion d’une économie qui ne reposerait pas sur les principes de l’économie verte est préjudiciable au développement, eu égard au fait que les ressources naturelles constituent souvent l’unique patrimoine d’une bonne frange de la population, notamment au niveau rural. Mesures à promouvoir: - Réduire les émissions de carbone et la pollution; - Améliorer l'efficacité énergétique et des ressources; - Prévenir la perte de la biodiversité et des services écosystémiques; - Faire contribuer les entreprises qui exploitent les ressources naturelles au financement du développement national; - Promouvoir la valorisation efficiente des ressources 44 naturelles. BIBLIOGRAPHIE Barro R. J. (1991): «Economic Growth in a Cross Section of Countries » Black C.E. (1966): «la dynamique de la modernisation », 1966, p 55-60 Cea (2013), Bureau Afrique du Nord, « Diversification et sophistication comme levier de la transformation structurelle des économies Nord Africaines », 2013 Cea (2011,2013), Rapport économique sur l’Afrique, 2011 et 2013 Haussmann R., Pritchett L. et Rodrik D. (2005): « Growth accelerations », August 2005, Harvard University Moubarack LO (2013), « L’Indice Synthétique d’Emergence Economique », Revue de l’Intégration Africaine, Volume 6, n°1, mars 2013 Carlos Lopes (2013), « L’Afrique a besoin de transformations structurelles et non d’ajustements structurels », le blog du Guépard, CEA, 30 avril 2013 Walt W. Rostow (1960): « les étapes du développement économique», 1960, Seuil, Paris R. M. Solow (1956): « A contribution to the Theory of Economic Growth », Quarterly Journal of Economics, 70(1), pp 65-94 45 MERCI 46