SUJET : Dans quelle mesure la dynamique démographique

publicité
ENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ Corrigé Économie approfondie évaluation du vendredi 18/11/2013
THÈME DU PROGRAMME : Économie et démographie
SUJET : Dans quelle mesure la dynamique démographique a-t-elle une influence sur le montant de
l'épargne ?
Remarques générales:
-Il est inutile de présenter les documents dans l’introduction.
-Il faut par contre annoncer votre plan ou vos différentes parties.
-Les règles d’utilisation des documents sont les mêmes qu’en tronc commun, il faut utiliser les chiffres et éviter la paraphrase
quand il s’agit d’un texte (cf. Passages en gras et soulignés).
-Faites attention à l’intitulé du sujet et à sa consigne, ici le terme « dans quelle mesure… » indique qu’il y a un débat (ici sur la
théorie du cycle de vie) qu’il faut exposer et nuancer.
En France les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient 17% de la population environ en 2011. Ce
chiffre en augmentation peut illustrer le vieillissement de la France qui est une conséquence de son évolution
démographique. Quel impact peut avoir ce vieillissement sur le montant de l’épargne ? L’épargne –qui est la partie
non consommée du revenu- est-elle seulement influencée par des variables démographiques ? Après avoir abordé le
contexte démographique de la France, nous étudierons le lien supposé entre l’âge et l’épargne avant de nuancer cette
relation en analysant les autres déterminants possibles de l’épargne.
La France est caractérisée par une dynamique démographique commune à l’ensemble des pays de l’Europe.
Après une période de forte natalité après-guerre (le baby-boom), le pays fait face à une augmentation depuis les
années 80 de la proportion de personnes de plus de 65 ans qui passe de 13% de la population à 17% aujourd’hui. Dans
le même temps, la part des jeunes de 0 à 19 ans qui atteignait 30% à la fin des années 60 ne représente plus que 25%
(doc.1). Ce vieillissement de la population, conséquence du baby-boom mais aussi de la hausse de l’espérance de vie
et du moindre dynamisme démographique a un impact économique qui ne concerne pas seulement le problème des
retraites mais renvoie à la constitution de l’épargne au cours de la vie.
En effet, un économiste italien, F. Modigliani a élaboré dans les années 50, la théorie « du cycle de vie » qui
relie la variable de l’âge avec celle de l’épargne. Selon cette théorie, le taux d’épargne (et son corollaire,
l’accumulation du patrimoine) augmente avec l’âge, « le montant du patrimoine…croît avec l’âge de la personne »
doc.2. Les actifs ont pour objectif de maintenir un même niveau de consommation tout au long de leur vie, ils vont
donc se constituer un patrimoine en vue d’atténuer la baisse de revenus due à la retraite. Une fois à la retraite, ce
patrimoine sera utilisé pour consommer (désépargne). Inversement en début de vie active, les jeunes travailleurs
s’endettent au lieu d’épargner pour privilégier la consommation. Selon cette théorie, on devrait donc observer dans les
pays vieillissants une baisse du montant de l’épargne en raison du vieillissement de la population, l’Italie par exemple
a un taux d’épargne faible et une population âgée en proportion très importante.
Toutefois, on constate qu’empiriquement les choses ne sont pas aussi simples. Ainsi à titre d’exemple,
l’Allemagne est à la fois le pays qui a le taux d’épargne le plus élevé en Europe et celui dont la proportion de
personnes de plus de 65 ans est aussi élevée qu’en Italie ! De même, en France on constate que le taux d’épargne
faiblit après 60 ans pour remonter ensuite après 70 ans. Si le schéma général de Modigliani est respecté, ces
exceptions conduisent à parler des autres déterminants de l’épargne et du patrimoine. Tout d’abord on peut mentionner
l’effet de génération, au même âge des personnes nées à des époques différentes peuvent avoir des comportements
différents et ce d’autant plus que les contextes économiques ne sont pas identiques (doc.2). Ainsi les générations qui
ont connu les Trente Glorieuses ont bénéficié d’un contexte économique favorables (hausse des revenus et de la
croissance) que ne connaissent pas les actifs d’aujourd’hui ; cela a aussi un impact sur l’épargne et le patrimoine. Ceci
est d’autant plus vrai que le motif de précaution est un déterminant important de l’épargne, en période de hausse du
chômage et d’incertitude sur l’avenir des régimes de retraite, les actifs peuvent être incités à épargner beaucoup plus
afin de se constituer un patrimoine qui leur assurera des revenus en cas de perte d’emplois. De même la hausse du taux
d’épargne après 70 ans peut se comprendre comme une volonté des plus âgés de laisser un patrimoine plus important à
leurs descendants.
Au final, le vieillissement démographique a bien un impact sur le montant de l’épargne puisque celui-ci varie
suivant l’âge de la personne, toutefois le critère de l’âge n’est pas suffisant pour expliquer les variations du taux
d’épargne dans le temps (il baisse dans les pays développés depuis 30 ans) et dans l’espace.
Téléchargement