B. Le vote comme acte rationnel.
Doc 2 p 86.
Un autre courant sociologique, l’individualisme méthodologique, estime qu’il faut représenter le vote comme un acte
rationnel. Chaque individu essaie d’obtenir à travers son vote la plus grande satisfaction possible par rapport à ses
intérêts. Sa décision est le fruit d’un arbitrage rationnel entre gains et coûts que représentent un candidat. Le vote est
donc le résultat de la confrontation entre l’offre des candidats et la demande des électeurs, comme dans n’importe quel
marché.
On peut parler dans certains cas de vote sur enjeu. Lorsque l’ensemble de la population considère un thème comme
crucial, les électeurs vont choisir le candidat qui semble le mieux préparé pour résoudre les problèmes qui se posent sur
ce thème. Il peut s’agir par exemple de la crise économique, du chômage, de l’insécurité, de l’Union Européenne. Dans
ce cas, le vote cesse d’être déterminé mais correspond à des choix individuels et rationnels.
Doc 4 p 87. Doc 3 p 87.
Ainsi le vote des électeurs est plus changeant. On parle de volatilité, pour désigner le fait qu’un électeur change de
candidat ou de parti d’une élection à une autre. Cette volatilité peut tout d’abord s’exprimer par l’abstention. L’électeur,
déçu par son candidat et ne souhaitant voter pour un autre, peut décider de s’abstenir. Un électeur peut aussi choisir de
voter pour un parti différent. Dans ce cas, c’est souvent pour un parti proche, et il est rare que certaines frontières soient
franchies par bon nombre d’électeurs (comme le clivage droite/gauche). Le fait que certains individus soient capables
d’exprimer des opinions de façon très volatile, en votant successivement pour des candidats très éloignés, s’explique par
le fait que ces individus ont une méconnaissance de la politique et de ses programmes. Cette volatilité exprime
essentiellement un vote protestataire. On peut donc nuancer le point de vue selon lequel le vote est un acte parfaitement
rationnel.
III. Le rôle des médias.
A. La mise en scène de la politique.
Les hommes politiques contemporains attachent beaucoup d’importance à l’image que les médias donnent d’eux. C’est
en effet à travers les journaux, la télévision ou internet que les électeurs connaissent les candidats. Les campagnes
électorales doivent donc être particulièrement soignées à travers les médias. Les candidats prennent donc en compte les
sondages pour essayer de comprendre les réactions de la population par rapport à leurs propositions ou actions. Ils
doient aussi prendre soin de leurs passages à la télévision, et mettre en scène leurs campagnes. Internet est un outil
nouveau que les hommes politiques utilisent de plus en plus (twitter, facebook, blogs).
Doc 1 p 88.
B. L’impact des médias sur le choix des électeurs.
Des recherches sociologiques parfois anciennes portent sur la capacité des médias à influencer le citoyen et à modeler
son opinion. Certains estiment que les médias comme la radio peuvent amener les individus à croire tout ce qui leur est
annoncé, ou à adopter de façon crédule les opinions qui leur sont présentées. De nombreuses dicatures ont utilisé cet
outil à la manière d’une « piqûre hypodermique ».
Doc 2 p 88. Doc 3 p 89. Doc 4 p 89.
Pour M. McLuhan, c’est en particulier la télévision, qui constitue un « média chaud », qui peut facilement influencer les
individus. En effet, elle génère des émotions par l’image et s’adresse plus à la sensibilité qu’aux capacités de réflexion.
Les hommes politiques vus à la télévision ont donc une personanlité plus concrète, ils semblent plus proches, et les
candidats soignent leur image dans ce cadre.
On peut cependant penser qu’en fait les médias sont moins puissants et que les électeurs ne sont pas si aisément
malléables. D’autres éléments permettent aux individus de se faire une opinion car les sources d’information sont
variées. N’oublions pas que d’autres déterminants peuvent jouer un rôle (§IIA) de façon contradictoire à celui des
médias. Ainsi, un individu plongé dans un millieu social de gauche aura peu de chances d’être convaincu par une
propagande de droite.
Enfin, on peut estimer que si les médias ont une influence, c’est de façon indirecte. En effet, ils peuvent contribuer à la
création d’un « agenda ». C’est ainsi que l’on nomme les thèmes que les électeurs considèrent comme primordiaux et
que nous avons appelés « enjeux ». (§II.B). Ainsi les thèmes de l’insécurité, de la corruption, par exemple peuvent être
mis en emphase au détriment d’autres questions, parce que les médias les évoquent de façon plus fréquente.