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INTRODUCTION
Depuis l'antiquité et dans le monde entier, les forêts ont été sollicitées pour les multiples
produits et avantages qu'elles offrent (nourriture, combustibles, remèdes,...). Certaines espèces
ont été au fur et à mesure domestiquées : L’Agriculture était née.
Cependant, face aux aléas climatiques et devant la poussée démographique, l'activité agricole
n'arrive plus à nourrir "son homme". C'est ainsi que la brousse a été sollicitée, à chaque
moment de l'année, pour des ressources variées. Dans la brousse on trouve les fruits et divers
compléments alimentaires indispensables aux équilibres nutritionnels (gomme, miel, viande
de brousse…), les remèdes, les fourrages pour leurs animaux, les substances pour lutter contre
les ennemis des plantes domestiquées, les teintures (…) ; bref, les espèces sauvages sont en
d'autres termes un support économique et socioculturel des populations. La brousse est donc
un refuge dans lequel la nature plus ou moins généreuse est garante d'un minimum de sécurité
économique.
Pourtant, il n'est pas possible d'avoir, à l'heure actuelle au Niger, la production annuelle des
différents Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL), puisque jusqu'à présent aucune étude
spécifique n'a été réalisée.
Toute fois, il est certain qu'en de nombreux endroits au Niger, les PFNL ont une valeur bien
supérieure à celle du bois. Ainsi, à titre illustratif, Maydell (1990) a identifié quelques 106
espèces ligneuses pourvoyeuses de fourrage pour le bétail et 69 producteurs d'aliments et des
denrées pour les humains. Plus important, le même auteur a dénombré en 1983, 115 plantes
ligneuses utilisées dans le traitement des maladies. Un autre auteur A. Bergeret (1990) a
rencontré lors d'une enquête dans les brousses voisinant les villages en moyenne 39 espèces
ligneuses par hectare. Parmi elles, 21 sont utilisées pour l'alimentation, et 18 ont divers usages
non alimentaires. Ces brousses avoisinant les villages recèlent de 1186 pieds par hectare, en
moyenne, dont 217 sont exploités directement pour l'alimentation (26%), et le reste pour de
nombreux usages. Pourtant, dans le bilan annuel des récoltes, l'Etat n'en fait jamais cas. Aussi,
l'apport du secteur forestier du PIB, estimé à 4%, doit sans doute être revu à la hausse.
Dans cette étude nous tenterons de collecter les données disponibles sur l'utilisation et
l'exploitation des PFNL au Niger, d'évaluer leur importance relative, d'analyser les tendances
passées, actuelles et futures de la consommation, de la commercialisation et de l'exportation
de ces produits et enfin d'analyser les contraintes pour l'amélioration de la collecte des
données statistiques. Il n'est pas question ici de faire une évaluation quantitative du potentiel
des PFNL au Niger et de leur contribution à l'économie du pays. Cette étude demandera des
moyens plus importants et pourrait être envisagée, lors des prochaines étapes, pour les
produits les plus importants.