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1 Objet de l’étude
La présente étude vise à identifier la portée de la « suspension du contrat » telle que prévue
par l’article 25septies, § 4, de l’ordonnance électricité.
La présente étude analyse à cette fin cette problématique à la lumière de l’esprit de
l’ordonnance électricité. L’analyse de la problématique s’est inscrite dans le respect de la
répartition des compétences entre les Régions et l’Autorité fédérale.
Dans ce cadre, il convient également d’examiner les compétences du Service des Litiges de
BRUGEL.
L’article 30novies, §1er, de l’ordonnance électricité prévoit que :
« § 1er. - Il est créé, au sein de BRUGEL, un « Service des litiges » qui statue sur les
plaintes:
1° concernant l'application de la présente ordonnance et de ses arrêtés d'exécution;
2° concernant l'application de l'ordonnance du 1er avril 2004 relative à l'organisation du
marché du gaz en Région de Bruxelles-Capitale, concernant des redevances de voiries
en matière de gaz et d'électricité et portant modification de l'ordonnance du 19 juillet
2001 relative à l'organisation du marché de l'électricité en Région de Bruxelles-Capitale
et ses arrêtés d'exécution;
3° relatives au fonctionnement des marchés du gaz et de l'électricité;
4° ayant trait aux activités d'un fournisseur, d'un gestionnaire de réseau ou d'un
intermédiaire;
5° relatives à l'octroi d'une aide financière dans le cadre du programme d'exécution visé à
l'article 24, § 2;
ceci, à l'exception de celles portant sur des droits civils. ». (Nous soulignons).
Il ressort de cet article que le Service des litiges serait compétent pour connaître les plaintes
concernant la suspension du contrat de fourniture pour les clients protégés à condition que
ces plaintes ne portent pas sur des droits civils.
Selon une définition traditionnelle de la Cour de cassation, les droits civils regroupent « tous
les droits privés consacrés et organisés par le Code civil et les lois qui le complètent »1.
Ainsi, le Service des litiges serait compétent pour donner son interprétation de l’article
25septies de l’ordonnance électricité, mais celui-ci ne peut se prononcer sur les droits civils.
Par exemple, le Service de litiges peut, dans la motivation de sa décision, se référer aux
travaux préparatoires de l’ordonnance électricité pour justifier la suspension du terme du
contrat de fourniture commercial et la reprise de son cours après la période de protection
(voir le point 2 de la présente étude).
Il en est de même pour BRUGEL, qui peut publier son interprétation relative à cet article
sous forme d’un avis ou d’une opinion.
1
Cass., 5 novembre 1920, Pas., 1920, I, 193.