PAGE . Indices | | Septembre 2014 | Les livres par HEG Arc Vincent Montenero Les banksters. Voyage chez mes amis capitalistes Marc ROCHE Éditions Albin Michel, 234 pages, 30.80 francs ISBN 978-2-2262-4858-9 Coach d’entreprise, consultant interculturel, maître de conférence associé à l’Université Lille 1 Journaliste libéral prosélyte du capitalisme, l’auteur pensait tout connaître des rouages de la finance avant d’avouer sa défaite. Pudiquement, il avoue avoir sous-estimé les tensions du système. S’il n’a rien vu venir dans la crise du système bancaire, explique-t-il, c’est parce que les banquiers ont tout fait pour minimiser leur responsabilité. Le principe démocratie. Enquête sur les nouvelles formes du politique Albert OGIEN, Sandra LAUGIER Éditions La Découverte, 220 pages, 34.90 francs ISBN 978-2-7071-7849-7 Les gouvernés n’abandonnent jamais l’idée d’exiger le droit et la liberté de s’occuper de la manière dont les questions qui relèvent du bien commun sont prises en charge. D’où l’attention portée ici aux divers mouvements de désobéissance qui prolifèrent et qui modifient le rapport au politique. Pratiques de management de projet. 40 outils techniques pour prendre la bonne décision Vincent DRECQ Éditions Dunod, 224 pages, 41.50 francs ISBN 978-2-1007-0998-4 Cet ouvrage s’adresse aux managers de projets déjà en poste ainsi qu’aux chefs d’entreprise auxquels il propose des outils de mise en place de portefeuilles projets pour les aligner à leur stratégie. L’auteur explique les bonnes pratiques en la matière en sept chapitres qui s’ouvrent sur une ou deux problématiques à résoudre. Discerner pour décider. Comment faire les bons choix en situation professionnelle Laurent FALQUE, Bernard BOUGON Éditions Dunod, 2014, 216 pages, francs ISBN 978-2-1007-0670-9 «Discerner», c’est être capable de juger avec ses perceptions subjectives, étape importante dans le processus de décision. Le livre offre une méthode pour apprendre à mieux discerner en situation professionnelle. Pédagogique, il accompagne le lecteur dans sa prise de décision, en mettant au centre la subjectivité de chacun. Selbstevaluation Interkultureller Erfahrungenl Werner MÜLLER-PELZER Éditions Cuvillier, 2014, 284 pages, 69.90 francs ISBN 978-3-9540-4620-1 L’auteur s’attache à cerner la dimension subjective dans les rencontres interculturelles, dimension qu’il considère formatrice pour les individus. Il s’intéresse à la transformation d’expériences sur leur personnalité, aux «expériences réfléchies». L’ouvrage porte sur les méthodes pour y parvenir. Arrière-cuisines. Enquête sur les petits secrets de la gastronomie française Jean-Claude RENARD Éditions La Découverte, coll. Cahiers libres, 246 pages, 33.70 francs, ISBN 978-2-7071-8175-6 La cuisine, valeur de civilisation. Centrale pour comprendre une société, son fonctionnement, ses goûts et ses désirs. Cet ouvrage qui appréhende les transformations dans le monde des cuisines, constitue une véritable économie politique pour comprendre les modifications profondes de la société française dans son rapport au goût. Libraire conseil: Payot Neuchâtel 1980. Épouse une Autrichienne et découvre le monde germanique. 1987. Rejoint le Groupe BASF où il occupera plusieurs fonctions commerciales (notamment directeur général des filiales suisse et autrichienne). 2007. Fait partie de la première promotion du Master en Mangement Interculturel de Paris Dauphine. 2008. Crée le Cabinet conseil Emc-2 à Paris. 2013. Devient Maître de Conférence Associé à l’Université de Lille 1 (Master in Management of European Affairs). Comment s’y prendre pour bien coopérer avec les Alémaniques V incent Montenero a un parcours marqué par l’international. Né dans une famille italienne, son histoire personnelle et professionnelle l’a toujours porté vers des pays de langue allemande. Dans le cadre de ses activités d’affaires, il a notamment créé une filiale de distribution en Suisse (Canton de Zurich), restructuré une filiale autrichienne (Land de Salzbourg) et managé des équipes allemandes, autrichiennes et suisses. Aujourd’hui consultant dans le domaine de l’interculturel et coach d’entreprise, il a fondé le cabinet de conseil emc-2. Il gère des formations de spécialisation à l’international dans une haute école. Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre? Vincent Montenero: La plupart des publications qui traitent de commerce international s’intéressent à des pays lointains, Chine, Inde, Brésil ou autres. Les hommes d’affaires français partent souvent du principe que l’Union européenne a gommé les différences qui pouvaient exister entre les divers pays européens. Or, si l’environnement règlementaire et économique a bien été harmonisé, c’est loin d’être le cas pour la pratique quotidienne des affaires. Je suis par exemple étonné de voir à quel point les Français ont du mal à comprendre le fonctionnement des institutions allemandes, ceci malgré le nombre élevé de programmes de coopération franco-allemands mis en place depuis la fin de la seconde guerre mondiale! Par exemple, ne pas intégrer la dimension fédérale de l’Allemagne et appliquer une approche centralisatrice peut entraîner de nombreuses erreurs. Dans ma pratique quotidienne, je remarque que cette tendance à appliquer des modèles culturels hexagonaux amène souvent les responsables qui sont en contact avec des partenaires allemands à décrire des organisations gérées de manière quasi-militaires par leur dirigeants, ceci alors que la prise de décision se fait en Allemagne presque exclusivement par consensus et que les entreprises y ont mis en place un nombre inégalé de procédures de «codétermination» (Mitbestimmung)… Par ailleurs, lors de la définition du projet avec l’AFNOR, nous avons insisté sur la nécessité de couvrir les trois pays alémaniques. S’il existe en effet de nombreux ouvrages qui traitent de relations franco-allemandes, on s’intéresse rarement aux spécificités culturelles des marchés suisses et autrichiens. Or, aborder ces pays en y appliquant la même approche qu’en Allemagne peut entraîner de nombreuses incompréhensions. Quelles différences notables tirez-vous de votre expérience internationale entre Allemands et Suisses alémaniques? Vincent Montenero: Si ces deux pays possèdent de nombreuses valeurs communes, la dimension communautaire joue un rôle beaucoup plus important en Suisse. Aucune entreprise ne peut y fonctionner avec succès si elle ne respecte pas l’ensemble des parties prenantes locales. Cette spécificité peut se traduire par une certaine lenteur à la prise de décision mais aussi par une acceptation immodérée des particularismes. Les Suisses alémaniques ont souvent du mal à comprendre les politiques standardisées de beaucoup d’entreprises françaises. Il faudra chaque fois expliquer et convaincre mais surtout être prêts à faire des concessions. Par ailleurs, la société suisse alémanique est tendanciellement égalitaire. On y accepte les différences produites par le travail, qui se traduisent le plus souvent par des disparités de revenus, mais on rejette toute forme d’élitisme qui tiendrait à la naissance, l’éducation ou autre… Pour convaincre les clients suisses alémaniques, il est ainsi préférable de rester le plus factuel possible, très près des caractéristiques intrinsèques du produit. Et bien-sûr ne pas imaginer de «coups ponctuels» mais cibler l’ensemble d’une communauté spécifique. En quoi les pays germaniques constituent-ils, selon vous, une chance pour la France? Vincent Montenero: Ce sont des pays caractérisés par un fort pouvoir d’achat continu dans le temps. Ces marchés sont à la fois d’un accès facile par la distance et l’absence de contraintes règlementaires spécifiques et d’un abord très ardu de par les exigences élevées des clients. Une expérience positive dans l’un des pays alémaniques se répercute sur l’ensemble de l’entreprise. La France connaît un déficit accru avec ces pays qu’elle doit absolument compenser. Propos recueillis par Alain Max Guénette, IMSI, HEG Arc Bien communiquer, travailler et négocier avec vos interlocuteurs de langue allemande. Allemagne, Autriche, Suisse alémanique Christina CAZORZI, Silvia DIDIER, Vincent MONTENERO Éditions AFNOR, 2014, 286 pages, 44.80 francs ISBN 978-2-1246-5361-4 Penseur pour le XXIe siècle «Titan de l’esprit», disait de Cornelius Castoriadis (1922-1997), un éminent sociologue. «Génie», déclarait sobrement un des plus grands hellénistes du siècle passé. Autant dire qu’il fallait un biographe de grand talent pour rendre compte de la vie et de l’œuvre, bref des réflexions d’un penseur que nos petits enfants étudieront à l’école comme nous avons étudié Platon, Descartes, Hume ou Kant. Voici donc la première biographie consacrée à l’une des plus grandes figures intellectuelles et politiques du XXe siècle. Le biographe, François Dosse, professeur d’histoire contemporaine, historien des idées, n’en est pas à son coup d’essai, ayant à son actif plus de vingt ouvrages conséquents publiés sur des hommes et des thèmes. Né à Constantinople, aujourd’hui Istanbul, arrivé bébé à Athènes où il a vécu son enfance et toute son adolescence, il fut un résistant. Considéré comme anti stalinien, il est menacé de mort par les communistes et quitte son pays pour demeurer en France où il arrive à l’âge de 23 ans. Avec d’autres intellectuels, fort de la connaissance de la barbarie qui a lieu en Union soviétique, il crée un courant et une revue dont les idées influenceront le mouvement de Mai 68. Castoriadis est tout à la fois économiste, philosophe, psychanalyste, militant politique, auteur d’une œuvre essentielle pour quiconque s’intéresse à la question de l’institution hors du cadre de l’État. À cet égard, un de ses livres, L’Institution imaginaire de la société (1975), est l’un des maîtres ouvrages du XXe siècle. Un des aspects les plus importants de l’œu- vre de Cornelius Castoriadis est de s’être attaché à penser la conquête de l’autonomie comme condition de l’approfondissement démocratique. Voici donc, grâce au travail d’un historien du présent, d’une grande force intellectuelle, une enquête menée auprès d’une centaine de témoins pour lever le voile sur un penseur hors norme et encore trop méconnu. Castoriadis. Une vie François DOSSE Éditions La Découverte, 2014, 500 pages 42.60 francs ISBN 978-2-7071-7126-9