Dissertation : Septembre 2002
Thème : Croissance, capital et progrès technique.
SUJET : Vous analyserez les liens entre demande et investissement.
DOCUMENT 1
On ne peut admettre une liaison mécanique entre l'investissement et
l'accroissement de la demande. Pour qu'une telle action se manifeste à coup
sûr, il faudrait:
- que l'entreprise travaille à pleine capacité ; si elle dispose d'une capacité
inutilisée, elle n'aura pas besoin d'accroître son capital technique pour faire
face à un accroissement de la demande ;
- que l'entrepreneur estime que l'accroissement de la demande sera
durable : dans le cas d'industries ayant à faire face à des demandes
fluctuantes, l'entrepreneur tient compte d'une demande moyenne sur un
certain nombre de périodes ;
- que les ressources financières de la firme permettent le changement de
production.
[...]
Mais à l'heure actuelle, d'importants investissements ne dépendent pas d'un
accroissement de la demande: [...]
- les investissements de lancement d'un produit nouveau, pour lequel
l'investisseur procède à de larges anticipations sur l'offre du produit, la
demande du produit et le prix du produit. Au lieu de s'adapter à la
demande, l'investisseur crée des besoins veaux et suscite une demande
nouvelle
[...]
- les investissements publics, procédant de macro-décisions, qui recherchent
l'avantage collectif.
Source - R. Barre, F. Teulon, Économie politique, Torne 1, Thémis, PUF,
1995.
DOCUMENT 2
Dans une période de mondialisation des marchés et de conjoncture
intérieure molle, les entreprises françaises ont, semble-t-il préféré opter
pour une stratégie de rentabilité accrue du capital et de valorisation
boursière des actifs.
Poursuivant leur objectif de désendettement et d'assainissement de leur
structure financière, elles se sont tournées vers de nouveaux marchés à fort
potentiel de croissance, comme ceux des pays émergents. [ - - -]
Entre 1993 et 1998, l'investissement productif, les opérations de croissance
externe et les IDE (1) ont fait l'objet d'un nouvel arbitrage. Les entreprises
semblent avoir préféré reporter les achats d'équipements, au prix parfois
d'une rationalisation de leur utilisation, au profit d'investissement qu'elles
jugeaient plus rentables ou plus stratégiques, en s'implantant à l'étranger
OU en rachetant un concurrent. L ... 1
Le repli de la FBCF (2), du reste constaté dans la plupart des pays
européens, ne doit donc pas masquer l'effort important d'investissement
réalisé par les entreprises françaises en dehors de nos frontières et. au-delà
du strict domaine productif. Assurément, la stratégie d'investissement de la
firme répond à une logique tout autant immatérielle qu' internationale.
Source ; Carole Deneuve, Investissement et situation financière des
entreprises françaises, Lettre mensuelle de conjoncture du COE in
Problèmes économiques n° 2 629, septembre 1999.
(1) IDE : investissements directs à l'étranger.
(2) FBCF : Formation brute de capital rixe.
DOCUMENT 3
Le phénomène cumulatif d'expansion
Source : Jean-Marie Albertini, les rouages de l'économie, 1996
DOCUMENT 4
Un regard rétrospectif sur les sept dernières années montre qu'avec des
conditions financières nettement améliorées, les entreprises, freinées par
une demande intérieure qui plafonne, investissent dans près de 50% des
cas dans un souci de modernisation et d'introduction de nouveaux
équipements, les déclassements d'équipements existants étant justifiés par
la recherche de matériels plus performants :
- de 1990 à 1993, dans un contexte de fléchissement très net des
demandes intérieure et extérieure, les dépenses d'investissement ont
diminué, les entreprises faisant toutefois un effort de renouvellement et de
modernisation de leurs équipements ;
- après le creux de la récession, dans un environnement financier moins
pesant, des entreprises ont d'abord cherché à faire progresser leurs
capacités de production, dans les limites autorisées par le plafonnement de
la demande, et à introduire de nouveaux produits dans leur gamme.
Source: A. Brunaud " L'investissement des entreprises "
Rapport du conseil économique et social, Mars 1998.
DOCUMENT 5
Quelques indicateurs macroéconomiques de la France.
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
Dépenses de
consommation finale
des ménages
(évolution en %, en
volume) -0,6 1,2 1,2 1,3 0,1 3,4 2,8
FBCF des entreprises
(évolution en %, en
volume) -7,9 2,1 2 -0,8 0,4 9 6,1
FBCF des
administrations
publiques (évolution
en en volume) -3,7 0,6 -1,1 -0,3 5,5 1,9 3,9
Exportations
(évolution en en
volume) 0 7,7 7,7 3,5 11,8 8,3 4
Taux d'intérêt réel à
long ternie, en % 4,6 5,5 5,3 4,5 4,5 4,5 3,5
Taux de rentabilité
économique des
sociétés non
financières, en 12,2 12,3 12,4 11,7 11,9 12,6 11,9
source - d'après Comptes nationaux, INSEE.
DOCUMENT 6
En 1998, le gouvernement japonais a adopté au printemps et à l'automne
deux plans de relance prévoyant des mesures de soutien à l'activité axées
autour de grands travaux et de baisses d'impôts sur les particuliers et les
entreprises.
Une politique budgétaire expansionniste, une politique monétaire qui ne.
l'est pas moins avec des taux d'intérêt qui n'ont jamais été aussi bas
jusqu'ici. Rien n'a permis de réactiver le crédit ni de relancer la confiance.
[ ... ]
Le gouvernement japonais s'attend à une récession de près de 2 % pour
l'année fiscale qui s'achève le 31 mars 1999. [ ... ]
En décembre 1998, la demande intérieure continuait à chuter et à alimenter
la spirale déflationniste.
Inquiets, les consommateurs épargnent plutôt qu'ils ne dépensent, les
entreprises baissent les salaires et suppriment des emplois.
Source -, Lucas Delattre, Le Monde, 29 décembre 1999.
Augmentation de la
demande
Disribution de plus
de revenu
Entreprise désirant
augmenter
leur production
Augmentation de la
demande d'équipement et
de travail
Délai necessaire
à l'augmentation
de la production