Les représentations de l`oral chez Lagarce Continuité, discontinuité

Les représentations de l’oral
chez Lagarce
Continuité, discontinuité, reprise
Sciences du langage :
Carrefours et points de vue
Collection dirigée par Irène Fenoglio
(CNRS, Paris, ITEM/Ens d’Ulm)
La collection « Sciences du langage : Carrefours et points de vue »
accueille tout ouvrage offrant au lecteur une confrontation entre
divers points de vue sur une même question ou notion, un même
auteur, une même œuvre dans le domaine de la linguistique et des
sciences du langage. Elle s’adresse aux spécialistes (étudiants, ensei-
gnants, cher
cheurs) comme à tout lecteur curieux de la façon dont
différentes appro c
hes permettent, par la discussion, une avancée des
connaissances sur le langage et les faits de langue.
1) Frédéric TORTERAT, Approches grammaticales contemporaines.
Constructions et opérations, 2010.
2) Nadège LECHEVREL, Les approches écologiques en linguistique.
Enquête critique, 2010.
3) Émilie BRUNET et Rudolf MAHRER, Relire Benveniste. Réceptions
actuelles des « Problèmes de linguistique générale », 2011.
4) Jean-Michel ADAM, Genres de récits. Narrativité et généricité des
textes, 2011.
5) Catherine DELARUE-BRETON, Expérience scolaire et expérience
culturelle. De l’usage du paradoxe en éducation, 2012.
6) Élisabeth RICHARD et Claire DOQUET, Les représentations de l’oral
chez Lagarce. Continuité, discontinuité, reprise, 2012.
Les représentations
de l’oral chez Lagarce
Continuité, discontinuité,
reprise
Élisabeth
RichaRd
Claire
doquet
(dir.)
Sciences du langage :
Carrefours et points de vue
n° 6
Mise en page : CW Design
D/2012/4910/13 ISBN : 978-2-8061-0056-6
© L’Harmattan-Academia s.a.
Grand’Place, 29
B-1348 L
ouvain-la-neuve
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que
ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.
www.editions-academia.be
Présentation
Une conversation
pas tout à fait
ordinaire : la langue
de Lagarce
Élisabeth
RichaRd
et Claire
doquet
Les relations complexes entre le théâtre et l’oralité posent la double
question de l’imitation, par le texte théâtral, de la « naturalité » des
échanges spontanés, et de la construction par le même texte d’un
référentiel communicable aux spectateurs et dont les personnages,
pour lesquels il est censément partagé, se font néanmoins les porte-
parole. Cette double contrainte du texte de théâtre, magistralement
analysée par Larthomas dans son étude fondatrice sur le langage
dramatique (Larthomas, 1972), conduit à envisager le texte comme
en tension entre deux pôles, celui de la cohérence narrative et celui
de l’oralité représentée. Entre ces pôles, la dramaturgie classique et
le théâtre de situation (farce, comédies de mœurs etc.) semblent
privilégier la cohérence : chez les « grands classiques » de la tragédie
et de la comédie, mais aussi chez des auteurs comme Feydeau,
Anouilh ou plus récemment Obaldia, on a affaire à des conversa-
tions orales très écrites, avec ces morceaux spécifiques au théâtre
que sont les monologues destinés à construire, pour le public, des
ensembles d’informations manquantes, avec le système des apartés
qui manifestent cette recherche de cohérence et le souci d’assurer
la compréhension de l’intrigue. Chez Brecht, malgré les différents
procédés destinés à assurer la distanciation du spectateur par rap-
port au référent construit sur la scène, la recherche de cohérence
est première : s’il importe d’éviter aux spectateurs les pièges de la
Présentation
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