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décideurs & dealmakers
INSIDER
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Direction de publication : Pierre-Étienne Lorenceau
Rédaction : Firmin Sylla, Aurélien Florin
Maquette & Graphisme :
Anaïs Le Bomin, Héloïse Daubannes, Quentin Dupressoir, Julien Leclerc,
Pierre Lemoine, Angélique Ogou, Julien Sommier, Paul Wilmet
Partenariats & Publicité : Mathieu Meffre
Diffusion : Guillaume Pont
Une publication du groupe Leaders League - n° RCS Paris : B422 584 532
Dealmakers. Comme en témoignent les acquisitions d’Hartmann
Elektrotechnik ou encore du groupe RDI, vous avez fait preuve d’un
grand appétit pour les opérations de croissance externe. À quelle
stratégie cette politique répond-elle ?
Jérôme Vanhove. Nous développons trois activités stra-
tégiques au sein de notre entreprise. La première est liée
à l’installation et à l'amélioration des systèmes et installa-
tion de type électriques, climatiques et mécaniques, repré-
sentant près de 44% de notre production («Mechanical &
Electrical»). La seconde concerne la gestion technique des
installations et services nécessaires à leur fonctionnement
et constitue 34% de notre activité («Technical Facility Mana-
gement»). Les 22% restants sont liés aux métiers d’installa-
tion, d’amélioration, d’aide à l’exploitation et de maintenance
de systèmes de communication voix, données et images
(«ICT»). Notre politique M&A constitue un levier essentiel
visant à compléter et développer
ces trois activités-cœur sur l’en-
semble des territoires où SPIE est
présent. SPIE opère dans un mar-
ché structurellement fragmenté.
Une caractéristique qui permet
d’envisager de nombreuses
opportunités de consolidation tant en France qu’en Europe.
Depuis 2006, nous avons ainsi réalisé près de 100 acquisi-
tions. Ceci nous a permis de doubler la taille de la société
sur la même période. Nous intégrons le plus souvent des
sociétés de petite et moyenne taille (acquisitions de type
«bolt-on»). L’acquisition de plates-formes de taille plus
significatives reste plus rare et nous permet d’établir SPIE
sur de nouveaux marchés, comme ce fut le cas notamment
en Allemagne au travers de l’acquisition de Hochtief Ser-
vice Solutions en 2013 ou encore au Royaume-Uni en 2007.
S’agissant de nos acquisitions de type «bolt-on», nous
visons un chiffre d'affaires acquis en base annuelle d'au
moins 200 millions d'euros chaque année.
Sur quels critères faites-vous l’arbitrage entre croissance interne et
croissance externe ?
Peut-on vraiment parler d'un réel arbitrage entre croissance
externe et croissance organique dans nos métiers? Je ne le
pense pas. Nous les voyons davantage comme des solutions
complémentaires. À la différence de nombreux groupes pour
lesquels les opérations M&A demeurent exceptionnelles,
celles-ci revêtent chez SPIE un caractère récurrent, consti-
tuant un levier de développement semi-organique et faisant
parti de l’ADN du groupe.
Est-il préférable de laisser de l'autonomie à la société dont on
fait l'acquisition ou de réaliser une intégration rapide ?
Nous avons expérimenté les deux voies dans le passé.
La tendance est plutôt à intégrer les sociétés sous une
seule bannière avec un mode de fonctionnement com-
mun au groupe SPIE, à travers notamment l'intégration à
nos moyens opérationnels communs. Nous nous gardons
cependant bien de tomber dans
l’écueil d'une uniformisation à
outrance en vue de ne pas casser
le modèle et qualités des cibles
que nous intégrons. Nous jouons
sur l’échelle du temps. Certaines
cibles peuvent être intégrées en
trois mois quand pour d'autres nous préférons prendre un
peu plus de temps. Une phase d'intégration de 18 à 24 mois
peut ainsi être mise en place. Nous sommes avant tout prag-
matiques et n'avons pas de dogme arrêté en la matière. Mais
à terme il est acquis que les sociétés sont amenées à évoluer
sous la bannière SPIE.
« La politique de SPIE en ma-
tière d’acquisitions s’inscrit
dans une logique de crois-
sance semi-organique »
Jérôme Vanhove
Directeur Stratégie, Développement & Acquisitions du groupe
SPIE (membre du Comité Exécutif)
& Sébastien Rapin
Directeur des fusions-acquisitions)
«La tendance est plutôt à intégrer les
sociétés sous une seule bannière»