Lexikon Moser 2011.indb

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PASSAGES ET ANCRAGES
EN FRANCE
Dictionnaire des écrivains migrants
de langue française (1981-2011)
Sous la direction de
Ursula MATHIS-MOSER
et Birgit MERTZ-BAUMGARTNER
En collaboration avec Charles BONN, Jacques CHEVRIER,
Dominique COMBE, Paul DIRKX, Susanne GEHRMANN,
Pierre HALEN et Julia PRÖLL
PARIS
HONORÉ CHAMPION ÉDITEUR
2012
www.honorechampion.com
De KACIMI à KWAHULÉ
accuse. Paris, L’Harmattan, 1995. – Angola, femmes sacrées, insoumises, rebelles.
Paris, L’Harmattan, 1998. – Soigner en noir et
blanc. Paris, L’Harmattan, 2001.
SITES
http://aflit.arts.uwa.edu.au [Auteures
par ordre alphabétique/Kassembe, Dia]
(28.01.2011)
http://www.ed-cultures-croisees.fr [Presse/
Dia KASSEMBE] (28.01.2011)
KATEB, Yacine
1929 (Constantine, Algérie) –
1989 (Grenoble, France)
Passe son enfance à suivre son père dans ses
différents postes d’oukil (avocat musulman) à
travers l’Est algérien. Lycéen à Sétif ; doit se
cacher à Bône après la répression sanglante
de la manifestation du 8 mai 1945 à laquelle
il participa. Il y rencontre celle qui deviendra
le modèle de Nedjma. Publication à compte
d’auteur de son premier recueil Soliloques
(1946). Envoyé à Paris (1947) par le gouverneur Chataigneau, y rencontre A. Camus.
À partir de 1951 années de nomadisme en
France. Rentre en Algérie en 1962, reprend sa
collaboration à Alger républicain. Entre 1963
et 1967, nombreux séjours à Moscou, en Allemagne, en France. Rencontres avec les plus
grands dirigeants communistes du monde
entier, dont Ho-Chi Minh, à qui la pièce
L’homme aux sandales de caoutchouc (1970)
est consacrée. Élaboration d’un théâtre populaire, épique, joué en arabe dialectal. Débute
avec la troupe du Théâtre de la Mer à Kouba
(1971), parcourt, pendant cinq ans, l’Algérie
et les foyers d’immigrés en Europe. Passe la
fin de sa vie non loin de Grenoble, où il meurt
en 1989, et ne publie plus rien de marquant.
Grand Prix national des Lettres 1987.
Écrivain que l’on considère comme
le véritable fondateur de la littérature algérienne francophone, par la
457
rupture qu’il y a introduite avec les
modèles étrangers comme le roman,
et la grande modernité de son œuvre,
Kateb Yacine (l’inversion de l’ordre
habituel du nom et du prénom est à la
fois un pied de nez à l’État-civil que
l’administration française a introduit dans l’Algérie colonisée et qui a
abouti à la dispersion de sa tribu, les
Keblouti, et une utilisation originale
de son patronyme Kateb qui signifie
‘écrivain’, en arabe, et de son prénom,
mode traditionnel de l’appellation)
est par excellence l’écrivain migrant,
ou errant, comme il se présente luimême en quatrième de couverture du
Polygone étoilé : « Écrivain tout court,
écrivain public, écrivain en grève,
en exil, en rupture de ban, ainsi va la
vie d’écrivain errant ». Errance dès
l’enfance pour suivre le père dans ses
postes successifs d’oukil (avocat musulman) dans diverses petites villes de
l’Est algérien. Errance à Bône, où on
l’envoie se cacher après la manifestation ratée du 8 mai 1945, première
manifestation nationaliste durement
réprimée à laquelle il avait participé
à l’âge de seize ans, avant de rencontrer enfin la cousine qui devint le
modèle de la Nedjma de son roman.
Errance de l’adolescent à Paris où
peu après l’envoie le gouverneur
Chataigneau séduit par son premier
recueil de poèmes, Soliloques, publié
à compte d’auteur et devenu vite introuvable, autre errance des textes.
Errance-migration de toute une vie
d’écrivain et de militant qui lui fera
entre autres rencontrer Ho-Chi-Minh
458
Passages et ancrages. Dictionnaire
et écrire L’homme aux sandales de
caoutchouc (1970), qui provoqua un
beau scandale lors de sa représentation par M. Maréchal au Théâtre
du 8e à Lyon en 1971. Errance de
metteur en scène itinérant des pièces
en arabe dialectal qu’il créa dans les
pires conditions en Algérie à partir
de 1971. Errance enfin entre la littérature et le militantisme, mais aussi
et surtout entre les genres littéraires;
cette même quatrième de couverture
ne dit-elle pas pour finir : « [l]e lecteur, de longue date, était averti que
Nedjma, Le cercle des représailles,
Le polygone étoilé, les poèmes à paraître en un prochain volume, sont une
seule œuvre de longue haleine, toujours en gestation » (Le polygone étoilé, quatrième de couverture). Il est dès
lors impossible de décrire l’œuvre de
K. comme autant d’unités closes sur
elles-mêmes et leur propre logique.
Toujours en gestation, son œuvre
comme sa vie sont passage et mutation, mais aussi répétition sans cesse
modifiée de la même geste obsessionnelle des mêmes personnages fictifs
ou légendaires, des mêmes unités
narratives en écho les unes aux autres
et en transformation les unes par les
autres. Au commencement cependant il y eut cette « gueule du loup »
(Le polygone étoilé 1997, 181) de la
langue française dans laquelle son
père, lettré arabisant, le jeta enfant, et
qui marqua cette rupture, cette perte
de la mère et du lieu à partir de laquelle se construisit toute cette œuvreerrance. Rupture, premier arrache-
ment, première migration pour et par
le premier texte publié, rupture que
furent également le premier départ
pour Paris d’abord, puis les années de
nomadisme en France qu’il raconte
dans Le polygone étoilé, au cours desquelles il exerça toutes sortes de petits métiers, et où sa stature d’écrivain
se constitua véritablement.
Œuvre-errance, l’œuvre entière de
K. est d’abord rencontre visionnaire
de genres apparemment hétérogènes,
entre eux et avec la réalité, tant biographique que nationale. Le genre
romanesque comme celui de la tragédie, qui s’inspire à travers B. Brecht
de la tragédie grecque, sont ici fécondés par celui dont ils sont censés représenter la mort (si l’on en croit des
théoriciens comme M. Bakhtine) : le
récit épique et mythique. C’est de la
rencontre entre différents types de
récits, migration générique parallèle
à l’errance biographique, que surgit
en quelque sorte la dynamique inspirée de l’œuvre. On a beaucoup écrit,
non sans raison, sur la signification
politique, dans l’Algérie colonisée,
de la subversion par Nedjma de ce
genre européen qu’est le roman. Or,
K. a fort peu théorisé cette rupture,
et cette dimension politique. Il a plutôt confié dans une interview que la
lecture de W. Faulkner et de J. Joyce,
entre autres, lui avait conféré la liberté d’écrire ce qu’il ressentait, hors de
toute norme d’écriture reconnue, fixe.
Cette liberté essentielle de l’écriture
de K. fait qu’il passe en permanence
le plus naturellement du monde d’un
De KACIMI à KWAHULÉ
genre littéraire à l’autre, et que tel
fragment de poème peut se retrouver
indifféremment au théâtre ou dans le
roman, dans un contexte éternellement renouvelé. Nedjma, roman, et
Le cadavre encerclé, première tragédie du cycle du Cercle des représailles,
furent rédigés presque en même
temps, et l’on peut considérer la tragédie comme la réponse à cet engagement des personnages qui n’aboutissait pas dans le roman. Mais dans
la seconde tragédie du cycle, cet engagement se termine par la mort des
héros, mort présente dès l’ouverture
du cycle par le cadavre de Lakhdar.
Entre le théâtre et le roman, la complémentarité est évidente et si le
passage d’un genre à l’autre se fait
tout naturellement, le jeu de réponses et d’échos de l’un à l’autre
introduit dans l’œuvre, qui forme
un tout protéiforme, un niveau de significations particulièrement riche.
Or cette migration générique est également géographique, puisque les
genres entre lesquels elle se pratique
sont du monde entier, comme on l’a
déjà observé dans la tragédie grecque
ou le roman, et que les transformations que l’écrivain fait subir à ces
genres auront ensuite un impact sur
des écrivains extérieurs au Maghreb.
Mais surtout, on a montré que ces
transformations sont également l’un
des principaux modes de production
du sens politique, comme on le voit
par exemple lorsqu’on cherche dans
ce roman le jeu intertextuel avec
L’étranger d’A. Camus, ou qu’on
459
s’y interroge sur l’irruption au centre
même du roman, d’une structure narrative propre au patrimoine araboislamique, comme celle des 1001
nuits, qui ‘éclate’ littéralement ainsi
le modèle romanesque.
C’est bien à partir de cet éclatement
du modèle romanesque qu’on a lu
d’abord l’œuvre la plus connue de K.,
son roman Nedjma (1956). Plusieurs
récits se répondent l’un à l’autre dans
Nedjma, récusant ainsi toute unité
apparente d’intrigue ou de personnage central. Et pourtant une lecture
attentive révèlera que le sens jaillit
précisément de leur rencontre, plus
que de leur contenu, autre migration textuelle. La signification, dans
Nedjma, n’est presque jamais donnée par le discours d’un narrateur
omniscient comme dans les romans
de Balzac par exemple, mais par la
mise en scène de récits, dont le nonachèvement et la rencontre suggèrent
la nécessité de pouvoir se raconter
pour exister, individuellement comme
collectivement. Or, personnage-pivot
d’un roman amplement raconté par
ses différents personnages principaux, Nedjma, en qui une critique
idéologique a pu voir entre autres
une incarnation du pays à venir
(l’Algérie indépendante), ne figure
jamais comme narratrice : l’absence
de sa parole reflète l’absence d’un
récit de la nation, récit encore à inventer. En attendant, Rachid et Si
Mokhtar vont rechercher leur identité lors de deux voyages, l’un à la
Mecque, et l’autre au lieu d’origine
460
Passages et ancrages. Dictionnaire
déserté de la tribu, voyages qui tous
deux échouent ; car ni l’islam ni
l’identité tribale ne peuvent relever le
défi de la modernité qu’incarne également, même si elle est là malmenée,
l’écriture romanesque. Aussi ces deux
voyages sont-ils autant d’échecs, et
si le premier montre une vision plus
que sarcastique de l’islam de la part
de K., le second exerce une fascination bien plus forte, mais se perd pour
finir dans cette fumerie suspendue
au-dessus du ravin où est creusée la
grotte mystérieuse de l’origine, et de
la confusion. Le personnage le plus
hanté par l’histoire des origines de la
tribu, Rachid, est sans doute le plus
attachant et le plus complexe de tous.
Mais en même temps il finit dans cette
fumerie suspendue, sur le ravin du
Rhummel, juste au-dessus de la caverne où Nedjma fut conçue : la
quête de l’origine ne peut que se
perdre dans sa propre irréalité. Et
pourtant, même si contrairement aux
citadins Rachid et Mourad tous deux
dénués de sens politique, Lakhdar et
Mustapha, les campagnards, deviennent eux des révolutionnaires
dans le théâtre tragique contemporain
du roman, Lakhdar n’y est pas moins
‘le cadavre encerclé’, et Mustapha
mourra après avoir tué Nedjma, pour
ne pas tomber aux mains de l’armée
française qui les poursuit : la malédiction de l’ancêtre est inexorable,
et si K. citoyen est un militant, son
œuvre des années 1950 et 1960 entretient avec son engagement un rapport
d’une extrême complexité. On re-
trouve cette complexité dans l’apparent désordre du Polygone étoilé
(1966), ‘roman’ paru dix ans après
Nedjma, et dont une dimension essentielle est précisément la bigarrure.
La bigarrure s’y allie à l’ambiguïté
pour produire des significations imprévues ou burlesques, et soudain féroces précisément par leur ambiguïté,
par le refus de toute construction apparemment ‘logique’ du livre. Car si
Nedjma récusait toute signification
univoque, le registre épique, même
distancié, y dessinait la possibilité
d’inventer un sens à venir. La forme
terroriste du Polygone étoilé, si elle
exclut cette possibilité, constate surtout une perte du sens, ou un sens trop
évident pour avoir besoin d’être découvert dans la polyphonie textuelle.
Le double sens de la phrase-leitmotiv
« Chaque fois les plans sont bouleversés » (11, 96 et 131), même s’il est
souligné par le poème burlesque qui
dit que « dans le monde d’un chat/Il
n’y a pas de ligne droite » (86-87), ou
encore la double signification de l’absence de date des « camps » (7-10)
où se retrouvent précipités les héros
dès la première page, apparaissent à
travers des juxtapositions inattendues
de fragments. La jubilation ludique
de l’écriture devient d’autant plus terrorisme politique que la dénonciation
n’a jamais besoin d’être explicitée :
l’absence de signification est encore
la signification la plus cruelle.
On est donc surpris de voir que
lorsqu’à partir de 1971, K. décide de
se lancer dans l’expérience du théâ-
De KACIMI à KWAHULÉ
tre populaire en arabe parlé, tout en
refusant les traductions de son œuvre
antérieure en arabe littéraire, ce théâtre perde cette complexité pour développer un schéma d’agit-prop qui
contredit quelque peu les positions de
l’auteur dans son débat avec B. Brecht
ou avec la direction du journal communiste Alger-Républicain durant la
période précédente. Mais c’est peutêtre, là aussi, un aspect de ce lien de
l’engagement même de K. avec la migration : de même que nombre de ses
grands voyages de par le monde l’ont
été pour rencontrer les plus grands dirigeants du monde communiste, son
engagement lui-même est en quelque
sorte vécu sur le mode de cette errance
qu’on signalait en commençant. « Au
sein de la perturbation éternel perturbateur » (Le poète comme un boxeur,
39), son errance est d’abord liberté.
Et en même temps il n’est pas anodin
dans cette optique que la première
pièce de ce théâtre engagé soit celle
consacrée à l’émigration : Mohammed,
prends ta valise ! Et que cette expérience de militantisme théâtral
prenne la forme de tournées, à travers
l’Algérie ou l’Europe, sans que les
pièces elles-mêmes, toujours en gestation, c’est-à-dire improvisées, connaissent une publication-fixation à
cette époque (elles seront en partie
publiées après la mort de l’auteur,
sous le titre Boucherie de l’espérance, aux éditions du Seuil par
Z. Chergui en 1999).
‘Fondateur’, comme Keblout, K. le
fut donc par sa force et son audace
461
d’écrivain dont les nombreux émules
reprennent jusqu’aux tics d’écriture,
mais il le fut aussi par la contradiction
même que son excès en toutes choses,
y compris dans la douceur, entraînait
quasi inévitablement. Les critiques se
plaisent depuis quelques années à relever les jeux souvent subtils des écrivains maghrébins avec le modèle katébien : si cette référence peut paraître
somme toute banale à un familier de
la théorie littéraire pour qui il est évident que la littérature n’existe en tant
que telle que dans l’intertextualité, la
référence prioritaire à K., comme s’il
n’y avait pas d’autres modèles maghrébins, soulève une interrogation :
délivreur d’un langage assumé là où
l’usage de la langue française a souvent quelque chose de contrit face à
l’idéologie identitaire exacerbée, K.
seul a l’audace qui autorise. Et son
pouvoir fondateur et libérateur lui
vient, nonobstant les défaites, d’une
dimension mythique inhérente à sa
contradiction même.
Charles BONN
ŒUVRES
Œuvre narrative
Nedjma. Paris, Seuil, 1956. – Le polygone
étoilé. Paris, Seuil, 1966.
Théâtre
Le cercle des représailles. Paris, Seuil, 1959. –
L’homme aux sandales de caoutchouc. Paris,
Seuil, 1970. – Boucherie de l’espérance.
Paris, Seuil, 1999. – Le bourgeois sans culotte
ou Le spectre du parc Monceau. Paris, Seuil,
1999. – Parce que c’est une femme (suivi de)
La Kahina ou Dihya, Saout Ennissa, La voix
des femmes, Louise Michel (et) La Nouvelle-
462
Passages et ancrages. Dictionnaire
Calédonie. Paris, Éditions des femmes, 2004.
Théâtre
en arabe dialectal algérien (non publié)
Mohammed, prends ta valise!, 1971. – Saout
Ennisa, 1972. – La guerre de 2000 ans,
1974. – La Palestine trahie, 1977.
Poésie
Soliloques. Bône, Imprimerie du Réveil bônois, 1946.
Autres œuvres
L’œuvre en fragments. Paris, Éditions Sindbad, 1986. – Le poète comme un boxeur. Entretiens 1958-1989. Paris, Seuil, 1994.
RÉCEPTION CRITIQUE
Arnaud, Jacqueline : Recherches sur la littérature maghrébine de langue française. Le cas
de Kateb Yacine. 2 vols. Paris, L’Harmattan,
1982. – Bonn, Charles : Kateb Yacine, Nedjma.
Paris, PUF, 1990. – Europe 828 (1998) [« Spécial : Kateb Yacine »]. – Gafaiti, Hafid : Kateb
Yacine, un homme, une œuvre, un pays. Alger,
Laphomic-Voix multiples, 1986. – Gontard,
Marc : Nedjma de Kateb Yacine. Essai sur la
structure formelle du roman. Rabat, Imprimerie de l’Agdal, 1975. – Itinéraires et contacts
de cultures 17 (1993) [« Actualité de Kateb
Yacine »]. – Raybaud, Antoine : « Roman
algérien et quête d’identité : Kateb Yacine et
Nabile Farès ». In : Europe 567-568 (1976),
54-61.
SITES
http://www.limag.com
KEMP, Percy
1952 (Beyrouth, Liban)
De mère libanaise et de père britannique ;
scolarité dans un établissement français de
Beyrouth ; études en histoire à Oxford, puis
à la School of Oriental and African Studies
de Londres, et pour finir à la Sorbonne, où il
obtint son doctorat. Depuis, vie partagée entre
Paris et Londres. Associé aux recherches
d’A. Miquel au Collège de France, ce dont
témoignent deux essais ; consultant pour une
société de renseignement stratégique, Middle
East Tactical Studies. En 2000, publication du
premier d’une série de six romans à succès.
De nombreux articles dans la revue Esprit,
co-fondateur du cercle littéraire Caron.
Dans le travail de P. K. on peut distinguer deux veines très différentes :
trois romans d’espionnage sur toile
de fond politico-stratégique explorent
la nouvelle donne géopolitique du
monde de l’après 11 septembre 2001.
Trois autres, qualifiables d’allégoriques, tournent autour du thème des
sens : le premier roman publié, Musc,
traite de la disparition d’une fragrance, Moore le Maure de l’insensibilité angoissante d’un homme au
toucher et Le vrai cul du diable du
regard et du jeu des apparences.
Cette œuvre apparemment éclectique présente des similitudes avec
celle d’E. Ambler pour l’exotisme
proche-oriental, de J. le Carré pour
la grisaille meurtrière, de G. Greene
pour le scepticisme et de W. Somerset Maugham pour la malice. Mais
le dernier roman publié apporte un
éclairage important sur une œuvre
aux multiples références, dont il dévoile la cohérence profonde : la perte
de l’ego dans la démultiplication des
images. Dans Le vrai cul du diable,
l’héroïne Anna Bravo cultive une méfiance profonde pour les images spéculaires, en résistance à ses contemporains victimes d’une addiction aux
icônes et aux images. Un jour, Anna
acquiert un miroir vénitien qui va
faire basculer sa vie. La déroute
963
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7
« [C]ES ÊTRES DE FRONTIÈRES, CES INCLASSABLES, CES COSMOPOLITES » . . .
7
Le dictionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Une littérature de la migration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Vers une poétique de la migrance ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La France, pays d’immigration. Une génération
d’auteurs migrants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7
10
15
LES RÉGIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pays francophones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pays non francophones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les Amériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Zones francophones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Autres zones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les Afriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le Maghreb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Afrique subsaharienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Moyen-Orient et océan Indien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Asie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
18
22
28
29
30
33
33
37
41
43
REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
46
OUVRAGES CITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
48
LE CRITIQUE ET L’AUTEUR : UN ÉPISODE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
53
16
964
Passages et ancrages. Dictionnaire
DICTIONNAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
R
S
T
U
V
W
Y
Z
55
Abodehman à Astalos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bachi à Bragance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Caccia à Couturiau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dagtekin à Durocher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ébodé à Essomba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fardoulis-Lagrange à Feyder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Gallaire à Guissard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Hák à Huynen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Iulian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Jabès à Jurgenson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Kacimi à Kwahulé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Laâbi à Ly . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ma à Moreau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nadir à Nyssen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
O. à Otte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Parvulesco à Poulin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Rabemananjara à Russo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Saadi à Svit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Taïa à Turgeon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
U Tam’si . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Van Hirtum à Vital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Waberi à Wiazemsky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Y. B. à Yémy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Zaoui à Zumkir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
57
105
205
251
327
347
367
399
429
431
447
509
549
643
677
687
719
751
801
835
841
853
871
877
ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
887
PRÉSENTATION DES ARTICLES ET CHOIX RÉDACTIONNELS . . . . . . . . . . . . . . . .
889
LISTE DES ABRÉVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
891
LISTE DES COLLABORATEURS/COLLABORATRICES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
893
LISTE DES AUTEURS/AUTEURES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
899
Table des matières
965
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
905
REMARQUES PRÉLIMINAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
901
OUVRAGES GÉNÉRAUX : EXIL, HYBRIDITÉ, MÉTISSAGE,
POSTCOLONIALISME ET TRANSCULTURE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
907
L’IMMIGRATION EN FRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
921
LITTÉRATURES DU DÉPLACEMENT EN FRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
926
EXIL, IMMIGRATION ET MIGRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Numéros de revues consacrés aux littératures du déplacement
(choix) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
926
RÉGIONS D’ORIGINE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
938
Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pays francophones (Belgique, Grand-Duché de Luxembourg,
Monaco, Suisse) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Autres pays européens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les Amériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Zones francophones (Antilles, Québec) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Autres zones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les Afriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Maghreb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Afrique subsaharienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Moyen-Orient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Océan Indien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Asie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
938
937
938
940
944
944
947
949
949
953
957
958
959
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