Rapport - Art Nouveau Network

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ECHANGES MULTILATERAUX: CENTRES D’INTERPRETATION
NANCY, 23 X 2007
The Lighthouse – Mackintosh Interpretation Centre (Glasgow)
Julia Fenby
Mackintosh est né et a grandi à Glasgow dans un logement ouvrier de la vieille ville. Il étudia à la
Glasgow School of Art, obtint son premier emploi d’apprenti architecte à Glasgow et continua à
concevoir ses travaux les plus importants travaux dans cette ville.
Il aurait été influencé par la ville en mouvement, le bruit et la vitalité, la richesse et la pauvreté du
e
Glasgow du début du XX siècle.
Le bâtiment aujourd’hui connu sous le nom de la Lighthouse (le phare), était à l’origine les imprimeries
du quotidien The Glasgow Herald et a été conçu par Charles Rennie Mackintosh alors qu’il était
l’apprenti des architectes Honeyman et Keppie.
Ce fut son premier bâtiment public et bien que l’intérieur soit largement fonctionnel (salles
d’imprimerie, bureaux, équipement d’usine, réservoirs d’eau, etc.), l’extérieur présentait de
nombreuses caractéristiques qui deviendront bientôt les marques de fabrique de Mackintosh dans
son oeuvre à venir.
Le Herald building (1893-1895), construit par Mackintosh alors qu’il n’avait que 25 ans, a été utilisé
par The Glasgow Herald pendant presque 100 ans – jusqu’en 1981, date à laquelle le journal
déménagea dans un autre bâtiment. Le bâtiment du Herald Building, situé en centre ville, resta donc
vide pendant 18 ans.
Dans les années 90, le British Arts Council organisa un certain nombre de festivals nationaux d’art et
invita les grandes villes du Royaume-Uni à postuler pour être villes d’accueil. La candidature de
Glasgow au Festival d’Architecture et de Design a porté ses fruits et a été célébrée dans la ville en
1999. Les travaux à la Lighthouse pouvaient donc commencer.
Pourquoi un centre d’interprétation ?
Mackintosh était déjà l’une des plus grandes attractions touristiques culturelles de la ville de Glasgow,
mais il n’y avait pas de lieu unique où les gens pouvaient en savoir davantage sur ses travaux.
Il était donc naturel pour la Lighthouse, Centre d’Architecture, du Design et de la Ville en Ecosse,
d’abriter un centre d’interprétation sur Mackintosh dans un de ses propres bâtiments, ce qui offre aux
visiteurs une bonne introduction sur l’architecte/designer, sur sa vie et son oeuvre, tout en les
intéressant au reste de son oeuvre en Ecosse et au Royaume-Uni.
La ville de Glasgow a d’abord observé les autres villes qui avaient déjà des centre similaires – la
Pedrera de Barcelone a joué un rôle clé dans l’inspiration. Le Mack Centre est la seule exposition
permanente en centre ville traitant de la vie et de l’oeuvre de Charles Rennie Mackintosh et le
bâtiment en lui-même est évidemment le premier élément d’exposition.
La Tour est l’élément le plus distinctif du bâtiment. Elle abritait à l’origine un réservoir d’eau de 8000
gallons qui alimentait un système d’arrosage automatique fonctionnant à l’intérieur et à l’extérieur du
bâtiment en cas d’incendie.
L’entrée du public fait entrer les visiteurs dans l’extension effectuée par Page and Park’s en 1999.
Le design apporte beaucoup de lumière dans la partie étroite du bas.
Au fur et à mesure que l’on monte dans le bâtiment, on découvre non seulement de belles vues des
autres bâtiments de la ville mais également des vues rapprochées du travail original de Mackintosh.
On peut voir également comme le nouveau bâtiment est accolé à l’ancien.
Au troisième étage, les visiteurs sont accueillis par un personnel accueillant et efficace qui répondent
à toutes les questions sur Mackintosh, et fournissent également des informations sur d’autres
bâtiments de Mackintosh à Glasgow ou ailleurs.
Le Centre a été conçu par les architectes Gareth Hoskins qui ont également conçu les nouvelles
galeries d’architecture au Victoria &Albert Museum à Londres. Leur design guide les visiteurs dans
l’exposition et les initie petit à petit au sujet sans les submerger d’informations.
Le Mac Guide contient des illustrations et des informations basiques sur 14 bâtiments de Mackintosh
– principalement situés à l’ouest de l’Ecosse, et un à Northampton en Angleterre.
A l’opposé se trouve un long mur en verre incurvé comprenant plusieurs petites niches, elles-mêmes
contenant de petites maquettes de certains de ces bâtiments. L’exposition est conçue pour être visitée
sans guide et les visiteurs peuvent engranger l’information de différentes façons selon leurs
préférences personnelles : maquettes, photographies, films, textes, objets, plans et dessins
d’architecte. Au bout de ce mur se trouvent un certain nombre de folios contenant des coupures de
journaux en rapport avec Mackintosh pour les visiteurs qui veulent étudier le sujet plus avant.
Ensuite, vient la maquette de la Lighthouse et, à travers les portes menant à la Mack Tower, les
visiteurs peuvent regarder une vidéo sur la Lighthouse et d’autres bâtiments de Mackintosh à travers
des interviews d’universitaires, d’architectes et d’amateurs. La Mack Tower est l’un des points forts de
la visite de la Lighthouse. 135 marches mènent au sommet où les visiteurs peuvent accéder à
l’extérieur par un balcon offrant une vue à 360°c sur la ville. On peut également voir la Glasgow
School of Art. Pour les visiteurs qui ne peuvent pas monter les escaliers, une caméra de syle
“périscope” dans l’espace d’exposition est connectée à une caméra au sommet de la Mack Tower,
qui, contrôlée depuis la galerie, offre des vues de la ville.
L’exposition contient un certain nombre d’objets originaux et de répliques d’exposition et présente
l’oeuvre de Mackintosh dans le contexte de ses contemporains: Alexander ‘Greek’ Thomson, John
James Burnet, John Archibald Campbell, James Salmon.
Des photographies de l’oeuvre de chacun de ces architectes sont montées sur un écran flottant en
Plexiglas pendu devant une carte de la ville.
Dans les années 1900, les bâtiments de la ville étaient parmi les plus progressistes du Royaume-Uni
– leurs designers, artisans, homes et femmes, ont fait la célébrité du “Glasgow Style”.
Le mur du temps (The Timeline Wall) présente la vie de Charles Rennie Mackintosh depuis sa
naissance en 1868 jusqu’à sa mort en 1928. C’est un élément important car il montre Mackintosh
dans le contexte non seulement de l’architecture et du design de l’époque, mais également dans le
contexte social. La ligne du haut montre les inventions clé et les événements historiques qui ont
survenus tout au long de la vie de Charles Rennie Mackintosh et qui l’ont probablement influences: de
l’invention du premier escalator au monde et l’invention de la caméra par les frères Lumière dans les
années 1890, aux premiers Jeux Olympiques modernes en 1896 et à la découverte de la pénicilline
en 1928.
Le mur du temps donne donc aux visiteurs des informations qui les aideront à placer Charles Rennie
Mackintosh dans le contexte de leur propre compréhension des événements clés de l’histoire.
e
2 ligne : croquis et aquarelles de Charles Rennie Mackintosh
3e ligne : maquettes, plans et dessins architecturaux
4e ligne : conception du mobilier et des intérieurs
Ligne du bas : histoire de sa vie – cursus d’étudiant à l’étranger; Glasgow School of Art ; amitié avec
McNair & les soeurs MacDonald ; mariage avec Margaret; travaux préliminaires ; succès et échecs ;
années de guerre à Suffolk et Londres ; les années sombres, les voyages dans le Sud de la France,
puis enfin la maladie et la mort.
En face du mur du temps se trouvent 4 stands d’exposition, chacun procurant au visiteur des
informations détaillées sur un bâtiment spécifique de Charles Rennie Mackintosh: The Glasgow
School of Art, le chef d’œuvre de Charles Rennie Mackintosh, The Hill House, The Willow Tea Rooms,
un des salons de thé les plus à la mode à Glasgow dans les années 1900, 78 Derngate.
Chaque stand est organisé de la même façon avec :
• Un panneau contenant un court texte introductif avec des photographies et des informations
clés : le client ; le lieu ; la date de construction ; les matériaux utilisés ; le coût
Par exemple, The Glasgow School of Art a coûté £48.5K, The Hill House £6.2K et The Willow Tea
Rooms £6.5K
• Un ordinateur à écran tactile avec davantage d’informations
• Une maquette du bâtiment ou de sa façade
• Objets en relation avec le bâtiment, tels que les couvertures de livres de Blackie’s Books
dessinées par Charles Rennie Mackintosh et une réplique d’un pochoir utilise pour décorer ne
des chambres de la Hill House ; les couverts de Charles Rennie Mackintosh et le dessin d’un
menu des Willow Tea Rooms ; un abat-jour de la bibliothèque de la Glasgow School of Art
• Des tiroirs à ouvrir contenant plans et dessins architecturaux du bâtiment
• Un film d’animation montrant le bâtiment en détail – une visite des salles et des détails
d’intérieurs, de mobilier, de textiles, de panneaux
En lien avec le sujet, il y a des informations supplémentaires au dos de chaque stand et également
tout le long du mur au fond de la galerie:
Les bâtiments et Intérieurs
- Le type de travaux réalisés par Charles Rennie Mackintosh : maisons, écoles, impressions
- Le travail de conception d’intérieurs par Charles Rennie Mackintosh et MMM (CRM reconnaissait
que son travail était à 50-75% inspiré de Margaret)
Mobilier et Dessins
- La polyvalence de CRM : couverts, mobilier, intérieurs, pochoirs, appliques, tapis, horloges,
bijoux, ferronnerie, affiches, vitraux, tissus
- Dessins de production de masse – affiches, tissus
Peinture et Dessins
- Une forme d’expression très importante pour CRM tout au long de sa vie
- Croquis de voyages de jeunesse en Europe, aquarelles de plantes et de fleurs, paysages plus
tardifs du Sud de la France
Chaque stand d’exposition a son propre thème de couleur, et les panneaux sur le sol créent un lien
visuel et physique avec les informations correspondantes sur le mur du fond.
Le long de ce mur sont présentés plusieurs films d’animation sur des thèmes comme “Glasgow, city of
Industry” (Glasgow, ville industrielle), “Glasgow Architecture c 1900 - CRM and his contemporaries”
(l’Architecture de Glasgow autour de 1900 – Charles Rennie Mackintosh et ses contemporains),
“British Architecture” (l’Architecture Britannique)
La dernière partie de l’exposition traite de la réputation de Mackintosh - The Mack Legacy
Une forte proportion des visiteurs locaux, nationaux et internationaux viennent à la Lighthouse pour en
apprendre davantage sur Mackintosh. Parmi eux, des visiteurs professionnels : architectes, designers,
artistes ; des visites d’études à la recherche de projets de rénovation (ex: Liverpool et Newcastle) ;
des visiteurs d’autres lieux artistiques, comme le V&A.
Public: particuliers et familles, visiteurs de la National Trust, groupes de personnes âgées, touristes de
week-end, des délégués de conférences, groupes scolaires et universitaires
Deux projets éducationnels sont présentés pour montrer comment le bâtiment est utilisé pour
l’enseignement
On emmène les enfants faire un tour du bâtiment – extérieur et intérieur, et on les incite à explorer et à
chercher en utilisant tous leurs sens: la lumière, les matériaux, les formes, les couleurs, le toucher…
Dans ce projet, les enfants ont utilisé les informations qu’ils ont rassemblé au cours de leur visite pour
créer des motifs qui étaient ensuite réalisés sous forme de flocons de neige pour notre mur de flocons
de neige de Noël.
Ce projet récent s’est déroulé lors des Journées Portes Ouvertes en Septembre, jour où de nombreux
musées dans tout le Royaume-Uni ouvrent leurs portes gratuitement au public.
C’était un atelier ouvert à tous où les visiteurs de tous âges travaillaient ensemble pour créer des
dessins pour une Mackintosh Team Room.
Les dessins peuvent être photographiés et scannés
Les images inspirées de Mackintosh ainsi obtenues ont été ensuite projetées dans les espaces
publics du bâtiment
Les lieux Mackintosh attirent une moyenne de 380.000 visiteurs par an à Glasgow.
Jugendstilsenteret – The Art Nouveau Centre of Norway (Ǻlesund)
David Aasen Sandved
La Norvège est un pays assez vaste mais compte seulement 4.7 millions d’habitants, donc la densité
de population est assez faible. Beaucoup de touristes viennent lors de croisières (pour voir les fjords,
etc.). La plupart des touristes sont allemands, espagnols, anglais, américains, français, suédois,
néerlandais et italiens. Les Russes représentent un marché potentiel.
1904: la ville d’Alesund, construite en bois, est décimée par un incendie. Elle est reconstruite en
briques autour du canal (pour protéger les bateaux de la mer). Ǻlesund comprend de jolies maisons
mais elles n’ont pas été construites par des architectes célèbres. Une ville entièrement Art Nouveau
est cependant un patrimoine unique. Elle est un document historique montrant ce que les architectes
construisaient au début du XXe siècle. Une étape importante pour l’établissement du
Jugendstilsenteret.
1992: l’idée d’un Jugendstilsenteret est lancée.
1996: la municipalité établit le comité de travail pour un Jugendstilsenteret national à Ǻlesund.
12.500€ ont été débloqués pour un premier brouillon. L’idée: voir grand. Ils ont demandé l’aide de
deux consultants en muséologie. Les experts ont été invités à des séminaires pour apporter leurs
idées au projet.
Le parlement norvégien a donné 50.000€ du budget national pour la réalisation de ce projet (à
l’échelle nationale).
Le groupe régional a été élargi avec davantage de corps nationaux. John Aage Gjestrum, consultant,
a écrit le pré-projet. Il y avait 4 maisons différentes qui pouvaient abriter le Jugendstilsenteret, mais
seule une contenait beaucoup d’intérieurs originaux in situ.
Le parlement norvégien a donné 300.000€.
Pendant le séminaire international, l’idée d’un réseau de villes Art Nouveau a été évoquée.
Thor Bjørlo a été choisi comme chef de projet à plein temps.
1999: co-fondateurs du RANN.
2000: obtention des fonds pour l’achat de la « Swan Pharmacy » pour acueillir le Jugendstilsenteret.
2001: embauche d’un historien et d’un historien de l’Art.
2002: choix final de l’équipe d’exposition.
2003: le Jugendstilsenteret est inauguré par la Reine de Norvège.
Le Centre a été installé dans l’ancienne Swan Pharmacy. Elle est située dans le centre de la vieille
ville. Le canal est le cœur de la ville. Jusqu’en 2001, le bâtiment fonctionnait encore comme
pharmacie. C’était le premier bâtiment classé à Ǻlesund en 1986. L’entrée n’est pas très accueillante
à cause du comptoir et il n’y avait pas de possibilité de magasin en libre-service qui puisse améliorer
les ventes. Aujourd’hui les visiteurs peuvent en fait aller derrière ce comptoir, chose que l’on ne peut
pas faire habituellement.
• Exposition “Incendie et Reconstruction de la Ville”.
“Ride”: la machine à voyager dans le temps (ascenseur): coûte deux voitures de sport, c’est à dire très
cher, mais elle fonctionne très bien comme portail pour transporter les gens hors de la réalité de tous
les jours et les faire entrer dans l’histoire que nous racontons. Cette attraction montre des extraits de
films qui remontent dans le temps (réalisés par Kay Fridstrøm et Jack van Domburg). Les nombreux
écrans permettent au visiteur de choisir les écrans qu’il désire visionner : l’incendie de la ville (8
minutes), la reconstruction (7 minutes), ce qui fait un total de 15 minutes.
• Sous-sol: une exposition sur l’artisanat et l’architecture. Biographie des représentants de
chaque artisanat de la période de reconstruction de la ville. Reconstruction d’un mur typique à
Ǻlesund, une maquette didactique visant à mettre en valeur la connaissance des propriétaires locaux.
Le Jugendstilsenteret est également actuellement engagé dans des projets de restauration.
Ecrans avec différents travaux d’artisans :
Il y a une salle de jeu pour les enfants mais aussi des salles d’exposition qui leur sont dédiées.
• Les étages supérieurs consistaient les appartements du pharmacien : un des intérieurs les
mieux préservés à Ǻlesund (le seul que le public puisse visiter). Dans la salle à manger du
pharmacien, les papiers peints ont été rénovés, etc.
Les seules parties d’origine de la cuisine sont les carreaux et la ventilation du four. On peut y voir une
présentation de 15 minutes intitulée “The New Art” (description du patrimoine local dans un contexte
européen).
Puis, dans les autres pièces, on peut voir du mobilier d’origine dans une exposition traditionnelle :
argent, porcelaine, verre, etc. Les musées d’Arts Appliqués ont prêté quelques objets (les plus
onéreux) au musée. Depuis 2000, le Jugendstilsenteret a collecté des objets Art Nouveau pour les
ajouter à leur espace d’exposition, en commençant par des pièces relativement bon marché, puis des
pièces plus onéreuses pour mettre en valeur la qualité des collections. Puis vint l’idée de ne pas être
propriétaire de ces objets.
Première exposition temporaire: Mackintosh (20 chaises: 12.000.000 £ de frais d’assurance!).
Depuis 2005, le Musée d’Art “The Cube” est relié au Jugendstilsenteret (bâtiment voisin).
Le Jugendstilsenteret et The Cube partagent davantage d’espace d’exposition depuis la fusion avec le
muse d’art.
Exemple: l’exposition sur Mucha l’été dernier.
Livre d’or: très utile pour le feedback.
Le Jugendstilsenteret a gagné un prix national du Design pour son programme graphique.
Investissement total: 4.8 million €. La restauration du bâtiment a été encore plus onéreuse.
Exposition: 1.4 million €.
Fonds: 60% de l’état, 20% du comté, 20% de la municipalité + prêts et économies.
Budget annuel 2004: 3,4 millions de NOK (5,6 millions de NOK en 2008).
Ce qui représente avec le revenu 0,53 million €.
Recettes: nouveaux projets (peu de revenus).
Challenges: d’un bâtiment privé à un bâtiment public; ascenseur pour les handicaps. Le bâtiment
n’était pas conçu pour recevoir 20.000 visiteurs par an, donc il doit être préservé d’une manière ou
d’une autre.
Espace et structure: le multimédia est parfait pour les petits espaces ; la taille des objets (proportions);
capacité limitée : pas de grands groupes (pas plus de 45 personnes); pas de bus. Contrôle du climat:
stable C°/RH% (humidité), bon système pour les objets mais pas pour le bâtiment.
Mesures de sécurité.
Casa Milà or “La Pedrera” (Barcelona)
Silvia Villaroya
L’Espai Gaudí est le centre d’interprétation de Gaudí à La Pedrera.
La Pedrera a été construite par Antoni Gaudi I Cornet de 1906 à 1912. A partir de 1986, elle
appartient à à Caixa Catalunya qui acquiert le bâtiment avec le but de le restaurer et de le réhabiliter
pour le convertir en centre culturel ouvert au public. Caixa Catalunya est une caisse d’épargne qui doit
dédier la majorité de ses profits à des projets culturels, sociaux et éducatifs. La Pedrera est
aujourd’hui le siège de Caixa Catalunya Obra Social, qui est composé de quatre fondations
spécialisées en charge de différents programmes et activités.
L’Espai Gaudí, qui se trouve dans le grenier, est un centre d’interprétation dédié à la compréhension
actuelle de l’architecture de Gaudí, son œuvre et sa vie, ouvert en 1996 comme l’apogée de tous les
travaux de restaurations menés sur ce bâtiment.
Ce bâtiment fut la dernière oeuvre publique de Gaudi. Gaudi (1852-1926) est né à Reus et a étudié
l’architecture à Barcelone. La Casa Milà (1906-1912). Le bâtiment est une commande de la famille
Milà, une des familles catalanes les plus distinguées de l’époque. Pere Milà i Camps était un célèbre
fabricant de textiles. Sa seconde femme était la veuve d’un riche Indiano (ainsi étaient nommés les
Catalans qui sont partis en Amérique pour faire fortune) qui lui laissa un héritage important. Ils avaient
l’intention d’occuper l’étage principal du bâtiment et de louer les autres étages du bâtiment, ce qui
était très courant chez les familles aisées de l’époque. Le nom officiel du bâtiment était la Casa Milà
mais le bâtiment était plus connu sous le nom de La Pedrera, car il ressemblait à une carrière. La
construction était complexe et lourde avec des problèmes financiers et le bâtiment a été déclaré illégal
car il était trop haut.
1947: la maison fut vendue à un agent immobilier. Les nouveaux propriétaires décidèrent de changer
le premier étage en 5 appartements à la place de 2 à l’origine.
1953: l’architecte Francisco Barba Corsini a été choisi pour créer 13 appartements dans le grenier du
bâtiment. A partir de la mort de Rosario Segimón en 1964, presqu’aucune restauration ou travail de
maintenance n’ont été menés durant ces années et les travaux de restauration ne se feront qu’à partir
de 1987 (jusqu’en 1996).
La Pedrera est considérée comme le bâtiment public le plus emblématique en terme d’innovation
fonctionnelle et constructive ainsi qu’en terme de solution décorative et ornementale, ce qui dénotait
avec les styles architecturaux de cette époque. Pour ces singularités, La Pedrera a obtenu une
reconnaissance et une protection officielle
1962: la maison figure dans le catalogue du Patrimoine Artistique de Barcelone
1969: la maison a été déclarée Monument d’intérêt artistique national par le gouvernement espagnol
1984: La Pedrera est déclarée Site du Patrimoine Mondial par l’UNESCO.
Le projet de centre d’interprétation a été lancé pour mettre en lumière l’œuvre de Gaudi et adapter le
lieu pour les visiteurs.
1996: fin de la restauration et ouverture de l’Espai Gaudí
2006: ouverture du nouveau Espai Gaudí (No translation)
Le centre d’interprétation est ouvert 7 jours sur 7 de 9h à 20h et accueille en moyenne 3.000 visiteurs
par jour. La restauration se fait pendant l’unique semaine de fermeture de l’année.
Différentes sections de l’espace Gaudi:
Courte biographie de Gaudi: images projetées sur des supports en verre
La Pedrera: maquettes et présentation audiovisuelle
Géométrie: explication des arches géométriques de Gaudi
Maquettes suspendues
Oeuvres emblématiques (Sagrada Familia, Casa Batlló, Parc Guell et la crypte de l’église à la colonie
Güell)
Autres oeuvres importantes (10 de ses oeuvres)
Nature
Design: reproduction du mobilier de Gaudi
L’appartement de La Pedrera, qui fait aussi partie de la visite du bâtiment, est une reconstruction d’un
appartement à partir d’objets et de mobilier d’époque (mobilier de production de masse : tous les
objets et le mobilier sont collés sur le sol pour éviter les vols). La visite du bâtiment se termine sur la
terrasse située sur le toit; un des toits les plus spectaculaires et incroyables au monde.
Faisant également partie de la philosophie de l’Espai Gaudí de mettre Gaudí et l’architecture à la
portée de tous, La Pedrera educacio n’est pas seulement un site Internet, et constitue même peut-être
la ressource principale des services éducatifs. Nous avons des programmes liés, entre autres, à
l’architecture des bâtiments, au design intérieur.
Des films montrent les voisins (les personnes qui vivent à l’intérieur de La Pedrera) en train de parler
de leur vie dans ce bâtiment et montrant leurs intérieurs. www.lapedreraeducacio.org/flash.htm
Organisation des visites:
La singularité du bâtiment ne réside pas seulement dans ses innovations de construction et de
fonctionnalité, dans ses solutions ornementales et décoratives, mais aussi dans la variété de ses
fonctions actuelles :
Administrative: le siège de Caixa Catalunya Obra Social et de ses quatre fondations
Résidentielle: immeuble à appartements en location
Touristique: visites du public
Culturelle et sociale: expositions, conférences et activités
Le bâtiment a été construit pour être une résidence privée. Les mêmes entrées et sorties sont utilisées
pour toutes les fonctions du bâtiment, et les espaces les plus visités sont les étages supérieurs,
desservis par de petits ascenseurs et des escaliers, aussi bien pour monter que pour descendre. La
Fundació Caixa Catalunya a toujours cherché à atteindre une compatibilité entre son énorme flux de
visiteurs et la qualité de la visite, tout en conservant le site du patrimoine mondial:
En limitant le nombre de visiteurs par heure pour permettre une visite fluide, correspondant également
aux normes de sécurité
En organisant à l’avance les visites des groupes pour éviter les bousculades au niveau des accès et
pour répartir de façon rationnelle les groupes de visiteurs individuels, selon leurs caractéristiques et
leurs centres d’intérêt.
En ayant une grande équipe charge de l’information et de la circulation au service des visiteurs
En utilisant des audioguides également pour les questions de circulation
En organisant la disponibilité du matériel d’activités en dehors des heures d’ouverture
En plaçant des indications
The Gaudi Centre (Reus)
Dominique Ruiz et Josep Maria Cabre Llaberia
Pourquoi implanter un centre d’interprétation sur Gaudi à Reus?
- pour mettre en lumière l’architecture de Gaudi
- pour expliquer qui était Gaudi
- pour faire la relation entre Gaudi et Reus
Les expositions ont été conçues par l’architecte japonais Toshiaki Tange et l’architecte catalan Joan
Sibina ; le Gaudi Centre a ouvert en juin 2007
Le centre, qui représente un espace de 1200m2, est ouvert 361 jours par an
Achat du bâtiment: 4 millions €
Adaptation du bâtiment: 3 millions €
Contenu de l’exposition: 3,5 millions €
Le budget annuel est de 500.000 € (50% venant de la contribution du gouvernement local; 50%
venant de la vente de tickets et du parrainage)
Le programme est présenté sur 5 étages:
•
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Etage 4: restaurant
Etage 3: Universal Gaudi propose une présentation audiovisuelle de 12 minutes sur Gaudi
ainsi que des maquettes tactiles. Département éducatif (ouverture prochaine)
Etage 2: “Innovative Gaudi” montre la créativité technologique de l’architecte, les formes
utilisées par Gaudi et son inspiration de la nature, des répliques des oeuvres et de la chambre
de Gaudi.
•
•
Etage 1: Gaudi et Reus: enfance et jeunesse à Reus. Exposition montrant le seul manuscrit
d’origine existant de Gaudi (celui qui est exposé n’est plus original pour des questions de
conservation). On peut voir des traductions de ce manuscrit dans de nombreuses langues.
Sur la trace des modernistes: une grande carte sur le sol localisant les principaux bâtiments
Art Nouveau à Reus. Quatre présentations audiovisuelles.
Rez-de-chaussée: réception, office du tourisme et boutique de souvenirs
La visite dure de 1 à 2 heures. Les audioguides sont disponibles en espagnol, en catalan, en anglais
et en français.
Des activités éducatives pour les enfants (8-16) sont planifiées sous forme de visites guides ; il y a
également un spectacle dans lequel un acteur utilise le théâtre pour intéresser les enfants à Gaudi
2008-2009: ateliers éducatifs
Jusqu’à fin octobre, 13.225 personnes ont visité le Gaudi centre.
Le public vient principalement de l’étranger:
19% des visiteurs habitent Reus
18% viennent d’ailleurs en Catalogne
20% viennent d’ailleurs en Espagne
43% viennent d’autres pays (France, Russie…)
74% des visiteurs ont trouvé la visite très intéressante et 26% intéressante (seule une personne sur
400 a trouvé la visite très décevante)
Des améliorations peuvent encore être apportées : on doit trouver un nouveau système digital pour les
audio-guides (les personnes âgées ne savent pas comment les utiliser).
De nombreux projets sont actuellement en cours: une présentation multimédia et des maquettes
interactives, un spectacle audiovisuel, une campagne de publicité…
Office du tourisme (45% des touristes qui viennent au Gaudi Centre sont envoyés par l’office du
tourisme)
www.gaudicentre.com
Projet de centre d’interprétation à la Villa Majorelle (Nancy)
Valérie Thomas and Jérôme Perrin
Une villa d’artiste et le centre de documentation du Musée Ecole de Nancy. D’hier à aujourd’hui (Art
Nouveau en projet).
1901: la villa a été construite par Henri Sauvage pour la famille Majorelle (3 personnes).
1926: la maison perd sa fonction familiale lorsque Jacques Majorelle part pour Marrakech
1931: le parc est divisé en parcelles (bureaux)
Puis des additions architecturales ponctuelles ont été faites : la terrasse (demi-cercle) a été
transformée en bow-window; des changements ont été apportés au toit et la terrasse du dernier étage
a été remplacée par une salle couverte.
Aujourd’hui : la maison est utilisée comme bureau par le Musée Ecole de Nancy (rez-de-chaussée),
par les architectes du service départemental d’architecture (premier étage) et l’association Les Amis
de l’Ecole de Nancy (troisième étage).
Les visites sont organisées le week-end (environ 20 visiteurs à la fois) lorsque les bureaux sont
fermés.
Le projet en cours est plus modeste que le Gaudi Centre ou La Pedrera. Le but est de restaurer un
logement du début du XXe siècle et de récupérer les objets principaux, mais également d’associer
davantage la relation entre l’architecture et l’Ecole de Nancy. Créer davantage d’espaces didactiques
(Musée de l’Ecole de Nancy, atmosphère du début du siècle mais pas trop d’information) et donner
beaucoup d’informations factuelles sur l’Art Nouveau et son développement à Nancy.
Les archives du Musée de l’Ecole de Nancy est un espace très restreint. La salle commune actuelle
peut accueillir le personnel du musée mais il n’y a pas suffisamment d’espace pour les étudiants ou
les chercheurs… Il est essentiel d’avoir une autre salle pour accueillir les gens.
Le projet inclue la rénovation des façades. La Villa Majorelle est entièrement classée, ce qui ne
permet pas d’apporter beaucoup de modifications. La restauration sera identique à l’original (la
terrasse, l’atelier et le vitrail) mais les décisions seront prises durant le planning avec l’architecte des
Monuments et Sites, guidé par un comité scientifique.
Restauration du mobilier déjà acquis par le Musée Ecole de Nancy: le mobilier de la sale à manger
(acquis en 1996), le mobilier de la chambre à coucher (acquis en 1984).
Restauration de la sale de bain.
But : mettre en lumière l’œuvre de Majorelle et recréer l’atmosphère de l’époque en tenant compte de
la circulation des visiteurs.
Acquisition des objets:
Acquisition des meubles et travail sur les luminaires avec un ferronnier d’art.
Opportunité d’une donation de mobilier de style sapin (fauteuils et canapés). Pas de photos de la salle
de bain : elle devra être créée à partir de photos d’autres salles de bain de l’époque.
Information pédagogique sur Majorelle
Espaces: déterminer l’espace pédagogique et l’espace d’origine
Autres espaces : exposition temporaire (céramique, etc.) pour éclairer différents aspects du travail de
Majorelle
Le dernier étage n’est pas très intéressant. L’atelier de Majorelle pourrait être remplacé par un centre
documentation et les autres salles pourraient servir à stocker les archives.
Le jardin sera probablement endommagé pendant les travaux ; l’idée serait de cacher la villa de son
environnement qui n’est pas très joli. Le jardin sera redessiné par un paysagiste.
Le premier pré-projet réalisé en 2006 doit être approuvé par un comité scientifique, par la Direction
des Musées de France et par le conseil municipal de la Ville de Nancy.
2009: écriture et publication de l’étude architecturale – appel d’offre
2010: étude préliminaire de la façade
2010-2014: restauration extérieure (façade, toits)
2013-2014: travaux et conversion intérieure
Les visites seront limitées à 15 à 20 personnes.
Le personnel sera compose de gardiens, de guides et d’archivistes.
Budget: rénovation de la façade : 500.000€; l’intérieur devrait être beaucoup plus coûteux (villa mal
entretenue, électricité, etc.).
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