ECHANGES MULTILATERAUX: CENTRES D’INTERPRETATION NANCY, 23 X 2007 The Lighthouse – Mackintosh Interpretation Centre (Glasgow) Julia Fenby Mackintosh est né et a grandi à Glasgow dans un logement ouvrier de la vieille ville. Il étudia à la Glasgow School of Art, obtint son premier emploi d’apprenti architecte à Glasgow et continua à concevoir ses travaux les plus importants travaux dans cette ville. Il aurait été influencé par la ville en mouvement, le bruit et la vitalité, la richesse et la pauvreté du e Glasgow du début du XX siècle. Le bâtiment aujourd’hui connu sous le nom de la Lighthouse (le phare), était à l’origine les imprimeries du quotidien The Glasgow Herald et a été conçu par Charles Rennie Mackintosh alors qu’il était l’apprenti des architectes Honeyman et Keppie. Ce fut son premier bâtiment public et bien que l’intérieur soit largement fonctionnel (salles d’imprimerie, bureaux, équipement d’usine, réservoirs d’eau, etc.), l’extérieur présentait de nombreuses caractéristiques qui deviendront bientôt les marques de fabrique de Mackintosh dans son oeuvre à venir. Le Herald building (1893-1895), construit par Mackintosh alors qu’il n’avait que 25 ans, a été utilisé par The Glasgow Herald pendant presque 100 ans – jusqu’en 1981, date à laquelle le journal déménagea dans un autre bâtiment. Le bâtiment du Herald Building, situé en centre ville, resta donc vide pendant 18 ans. Dans les années 90, le British Arts Council organisa un certain nombre de festivals nationaux d’art et invita les grandes villes du Royaume-Uni à postuler pour être villes d’accueil. La candidature de Glasgow au Festival d’Architecture et de Design a porté ses fruits et a été célébrée dans la ville en 1999. Les travaux à la Lighthouse pouvaient donc commencer. Pourquoi un centre d’interprétation ? Mackintosh était déjà l’une des plus grandes attractions touristiques culturelles de la ville de Glasgow, mais il n’y avait pas de lieu unique où les gens pouvaient en savoir davantage sur ses travaux. Il était donc naturel pour la Lighthouse, Centre d’Architecture, du Design et de la Ville en Ecosse, d’abriter un centre d’interprétation sur Mackintosh dans un de ses propres bâtiments, ce qui offre aux visiteurs une bonne introduction sur l’architecte/designer, sur sa vie et son oeuvre, tout en les intéressant au reste de son oeuvre en Ecosse et au Royaume-Uni. La ville de Glasgow a d’abord observé les autres villes qui avaient déjà des centre similaires – la Pedrera de Barcelone a joué un rôle clé dans l’inspiration. Le Mack Centre est la seule exposition permanente en centre ville traitant de la vie et de l’oeuvre de Charles Rennie Mackintosh et le bâtiment en lui-même est évidemment le premier élément d’exposition. La Tour est l’élément le plus distinctif du bâtiment. Elle abritait à l’origine un réservoir d’eau de 8000 gallons qui alimentait un système d’arrosage automatique fonctionnant à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment en cas d’incendie. L’entrée du public fait entrer les visiteurs dans l’extension effectuée par Page and Park’s en 1999. Le design apporte beaucoup de lumière dans la partie étroite du bas. Au fur et à mesure que l’on monte dans le bâtiment, on découvre non seulement de belles vues des autres bâtiments de la ville mais également des vues rapprochées du travail original de Mackintosh. On peut voir également comme le nouveau bâtiment est accolé à l’ancien. Au troisième étage, les visiteurs sont accueillis par un personnel accueillant et efficace qui répondent à toutes les questions sur Mackintosh, et fournissent également des informations sur d’autres bâtiments de Mackintosh à Glasgow ou ailleurs. Le Centre a été conçu par les architectes Gareth Hoskins qui ont également conçu les nouvelles galeries d’architecture au Victoria &Albert Museum à Londres. Leur design guide les visiteurs dans l’exposition et les initie petit à petit au sujet sans les submerger d’informations. Le Mac Guide contient des illustrations et des informations basiques sur 14 bâtiments de Mackintosh – principalement situés à l’ouest de l’Ecosse, et un à Northampton en Angleterre. A l’opposé se trouve un long mur en verre incurvé comprenant plusieurs petites niches, elles-mêmes contenant de petites maquettes de certains de ces bâtiments. L’exposition est conçue pour être visitée sans guide et les visiteurs peuvent engranger l’information de différentes façons selon leurs préférences personnelles : maquettes, photographies, films, textes, objets, plans et dessins d’architecte. Au bout de ce mur se trouvent un certain nombre de folios contenant des coupures de journaux en rapport avec Mackintosh pour les visiteurs qui veulent étudier le sujet plus avant. Ensuite, vient la maquette de la Lighthouse et, à travers les portes menant à la Mack Tower, les visiteurs peuvent regarder une vidéo sur la Lighthouse et d’autres bâtiments de Mackintosh à travers des interviews d’universitaires, d’architectes et d’amateurs. La Mack Tower est l’un des points forts de la visite de la Lighthouse. 135 marches mènent au sommet où les visiteurs peuvent accéder à l’extérieur par un balcon offrant une vue à 360°c sur la ville. On peut également voir la Glasgow School of Art. Pour les visiteurs qui ne peuvent pas monter les escaliers, une caméra de syle “périscope” dans l’espace d’exposition est connectée à une caméra au sommet de la Mack Tower, qui, contrôlée depuis la galerie, offre des vues de la ville. L’exposition contient un certain nombre d’objets originaux et de répliques d’exposition et présente l’oeuvre de Mackintosh dans le contexte de ses contemporains: Alexander ‘Greek’ Thomson, John James Burnet, John Archibald Campbell, James Salmon. Des photographies de l’oeuvre de chacun de ces architectes sont montées sur un écran flottant en Plexiglas pendu devant une carte de la ville. Dans les années 1900, les bâtiments de la ville étaient parmi les plus progressistes du Royaume-Uni – leurs designers, artisans, homes et femmes, ont fait la célébrité du “Glasgow Style”. Le mur du temps (The Timeline Wall) présente la vie de Charles Rennie Mackintosh depuis sa naissance en 1868 jusqu’à sa mort en 1928. C’est un élément important car il montre Mackintosh dans le contexte non seulement de l’architecture et du design de l’époque, mais également dans le contexte social. La ligne du haut montre les inventions clé et les événements historiques qui ont survenus tout au long de la vie de Charles Rennie Mackintosh et qui l’ont probablement influences: de l’invention du premier escalator au monde et l’invention de la caméra par les frères Lumière dans les années 1890, aux premiers Jeux Olympiques modernes en 1896 et à la découverte de la pénicilline en 1928. Le mur du temps donne donc aux visiteurs des informations qui les aideront à placer Charles Rennie Mackintosh dans le contexte de leur propre compréhension des événements clés de l’histoire. e 2 ligne : croquis et aquarelles de Charles Rennie Mackintosh 3e ligne : maquettes, plans et dessins architecturaux 4e ligne : conception du mobilier et des intérieurs Ligne du bas : histoire de sa vie – cursus d’étudiant à l’étranger; Glasgow School of Art ; amitié avec McNair & les soeurs MacDonald ; mariage avec Margaret; travaux préliminaires ; succès et échecs ; années de guerre à Suffolk et Londres ; les années sombres, les voyages dans le Sud de la France, puis enfin la maladie et la mort. En face du mur du temps se trouvent 4 stands d’exposition, chacun procurant au visiteur des informations détaillées sur un bâtiment spécifique de Charles Rennie Mackintosh: The Glasgow School of Art, le chef d’œuvre de Charles Rennie Mackintosh, The Hill House, The Willow Tea Rooms, un des salons de thé les plus à la mode à Glasgow dans les années 1900, 78 Derngate. Chaque stand est organisé de la même façon avec : • Un panneau contenant un court texte introductif avec des photographies et des informations clés : le client ; le lieu ; la date de construction ; les matériaux utilisés ; le coût Par exemple, The Glasgow School of Art a coûté £48.5K, The Hill House £6.2K et The Willow Tea Rooms £6.5K • Un ordinateur à écran tactile avec davantage d’informations • Une maquette du bâtiment ou de sa façade • Objets en relation avec le bâtiment, tels que les couvertures de livres de Blackie’s Books dessinées par Charles Rennie Mackintosh et une réplique d’un pochoir utilise pour décorer ne des chambres de la Hill House ; les couverts de Charles Rennie Mackintosh et le dessin d’un menu des Willow Tea Rooms ; un abat-jour de la bibliothèque de la Glasgow School of Art • Des tiroirs à ouvrir contenant plans et dessins architecturaux du bâtiment • Un film d’animation montrant le bâtiment en détail – une visite des salles et des détails d’intérieurs, de mobilier, de textiles, de panneaux En lien avec le sujet, il y a des informations supplémentaires au dos de chaque stand et également tout le long du mur au fond de la galerie: Les bâtiments et Intérieurs - Le type de travaux réalisés par Charles Rennie Mackintosh : maisons, écoles, impressions - Le travail de conception d’intérieurs par Charles Rennie Mackintosh et MMM (CRM reconnaissait que son travail était à 50-75% inspiré de Margaret) Mobilier et Dessins - La polyvalence de CRM : couverts, mobilier, intérieurs, pochoirs, appliques, tapis, horloges, bijoux, ferronnerie, affiches, vitraux, tissus - Dessins de production de masse – affiches, tissus Peinture et Dessins - Une forme d’expression très importante pour CRM tout au long de sa vie - Croquis de voyages de jeunesse en Europe, aquarelles de plantes et de fleurs, paysages plus tardifs du Sud de la France Chaque stand d’exposition a son propre thème de couleur, et les panneaux sur le sol créent un lien visuel et physique avec les informations correspondantes sur le mur du fond. Le long de ce mur sont présentés plusieurs films d’animation sur des thèmes comme “Glasgow, city of Industry” (Glasgow, ville industrielle), “Glasgow Architecture c 1900 - CRM and his contemporaries” (l’Architecture de Glasgow autour de 1900 – Charles Rennie Mackintosh et ses contemporains), “British Architecture” (l’Architecture Britannique) La dernière partie de l’exposition traite de la réputation de Mackintosh - The Mack Legacy Une forte proportion des visiteurs locaux, nationaux et internationaux viennent à la Lighthouse pour en apprendre davantage sur Mackintosh. Parmi eux, des visiteurs professionnels : architectes, designers, artistes ; des visites d’études à la recherche de projets de rénovation (ex: Liverpool et Newcastle) ; des visiteurs d’autres lieux artistiques, comme le V&A. Public: particuliers et familles, visiteurs de la National Trust, groupes de personnes âgées, touristes de week-end, des délégués de conférences, groupes scolaires et universitaires Deux projets éducationnels sont présentés pour montrer comment le bâtiment est utilisé pour l’enseignement On emmène les enfants faire un tour du bâtiment – extérieur et intérieur, et on les incite à explorer et à chercher en utilisant tous leurs sens: la lumière, les matériaux, les formes, les couleurs, le toucher… Dans ce projet, les enfants ont utilisé les informations qu’ils ont rassemblé au cours de leur visite pour créer des motifs qui étaient ensuite réalisés sous forme de flocons de neige pour notre mur de flocons de neige de Noël. Ce projet récent s’est déroulé lors des Journées Portes Ouvertes en Septembre, jour où de nombreux musées dans tout le Royaume-Uni ouvrent leurs portes gratuitement au public. C’était un atelier ouvert à tous où les visiteurs de tous âges travaillaient ensemble pour créer des dessins pour une Mackintosh Team Room. Les dessins peuvent être photographiés et scannés Les images inspirées de Mackintosh ainsi obtenues ont été ensuite projetées dans les espaces publics du bâtiment Les lieux Mackintosh attirent une moyenne de 380.000 visiteurs par an à Glasgow. Jugendstilsenteret – The Art Nouveau Centre of Norway (Ǻlesund) David Aasen Sandved La Norvège est un pays assez vaste mais compte seulement 4.7 millions d’habitants, donc la densité de population est assez faible. Beaucoup de touristes viennent lors de croisières (pour voir les fjords, etc.). La plupart des touristes sont allemands, espagnols, anglais, américains, français, suédois, néerlandais et italiens. Les Russes représentent un marché potentiel. 1904: la ville d’Alesund, construite en bois, est décimée par un incendie. Elle est reconstruite en briques autour du canal (pour protéger les bateaux de la mer). Ǻlesund comprend de jolies maisons mais elles n’ont pas été construites par des architectes célèbres. Une ville entièrement Art Nouveau est cependant un patrimoine unique. Elle est un document historique montrant ce que les architectes construisaient au début du XXe siècle. Une étape importante pour l’établissement du Jugendstilsenteret. 1992: l’idée d’un Jugendstilsenteret est lancée. 1996: la municipalité établit le comité de travail pour un Jugendstilsenteret national à Ǻlesund. 12.500€ ont été débloqués pour un premier brouillon. L’idée: voir grand. Ils ont demandé l’aide de deux consultants en muséologie. Les experts ont été invités à des séminaires pour apporter leurs idées au projet. Le parlement norvégien a donné 50.000€ du budget national pour la réalisation de ce projet (à l’échelle nationale). Le groupe régional a été élargi avec davantage de corps nationaux. John Aage Gjestrum, consultant, a écrit le pré-projet. Il y avait 4 maisons différentes qui pouvaient abriter le Jugendstilsenteret, mais seule une contenait beaucoup d’intérieurs originaux in situ. Le parlement norvégien a donné 300.000€. Pendant le séminaire international, l’idée d’un réseau de villes Art Nouveau a été évoquée. Thor Bjørlo a été choisi comme chef de projet à plein temps. 1999: co-fondateurs du RANN. 2000: obtention des fonds pour l’achat de la « Swan Pharmacy » pour acueillir le Jugendstilsenteret. 2001: embauche d’un historien et d’un historien de l’Art. 2002: choix final de l’équipe d’exposition. 2003: le Jugendstilsenteret est inauguré par la Reine de Norvège. Le Centre a été installé dans l’ancienne Swan Pharmacy. Elle est située dans le centre de la vieille ville. Le canal est le cœur de la ville. Jusqu’en 2001, le bâtiment fonctionnait encore comme pharmacie. C’était le premier bâtiment classé à Ǻlesund en 1986. L’entrée n’est pas très accueillante à cause du comptoir et il n’y avait pas de possibilité de magasin en libre-service qui puisse améliorer les ventes. Aujourd’hui les visiteurs peuvent en fait aller derrière ce comptoir, chose que l’on ne peut pas faire habituellement. • Exposition “Incendie et Reconstruction de la Ville”. “Ride”: la machine à voyager dans le temps (ascenseur): coûte deux voitures de sport, c’est à dire très cher, mais elle fonctionne très bien comme portail pour transporter les gens hors de la réalité de tous les jours et les faire entrer dans l’histoire que nous racontons. Cette attraction montre des extraits de films qui remontent dans le temps (réalisés par Kay Fridstrøm et Jack van Domburg). Les nombreux écrans permettent au visiteur de choisir les écrans qu’il désire visionner : l’incendie de la ville (8 minutes), la reconstruction (7 minutes), ce qui fait un total de 15 minutes. • Sous-sol: une exposition sur l’artisanat et l’architecture. Biographie des représentants de chaque artisanat de la période de reconstruction de la ville. Reconstruction d’un mur typique à Ǻlesund, une maquette didactique visant à mettre en valeur la connaissance des propriétaires locaux. Le Jugendstilsenteret est également actuellement engagé dans des projets de restauration. Ecrans avec différents travaux d’artisans : Il y a une salle de jeu pour les enfants mais aussi des salles d’exposition qui leur sont dédiées. • Les étages supérieurs consistaient les appartements du pharmacien : un des intérieurs les mieux préservés à Ǻlesund (le seul que le public puisse visiter). Dans la salle à manger du pharmacien, les papiers peints ont été rénovés, etc. Les seules parties d’origine de la cuisine sont les carreaux et la ventilation du four. On peut y voir une présentation de 15 minutes intitulée “The New Art” (description du patrimoine local dans un contexte européen). Puis, dans les autres pièces, on peut voir du mobilier d’origine dans une exposition traditionnelle : argent, porcelaine, verre, etc. Les musées d’Arts Appliqués ont prêté quelques objets (les plus onéreux) au musée. Depuis 2000, le Jugendstilsenteret a collecté des objets Art Nouveau pour les ajouter à leur espace d’exposition, en commençant par des pièces relativement bon marché, puis des pièces plus onéreuses pour mettre en valeur la qualité des collections. Puis vint l’idée de ne pas être propriétaire de ces objets. Première exposition temporaire: Mackintosh (20 chaises: 12.000.000 £ de frais d’assurance!). Depuis 2005, le Musée d’Art “The Cube” est relié au Jugendstilsenteret (bâtiment voisin). Le Jugendstilsenteret et The Cube partagent davantage d’espace d’exposition depuis la fusion avec le muse d’art. Exemple: l’exposition sur Mucha l’été dernier. Livre d’or: très utile pour le feedback. Le Jugendstilsenteret a gagné un prix national du Design pour son programme graphique. Investissement total: 4.8 million €. La restauration du bâtiment a été encore plus onéreuse. Exposition: 1.4 million €. Fonds: 60% de l’état, 20% du comté, 20% de la municipalité + prêts et économies. Budget annuel 2004: 3,4 millions de NOK (5,6 millions de NOK en 2008). Ce qui représente avec le revenu 0,53 million €. Recettes: nouveaux projets (peu de revenus). Challenges: d’un bâtiment privé à un bâtiment public; ascenseur pour les handicaps. Le bâtiment n’était pas conçu pour recevoir 20.000 visiteurs par an, donc il doit être préservé d’une manière ou d’une autre. Espace et structure: le multimédia est parfait pour les petits espaces ; la taille des objets (proportions); capacité limitée : pas de grands groupes (pas plus de 45 personnes); pas de bus. Contrôle du climat: stable C°/RH% (humidité), bon système pour les objets mais pas pour le bâtiment. Mesures de sécurité. Casa Milà or “La Pedrera” (Barcelona) Silvia Villaroya L’Espai Gaudí est le centre d’interprétation de Gaudí à La Pedrera. La Pedrera a été construite par Antoni Gaudi I Cornet de 1906 à 1912. A partir de 1986, elle appartient à à Caixa Catalunya qui acquiert le bâtiment avec le but de le restaurer et de le réhabiliter pour le convertir en centre culturel ouvert au public. Caixa Catalunya est une caisse d’épargne qui doit dédier la majorité de ses profits à des projets culturels, sociaux et éducatifs. La Pedrera est aujourd’hui le siège de Caixa Catalunya Obra Social, qui est composé de quatre fondations spécialisées en charge de différents programmes et activités. L’Espai Gaudí, qui se trouve dans le grenier, est un centre d’interprétation dédié à la compréhension actuelle de l’architecture de Gaudí, son œuvre et sa vie, ouvert en 1996 comme l’apogée de tous les travaux de restaurations menés sur ce bâtiment. Ce bâtiment fut la dernière oeuvre publique de Gaudi. Gaudi (1852-1926) est né à Reus et a étudié l’architecture à Barcelone. La Casa Milà (1906-1912). Le bâtiment est une commande de la famille Milà, une des familles catalanes les plus distinguées de l’époque. Pere Milà i Camps était un célèbre fabricant de textiles. Sa seconde femme était la veuve d’un riche Indiano (ainsi étaient nommés les Catalans qui sont partis en Amérique pour faire fortune) qui lui laissa un héritage important. Ils avaient l’intention d’occuper l’étage principal du bâtiment et de louer les autres étages du bâtiment, ce qui était très courant chez les familles aisées de l’époque. Le nom officiel du bâtiment était la Casa Milà mais le bâtiment était plus connu sous le nom de La Pedrera, car il ressemblait à une carrière. La construction était complexe et lourde avec des problèmes financiers et le bâtiment a été déclaré illégal car il était trop haut. 1947: la maison fut vendue à un agent immobilier. Les nouveaux propriétaires décidèrent de changer le premier étage en 5 appartements à la place de 2 à l’origine. 1953: l’architecte Francisco Barba Corsini a été choisi pour créer 13 appartements dans le grenier du bâtiment. A partir de la mort de Rosario Segimón en 1964, presqu’aucune restauration ou travail de maintenance n’ont été menés durant ces années et les travaux de restauration ne se feront qu’à partir de 1987 (jusqu’en 1996). La Pedrera est considérée comme le bâtiment public le plus emblématique en terme d’innovation fonctionnelle et constructive ainsi qu’en terme de solution décorative et ornementale, ce qui dénotait avec les styles architecturaux de cette époque. Pour ces singularités, La Pedrera a obtenu une reconnaissance et une protection officielle 1962: la maison figure dans le catalogue du Patrimoine Artistique de Barcelone 1969: la maison a été déclarée Monument d’intérêt artistique national par le gouvernement espagnol 1984: La Pedrera est déclarée Site du Patrimoine Mondial par l’UNESCO. Le projet de centre d’interprétation a été lancé pour mettre en lumière l’œuvre de Gaudi et adapter le lieu pour les visiteurs. 1996: fin de la restauration et ouverture de l’Espai Gaudí 2006: ouverture du nouveau Espai Gaudí (No translation) Le centre d’interprétation est ouvert 7 jours sur 7 de 9h à 20h et accueille en moyenne 3.000 visiteurs par jour. La restauration se fait pendant l’unique semaine de fermeture de l’année. Différentes sections de l’espace Gaudi: Courte biographie de Gaudi: images projetées sur des supports en verre La Pedrera: maquettes et présentation audiovisuelle Géométrie: explication des arches géométriques de Gaudi Maquettes suspendues Oeuvres emblématiques (Sagrada Familia, Casa Batlló, Parc Guell et la crypte de l’église à la colonie Güell) Autres oeuvres importantes (10 de ses oeuvres) Nature Design: reproduction du mobilier de Gaudi L’appartement de La Pedrera, qui fait aussi partie de la visite du bâtiment, est une reconstruction d’un appartement à partir d’objets et de mobilier d’époque (mobilier de production de masse : tous les objets et le mobilier sont collés sur le sol pour éviter les vols). La visite du bâtiment se termine sur la terrasse située sur le toit; un des toits les plus spectaculaires et incroyables au monde. Faisant également partie de la philosophie de l’Espai Gaudí de mettre Gaudí et l’architecture à la portée de tous, La Pedrera educacio n’est pas seulement un site Internet, et constitue même peut-être la ressource principale des services éducatifs. Nous avons des programmes liés, entre autres, à l’architecture des bâtiments, au design intérieur. Des films montrent les voisins (les personnes qui vivent à l’intérieur de La Pedrera) en train de parler de leur vie dans ce bâtiment et montrant leurs intérieurs. www.lapedreraeducacio.org/flash.htm Organisation des visites: La singularité du bâtiment ne réside pas seulement dans ses innovations de construction et de fonctionnalité, dans ses solutions ornementales et décoratives, mais aussi dans la variété de ses fonctions actuelles : Administrative: le siège de Caixa Catalunya Obra Social et de ses quatre fondations Résidentielle: immeuble à appartements en location Touristique: visites du public Culturelle et sociale: expositions, conférences et activités Le bâtiment a été construit pour être une résidence privée. Les mêmes entrées et sorties sont utilisées pour toutes les fonctions du bâtiment, et les espaces les plus visités sont les étages supérieurs, desservis par de petits ascenseurs et des escaliers, aussi bien pour monter que pour descendre. La Fundació Caixa Catalunya a toujours cherché à atteindre une compatibilité entre son énorme flux de visiteurs et la qualité de la visite, tout en conservant le site du patrimoine mondial: En limitant le nombre de visiteurs par heure pour permettre une visite fluide, correspondant également aux normes de sécurité En organisant à l’avance les visites des groupes pour éviter les bousculades au niveau des accès et pour répartir de façon rationnelle les groupes de visiteurs individuels, selon leurs caractéristiques et leurs centres d’intérêt. En ayant une grande équipe charge de l’information et de la circulation au service des visiteurs En utilisant des audioguides également pour les questions de circulation En organisant la disponibilité du matériel d’activités en dehors des heures d’ouverture En plaçant des indications The Gaudi Centre (Reus) Dominique Ruiz et Josep Maria Cabre Llaberia Pourquoi implanter un centre d’interprétation sur Gaudi à Reus? - pour mettre en lumière l’architecture de Gaudi - pour expliquer qui était Gaudi - pour faire la relation entre Gaudi et Reus Les expositions ont été conçues par l’architecte japonais Toshiaki Tange et l’architecte catalan Joan Sibina ; le Gaudi Centre a ouvert en juin 2007 Le centre, qui représente un espace de 1200m2, est ouvert 361 jours par an Achat du bâtiment: 4 millions € Adaptation du bâtiment: 3 millions € Contenu de l’exposition: 3,5 millions € Le budget annuel est de 500.000 € (50% venant de la contribution du gouvernement local; 50% venant de la vente de tickets et du parrainage) Le programme est présenté sur 5 étages: • • • Etage 4: restaurant Etage 3: Universal Gaudi propose une présentation audiovisuelle de 12 minutes sur Gaudi ainsi que des maquettes tactiles. Département éducatif (ouverture prochaine) Etage 2: “Innovative Gaudi” montre la créativité technologique de l’architecte, les formes utilisées par Gaudi et son inspiration de la nature, des répliques des oeuvres et de la chambre de Gaudi. • • Etage 1: Gaudi et Reus: enfance et jeunesse à Reus. Exposition montrant le seul manuscrit d’origine existant de Gaudi (celui qui est exposé n’est plus original pour des questions de conservation). On peut voir des traductions de ce manuscrit dans de nombreuses langues. Sur la trace des modernistes: une grande carte sur le sol localisant les principaux bâtiments Art Nouveau à Reus. Quatre présentations audiovisuelles. Rez-de-chaussée: réception, office du tourisme et boutique de souvenirs La visite dure de 1 à 2 heures. Les audioguides sont disponibles en espagnol, en catalan, en anglais et en français. Des activités éducatives pour les enfants (8-16) sont planifiées sous forme de visites guides ; il y a également un spectacle dans lequel un acteur utilise le théâtre pour intéresser les enfants à Gaudi 2008-2009: ateliers éducatifs Jusqu’à fin octobre, 13.225 personnes ont visité le Gaudi centre. Le public vient principalement de l’étranger: 19% des visiteurs habitent Reus 18% viennent d’ailleurs en Catalogne 20% viennent d’ailleurs en Espagne 43% viennent d’autres pays (France, Russie…) 74% des visiteurs ont trouvé la visite très intéressante et 26% intéressante (seule une personne sur 400 a trouvé la visite très décevante) Des améliorations peuvent encore être apportées : on doit trouver un nouveau système digital pour les audio-guides (les personnes âgées ne savent pas comment les utiliser). De nombreux projets sont actuellement en cours: une présentation multimédia et des maquettes interactives, un spectacle audiovisuel, une campagne de publicité… Office du tourisme (45% des touristes qui viennent au Gaudi Centre sont envoyés par l’office du tourisme) www.gaudicentre.com Projet de centre d’interprétation à la Villa Majorelle (Nancy) Valérie Thomas and Jérôme Perrin Une villa d’artiste et le centre de documentation du Musée Ecole de Nancy. D’hier à aujourd’hui (Art Nouveau en projet). 1901: la villa a été construite par Henri Sauvage pour la famille Majorelle (3 personnes). 1926: la maison perd sa fonction familiale lorsque Jacques Majorelle part pour Marrakech 1931: le parc est divisé en parcelles (bureaux) Puis des additions architecturales ponctuelles ont été faites : la terrasse (demi-cercle) a été transformée en bow-window; des changements ont été apportés au toit et la terrasse du dernier étage a été remplacée par une salle couverte. Aujourd’hui : la maison est utilisée comme bureau par le Musée Ecole de Nancy (rez-de-chaussée), par les architectes du service départemental d’architecture (premier étage) et l’association Les Amis de l’Ecole de Nancy (troisième étage). Les visites sont organisées le week-end (environ 20 visiteurs à la fois) lorsque les bureaux sont fermés. Le projet en cours est plus modeste que le Gaudi Centre ou La Pedrera. Le but est de restaurer un logement du début du XXe siècle et de récupérer les objets principaux, mais également d’associer davantage la relation entre l’architecture et l’Ecole de Nancy. Créer davantage d’espaces didactiques (Musée de l’Ecole de Nancy, atmosphère du début du siècle mais pas trop d’information) et donner beaucoup d’informations factuelles sur l’Art Nouveau et son développement à Nancy. Les archives du Musée de l’Ecole de Nancy est un espace très restreint. La salle commune actuelle peut accueillir le personnel du musée mais il n’y a pas suffisamment d’espace pour les étudiants ou les chercheurs… Il est essentiel d’avoir une autre salle pour accueillir les gens. Le projet inclue la rénovation des façades. La Villa Majorelle est entièrement classée, ce qui ne permet pas d’apporter beaucoup de modifications. La restauration sera identique à l’original (la terrasse, l’atelier et le vitrail) mais les décisions seront prises durant le planning avec l’architecte des Monuments et Sites, guidé par un comité scientifique. Restauration du mobilier déjà acquis par le Musée Ecole de Nancy: le mobilier de la sale à manger (acquis en 1996), le mobilier de la chambre à coucher (acquis en 1984). Restauration de la sale de bain. But : mettre en lumière l’œuvre de Majorelle et recréer l’atmosphère de l’époque en tenant compte de la circulation des visiteurs. Acquisition des objets: Acquisition des meubles et travail sur les luminaires avec un ferronnier d’art. Opportunité d’une donation de mobilier de style sapin (fauteuils et canapés). Pas de photos de la salle de bain : elle devra être créée à partir de photos d’autres salles de bain de l’époque. Information pédagogique sur Majorelle Espaces: déterminer l’espace pédagogique et l’espace d’origine Autres espaces : exposition temporaire (céramique, etc.) pour éclairer différents aspects du travail de Majorelle Le dernier étage n’est pas très intéressant. L’atelier de Majorelle pourrait être remplacé par un centre documentation et les autres salles pourraient servir à stocker les archives. Le jardin sera probablement endommagé pendant les travaux ; l’idée serait de cacher la villa de son environnement qui n’est pas très joli. Le jardin sera redessiné par un paysagiste. Le premier pré-projet réalisé en 2006 doit être approuvé par un comité scientifique, par la Direction des Musées de France et par le conseil municipal de la Ville de Nancy. 2009: écriture et publication de l’étude architecturale – appel d’offre 2010: étude préliminaire de la façade 2010-2014: restauration extérieure (façade, toits) 2013-2014: travaux et conversion intérieure Les visites seront limitées à 15 à 20 personnes. Le personnel sera compose de gardiens, de guides et d’archivistes. Budget: rénovation de la façade : 500.000€; l’intérieur devrait être beaucoup plus coûteux (villa mal entretenue, électricité, etc.).