JSCR 2012 • Volume 22, Numéro 1 41
éruption cutanée, de la fièvre, des anomalies des muqueuses, une
adénopathie et une artérite coronarienne). Dans les maladies
inflammatoires chroniques, par exemple les maladies intestinales
inflammatoires ou le lupus, l’arthrite peut aussi être un symptôme
d’appel, mais en général, son mode de présentation comprend
aussi d’autres signes et symptômes caractéristiques. L’arthrite
idiopathique juvénile (AIJ) se révèle souvent par une boiterie,
mais les symptômes apparaissent progressivement et chez l’en-
fant, il est rare que les symptômes soient présents depuis
quelques jours seulement au moment de la consultation initiale.
Même s’il arrive souvent qu’une seule articulation soit touchée
dans l’AIJ, une arthrite de hanche isolée est rare, en particulier
chez le jeune enfant.
Le patient n’est porteur d’aucun autre signe ou symptôme de maladie
inflammatoire aiguë ou chronique. Vu le caractère aigu des symptômes
chez ce garçonnet et vu l’atteinte de la hanche chez un enfant de cet âge,
l’AIJ est un diagnostic peu probable.
Cancer
Bien que le cancer ne soit pas fréquent durant l’enfance, chez
environ 10 % des enfants atteints d’une leucémie lymphocytaire
aiguë (LLA), le symptôme d’appel est la douleur ou la boiterie, ou
les deux. L’intensité de la douleur est souvent disproportionnée
par rapport aux signes physiques et elle est plus intense durant la
nuit. Des anomalies de la numération et formule sanguine, par
exemple un faible nombre de globules blancs ou de plaquettes, ou
les deux, devraient évoquer ce diagnostic. D’autres formes de can-
cer comme le neuroblastome et le lymphome peuvent également
entraîner une boiterie. Des tumeurs osseuses localisées, comme
un ostéosarcome, s’observent rarement chez le jeune enfant et
elles seraient souvent visibles à la radiographie simple.
En raison du bon état de santé général, de l’absence de douleur
nocturne et des résultats normaux de la FSC et de la radiographie, il est
improbable que l’enfant soit atteint d’un cancer.
Microtraumatismes répétés ou utilisation abusive de
l’articulation
Même si ce phénomène est rare chez le jeune enfant, les adoles-
cents peuvent manifester de la douleur et une boiterie secon-
daires à l’utilisation abusive d’une articulation. En général, les
symptômes s’aggravent durant l’activité physique et ils s’atté-
nuent au repos.
L’âge du patient et le fait que les symptômes ne soient pas déclenchés
par l’activité physique rendent ce diagnostic peu probable.
Troubles spécifiques de la hanche
Chez un enfant plus âgé, il se pourrait que le glissement de l’épi-
physe fémorale supérieure explique la douleur et la limitation de
la rotation de la hanche. Les symptômes d’appel peuvent être
aigus ou chroniques. Le diagnostic est posé par une radiographie
simple de la hanche en incidence antéro-postérieure et de profil.
Chez un jeune enfant, il importe de différencier deux affections
qui touchent le plus souvent les enfants (les garçons plus que les
filles) âgés de 4 à 10 ans.
1. La synovite transitoire de la hanche est une affection fréquente,
de résolution spontanée, qui se manifeste souvent une à deux
semaines après une infection des voies respiratoires
supérieures. Les enfants sont en bonne santé; les radiographies
et les analyses de sang sont en général normales. L’échographie
révélera un épanchement articulaire; toutefois, cet examen
n’est pas nécessaire dans la plupart des cas. En général, les
signes et les symptômes s’atténuent grandement en moins de
7 à 10 jours, et on peut prévoir une résolution complète en
deux à trois semaines.
2. À l’opposé, la maladie de Legg-Calvé-Perthes (nécrose avascu-
laire idiopathique de la hanche) est moins fréquente; le début
est moins abrupt et les signes et les symptômes persistent pen-
dant des mois ou des années. Les radiographies peuvent être
normales pendant le premier mois, mais ensuite elles laissent
voir les changements caractéristiques de la sclérose ou de la
résorption de parties de la tête fémorale (au début) puis, plus
tardivement, la difformité de la tête fémorale. L’évocation de ce
diagnostic commande un suivi minutieux par des examens
cliniques et radiographiques répétés.
Le patient manifeste une boiterie aiguë caractérisée par des signes
localisés à la hanche et apparue peu de temps après une infection des
voies respiratoires supérieures. La FSC normale, la VS légèrement élevée
et les résultats radiographiques normaux concordent tous avec le diag-
nostic d’une synovite transitoire de la hanche. Toutefois, le « test diag-
nostique » le plus utile dans ce cas a été de réévaluer le patient après deux
semaines, car à ce moment, les symptômes étaient résolus, et l’examen de
la hanche ne montrait plus aucune anomalie.
Sommaire : Même si la douleur musculosquelettique et la
boiterie sont fréquentes chez l’enfant, une anamnèse détaillée
et un examen physique attentif alliés aux épreuves de
dépistage de base (radiographie, FSC, numération diffé-
rentielle, VS) devraient permettre de poser un diagnostic juste
dans la plupart des cas.
Janet Ellsworth, M.D., FRCPC
Directrice, division de rhumatologie pédiatrique
Université de l’Alberta - Stollery Children's Hospital
Edmonton, Alberta
Références
1. El-Maetwally A, Salminen JJ, Auvinen A, et coll. Risk factors for traumatic and non-
traumatic lower limb pain among preadolescents: a population based study of
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2. De Inocencio J. Epidemiology of musculoskeletal pain in primary care. Arch Dis
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