au cours de la même période. Par contre les productions de riz et de blé sont restées
marginales par rapport au besoin de consommation. Cette évolution et la dépréciation du
Naira dont la valeur passe de 507 FCFA à 14 FCFA entre 1982 et 1993, rendent
asymétriques les transactions commerciales entre les deux pays : les produits du cru
béninois éprouvent des difficultés à se placer sur le marché nigérian. Ils sont remplacés
par les céréales (riz et blé) importées du marché international et réexportées vers ce pays
par des opérateurs béninois et nigérians. En 1987, par exemple, le Bénin importe 387 500
tonnes de riz pour des besoins nationaux estimés seulement à 60 000 tonnes. L’euphorie
de la réexportation béninoise de ces produits entraîne celle de tous les autres produits
prohibés ou fortement taxés par le gouvernement nigérian. Cependant le commerce de
réexportation s’essouffle quelque peu entre 1988 et 1990, consécutivement à la crise
économique et financière qu’a traversé le Bénin en cette période.
Depuis 1994 : Les échanges à l'épreuve de la libéralisation au Nigeria
Depuis 1994, les transformations enregistrées dans la politique commerciale du
Nigeria, notamment les mesures visant une large ouverture de son marché
intérieur pour respecter ses engagements relatifs à la ratification des accords de
l’OMC et pour limiter les pertes de l’Etat inhérentes aux prohibitions
d’importation, constituent la nouvelle conjoncture à laquelle l’économie béninoise
essaie de s’adapter. Entre 1992 et 1998, la réexportation béninoise vers le Nigeria
a baissé en volume de 18% pendant que le transit enregistre une progression de
22,8% par an (LARES/DIAL, 1999). Les flux de transit se sont fortement accrus à
partir de 1995 passant de 62,9 milliards FCFA à 96,1 milliards FCFA en 1998 et
à plus de 100 milliards en 2000 dont 58,2 milliards
pour les véhicules d’occasion
représentant environ la moitié de la valeur du transit en 2000. En volume, les
quantités de marchandise en transit sont passées de 58 771 en 1994 à 402 007 en
2001. Mais les mesures contenues dans la lois de finance et 2002 visent à casser
le dynamisme du commerce de transit, le Nigeria espérant détourner les flux de
transit vers le port de Lagos. En attendant, une part de plus en plus forte des
produits de réexportation passe actuellement par le transit, ce qui réduit les
recettes fiscales liées au commerce de réexportation pour le Bénin. Malgré cette
baisse, les recettes de la réexportation ont contribué en 1998 pour 46% aux
recettes douanières, 25% de celles budgétaires et 4% du PIB. L’importance pour
l’économie béninoise, des activités de réexportation qui sont fortement
dépendantes de la politique commerciale nigériane, n’est plus à démontrer.
Le Nigeria : une soupape de sécurité pour le Bénin
Avec une population estimée à 6, 7 millions d'habitants répartie sur 114763 km2, le
Bénin apparaît comme un petit pays à côté du Nigeria qui compte plus de 120 millions
d'habitants répartis sur une superficie de 927000 km2. Ce géant de l'Afrique dispose
d'importantes ressources minières et agricoles, et du plus important tissu industriel des
pays de l'Afrique de l'Ouest. Ces ressources économiques font du Nigeria un marché
offrant d’énormes opportunités aux pays voisins dont le Bénin. Son PIB aux prix courant
est de 1,5 fois supérieur à celui de l’ensemble des pays membres de l’UEMOA et son
solde commercial 5 fois plus important que celui de l’union (V. JOGUET, [1999]).
Quant au Bénin, il contribue pour 8% à la formation du PIB de l’union et pour 6% de ses
exportations. L'inexistence d'un véritable tissu industriel au Bénin, celui-ci se limite à 18
Source : Direction Générale des Douanes et Droits Indirects (DGDDI)