Mutuelle européenne !
Différentes instances examinent pour le moment le statut européen
de la mutualité.
Alors, livrons-nous à un examen en toute neutralité :
1 On entend par « ME » , une personne morale qui organise, au profit
de ses membres, des produits et des services financés sur une base
solidaire.
Notre constat :
Le but non lucratif, les éléments de solidarité comme la non sélec-
tion des risques, le système de répartition et non la capitalisation,
l’absence de lien individuel entre les cotisations et les presta-
tions, … ne sont pas mentionnés.
2 La ME a pour objet principal, en échange d’une cotisation ou
contribution équivalente dont le montant peut être variable, de
répondre aux besoins de ses membres.
La ME peut avoir pour objet de coordonner et/ou créer des liens
financiers, tels qu’une solidarité financière.
L’objet de la ME est donc totalement ouvert puisqu’aucune forme
d’activité n’est précisée. Comme ceux-ci sont indéfinis, on peut
déduire que les champs d’activités peuvent être culturels, philoso-
phiques, religieux, artistiques, économiques, sociaux…
Notre constat :
Cette ouverture aurait donc pour finalité de permettre l’activité de
l’assurance vie et non-vie sans restriction.
3 Si la loi nationale prévoit des règles et/ou des restrictions spécifi-
ques liées à la nature des activités effectuées par une ME, ou des
formes de contrôle par une autorité de surveillance, cette loi s’ap-
pliquera pleinement à la ME.
Notre constat :
On peut donc imaginer que des recours seront introduits contre les
états qui adopteraient des mesures restrictives à l’égard des ME.
4 La ME pourrait se transformer en mutuelle nationale.
Notre constat :
Tous les scénarios sont donc possibles et une ME pourrait se
transférer après 2 ans en mutuelle nationale. Nous pouvons donc
craindre pour l’avenir de la mutuelle telle que nous l’avons toujours
conçue et défendue.
Le secteur s’orienterait donc vers un concept de sociétés commer-
ciales et financières.
Concrètement,
» La proposition de définition ne reprend pas les éléments
caractéristiques d’une mutualité (absence de but de lucre,
absence de sélection des risques, finalités du bien-être, la ges-
tion démocratique….).
» Le principe de la solidarité n’est envisagé que sur le plan
financier alors qu’il recouvre des domaines plus vastes (ex :
accès aux soins de santé pour tous,…).
» Le champs d’activité n’est pas défini: la santé n’est donc pas
reprise.
» La proposition prévoit la possibilité de développer des activités
soumises aux directives assurance alors qu’en droit belge, de
telles activités ne peuvent être déployées par les mutualités.
Au regard de ce qui précède, ne donnons pas mandat à la Commission
européenne pour organiser le secteur mais privilégions l’accès aux
soins pour les citoyens.
Soyons créatif pour le bien-être de l’ensemble de la population et
réagissons de façon lucide au questionnement de la séparation des
activités obligatoires et complémentaires du secteur mutualiste.
Par la suite, notre modèle de solidarité pourrait être proposé aux
autres pays en tant que modèle de référence afin d’assumer la
pérennité du système mais aussi de lancer un signal fort au futur
gouvernement et à la population.
Ce qu’il faut également savoir :
En France, les fédérations des mutuelles se déchirent… En Allemagne,
l’émergence d’un statut européen fait peur car il permettrait aux
mutuelles d’assurance d’investir le secteur de la santé (dossier mutuel-
les – L’expansion – Novembre 2007 N° 274).
Lors du Forum des services sociaux d’intérêt général organisé le
17 septembre 2007 à Lisbonne par la présidence portugaise, le
Commissaire Špidla a annoncé qu’il proposera pour la fin de l’année
une communication stratégique sur les services sociaux. Des initiatives
y seront annoncées afin d’apporter systématiquement une réponse
à l’insécurité juridique. Le Commissaire Špidla prévoit que cela se
concrétisera tôt ou tard par un instrument légal spécifique pour les
services sociaux.
Enfin, une directive devrait être votée fin 2008 sous la présidence
française.
L’autre Amérique de Barack Obama
(La Libre Belgique – 29-30/09/2007)
« On parle depuis des décennies de réformer la sécurité sociale et
on n’a rien fait. Comment se fait-il que, dans le pays le plus riche du
monde, il y ait 47 millions de personnes sans assurance médicale ? »
GVO
L’impact de la législation européenne sur les assurances
maladie volontaires et complémentaires est d’une
actualité brûlante en Belgique. Dans bon nombre
d’Etats membres européens, les assurances maladie
appelées à compléter la sécurité sociale obligatoire
deviennent de plus en plus importantes. L’application de
la législation européenne relative aux assurances crée
cependant une grande incertitude, notamment quant
à la question de savoir dans quelle mesure les pouvoirs
publics peuvent contrôler ces évolutions et promouvoir
le caractère social dans ce secteur.
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