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La fin du traité CECA
Le 23 juillet 2002, après cinquante ans de bons et loyaux services, la première
organisation européenne supranationale s'est éteinte.
A Bruxelles, le drapeau de la CECA a été définitivement descendu et remplacé par une
bannière aux couleurs de l'Europe d'aujourd'hui. Entré en vigueur pour cinquante ans, le
27 juillet 1952, le traité CECA a vécu et ses institutions ont été progressivement
fusionnées avec celles de l'Union. Le Comité consultatif de la CECA a intégré le Comité
économique et social, et le bas de laine de la CECA (1,6 milliards d'euros) a été attribué
à la recherche. Les houillères employaient dans les années 50 deux millions de
travailleurs, l'acier 700 000. Aujourd'hui, il reste un peu moins de 87 000 mineurs et
276 000 sidérurgistes en Europe. Une nécessaire restructuration accompagnée par la
CECA …
Un peu d'histoire …
Faire l’Europe pour ne plus faire la guerre : cette idée qui présentait déjà une certaine
actualité dans l’entre-deux guerres (projet Briand, mouvement Paneuropéen du comte
Richard Coudenhove-Kalergi) se concrétise après la Seconde Guerre mondiale avec la
naissance de la Communauté européenne du charbon et de l’acier.
« La révolution du 9 mai »
Le contexte
Depuis les accords de Washington (avril 1949) et de Petersberg (novembre 1949), qui
redonnent une existence politique à l’Allemagne de l’Ouest et favorisent son
développement économique, les autres pays de l’Europe Occidentale, la France en
particulier, s’interrogent quant à leurs possibilités futures d’accès aux mines de charbon
à coke de la Ruhr, vitaux pour leurs industries.
L’Europe, en ruines, doit faire face à la reconstruction matérielle et économique et
retrouver sa place dans le concert des nations. Les Etats-Unis sont prêts à l’aider dans
la mesure où elle saura s’organiser : « que l’Europe s’unisse, nous l’aiderons » déclare le
général Marshall dans le discours prononcé à Harvard le 5 juin 1947. En 1950, les
relations internationales sont dominées par la guerre froide. L’Europe en est un des
enjeux. Les 11 et 12 mai, à Londres, les trois ministres des Affaires étrangères : Dean
Acheson pour les Etats-Unis, Robert Schuman pour la France et Ernest Bevin pour la
Grande-Bretagne, doivent se retrouver pour discuter notamment du devenir de
l’Allemagne en tant que puissance souveraine.