Sciences de la Vie et de la Terre ÉLÉMENTS AC04 DE CORRECTION DU BAC BLANC FÉVRIER 2 0 0 5 – E X E R C I C E II- 1 Remarques préliminaires : 1) Contrairement à la première partie, il n’est pas utile d’indiquer un plan (mais ça n’est pas interdit !). 2) Contrairement à l’exercice II-2, aucune connaissance ne devrait être à rajouter ; tous les éléments nécessaires à la résolution du problème sont dans le document ou peuvent être déduits du document. À la limite du Crétacé et du Paléocène a eu lieu une crise biologique importante dont on peut voir les conséquences sur le document 1a. NB : Il faut exploiter le documents avec précision et, notamment, nommer les groupes de Mammifères. NB 2 : Plutôt que d’employer le terme d’espèce à tord et à travers, il est préférable d’utiliser le terme de « groupe » qui est, certes, très imprécis mais permet de désigner à la fois un genre, une famille, une classe… Pour ceux qui pensent encore pouvoir impressionner les membres du jury, ils peuvent employer le mot « phylum ». Certains groupes de Mammifères se sont éteints à la fin du Crétacé : ce sont les Symmetrodonts et les Triconodonts. Les Marsupiaux voient leur effectif fortement diminuer au moment de la crise mais sans disparaître complètement. La principale conséquence que l’on peut observer est la diversification des groupes (ou radiation évolutive). Ainsi, à la fin du Crétacé, le Pappotherium semble être à l’origine de la quasi-totalité des groupes de Mammifères que l’on connaît actuellement. Soit directement : Rongeurs, Chiroptères, Insectivores, Carnivores, Primates… soit par l’évolution des Condylarthra au cours du Paléocène : Cétacés, Artiodactyles, Périssodactyles… Par ailleurs, on peut voir qu’au sein de certains groupes (Primates, Condylarthra) les effectifs augmentent. Si ce phénomène est amorcé à la fin du Crétacé, les augmentations se situent surtout au Paléocène et à l’Éocène ; cela peut être considéré comme une conséquence à long terme de la crise (évolution des espèces). Les conséquences de la crise biologique Crétacé – Paléocène, pour les Mammifères, sont de trois ordre : - disparition ou raréfaction de certains groupes (peu important) ; - augmentation des effectifs d’autres groupes ; - radiation évolutive ; c’est la principale conséquence immédiate (à l’échelle des temps géologiques). DS04-1c2-1.DOC Sciences de la Vie et de la Terre AC04 Le document 1b donne des éléments d’explication à cette radiation évolutive. Du fait de la concurrence entre les Dinosaures et les Mammifères, ces derniers occupaient des niches écologiques refuges. La disparition des Dinosaures libère donc des niches écologiques ; les Mammifères peuvent alors coloniser ces espaces et assurer des fonctions qui étaient celles de leurs concurrents. De plus, certains Dinosaures étaient prédateurs de Mammifères. La disparition de ces prédateurs peut faciliter la multiplication des proies (à condition qu’elles trouvent une nourriture en quantité suffisante… ce qui pourrait se comprendre par la disparition de Dinosaures concurrents). La disparition des Dinosaures concurrents et des Dinosaures prédateurs peut expliquer le développement et la diversification des Mammifères. Un autre aspect peut expliquer que les Mammifères colonisent de nouvelles niches écologiques. En effet, dans le même document, on nous informe d’une évolution anatomique concernant la molaire (apparition de la molaire tribosphénique). Or cette dent, nous dit-on, assure une nouvelle fonction : le broyage. On peut donc penser que cette nouvelle fonction permet de profiter d’une niche écologique que ne pouvaient pas occuper les Mammifères aux dents qui coupent ou perforent (il peut alors y avoir une alimentation nouvelle donc une niche écologique nouvelle… pour ces Mammifères). NB 3 : attention au finalisme (la téléologie des philosophes !) : ce n’est pas « pour pouvoir manger autre chose que les Mammifères ont de nouvelles molaires ». tribosphéniques fonction). leur En revanche, permet de le broyer fait d’avoir (acquisition des d’une molaires nouvelle NB 4 : Dans le même ordre d’idée, l’apparition de nouvelles molaires ne crée pas de nouvelles niches écologiques ; elles sont nouvelles pour les Mammifères mais rien ne dit qu’elles n’étaient pas utilisées par d’autres groupes concurrents. L’apparition de la molaire tribosphénique permet aux Mammifères de coloniser de nouvelles niches écologiques. Bilan La crise biologique Crétacé – Paléocène a permis l’essor des Mammifères. Cela se traduit soit par l’augmentation des effectifs des groupes, soit par l’apparition de groupes nouveaux. Cette évolution phylogénique semble en relation directe avec la disparition des Dinosaures (concurrents et prédateurs) mais aussi avec certaines évolutions anatomiques qui autorisent de nouvelles fonctions, donc la colonisation de nouvelles niches écologiques. DS04-1c2-1.DOC