GENETIQUE MEDICALE – Génétique des populations
En fait, n (ν) est habituellement beaucoup moins fréquent que m (μ). Donc, l'allèle A1 devrait tendre à diminuer
au profit de A2 (p diminue au profit de q). Pour maintenir l'équilibre, il y a donc un autre mécanisme, la
sélection.
Il y a un taux remarquablement stable des fréquences alléliques dans la population. En effet, le taux de mutation
va être contrecarré par la sélection.
II. Sélection
On parle de sélection naturelle lorsque différents génotypes ne sont pas également viables et féconds. Les
malades ont moins d'enfants que la population générale, voire pas d'enfants.
S'il y a différence de fécondité entre les génotypes, il y a sélection.
A chaque génotype, on peut associer un coefficient s ou coefficient de sélection, compris entre 0 et 1.
Dans une maladie létale à la naissance ou au bout de quelques mois ou génétiquement létale (les individus
peuvent survivre mais ne se reproduisent pas).
C'est le cas de la dystrophie musculaire de Duchenne pour laquelle les malades ont une espérance de vie de 20 à
30 ans mais n'ont pas d'enfants. Dans ce cas :
s = 1
La valeur adaptative (f) d'un génotype est définie comme son efficacité à produire des descendants. Cette
valeur adaptative est mesurée en valeur relative, 1 symbolisant la valeur adaptative du génotype optimum.
s = 1 – f
Dans une maladie génétiquement létale, f = 0 car s = 1
Calcul de la valeur adaptative : ( les chiffres ne sont pas à apprendre)
Dans le cas de la maladie de Becker : maladie qui commence vers l'âge de 15-20 ans et entraine la perte de la
capacité à marcher vers 40 ans.
Les malades ont moins de descendants que la population générale.
Sur une période de 100 années fertiles, il y a eu 4,959 descendants pour les Becker contre 7,418 pour leurs
frères germains. Ils ont 30% d'enfants en moins par rapport aux autres.
Le coefficient de reproduction (ou valeur adaptative) est donc de 0,67.
Dans le cas de la neurofibromatose (taches café au lait, tumeur du nerf optique), ce coefficient est de 0,50.
Dans le cas de la polykystose rénale, ce coefficient est de 0,80.
III. Dérive génétique
Dans l'équilibre de Hardy-Weinberg, la population doit être de dimension infinie.
Tous les individus participent de manière égale à la génération suivante.
Les individus hétérozygotes Aa ont un risque sur 2 de transmettre leur mutation dans le cas d'une maladie
dominante. Mais avec les lois du hasard, un individu peut très bien avoir 7 enfants sains ou 7 enfants malades.
Dans tous les cas il y a équilibre au niveau populationnel.
Dans les grandes populations (plusieurs centaines de milliers d'habitants), les variations (liées au hasard) du
nombre d'enfants produits par des individus de génotypes différents, n'ont pas d'effet significatif sur la
fréquence des gènes.
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