les échos 13 octobre 2016 - Sections CFDT DIVA SALON Le Coteau

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Les matelas Dunlopillo et Simmons ont
engagé leur rebond
DOMINIQUE CHAPUIS Le 13/10 à 06:00 Le groupe dévoilera ses nouvelles
collections lors du Salon EspritMeuble, en décembre. - Photo Xavier Popy/Réa
Repris fin mai par le fonds Perceva, le groupe a
résorbé le retard des livraisons.
Cinq mois après sa reprise à la barre du tribunal, le fabricant de literie
Cauval (Treca, Simmons, Dunlopillo) s'est remis en ordre de marche.
Les 7 usines et les 1.474 salariés conservés (sur 1.660) par le
nouveau propriétaire, le fonds Perceva, ont repris le travail fin mai. Il a
fallu en priorité racheter des matières premières pour relancer la
production.
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« Nous avons dû rassurer les fournisseurs, en les payant
immédiatement, rassurer aussi nos clients en leur disant que les
engagements seraient respectés », déclare aux « Echos » Jean-Louis
Grevet, le président de Perceva. « On avait laissé de lourdes ardoises
auprès de beaucoup de fournisseurs, ajoute Mohamed El Rhazi, le
secrétaire CGT du comité de groupe. La confiance est revenue, avec
pour la majorité des relations normales en termes de délais de
paiement. »
Le retard accumulé sur 40 % du carnet de commandes pour But,
Conforama ou la Maison de la Literie a été rattrapé, selon la direction.
Et la demande est repartie (+1 % depuis la reprise de Cauval), après
une chute de 50 % entre janvier et fin mai 2016. « Nous sommes en
ligne avec ce que nous avions annoncé, soit un retour à l'équilibre dès
2017, contre une perte de quelque 30 millions par an », relève le
dirigeant. Celui-ci veut retrouver le niveau de chiffre d'affaires de
2014 (260 millions) dans deux ou trois ans, contre environ 200 millions
cette année.
Entre-temps, le contexte concurrentiel a évolué. Steinhoff, le
propriétaire de Conforama, a jeté son dévolu sur son concurrent Cofel.
Le sud-africain a repris fin juillet 50 % du leader du secteur, avec ses
marques Bultex, Epeda et Merinos. Cofel détient 30 % de part de
marché dans l'Hexagone, contre 20 % pour Cauval, bien décidé à
regagner des points. D'autant que le marché (1,3 milliard d'euros)
reste porteur, malgré une rentrée difficile.
Réorganisation industrielle
Pour y parvenir, Perceva s'est appuyé sur des professionnels.
François Duparc, un ancien de Dunlopillo, a pris la présidence du
directoire, avec deux directeurs généraux - Alain Boussuge (exSimmons) et Philippe Lang, chargé des sites industriels, passé par
Valeo et Faurecia. Le fonds a aussi mis 70 millions d'euros pour
renflouer la trésorerie.« L'étape de la survie est franchie. Il y a
maintenant un travail de fond en termes de marketing et de
réorganisation industrielle, qui débute », dit Jean-Louis Grevet. Un
directeur marketing va être recruté pour mettre en valeur les marques,
dont la notoriété est forte, mais dont on connaît peu les innovations.
Le retour à la publicité télévisée est prévu en 2017.
Côté investissements, les deux plus grands sites, Mantes-la-JolieLimay (279 salariés) et Bar-sur-Aube (425 salariés) vont être
restructurés et modernisés. A l'étude, figure le transfert de la
production de Mantes à Limay dans une usine agrandie. Tandis qu'à
Bar-sur-Aube, ce sont les flux entre la production de matelas pour les
enseignes, celle de canapés convertibles, de la literie pour Internet et
la logistique qui doivent être repensés.
A partir du site existant ou sur un nouveau ? Tous ces dossiers seront
évoqués dans les prochains mois avec les élus locaux. « Beaucoup
de gens, profondément abîmés par les événements passés, pensent
que cela n'avance pas assez vite, reprend Mohamed El Rhazi. Mais
remettre le groupe sur les rails est un projet lourd, chaque site ayant
sa propre histoire. Il faut faire les bons choix. » Le groupe dévoilera
ses nouvelles collections lors du Salon EspritMeuble en décembre.
L'occasion aussi de découvrir le futur nom de l'entreprise.
Dominique Chapuis, Les Echos
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