Les Etat-Unis ferment l'accès des entreprises étrangères à leurs marchés publics.
Le TAFTA mettra fin à ces restrictions et permettra aux entreprises européennes
d'augmenter leurs exportations.
Il s'agit en effet d'un "intérêt offensif" porté par les négociateurs de l'U.E. Or il est très peu probable que les
négociateurs étasuniens acceptent de céder sur ce point, car il existe là-bas un fort attachement à la
protection des industries nationales. Pour éviter que l'U.E. n'obtienne satisfaction, le Congrès des Etats-Unis a
même adopté en juin 2014 un amendement visant à interdire l'assouplissement des règles des marchés
publics !
Face à la stratégie protectionniste des Etats-Unis, l'U.E. devrait s'autoriser à faire de même pour soutenir l'emploi industriel en
Europe. Malheureusement nombreux sont ceux qui souhaitent que notre économie reste ouverte aux quatre vents, ce qui nous a
même empêché ces dernières années de mettre un frein aux importations de panneaux solaires fabriqués à bas prix en Chine.
Le TAFTA apportera 120 milliards d'euros par an à l'économie européenne,
soit 545 € pour chaque famille de quatre personnes.
Ces chiffres sont simplement faux, et le commissaire européen au commerce a fini par renoncer à les utiliser
dans ses communications. En réalité l'étude commandée par la Commission Européenne sur les impacts
économiques du TAFTA prévoit une augmentation maximale du PIB de l'U.E. de 120 milliards d'Euros sur une
période de 10 ans, soit une croissance de 1 %. En fait le scénario central de cette étude prévoit un supplément
de croissance économique de seulement 0,05 % par an.
Pour mettre ces chiffres en perspective, il faut se rappeler que le PIB de l'U.E. s'élève à 16 000 milliards d'euros. Par ailleurs, une
autre étude, menée par une université du Massachussets, prévoit que le TAFTA entraînera pour la France une perte de 0,5 % de PIB
et de 130 000 emplois.
Les fruits et légumes européens sont victimes d'exigences injustifiées
qui bloquent nos exportations. Le TAFTA permettra aux agriculteurs français
de vendre des pommes aux Etats-Unis, pour un montant annuel de 15 millions d'euros.
Le chiffre de 15 millions d'euros ne doit pas faire illusion : cela correspond à 0,04 % du PIB agricole de la
France. Cet argument pose une question de bon sens : à l'heure du "consommer local", sachant que 200
variétés de pommes sont produites commercialement aux Etats-Unis, pourquoi irait-on cultiver des pommes
en Corrèze pour aller les vendre de l'autre côté de l'Atlantique ? Cette réflexion vaut pour tous les exemples
utilisés par les promoteurs du TAFTA : oeufs, poivrons, huîtres, pâtisseries, etc.
Le TAFTA va renforcer la position de nos grandes entreprises nationales,
leur permettant ainsi de créer de l'emploi.
Les entreprises françaises ne sont pas si "françaises" qu'on se l'imagine : bien souvent l'origine des capitaux,
les lieux dans lesquelles elles produisent et les pays dans lesquelles elle vendent sont indépendants les uns des
autres... entreprises et nations ont désormais des destins séparés. De plus il s'avère que les entreprises qui
créent vraiment de l'emploi en France sont les PME, et non les grosses multinationales.
Sur les dix dernières années, les entreprises de moins de 500 salariés ont représenté la quasi-totalité des créations nettes d'emploi
en France.1
1 Challenges, mai 2012
sur les BENEFICES ECONOMIQUES
sur les BENEFICES ECONOMIQUES