PETIT HISTORIQUE Depuis l'échec des négociations de DOHA, qui auraient dû aboutir à un accord mondial de libre échange, les Etats Unis n'ont cessé de contourner la difficulté en proposant des accords séparés avec chaque grande partie du monde. L'ambition affichée est le redémarrage de la croissance, donc l'intérêt direct des populations qui verraient leur niveau de vie amélioré... Ces accords reposent sur un principe de base : la disparition des « barrières ». N'entendez pas par là les barrières douanières, elles sont déjà très basses, de l'ordre de 2 à 3 %. Ce qu'il faut bien comprendre par « barrières », c'est tout ce qui peut gêner les entreprises : réglementations, lois sociales, lois protégeant l'environnement, les services publics, etc... Particularité de ces accords : les litiges sont résolus non pas par la voie habituelle des tribunaux des états concernés, donc par le Droit national de chaque Etat, mais par une procédure d'arbitrage des 3 « juges », un nommé par l'entreprise, un nommé par l’État, le troisième par les deux premiers ! Cet arbitrage se fait aux la plupart du temps à Washington Etats-Unis, ce qui n'est pas forcément rassurant quant à l'impartialité des décisions. Lorsqu’une entreprise pense que ses droits d'investisseurs ne sont pas respectés, elle porte l'affaire auprès de l’État dont elle relève, lequel assigne l’État attaqué. L'entreprise se sert donc de son propre État comme d'un « bélier ». Lorsqu'un État perd, le choix est simple : soit il paie une pénalité qui peut être astronomique, soit il supprime la « barrière », donc sa législation ! Ainsi, l'URUGUAY qui avait mis en place une législation très contraignante sur la signalétique des paquets de cigarettes pour tout simplement mieux protéger sa population des méfaits du tabac, s'est vu attaquer par Philipp Morris et … condamné à une pénalité de 1,5 milliard d'Euros ! L'Argentine, qui avait pris des mesures pour restructurer sa dette, se voit attaquée par des fonds vautours ; procédure toujours en cours, mais elle a déjà été condamnée à payer plus d'un milliard d'euros. L'Allemagne a été attaquée par un constructeur de centrales nucléaires lorsqu'elle a décidé de sortir du nucléaire après la catastrophe de Fukushima ; l'entreprise lui réclame une indemnisation de 3,3 millards d'euros. Avez-vous déjà entendu parler du Grand Marché Transatlantique ? Du TAFTA ? Du TTIP peut-être ?? Ou alors du PTCI??? Malheureusement la plupart des français répondent NON à cette question alors qu’il s’agit d’un des sujets les plus importants du moment. Le Grand marché transatlantique, c’est tout simplement le début de l’unification politique et économique des États-Unis et de l’Union Européenne. Même si le projet commence à être évoqué, il s'avère que les grands médias n’éclairent pas les gens sur ce genre de sujets de manière critique et suffisamment détachée de toute influence financière ou politique. C’est notre rôle en tant que citoyens de prendre le relais. Il faut expliquer comment ce marché transatlantique s’intègre dans l’évolution du capitalisme et quelles conséquences il peut avoir pour l'Europe et ses habitants. Sécurité des aliments, normes de toxicité, assurance-maladie, prix des médicaments, liberté du Net, protection de la vie privée, énergie, culture, éducation, droits d’auteur, ressources naturelles, formation professionnelle, équipements publics, exploitation des gaz de schiste : pas un domaine d’intérêt général qui ne soit concerné. L’action politique des élus se limitera à négocier auprès des grandes entreprises ou de leurs mandataires locaux les miettes de souveraineté qu’ils voudront bien leur consentir. Il est d’ores et déjà stipulé que les pays signataires assureront la « mise en conformité de leurs lois, de leurs règlements et de leurs procédures » avec les dispositions du traité. Dans le cas contraire, ils pourraient faire l’objet de poursuites devant l’un des tribunaux spécialement créés pour arbitrer les litiges entre les investisseurs et les Etats, et dotés du pouvoir de prononcer des sanctions commerciales contre ces derniers. Stop TAFTA ! Non aux accords de libre-échange entre les USA et l'UE A l’été 2013 ont débuté des négociations secrètes entre la Commission Européenne et les Etats-Unis sur un accord de libre-échange : le TAFTA, pour Transatlantic Free Trade Agreement (aussi appelé PTCI). Ce projet, négocié avec et pour les multinationales, est une menace extrêmement grave pour nos droits sociaux, écologiques et démocratiques, car il donnerait aux grands groupes privés des droits extravagants pour exploiter les peuples et la nature. QUELLES CONSEQUENCES POUR NOUS, ELUS LOCAUX ET HABITANTS DES TERRITOIRES ? OPACITÉ Nous sommes et demeurerons dans la désinformation la plus totale. Pour l’heure, le mandat de la Commission européenne n’a pu être connu que grâce à une fuite. Il est impossible à l’heure actuelle de connaître les positions tant du côté européen que du côté américain, au fur et à mesure des négociations et selon les sujets. Sans forte réaction de l'ensemble des citoyens et des élus, l’opacité des négociations restera la règle UN VÉRITABLE RAPT DU POUVOIR DES COLLECTIVITÉS LOCALES Les négociations du PTCI risquent notamment de conduire à l’ouverture des marchés publics en Europe aux entreprises des États-Unis et les lobbies d'affaires pourront s'attaquer à tout programme visant la relocalisation des activités. Des règles strictes (fin des aides publiques) ne permettraient plus aux collectivités de favoriser les entreprises, emplois et produits locaux (et donc le développement local), ni d’adopter des normes environnementales ou sociales élevées. DECLARONS NOTRE COMMUNE HORS TAFTA La ville de Grenoble vient de le faire. Niort l'avait fait avant les municipales. Déjà, 3 Régions françaises se sont déclarées hors zone transatlantique : Île de France, Bourgogne, PACA Ça va saigner ! (article du Canard Enchaîné) Sans tambour ni trompette, des délégations européennes et américaines se sont rencontrées tout au long de la semaine dernière à Bruxelles pour le quatrième round de négociations sur le fameux traité de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis. Ce traité dont François Hollande a récemment dit devant Obama qu’il souhaitait sa ratification « le plus vite possible », ce qui nous promet bien du plaisir … Car son but est d’éliminer les « obstacles réglementaires inutiles au commerce ». Et ce dans tous les domaines : à part le cinéma, exception culturelle qui confirme la règle, tout sera passé au karcher : agriculture, environnement, énergie, aéronautique, automobile, services, contrats publics, normes, etc. Un exemple ? On se souvient que le pétrolier texan Schuepbach, furieux que ses permis de forer en France soient devenus caducs à cause de la loi de juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique pour extraire les gaz de schiste, avait attaqué celle-ci en justice. Et que le Conseil Constitutionnel l’avait envoyé bouler, en octobre. Pur archaïsme, évidemment ! Lorsque le traité transatlantique sera ratifié, le Conseil Constitutionnel et les tribunaux français n’auront plus leur mot à dire. C’est le Cirdi, un tribunal d’arbitrage sis à Washington et dépendant de la Banque mondiale, qui sera juge. Plusieurs pays se mordent déjà les doigts d’avoir signé pareil traité de libre-échange, qui, sous prétexte de protéger les investisseurs, permet aux firmes privées d’attaquer les pouvoirs publics, et au droit privé de primer sur le droit national. Ainsi l’Uruguay, dont le Président, un ancien cancérologue très sensible aux méfaits du tabac, avait mené une campagne anti-clopes qui a fait baisser la consommation de 44%. Le géant de la cigarette Philip Morris, estimant que ses « droits d’investisseur » ont été bafoués, réclame à l’Uruguay une indemnité de 2 milliards de dollars. Le Cirdi rendra son jugement l’an prochain (« Courrier international », 13/02) … Dans un excellent petit ouvrage (1) qui décrypte les 46 articles du mandat de négociation de la Commission Européenne, et permet donc d’imaginer ce qui se passe dans les très opaques négociations actuellement en cours, Raoul Marc Jennar rappelle qu’il existe un précédent, l’Alena, accord de libre-échange qui lie depuis vingt ans Etats-Unis, Canada et Mexique. « En vingt ans, le Canada a été attaqué 30 fois par des firmes privées américaines, le plus souvent pour contester des mesures en vue de protéger la santé publique ou l’environnement, ou pour promouvoir des énergies alternatives. Le Canada a perdu 30 fois ». Et de raconter une plainte actuellement en cours. La ville américaine de Detroit est reliée par un pont à la ville canadienne de Windsor. Ce pont est totalement saturé par le trafic. Le Canada a donc décidé d’en construire un nouveau … Mais la firme privée américaine à laquelle appartient le pont embouteillé ne l’entend pas de cette oreille ! Elle réclame 3,5 milliards de dollars de compensation au Canada, car « elle considère que la construction du nouveau pont est une expropriation de son investissement et qu’elle bénéficie d’un droit exclusif au franchissement de la rivière par un pont ». C’est-y pas beau ? On se demande bien pourquoi les tractations entre l’Europe et les Etats-Unis concernant ce merveilleux mécanisme dit du règlement des différends, qui sera l’une des pierres angulaires du traité, ont été repoussées après les élections européennes. Mieux vaut tenir le populo à l’écart : il serait capable de comprendre que c’est dans ses poches que les multinationales s’apprêtent à se servir … Jean-Luc Porquet PRECEDENTS 1) L'ALENA C'est un accord nord-américain concernant donc les États-unienne, le Canada et le Mexique, mis en application en 1994. Si les multinationales y ont certes bien trouvé leur compte, l'ensemble des exportations canadiennes et mexicaines aux États-Unis ont plus que triplé en valeur depuis l'entrée en vigueur de l'ALÉNA en 1994 mais la crise économique de 2008 a fait chuter celles-ci en 2009. Les résultats en termes sociaux ne sont pas au rendez-vous ; les populations ont payé le prix fort (aux États-Unis, les syndicats rappellent que l'ALENA a provoqué la destruction massives d'emploi, au Mexique, des milliers de petits cultivateurs ont été ruinés, laminés par les grosses exploitations États-uniennes) ), et l'environnement a pris un coup irréversible (voir par exemple l'exploitation des sables bitumineux au Canada). Par contre, les multinationales états-uniennes se sortent remarquablement des arbitrages : toutes les procédures engagées par les États-Unis contre le Canada et le Mexique ont été gagnées, toutes celles intentées par ces derniers contre les ÉtatsUnis ont été perdues. 2) LE PARTENARIAT TRANSPACIFIQUE (TPP) Il concerne toute la région Asie-Pacifique, Chine exceptée. Les négociations ont démarré en 2011. Trois Etats sud-américains sont concernés : Chili, Mexique, Pérou (par ailleurs déjà alliés à la Colombie. Dans cette partie du monde, le but évident est de faire échec à l'ALBA et UNASUR des pays progressistes sud-américains, et au MERCOSUR dont fait partie le Brésil. En Asie, il s'agit essentiellement d'endiguer l'expansion économique et commerciale de la Chine. Mais des gros désaccords existent, nombre de pays concernés, et non des moindres, ayant d'ores et déjà compris les dégâts que cette accord pourrait entraîner chez eux. Et aux États-Unis eux-mêmes, le Sénat s'invite dans le débat pour contrarier les plans du Président... Les bonnes raisons de stopper TAFTA* SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : Nos normes plus strictes que les normes américaines et que les « normes internationales » (niveaux de pesticides, contamination bactérienne, additifs toxiques, OGM, hormones, etc.), pourraient être condamnées comme «barrières commerciales illégales» GAZ DE SCHISTE : Les pays européens ne réglementeraient plus les exportations de gaz naturel vers les nations TAFTA. La fracturation hydraulique pourrait devenir un droit pour les sociétés qui pourraient exiger des dommages et intérêts auprès des nations qui s’y opposent. EMPLOI : Les entreprises souhaitant délocaliser dans les états concernés par le projet TAFTA où les salaires sont inférieurs, seraient protégées. L’Inspection et le code du travail devenant illégaux, plus de préavis de licenciement. Pôle emploi devrait être privatisé ou serait attaqué en justice par les sociétés d’intérim pour concurrence déloyale. Les conséquences du TAFTA sur le taux de chômage en Europe ne seraient que néfastes. SANTÉ & RETRAITES : Les médicaments pourraient être brevetés plus longtemps, les groupes pharmas pourraient bloquer la distribution des génériques. Les services d’urgence pourraient être privatisés. Les Assurances privées pourraient attaquer en justice les CPAM pour concurrence déloyale. Les retraites par répartition pourraient être démantelées, les compagnies d’assurances se substitueraient aux CRAM, ARRCO, AGIRC. EAU & ÉNERGIE : Ces biens seraient privatisables. Toute municipalité s’y opposant pourrait être accusée d’entrave à la liberté de commerce, idem pour l’énergie (fossile, nucléaire ou renouvelable). La sécurité nucléaire serait réduite. Le prix du gaz et du kW serait libres. LIBERTÉ & VIE PRIVÉE : Grâce à la révolte publique, les sociétés espérant enfermer et monopoliser l’Internet ont échoué l’année dernière à faire adopter leur ACTA répressif ; des textes plus pernicieux sont dans le TAFTA. SERVICES PUBLICS : Le TAFTA limiterait le pouvoir des Etats à réglementer les services publics tels que : services à la personne, transports routiers, ferroviaires, etc. et réduiraient les principes d’accès universel et large à ces besoins essentiels. CULTURE & PRODUCTION ARTISTIQUE : Les gros producteurs d’audiovisuel pourraient interdire les productions privées ou professionnelles à faible budget comme youtube..., les financements collaboratifs seraient rendus illégaux. Les musées nationaux perdraient leur droit de préemption sur les trésors artistiques nationaux au profit de collectionneurs privés. ENSEIGNEMENT : Les universités privées pourraient attaquer en justice l’Éducation nationale pour concurrence déloyale. De la maternelle au doctorat, les sociétés privées contesteraient aux écoles, cantines scolaires et resto U, toutes subventions municipales, régionales ou nationales. *TAFTA : Trans-Atlantic Free Trade Agreement Plus d'info sur : http://stoptafta.wordpress.com/ 13 mars 2014 Le GMT et les municipalités Ce qui suit est tiré du mandat conféré par les 28 gouvernements de l’UE à la Commission européenne pour négocier avec les USA un grand marché transatlantique. Pour le texte complet du mandat, voir mon livre « Le grand marché transatlantique. La menace sur les peuples d’Europe. » Perpignan, Cap Bear Editions, 2014. Dès l’article 4 du mandat, il est précisé : « 4. Les obligations de l’Accord engageront tous les niveaux de gouvernement. » Ce qui signifie, si l’Accord est adopté dans les termes du mandat européen de négociation, qu’il s’appliquera non seulement aux Etats de l’UE, mais également à toutes les composantes de ces Etats : en France, les Régions, les Départements, les Communes ; en Belgique, les Communautés, les Régions, les Provinces, les Communes ; en Allemagne, les Lander et les Communes, … Les réglementations prises au niveau municipal sont directement visée par ce projet dès lors qu’elles produisent des normes considérées par les firmes privées comme des « obstacles inutiles à la concurrence » ou « plus rigoureuses qu’il est nécessaire ». Ce principe est rappelé avec plus de précisions encore dans d’autres articles du mandat : a) l’article 23, qui traite de la libéralisation (supprimer toutes les législations et réglementations restrictives) et de la protection (supprimer toute forme de taxation ou de contraintes sur les bénéfices) des investissements et qui enlève aux juridictions officielles au profit d’instances privées d’arbitrage le pouvoir de trancher un différend entre firmes privées et pouvoirs publics lorsqu’une firme privée estime qu’une législation ou une réglementation va à l’encontre de la libéralisation et de la protection des investissements, précise que « Toutes les autorités et entités infranationales (comme les États ou les municipalités) devraient se conformer efficacement aux dispositions du chapitre de protection des investissements du présent Accord. » Ceci signifie qu’une réglementation municipale pourra être attaquée devant un groupe d’arbitrage privé si elle est perçue par un investisseur américain comme une limitation à son « droit d’investir ce qu’il veut, où il veut, quand il veut, comme il veut et d’en retirer le bénéfice qu’il veut » (définition de l’investissement par les lobbies US). b) les Communes sont aussi visées par l’article 24 relatif aux marchés publics 24. L’Accord devra viser à compléter avec la plus grande ambition, en complément du résultat des négociations sur l’Accord sur les marchés publics, en ce qui concerne la couverture (les entités de passation des marchés publics, les secteurs, les seuils et les contrats de services, en ce compris en particulier dans la construction publique). L’Accord visera à accroître l’accès mutuel aux marchés publics à tous les niveaux administratifs (national, régional et local), et dans le secteur des services publics, couvrant les opérations pertinentes d’entreprises opérant dans ce domaine et assurant un traitement non moins favorable que celui accordé aux fournisseurs établis localement. L’Accord doit également inclure des règles et disciplines pour surmonter les obstacles ayant un impact négatif sur les marchés publics de chacun, y compris les exigences de localisation et les exigences de production locale, (…) et celles qui s’appliquent aux procédures d’appel d’offres, aux spécifications techniques, aux procédures de recours et aux exclusions existantes, y compris pour les petites et moyennes entreprises, en vue d’accroître l’accès au marché, et chaque fois que c’est approprié, de rationaliser, de simplifier et d’améliorer la transparence des procédures. On le constate, tous les aspects d’un appel d’offre sont visés. Des exigences de localisation (ex : exiger qu’un fournisseur d’un service comme l’approvisionnement des cantines scolaires soit localisé sur le territoire de la Commune et qu’il s’approvisionne chez des producteurs locaux) seront considérées comme ayant « un impact négatif » sur les marchés publics. L’accès des marchés publics locaux sera ouvert aux entreprises et firmes américaines au détriment des entreprises et firmes d’Europe ou de France, et à fortiori de la commune ou de la région. Les traités européens ont bien préparé le terrain de ce point de vue puisque des exigences de localisation ne peuvent déjà plus être imposées à des entreprises européennes. c) Enfin, l’article 45 étend à l’ensemble des dispositions de l’Accord le mécanisme prévu à l’article 23 dans le seul domaine de l’investissement (ainsi qu’à l’article 32 en ce qui concerne les normes sociales et environnementales) : « 45. Règlement des différends L’Accord comprendra un mécanisme de règlement des différends approprié, ce qui fera en sorte que les Parties respectent les règles convenues. L’Accord devrait inclure des dispositions pour le règlement le plus indiqué des problèmes, comme un mécanisme de médiation flexible.» Ce qui signifie que toute espère de norme – sociale, sanitaire, alimentaire, environnementale ou technique - adoptée par une municipalité, dès lors qu’elle contrarie une firme privée, pourra être attaquée devant un mécanisme d’arbitrage privé. Il faut rappeler que le gouvernement actuel approuve et soutient le mandat de négociation et que le Président de la République a même souhaité, lors de sa récente visite à Washington, que les négociations soient accélérées. Avec les coupes sombres décidées par ce gouvernement qui vont affecter encore plus le financement des collectivités locales, le grand marché transatlantique constitue une autre menace grave pour nos municipalités : celle de les mettre sous la coupe des firmes américaines qui feront la loi dans nos communes. En période d'élections européennes, voter pour certaines listes , c’est voter pour la colonisation de nos villes et de nos villages par les firmes américaines, c’est voter pour la disparition de notre artisanat, de nos petits viticulteurs, de nos petits agriculteurs, de nos petites et moyennes entreprises qui vont être broyés par les géants américains. Raoul Marc JENNAR