D. Guillaume LETTRES : PROGRAMME 2 Mérimée, Théâtre de Clara Gazul Dates 1) Lundi 16 octobre Mardi 17 octobre Cours Intro. 2 Thème 1 : Un théâtre dans un fauteuil ? Explication 1 :ED. 40,« Appeler La Romana… tout le monde à Paris. » 2) Lundi 23 octobre Explication 2 : IMOV. 5, 183-185, « Adieu, mon fils… Vive le roi ! » Explication 3 : ED. 1.2, 60-61, « Ils vont à la fenêtre… n’ose le ramasser. » Mardi 24 octobre Corrigé DM1 TOUSSAINT 3) Lundi 6 novembre >>Résumés Thème 2 : Une Espagne de pacotille ? Mardi 7 novembre Thème 3 : L’amour à mort Explication 4 : AF. 154-155, « Il se met devant la porte… (Tous se relèvent.) » 4) Lundi 13 novembre Mardi 14 novembre Thème 4 : L’humour et le sacré >>Citations Explication 5 : CEF.1, 235-236, « Non ! encore une fois… pour vous sauver, ingrat. » Explication 6 : FD.2, 135-136, « C’en est fait !… ajoutent encore à nos souffrances ?… » Explication 7 : CSS. 301-302, « LE VICE-ROI, essayant de marcher… des affaires de ce gouvernement… » 5) Lundi 20 novembre Thème 5 : Un romantisme critique Mardi 21 novembre Explication 8 : IMOT. 3.4, 226-227, « Avec une conscience… mon pouvoir naissant. » Explication 9 : LOC.7, 281, « Il le parlait… à plaindre tous les deux. » Explication 10 : LOC.15-16, 295-296, « Que tu es bonne… les fautes de l’auteur. » 6) Lundi 11 décembre CB1 7) Lundi 18 décembre CB1 BIBLIOGRAPHIE Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — 1) Stylistique et poétique . Michel JARRETY (dir.), Le Lexique des termes littéraires, Le Livre de poche, 2001. . Nicolas LAURENT, Initiation à la stylistique, « Ancrages », Hachette, 2001 . Bernard DUPRIEZ, Gradus, « 10x18 » — 2) Le théâtre . Dominique BERTRAND (et alii) : Le Théâtre, « Grand Amphi »Bréal, 1996 . Alain VIALA (dir.), Le Théâtre en France des origines à nos jours, PUF, « Premier cycle », 1997 . Anne ÜBERSFELD : Lire le théâtre I, II, « Lettres sup » Belin. . Michel CORVIN (dir.), Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Larousse, 1995 — 3) Textes de Prosper Mérimée : . Pierre TRAHARD : Premiers essais et Théâtre de Clara Gazul (Œuvres complètes, I), Champion, 1927 . Jean MALLION et Pierre SALOMON : TGC et Romans et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1978 . Connaître certains de ces récits : La Vénus d’Ille, Colomba, Carmen… — 3) Sur Prosper Mérimée, et en particulier Le Théâtre de Clara Gazul : + Histoire littéraire . Paul BÉNICHOU, Les mages romantiques, Gallimard, 1988 et L’école du désenchantement, Gallimard, 1992. + Biographie . Xavier DARCOS, Mérimée, Biographie, « Biographie », La Table Ronde, « La petite vermillon », 2004 (1998) + Synthèses . Christian CHELEBOURG, Prosper Mérimée, Le sang et la chair, Une poétique du sujet, Lettres modernes Minard, 2003. . Revue Europe, n° spécial, septembre 1975 2 RÉSUMÉ Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) + Épigraphe < DQ II : si peu d’enfler un chien ? — 1) Les Espagnols au Danemark, comédie en trois journées + Ép. : Hymne de Riego = Que l’univers s’étonne, et voit en nous les fils du Cid ; Riego pendu 1823 < Ferdinand VII restauré + Avertissement : vie du marquis de La Romana < Biographie nouvelle des contemporains 35-37. + Prologue : CG + grand, capitaine, poète 38-43 + 44 liste pers. + scène ds île Fionie, 1808. + 11° (cabinet résident) : R se plaint de son poste > domestique annonce Française : Mme de Coulange entre 47, elle vient de Ps avec une lettre que R lit > 49 qu’il lui présente marquis de La Romana, infos : ami intime > 50 = don Juan Diaz, aux 3 Couronnes, que R transmette argent à un frère sergent ; 51 elle ne peut recevoir R, qui l’entreprend > entre DJ : 52 pas de nouvelles d’Esp depuis 6 mois < ? ordre du R, qui proteste ; DJ veut pas ptt déjeûner, préfère son chocolat de contrebande, malgré blocus 53 ; discussion / diffusion des Lumières ; R fait compte-rendu mensonger (cf. note) / bataille de Vimeiro au Port (fr arrêtant Angl) > 55 rêve / affaires étrangères. ////// 12° (salon de cie, hôtel 3 couronnes) marquis LR inquiet, regarde mer par la fenêtre, attend nouvelles de l’amiral, 56 dépêches bien cachées ? entre DJ, échangent jugts dépréciateur sur climat et fs ; 57 DJ veut lutter contre oppresseur en Esp. ; entrent Mme de Coulanges et Mme de Tourville, avec f de chambre (Louise) et hôte ; double jeu de MT et MC, qui feint de découvrir LR et DJ, qui la courtise, LR essaie de lui parler et sort en fixant RDV ; MC veuve de Pologne, attend oncle qui doit être ds corps d’armée de DJ : Durand, non, Tourville, flottement ; voix crie > par la fenêtre, 3 hs sur barque > 61 DJ y va, laissant son habit entre mains MC ; entre LR > regardent par fenêtre, LR jette bourse en vain ; 62 MC voit plus écharpe rouge de DJ, tombe sur la fenêtre, LR croit DJ mort ; cris saluent DJ, 63 qui gouverne chaloupe > victoire ; entre DJ portant Wallis évanoui (+ LR, MT, hôte, valets), félicitations, W sur sofa ; sur demande DJ, MC va chercher sels ; LR : qu’il se taise ; W a boîte au cou, amour pour DJ, MT veut voir, LR prend ; MC rapporte sel, W demande sa boîte ; 65 vante à MC en W parfait amant, qui avait sur lui portrait de femme, que 3 LR veut pas montrer ; reste DJ et MC, qui veut l’embrasse pour le féliciter, ms 3 pers. à bord ; 66 elle l’embrasse, elle souffre ; DJ cherche son habit, qu’il lui a laissé comme chaste Joseph ; il la raccompagne pleurante ; DJ se réjouit, LR revient : 67 DJ vient de sauver officier anglais du Royal-George, envoyé par amiral, qui doit les aider à regagner Espagne, avant intervention du prince et de ses soldats ; DJ regrette déjà son intrigue, 68 ms n’oublie pas sa patrie pour amourette, boîte contenait dépêches de l’amiral ; courage, en attendant Homère. + 21° (apt MC, aux 3 couronnes) 69 MT reproche à MC admirative de s’être amourachée de DJ, alors que MT a vu complot ; 70 chemise de baptiste anglaise + bouton avec ancre < bateau anglais, et ruse DJ / portrait ; 71 MT a découvert cachette Pichegru grâce à un poulet rôti, du temps du père MC, capitaine Leblanc, > 72 6000 francs de gratification ; que jolie MC séduise DJ, libertin > 73 entre DJ : échange de nvlles, 74 MT évoque ses deux fils gal de T et col de T, qu’il a pu connaître ; évoquent Séville, que MC rappelle à DJ, guitare, 75 MT sort > romance, chantée par MC pendant que DJ joue guitare [chevalier Alvar de Luna / Zobéide, fille de l’alcayde de Cordoue ; 76 amour impossible, revient à Zamora et donne ses biens aux pauvres] ; DJ veut réserver couvents aux amoureux malhx, et critique renoncement Alvar ; 77 MC se remariera pas < agréable d’être veuve ; elle craint piège pour DJ ; il doit aller rejoindre LR ; MC se délace ////// 22° (bord de la mer ; marins ds le fond préparent une barque ; sentinelle se promène devant auberge) 78 W voit sloop approcher, faudra passer se se faire voir ni entendre ; MC paraît au balcon de l’auberge, qui chante refrain de la romance ; 79n MC voit DJ sous son balcon, qui se fait rabrouer par W ; arrive MT avec f de chambre > que DJ s’éloigne ; MT va vers barque, où W joue contrebandier et propose tabac gratuit ; MT a soupçons ; ////// 23° (apt MC) 80 MT a cru reconnaître DJ ds nuit, et trouve barque suspecte ; veut veiller ; gal soucieux et hôte ss doute acheté ; voit lumière sur eau : vaisseau sous pavillon hambourgeois (comme MT) ; 82 deux lumières, celle du gal s’éteint > MT tient gal ; que MC (Elisa) se couche ; MT veut vérifier et écrire elle-même au Prince ; 83 MC regrette pas avoir fait que contrebande ; se demande ce que devient Charles Leblanc, frère d’Elisa ; lieutenant du père de Charles = père d’Auguste ; Charles est un lion ; elle a quitté un riche banquier pour petit chasseur qui l’avait souffleté ; 84 barque approche ; MC se morfond d’être à l’origine de l’arrestation / homme qu’elle aime ; 85 veut renoncer à tout pour lui, va agir honnêtement par amour ; ///// 24° (chambre DJ) 86 MC tremble en entrant, arrive DJ, qui lui fait aveu à genoux ; 87 MC lui explique que ses projets sont connus : DJ proteste, puis demande nom de celui qui les observe ; 88 elle innocente R puis sa mère, ms des hs épient. + 31° (salon de cie) 89 impossible voir MC ; MT inspire soupçons à LR ; 90 arrivée des Anglais imminente ; entre MT, qui raconte faiblesse de sa fille, après soirée où MT a joué à la 4 bouillotte chez R ; 91 avoue avoir vu 2 contrebandiers, et bien aimer tabac de Virginie ou du Guatemala ; LR dit que c’étaient cigares d’Amérique pour lui ; elle le dénoncera si lui donne pas de tabac ; 92 MC parle tt le temps de DJ ; LR doute moins ; dénouement proche ; ///// 32° (cabinet de R) espère Légion d’honneur ; 93 entre Charles Leblanc, 1er lieutenant de grenadier ds garde impériale ; vient seul pour mettre à raison gal espagnol : armée viendra pas avant 3 jours, 94 et débarquement anglais imminent ; doit parler avec MT et MC, mouchardes ; 95 R se nomme : baron Achille d’Orbassan ; entre MT = mère de CL, qui la reconnaît ; 96 que R invite LR à dîner, sous prétexte que CL apporte nvlle d’une victoire, à fêter ; avec état-major et officiers danois ; R propose boire à la santé de l’empereur > attraper LR et tirer sur Espagnols (si pb. : se jeter sous la table) ; 97 R préfère attendre Fr / MT arsenic > véhémentes protestations de CL ; 98 selon MT, CL comme son père ne connaît que son sabre ; peur du résident ; 99 rage, que la gloire revienne à ignorant ; ////// 33° (salon aux 3 couronnes) 100 MC anticipe tristement sa séparation / DJ ; 101 lui a brodé petite bourse > DJ lui propose mariage, MC proteste ms qu’elle ne pense pas à la différence des fortunes ; 102 DJ sur le pt de rompre qd elle évoque danger de la guerre ; elle hésite ; 103 ne veut pas dire son secret ; elle sort, entre MT à qui s’en remet DJ ; 104 évoque ses 30 mille piastres de rente > MT change d’option : 105 révèle complot chez le R ; 106 encourage à fusiller R ; elle va chercher fille puis informer LR ; DJ remué, 107 entre chez MC puis ressort avec elle ds ses bras ; lui passe anneau au doigt, qui la fait marquise : MC lui rend et révèle son identité de moucharde, Leblanc > raconte : 108 c’est lui qui l’a convertie à la vertu, il a pitié ; 109 a-t-elle jamais tué un homme ? non > elle est sa femme, sera son compagnon ; 110 ne peut le suivre que comme sa maîtresse et domestique ; entre MT, à qui DJ propose 10 mille piastres pour s’en aller plutôt que se faire pendre ; 111 elle accepte et sort, se félicitant de la ruse MT ; entre marquis, à qui MT a révélé complot : fera pendre résident (DJ furieux et sombre voulait fusiller tt le monde) ; Anglais arrivent demain devant Nyborg ; 112 occuper fort et rassembler troupes pour le départ ; ////// ballet : place d’arme de Nyborg, parc d’artillerie et musique militaire ; 3 entrées de ballets : canonniers, vivandières > fandango > valse entre soldats esp. et filles de Nyborg //// 34° conclusion (salle à manger) 113 R veut pas passer au dessert, vaut pas que CL l’attende pendant qu’il va chercher vin à la cave ; 114 LR reconnaît en CL officier qu’il a ramassé avec DJ à Friedland ; CL propose toast à l’empereur / LR à FVII roi d’Espagne et des Indes > tumulte > entrent soldats esp., qui désarment CL ; fenêtres s’ouvrent et laissent voir flotte anglaise ; que les Allds et Danois ne s’opposent pas ; 115 LR et les esp les quittent pour défendre patrie contre les Fr ; 116 DJ accuse LC d’assassinat, il répond embuscade ; 117 accepte d’être fusillé, ms DJ l’épargne pour son nom et son courage ; on 5 trouve pas R ; MC en uniforme cadet du régiment DJ ; pointes de CL ; DJ et MC partent ; R entre et apprend qu’on veut le pendre ; 119 R fait ses excuses. — 2) Une femme est un diable ou La tentation de saint Antoine — 3) L’Amour africain — 4a) Ines Mendo ou Le préjugé vaincu + Épigraphe 157 : « Qu’elle soit madame, et qu’il advienne ce qu’il adviendra. » < conversation Sancho et sa femme / mariage de leur fille + haut que sa condition ou non. + Avertissement 159 : pièce demandée à CG par une amie aimant romans larmoyants et improbables ; défauts des anciens comiques espagnols imités ; seult prologue / Triomphe du préjugé. + 160 pers. + scène à Monclar en Galice en 1640, juste avant révolution du Portugal. + 11° Mendo persécuté par cauchemar 161 : alcade lui présente hache pour exécuter un homme ; curé l’enjoint de prier ; 162 pers. au village ne sait la profession de son père ; sa fille Inès ignore affreux secret, la mettre au couvent ; 163 Inès demande si peut aller se promener à la butte de Morisque avec Don Esteban de Mendoza ; oui, ms pot de fer contre terre ; Don Luis et son fils installés depuis peu ; 164 IMO sera jamais femme de DEM ; ts descendent d’Adam > que faisait son grand-père ; qu’elle cesse de voir DEM, qui veut parler à JMO ; 165 entre DLM, JM son seul ami ds ce pays, profession de foi égalitariste ; 166 DEM a refusé avance de duchesses, or veut épouser IMO et DLM a donné son consentement ; 167 sait-il qui est JMO ? a ses raisons, secrètes, qu’il dira à sa fille ; juif ? assassin ? 168 a promis de laisser sa fille libre, elle décidera ; pourra-t-il jamais se laver ? ///// 12° DEM rencontre Don Carlos 169, fils de l’alcade, et qui a remarqué charmante paysanne ; 170 sera demain femme de DEM > moquerie > soufflet > DC sort épée > 171 DEM le tue ; deux paysans trouvent le corps, que l’un aille faire poursuivre assassin en fuite ; ///// 13° JMO 172 perclus de remords / secret qu’il va dévoiler à sa fille, qui arrive, et lui dit demande DEM et accord DLM + promesse de liberté JMO, 173 qui aborde question des origines, 174 IMO rappelle romance entre infant 6 Don Pedro et Inès (Castro) fille d’un laboureur > JMO lui révèle qu’il est le bourreau de Monclar et sort ; 175 elle se fera religieuse et écrira la vérité à DEM ; JMO entre avec sac d’argent, venu de la mère ; 176 lui fait confirmer qu’elle écrira vérité ; seule, elle s’émeut sur anneau donné par DEM et baise son anneau qu’elle n’est plus digne de porter ; entre DEM, 177 qu’il ne la touche pas, pour ne pas se souiller, il l’embrasse de force ; elle lui donne lettre, qu’il lit, pâlit et la déchire, fait tomber Inès de ses bras, elle lui baise pieds ; 178 ne renoncera pas à elle pour préjugés, se moque de l’opinion des hommes ; entre greffier avec paysans armés, pour arrêter DEM, désarmé qu’on emmène ; 179 IMO s’évanouit ; JMO entre avec épée, greffier lui annonce pendaison DEM pour meurtre ; que Marie emporte IMO //// 14° (ds prison Monclar) DEM pensif lit son arrêt de mort ; 180 veut mourir en gentilhomme et soldat ; entre notaire, à qui DEM dicte testament ; 181 lègue ts ses bien à IMO, fille du bourreau de Monclar, ment que sont mariés en secret ; veut faire graver sur sa tombe ce mariage contre préjugés ; 182 fait de son père DLM exécuteur testamentaire ; notaire Melchior de la Ronda lit testament, daté du 25 mai 1640 ; 183 sera payé par DLM ; greffiers et alguazils viennent faire exécuter la sentence ; protestation d’illégalité du notaire ; ////// 15° place du marché à Monclar, avec échafaud ; 184 curé embrasse DEM, qui refuse bandeau du greffier ; JMO dit pas amen, prend hache de la main gauche, et se coupe la main droite ; entre IMO, qui veut mourir avec DEM ; paysans défendent DEM et JMO / alcade, montent sur échafaud dont chassent alguazils ; entre DL à cheval, embrasse JMO qu’il compare à Sénèque ; 185 tambours, roi entre avec gardes ; se fait expliquer situation par DL à voix basse pendant que foule crie grâce ; fait JMO gentilhomme, par admiration pour sa générosité ; veut signer le contrat, et que préjugés soient vaincus ds tte Espagne ; IMO excuse fautes + annonce suite. — 4b) Ines Mendo ou Le triomphe du préjugé, comédie en trois journées + Épigraphe = nvelle citation de Cervantès 187, Sancho : « Si des sabots tu la fais passer aux escarpins […] la fillette ne s’y retrouvera plus » + 188 pers. + scène ds château de Mendoza, en Estremadure, puis à Elvas (Portugal), enfin à Badajoz (Espagne, vers frontière Portugal). + 11° (appt château Mendoza) 189 DEM reproche à IMO mots de son village ; 190 rage contre marque de mépris des hidalgos / IMO et JMO ; 191 DEM reçoit lettre d’invitation de Don Gil Lampurdo, pour lui seul et pas IMO ; 192 sur 2e lettre, DEM reconnaît écriture duchesse de Montalvan, ancienne passion ; annonce son passage de proscrite, sur route du Portugal, DEM lit + bas passage pers. > rem. IMO, 193 à qui DEM demande de paraître à son 7 avantage, avec un peu de rouge, selon elle apprêts la rendent gauche ; DEM seul se défend de sentiments / duchesse ms craint ses railleries / IMO ; 194 il y a 5 ans, a eu pour elle son premier duel / Don Juan Ramirez, elle suça sang de sa blessure ; entre JMO manchot, faire ses adieux < frère à aller voir ; 195 DEM sait qu’en fait vexé par gentillâtres ; selon JMO, faut rester ds condition où Dieu nous a mis ; 196 ne veut pas rester comme un lépreux, DEM s’y oppose ; 197 que JMO soit galant pour duchesse ; DEM seul pense que + de force ainsi / séduction de Sérafine ; sort au devant d’elle, qu’on annonce ds voiture à 6 mules ; entre IMO, avec rouge mal mis et bcp de diamants ; 198 crainte et espoir de la confrontation ; entre DEM et duchesse DS / IMO balbutiante, que DS accable de compliments comme baronne ; 199 IMO se trompe sur son âge ; DEM ici < voisinage d’Avis, dont gvneur titulaire ; proscription DS : proche de Lerma auprès du feu roi (Philippe III) > Olivarès supplante Lerma auprès du jne Philippe (IV) > elle perd son crédit ; elle essaie de renverser ministère par confesseur / Olivarès la supplante grâce à une maîtresse, qui impose O. Mercure, lequel se venge d’elle en l’accusant de tremper ds conspiration portugaise : Don Juan de Braganza > 200 elle accusée d’avoir enlevé le Portugal au roi d’Espagne ; on voulait l’enfermer pê à Ségovie > s’enfuit au Port. pour comploter pour de bon ; DEM fait sortir IMO pour rafraîchissement ; DS demande si gvneur d’Avis major de DEM, qui répond ne pouvoir lui envoyer de secours ; gêne, DEM demande ce qu’on pense de son mariage à la cour ; 201 on le critique, ms philosophes le trouvent bon ; elle n’a rien perdu de son amitié pour lui, a souffert de le voir entraîné 202 à cette extravagance ; pas origine humbles et douteuse, ms quotidien ss éducation, elle jalouse, surtout d’une femme sans grâce ; entre IMO qui vante vulgaire puchero à DEM. + 21° (même décor qu’avant) [commentaire / « journée »] 203 IMO désolé d’avoir dit bêtises devant duchesse ; 204 seule duchesses ont de belles mains (Byron), JMO soucieux pendant dîner, que IMO aille prendre soin de l’invitée ; DEM seul peste contre force des préjugés, enchaîné par démon à DS et ne trouve plus de charmes à IMO ; 205 rage d’avoir été traité comme jne étourdi, heureusement fidélité pas pour les hs ; entre corrégidor de de Badajoz (CB), qui sur ordre de la cour cherche DS, dont DEM nie la présence ; 206 ms aveux des domestiques, et DEM ne peut abriter ennemi du roi, proteste ms n’est plus gouverneur de la province ; sur refus de livrer DS, entrent alguazils armés, 207 CB le touche de sa vare, lui sort son épée > chasse tt le monde ; entrent DS et IMO, l’une le félicite et l’autre s’inquiète ; DEM veut parler seul à DS ; l’informe de la tentative d’arrestation, 208 et qu’il a chassé CB à ses risques et périls, elle persifle (Ô Tristan etc.) ; qu’il lui donne 4 chevaux, ms ne veut pas qu’il l’accompagne, ce qui le rendrait coupable à jamais ; 209 DEM prêt à tout pour elle, qui lui oppose IMO, puis consent à ce qu’il l’accompagne ; 210 deux lettres pour DEM : l’une le 8 rappelle à la cour, l’autre de son ami don Rodrigo de Yriarte l’informe qu’on le regarde comme mêlé aux troubles portugais ; 211 revient IMO, DEM va accompagner DS, dit bas à IMO que jusqu’au pett bois d’oranger, qu’elle ne vienne pas car le serin tombe, lui ne s’est battu que pour une affaire de chasse et de braconniers ; //// 22° (salle basse du château) 212 JMO pense qu’IMO se repentira de ce mariage ; elle entre et annonce départ DEM accompagnant DS, craint malh, par cette f qu’elle comprend pas ; 213 CB et bcp d’alguazils armés entrent, qui viennent en force arrêter DEM et DS ; lancent la recherche ; 214 IMO attribue soupçons à JMO. + 31° (auberge à Elvas) 215 hôte [maître Boniface 217] et ts saluent Juan de Braganza, roi du Portugal ; Rodrigo de Saa et Fernand Menezes (conjurés) ont jeté Vasconcelhos (proche d’Olivares) par la fenêtre > fantôme tonne libération du Portugal ; 216 c’était roi Sébastien ; entre Don César Belmonte ; attend dame de Castille ; 217 seul tours d’Avis avec drapeau espagnol ; entre DS avec écharpe Braganza, + DEM, qui reste au fond pendant que les deux autres parlent bas ; elle dit sa joie, DEM sombre ; 218 veut départ de DCB, DS raconte comment DEM a chassé CB et son monde ; DS et DCB complotent de ménager DEM et lettre au major d’Avis ; DEM sombre / 219 DS qui se préoccupe de son avenir entre Esp et Port, 220 ms lui n’a agi que pour elle ; qu’il devienne portugais : comme gouverneur d’Avis, qu’il demande au major de ne plus combattre quand DCB donnera l’assaut ; DEM proteste de l’honneur ; 221 et de son amour, elle le rappelle à son devoir, il s’est fait indigne pour elle, qui le repousse, mais lui manqua jadis à ses serment d’amour sous les orangers d’Aranjuez ; 222 la tutoie pour déclarer son amour, elle lui répond de même, acclame avec lui Braganza dont elle lui attache écharpe ; elle lui redemande d’écrire à Avis ; proteste puis cède ; 223 elle écrit et l’embrasse, pour qu’il signe ; fait entrer Pedro (domestique de DEM), qui demande son congé en voyant écharpe DEM ; DS lui dit de transmettre à tous même à Mme que DEM mort en duel, bourse pour boire + une bague pour femme de P ; ////// 32° (château de Mendoza) 224 IMO espère que DEM infidèle plutôt que mort ; arrive P, qui annonce cette mort > IMO s’évanouit > P se renie ; 225 raconte vérité ; JMO dit à sa fille de tt abandonner de cet homme et se retirer à l’abbesse des Ursulines ; ////// 33° (auberge Elvas) 226 trouble de conscience de DEM, à qui DS conseille la chasse ; il va faire promenade à cheval, et s’inquiète de DCB ; DS seul exprime son mépris pour cette faiblesse de caractère ; 227 s’abandonne à la joie de l’ambition ; entre DCB, qui la tutoie et suggère massacre d’Avis malgré reddition ; //////// 34° (chambre DS à Elvas) entre DEM seul plaignant IMO ; appelle DS en vain ; 228 trouve lettre DS annonçant son départ pour Lisbonne ; DEM dit mériter son châtiment ; craint pour vie d’IMO ; entre P, qui lui raconte comment IMO en route pour 9 Ursulines de Badajoz ; IMO a donné en secret de son père billet, que lit DEM ; 229 qu’ils partent à cheval ds province insurgés, où Port ont massacré Avis ; repentance DEM ; ///// 35° (parloir d’ursulines à Badajoz) IMO dit adieu à JMO en attendant mort de désespoir sf si DEM renonce à DS ; elle entre ds cloître ; 230 JMO tout à la vengeance ; arrive DEM pâle > IMO revient et s’évanouit ds ses bras ; prend ses mains et celles de son père et meurt ; JMO tire sur DEM ; JMO s’enfuit pas, car comédie finie ; 231 IMO ressuscite pour solliciter indulgence du public, satisfait que pas de 3e partie. — 5) Le Ciel et l’enfer — 6) L’Occasion, comédie + Épigraphe 255 : Jalousie, le plus grand des maux, de Calderon = « Cette peine, cette douleur, plus que de la tristesse c’est de la fureur et plus que de la fureur, c’est la mort. » + 256 pers + la scène à La Havane + 1° (jardin ds un couvent ; à dte pharmacie, dont une fenêtre RDC donne sur jardin ; au fond, gros oranger ; devant, berceau de liane et banc de bois) 257 Dona Maria Colmenares assise sur banc médite devant livre ouvert ; lui a donné ce livre, qui lui dit rien contre amour, que Kempis connaissait pas ; = prix de bonne conduite ; il la prend pour petite fille ; 258 lui prêtre pas comme les autres ; parle à dona Francesca, mais les regardait danser avec plaisir ; elle aurait dû lui donner lettre fatale qu’elle sort de son sein et relit : Je saurai mourir pour ne plus vous importuner, qui semble phrase de théâtre ; pourtant sérieux et facile : poison ; 259 à faire ss en parler ; donner ou pas la lettre ? songe à tirer au sort selon nombre de feuilles d’une branche ; cite première phrase de gauche livre (refus de Satan) ; lui donner absolument ; Rira chante amour en coulisse : Français se morfond, Andalou tente sa chance ; ////// 2° = oracle pour DM ; R va balayer fioles et ouvrir fenêtre de la pharmacie 260, ce qu’elle fait ; DM lui dit de faire attention à fameuse bouteille, que R lui montre parmi d’autres et maudit, alors que DM la dit bien utile pour certaines maladies ; 261 R sort de la pharmacie, me montrerait pas flacon à dona Francisca, qui se monte la tête avec romans anglais, et dit pouvoir mourir d’amour, alors que c’est offenser Dieu ; 262 idée diabolique, comme de sauter par la fenêtre, ce que disait diable à une fille du Guatemala jusqu’à ce qu’elle épouse un muletier ; DM envoie R faire son lit et mettre fleurs ds vase, et lui donne petit chapelet grenat et or du Mexique au pied de son lit ; ////// 3° méditation DM 263, tentée 10 de s’emparer du poison ; ////// 4° arrive Fray Eugenio, qui retire une lettre du creux de l’oranger et la lit : reproches et baiser, comme sa propre lettre ; 264 DM saute en arrière et FE la remarque ; elle aurait dû l’appeler pour qu’il lui donne la main ; elle a dû voler sucre candi ds la pharmacie, et devra le confesser ; DM enrage, main devant les yeux ; il l’absout, qu’elle lui en donne ; impressionné par son regard ; 265 lui semble triste depuis qqs js : son perroquet Loretto est mort ? FE la connaît mal, à 15 ans on peut souffrir comme à 30 ; lui s’inquiète : oncle de DM malade en Esp ? elle voudrait être un h, et morte ; non, elle ne lit que L’imitation, jamais de roman mais elle a âme et cœur ; FE suppute amourette à part, et lui dit haut que pas le tps maintt ; 266 vouloir mourir est une mode ; ms elle s’est placée exprès devant un taureau, qui étrangement lui a rien fait ; FE lui promet beau mariage, car orpheline ms oncle riche, elle proteste ; 267 ils se regardent puis baissent les yx ; FE tire sa montre et suppose confidence de DM, qu’elle lui fera ds son confessionnal entre midi et deux ; Mme la supérieure l’attend pour chocolat ; il comprend que le bataillon des volontaires de Girone arrivé mois dernier à La Havane, uniformes neufs à l’église Saint-Jacques ; il comprend rien ; fait un pas ms elle le retient et lui dit qu’il a pouvoir sur elle de vie ou mort ; FE se demande si rire, ms la plaint, l’écoutera ds une heure à l’église du couvent ; DM tire lettre de son sein, qu’il la lise ce soir, le supplie ms FE l’ouvre, qd arrive R qui réclame FE pour la supérieure ; ////// 5° DM 269 seule se lamente d’avoir révélé son secret juste après avoir constaté indifférence de FE ; il n’aime que Dieu, ms s’enivrait de la voir danser souvent avec Francisca, à qui il parle souvent, seule DM peut éprouver amour si criminel, donc ss rivale, ce qui la rassure ; leur prouvera que pas enfant ; mourra 270 si pas à lui ; mais FE va montrer lettre, croyant qu’elle copie phrases de roman ; elle craint qu’il n’ouvre la lettre que le soir, comme demandé ; entend rires de ses amies derrière scène, veut les fuit ; /////// 6° DM + Dona Irène, Dona Ximena, Dona Francisca : 271 comme elle a yx rouges, DX pense que lit roman qui finit mal, non : mal à la tête ; que DM soit juge entre DI et DX : X affirme, aimant déjà l’un d’eux, qu’officiers de marine de l’Esmeralda ont plus belle uniforme que celui des dragons d’Amérique ; 272 or simple / vert et jaune etc. > discussion sur leurs mérites ; capitaine de frégate a lettre de recommandation auprès de tante de DX ; 273 DI a envoyé œillades au capitaine don Rafaël Samaniego / celui de l’Esmeralda = don Juan de Garibay, basque avec crois d’Alcantara etc. ; DF remarque attrait de l’habit militaire à leurs yx ; DI remarque pourtant bel homme ts les js, DX approuve ; 274 = FE, répondu à la demande DF, qui rit de leurs remarques puériles ; galant h qui leur permet de danser et rire ; DI raconte que Dona Lucia, fille de l’auditeur, enlevée par officier des dragons d’Amérique > son père voulait la mettre aux filles repenties > 275 avait obtenu du corrégidor ordre pour arrêter 11 officier, Fadrique Romero, cader pauvre ms pinçant bien la guitare ; FE a prêché le père > pleure, et pardonne au jne couple qui attendait ds cabinet, fille pleurant > ce père, Don Pedro, a bien doté sa fille ; DF pleure > moquerie des autres ; 276 DM presque aussi > DI et DX partent se raconter secrets plus drôles ////// 7° DF serre DM ds ses bras ; DF lit et baise lettre de FE ; DM dit souffrance ; 277 DF lui dit d’attendre, et sera heureuse comme elle, qui étouffe de ne pas dire son bonh, malgré mine refrognée de DM, grave, qui ne doit pas la juger : DF aime et est aimée > s’interrompt devant larmes naissantes de DM, qui se dit juste souffrante ; 278 amour pas enfer ms bonh ; DM choisirait enfant de son âge, pour mariage à venir ; ms parfois impossible : si h marié ; 279 DF pas trop dévote depuis son séjour en Angl, où a vu prêtres avec fs et enfants > elle aime FE = amour véritable, défendu ; heureuse d’avoir à la fois amant, et amie comme DM, atterrée ; 280 DF croit que DM choquée par profanation, et admet jouissance divine du sacrifice total ; ms querelles délicieuses des amants, depuis 6 semaines que se sont déclarés ; 281 raconte naissance de l’amour au piano, avec FE et DM ds miroir ; a compris son amour, puis entendu dire que pas vraie vocation des ordres chez FE ; 282 DF jalouse a posteriori, souhaite à DM de ne pas le connaître ; ms habit pas pour malh d’amour : s’est voué au ciel à 17 ans pour sauver sa mère malade et dévote, malgré études de médecine ; DF essaya d’amener l’aveu, en vain ; soir danse et lui debout contre oranger ; elle laisse tomber une fleur de ses chevx ; 283 lui ramasse son mouchoir avec la fleur, que DF lui réclame, que FE rend en la disant trésor, DF tend main qui se retrouve ds celle FE > forme d’ics, et révélation réciproque de l’amour ; se voyaient ds confessionnal ; FE prudent : jardin nuit, 284 et une fois chambre DF, qui touche celle de la supérieure Monique, qui dort bruyamment ; d’habitude, se donnent RDV ds la bruyère, cette nuit encore de bonh à regarder croix du sud ; inquiétude / RDV pendant saison des pluies : cabane du jardinier ?; imprudence selon DM ; 285 pourquoi pas fuite à deux ? par manque d’argent, dont parle pas les romanciers : ds chapelle, a eu envie de dérober Vierge ornée de pierreries ; DM propose argent chez son banquier, et ses bijoux ; refus vertueux ; FE gagnera argent avec son tvl sur père de l’Église ; une seule boucle d’oreilles diamants DM vaut plus que ts ses ouvrages ; 286 DF piquée dit que le vendra assez pour aller jusqu’en Jamaïque ; DM propose avec insistance ses diamants, dont a pas besoin, clé de sa cassette et écrin ; voix tremblante de DM fait croire à DF que choquée, sent sa colère 287 ; DM proteste que migraine et propose sa clé puis congédie assez rudement DF, qui tient à l’embrasser et la compare à FE ///// 8° DM voit ds cette rivalité dernier coup, qui la pousse vers la mort ; 288 entre ds la pharmacie et en ressort tt de suite avec la fiole ; aurait dû attendre pour remettre lettre, afin de mourir avec son secret ; commenteront sa lettre ts les deux, ms devront admirer son courage de Romain ds la 12 mort ; torture de DF, qui déchirait cœur de DM = devoir son bonh à sa rivale ; DM lui lègue à DF ts ss diamants et son argent placée chez MM Arias et Candado ; ////// 9° Rita 289 vient fermer la fenêtre ; DM lui demande verre de limonade, puis simplement d’eau ; ///// 10° DM ne peut même plus regretter ce petit jardin, théâtre des amours DF-FE ; ///// 11° FE 290 lui fera pas de reproche, car sa conscience a ss doute déjà parlé ; et se dit aussi coupable qu’elle, qui a douté de sa piété ; 291 scandale et tort irréparables si prêtre séduit jne fille ; DM lui oppose DF, et se plaint de son hypocrisie, alors qu’elle franche ; FE reconnaît sa culpabilité ; DM l’approuve et l’encourage à fuir pour se marier ; 292 propose prêt d’argent et prend congé de lui, reconnaissant ; ///// 12° DM voit R approcher avec limonade réparatrice ; suicidaire, elle ne sera pas enterrée à l’église ///// 13° R apporte limonade faite avec de la neige, qu’elle porte livre de DM ds sa chambre ; DM annonce son départ, confie ses oiseaux à R ; fait papier pour que R touche cent piastre de MM. Arias et Candado, banquiers, pour grains ; R proteste, et veut attendre que DM boive, qui pleure et qu’elle trouve étrange, qui dit adieu ; ////// 14° DM met une partie de la fiole ds limonade, qui change pas de couleur ; va le prendre, quand entre DF ; ////// 15° DF acceptera argent de DM si lui accorde une chose : 295 jardinier vient d’acheter gros chien qui contrarie RDV près de l’oranger > que DM leur prête chambre pour cette nuit, où ils grimperont avec échelle de corde pendant que DM ira ds chambre DF ; DM accepte ; DF a chaud et demande à boire limonade : grand bien lui fasse ; elle boit la première, sauront chacune pensée de l’autre ; DF jette reste du verre et crie, gorge brûlée ; DM regrette et demande pardon ; /////// 16° FE, DI, DX et R 296 arrivent ; DM demande secours et avoue son acte puis sort se faire justice ds puits du couvent ; FE s’excuse pour ces deux morts et fautes de l’auteur. 13 — 2) Une femme est un diable ou La tentation de saint Antoine, comédie + 121 Épigraphe : citation du Magicien prodigieux de Calderon, diable dit : « je m’arrangerai pour te faire oublier l’étude, en te livrant aux séductions d’une rare beauté. » ; note / « comédie » = comedia pour CG / « tout ouvrage dramatique, ou bouffon ou sérieux » + 123 « traduire sur le théâtre les ministres cruels d’un Dieu de clémence, ce n’est pas attaquer notre sainte religion » > pièce pour « Espagnols émancipés » et non pour Torquemada. + 124 Pers. = Fray Antonio [jne et nouveau, pour présider tribunal / sorcière ; confesse sensibilité aux fs qu’il connaît peu, Rafael, Domingo : Inquisiteurs + Mariquita + Familiers de l’Inquisition ; scène à Grenade, pendant guerre de la Succession [1701-1714, fils de L14 Philippe V] . 1° salle de l’Inquisition 125 //// 2° cellule d’Antonio 135 //// 3° chambre palais Inquisition 137 . 142 annonce 2e partie (dont PM dit 31 que CG l’a brûlée sur ordre de son confesseur) — 3) L’Amour africain, comédie + 143 Épigraphe, de Lope de Vega : « Le fol amour décocha la flèche à deux hidalgos. » + 144 Pers. = Hadji Nouman (a fait pèlerinage de La Mecque), Zeïn Ben-Humeïda (bédouin, sert calife de Cordoue Abdéram ; besoin d’argent pour acheter une esclave d’Abou-Taher ; a sauvé la vie de HN), Baba Mustafa, Moajana (esclave vendue hier à HN, née près de Damas) ; scène à Cordoue [> 145 = un kiosque ds les jardins de HN] . 155 HN frappe ZB, qui meurt > HN tue M ; ts se relèvent quand souper servi par BM. — 5) Le Ciel et l’enfer, comédie + 233 Épigraphes : Calderon = « Sans jalousie, l’amour est comme un corps ss âme » ; anonyme (Mes réminiscences d’Espagne) : femmes de Valence ont « l’âme endiablée » et « portent presque toutes un poignard passé ds une de leurs jarretières ». + 234 Pers. = Don Pablo Romero, Fray Bartolomé : inquisiteur, Dona Urraca de Pimentel ; scène à Valence. . 1° boudoir 235, le mercredi des cendres > 237 RDV pour vendredi ; 238 DP athée ; visite FB 238 = confesseur lui dit de ne plus recevoir DP 243 ; 244 FB soupçonne DP d’un 14 pamphlet ; 246-7 FB laisse tomber portrait de DP donné à autre femme (Dona Bel… ; Bélisa 249) > DU accuse Dp du pamphlet ; ///// 2° prison de l’inquisition ; 252 DP s’innocente / infidélité = portrait date de 3 ans ; 253 DU lui donne poignard de sa jarretière, il refuse ; elle frappe FB à mort 245. — 7) Le Carrosse du Saint Sacrement, saynète + 297 Épigraphe : Calderon = « Tu verras que mes galanteries t’apaiseront » + 298 Pers. = Don Andres de Ribera, vice-roi du Pérou (doit prendre beau carosse pour aller à cérémonie de baptême d’un Indien, devant Auditeurs ; ms a la goutte, ce dont se défend ; renonce ; procrastine tte décision ; a peur que CP le trompe ; rage contre racontars de M ; dit vouloir rompre / CP < infidélité ; demande pardon quand elle fait mine de partir ; doit finalement insister pour lui donner carrosse ; la regarde s’éloigner par la fenêtre ; demande au licencié de faire taire la marquise, lui promet tableau pour son église, voire place pour son neveu) ; évêque de Lima (accepte don de CP, et lui donne chapelet enfermé 9 jours ds châssse de la bienheureuse ND de Chimpaquira [nord de Bogota, Colombie]); licencié Thomas d’Esquivel (ds voiture comtesse Altamirano, accrochée par carrosse CP, toréador Ramon a roué de coups cocher de la marquise, CP presque entrée ds l’église en carosse), Martinez : secrétaire intime du VR (rapporte que marchand de soieriee Luis Lopez a vu satin cramoisi foncé vendu au capitaine Hernan Aguirre sur CP ; vu en chemise rue du Palais ; CP a donné collier de perles au matador Ramon, qui va ds sa loge et chez elle) ; Balthasar, valet de chambre du VR (tente vainement d’empêcher entrée de CP) ; Camila Perichole, comédienne (plainte marquise Altamirano contre son perroquet et elle ; id comtesse Montemayor ; a demandé place de M pour neveu de son cordonnier ; se défend contre jalousie des bégueules de Lima ; demande au VR son beau carrosse venu de Madrid, pour l’emporter sur marquise Altamirano et aller ainsi à l’église ; hauteur puis explication / accusations d’infidélité ; accuse M de la courtiser ds les loges ; fait don du carrosse à l’église, pour porter le Saint-Sacrement aux mourants) ; sc à Lima, en 17…[1761-62] 15 INTRODUCTION Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) I. Avatars d’un discret — 1) Au sortir des Lumières + a> Un foyer d’artistes éclairés . a1. La mère : Anne Moreau (1775-1852) — petite fille de l’auteur de contes pour enfants, Mme Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (sutt. La Belle et la Bête, 1756) — esprit plus que beauté ; coup de crayon (> cours de dessin) ; voltairienne (anticléricale) ms lectrice de Rousseau (> éducation empiriste comme ds L’Émile). . a2. Le père : Léonor Mérimée (1758-1836) — peintre néo-classique (admire David > Ingres), 2x Prix de Rome ; prof de dessin à l’École polytechnique (> tvl aussi de chimiste / peinture à l’huile) ; conserve ap. 1815 poste de secrétaire perpétuel de l’École des beaux-arts (dp. 1807) [< protection duc Decazes, ministe de L18 qu’on appelle chez les M. « le gros cochon »]. . a3. L’enfant : — mariage 1800 > PM naît 1803, non baptisé, malgré récent retour à la liberté de culte ; passionné ms réservé (< relative froideur de ses parents, nott. mère). — grandit au Quartier latin, apprend vite aquarelle et dessin, portrait et paysage + baigne ds l’anglophilie familiale (à contre-courant, sous Blocus Continental) < attaches de sa mère par sa propre mère et grand-mère, > PM 16 parle anglais à 15 ans + fréquente peintre anglo-suisse Füssli ; lit ainsi Byron et Sk.. + b> Études convenues d’un sensible . b1. Au lycée Henri IV — Àp. 1811, lycée Napoléon (H4 àp. 1815), études prolongent naturellement culture familiale (auteurs classiques, latin et gc. — + apprentissage de l’espagnol) ; ms aussi amour du romanesque (bio du bandit Cartouche, mémorialistes de la Renaissance ; puis magie). . b2. Le droit : — Pas une vocation ; a tenté la médecine, ms n’a pas supporté « le spectacle de la charcuterie » ; de même, pas orateur, ms dt. peut lui permettre d’approcher ministère ou ambassade. — > 1823, licence puis thèse de dt. : « De matrimonio » — cf. lettre de 1832 : « Rien ne me rend plus mélancolique qu’un mariage. » — 2) Débuts et marges du romantisme + a> Salons romantiques . a1. Positions politiques — PM. (1803-1870) appartient à une génération dont il se semble pas partager la foi poétique et politique : celle des « mages », qui allient renouvellement de la poésie et foi en un avenir meilleur de l’humanité — renouvellement du catholicisme, légitimiste, évolue vers foi « humanitaire » ds progrès, républicaine voire socialisante. * Lamartine (1790-1869) : Méditations poétiques (1820) ; cadet noble, proche de la Restauration, opposé à LP > membre du gvt. provisoire de 1848 qui proclame la 2nd République ; termine ds certaine pauvreté sous NIII. * Vigny (1797-1863) : Poèmes antiques et modernes (1826) ; noble, carrière militaire sous la Rest° ; ds l’ombre de VH, opposition / MJ > morale d’un pessimisme stoïque. * Hugo (1802-1885) : Odes et ballades (1826), Les Châtiments (1853) ; monarchiste et catholique, évolue vers libéralisme > soutient MJ (pair de 17 France 1843) ms vers soutien à LN Bonaparte > opposition àp. 1849 > exil jusqu’à la proclamation de la République, 1870. — PM plus proche à bien des égards / seconde génération : * Musset (1810-1857) : Contes d’Espagne et d’Italie (1829), Lorenzaccio (1834) et Confessions d’un enfant du siècle (1836) = romantisme teinté de détachement désillusionné, goût 18e (théâtre). * Gautier (1811-1872) : penseur de l’art pour l’art àp de Émaux et camées 1859 — amorce détachement de l’artiste, maudit / populace bourgeoise, qui caractérisera position créatrice de Baud., Flaub. etc. — Position de PM. se comprend pê le mieux si on le caractérise comme « libéral » : cf. pensée politique représenté par Benjamin Constant (17671830) = inspirateur de la Charte, chef du parti opposé aux ultras sous Restauration + auteur d’Adolphe (1816 — analyse rupture impossible ; // Mme de Staël) * = forme de rationalisme qui le rapproche des philosophes db. 18e (Voltaire < Bacon, Locke…) * cf. Lady Morgan [fréquentation des milieux politiques anglais, dès 1829] : « si libéral qu’il ne se rend pas compte qu’il est libéral : il lui semble que le libéralisme est l’état naturel de l’homme » * Manifestations ponctuelles de cette position sous la Restauration : — 1825 : fait partie de ceux qui portent sur leurs épaules cercueil du Gal Foy [orateur du parti libéral] (aux côtés de VH) = manif d’opposition. — 1828 : rend visite au chansonnier Béranger, emprisonné pour des chansons que condamnent la censure royale. — 1829 : refuse poste diplomatique auprès de l’ambassadeur de Londres, obtenu pour lui par Mme de Récamier. . a2. Mme de Récamier — (1777-1849) Femme d’un riche banquier, « merveilleuse » sous le Directoire > tient salon important [d’opposants à l’empereur] ; célèbre pour sa beauté froide (cf. David) ; liaison avec Chateaubriand (àp. 1819 — date de sa retraite à l’Abbaye-aux-Bois [vieux couvent de la rue de Sèvre]). 18 — Jeune PM n’aime pas sa modération et ses stratégies de mondaine, mais y fait ses premières armes dans le monde ; ses premières œuvres lues à Chateaubriand. * salon prolongeant usage de l’AR et des Lumières ≠ « cénacles » + purement littéraires : le premier, chez Charles Nodier, bibliothécaire à l’Arsenal (1823 : VH, Vigny, Ste-Beuve, Musser, Dumas) > second, 1826 autour de VH. . a3. Stendhal (1783-1842) et non Hugo (1802-1885) — PM le rencontre d’abord chez Philippe-Albert Stapfer (min. de la Confédération helvétique à Ps.) [avec B. Constant, savant Ampère], puis devienne proche en 1822 chez Lingay, universitaire bonapartiste que PM. appelle « mon cher maître » (et consulte / ses essais litt.) — En 1822, Henri Beyle pas encore Stendhal : * « une tête de boucher italien » : d’une famille de bonne bourgeoisie, éduqué ds culture des Lumières > vie militaire ds armée napoléonienne en Italie > passe des années à Milan avant de devoir revenir en France, suspect à cause de son libéralisme. * Publie De l’amour (1822) = analyse marquée par lectures philosophiques (Destutt de Tracy idéologue). — Après essais dramatiques (1796-1834) qui ne paraîtront qu’après sa mort, publie Racine et Shakespeare (1823-25) : * « romanticisme » = « l’art de présenter au peuple des œuvres qui, ds l’état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le + de plaisir possible. » * possibilité d’une « nouvelle tragédie française », fondée sur sujet d’histoire nationale = doit abolir unité, être écrit en prose [ø mélange des genres] ; « tragédie historique en prose ». — Relations peu chaleureuses avec Victor Hugo, qui trouve que RN de Stendh écrit « en patois » ; PM. fait l’intermédiaire entre les deux : * organise une rencontre en 1830 : « deux chats de gouttière de deux gouttières opposées » * on s’adresse à PM pour avoir des places à la première d’Hernani ; Stendh apprécie peu ; relations polies ; en 1833, PM trouve que VH « va d’échec 19 en fiasco éclatant […] Les meurtres et les incestes commencent à n’avoir plus de charme pour nous. Il y a déjà une réaction assez prononcée contre le système actuel. » * > mépris de VH quand devient sénateur sous NIII, 1853 : cf. évocation de leur dernière rencontre : « M. Mérimée était naturellement vil ; il ne faut pas lui en vouloir. » . a4. Le « grenier » d’Étienne Delécluze au 1, rue Chabanais, àp. mars 1824 * Emmené par Stendhal chez cet ancien élève du peintre David, devenu vers la 40 aine critique d’art au Journal des débats > influence sur la réception des œuvres du moment ; PM., le plus jeune, y retrouve Ste-Bve, V. Cousin, Viollet-le-Duc fils (architecte et restaurateur), Dubois, fondateur du Globe ; Ludovic Vitet, dramaturge qui écrit ds ce journal : « Le goût en France attend son 14 juillet. » * Ds ce salon-soupente, débats litt animés, uniqut. masculins ; liberté de ton, pastiche des œuvres ennemies. + b> Amours . b0 Un vieux garçon ? — Vit chez ses parents jusqu’à la mort de sa mère (1852) ; puis ménage tenu par une vieille fille et une veuve. — Revendique goût pour le libertinage : parties fines avec amis (Stendhal etc.) en cie de prostituées : * Inspecteur des Monuments historiques > des bordels (titre existe sous Auguste, à Rome) ; Musset propose de baiser au milieu de 25 chandelles ; état de dépression en 1833, à la veille de ses 30 ans : « je ne trouve rien de mieux, tant je suis abruti, que de fumer, de faire des mémoires administratifs et d’enfiler une mulâtresse » / « Moi je baise sans aimer ni être aimé, et je m’ennuie. » . b1. Des déceptions — 1810 : désespoir < Mlle Dubost, jne fille pensionnaire chez ses parents part se marier. — 1827 : mariage de Julie Garnett, jne anglaise dont PM amoureux. — 1830 : part ss doute en Espagne < ne se juge pas assez bon parti pour Mélanie Double. 20 — 1833 : nuit de fiasco / George Sand, qu’il courtisait > guerre de réputations. . b2. Sophie Duvaucel — Belle-fille du célèbre cuvier ; jeune et sage raisonneuse ; rencontrée en 1827, maîtresse en 1831 ss doute. . b3. Émilie Lacoste — Mariée à un ancien sous-lieutenant de la Grande-armée, partie faire du négoce aux EU ; avait été maîtresse de Joseph Bonaparte, ancien roi d’Espagne. * 1828 : mari Félix Lacoste de retour inopiné de Londres les surprend > duel, où PM refuse de tirer > blessé. — Éloignement àp. 1830 > séparation 1833. . b4. Céline Cayot — Demi-mondaine, ancienne figurante ; maîtresse 1832-35. * « on ne doit pas lui offrir de l’argent grossièrement. Elle s’amourache facilement, et est très recommandable par ses grâces ds le coït. » (1832) . b5. Mme Delessert (Joséphine de Laborde) — Après une cour de plusieurs années, sa maîtresse en 1836 ; liaison dure 6 ans. * Rupture 1845 < devenu maîtresse de Maxime Du Camp (qui lui fait renvoyer à PM ses lettres en 1854 > meurtri). — Représentée par Fb. sous les traits de Mme Dambreuse in ES. . b6. Jenny Dacquin — Jne fille qui lui écrit 1ère fois 1831, à 20 ans < admire son œuvre ; veut se faire passer pour une Anglaise ; correspondance devient peu à peu ambiguë. — PM finit par la rencontrer en 1832 à Boulogne-sur-Mer > tendre liaison toute leur vie. * 1842 : héritage > elle s’installe à Ps., et devient ss doute sa maîtresse ; PM lui écrit jusqu’au jour même de sa mort. * 1832 ss doute, lui révèle sa morale : « Sachez qu’il n’y a rien de plus commun que de faire le mal pour le plaisir de le faire. Défaites-vous de vos idées d’optimisme et figurez-vous bien que nous sommes dans ce monde pour nous battre envers et contre tous. » 21 — 3) Fonctions publiques + a> Sous la Monarchie de Juillet . a1. Homme de cabinet, Inspecteur des monuments historiques — Promotion par étapes rapides au retour d’un voyage en Espagne (juindécembre 1830) au cours duquel très frappé par pittoresque des paysages ms surtout des mœurs : cf. 1839 / Corse = « la pure nature, celle de l’HOMME, ce mammifère vraiment fort curieux ici » /// surtout : « En vérité, j’aime ces cérémonies catholiques et je voudrais y croire. » * doit faire son service militaire, comme sentinelle ds la garde nationale > fin 1830 : a « sauvé la patrie […] de cinq ou six cents gamins, la plupart patissiers et bossus, qui voulaient la républicaniser ». * bénéficie de protections diverses dans nouveau gouvernement, de LouisPhilippe (duc de Broglie, duc Decazes — protecteur déjà de son père) > dès 1830, chef de bureau du secrétarait gal de la Marine > chef de cabinet du ministre du commerce (comte d’Argout) ; chevalier de la Légion d’honneur. — chance et ambition ms distance : « J’espère bien ne pas en rester là, autrement je deviendrai bientôt l’occasion d’une addition aux Métamorphoses d’Ovide : un homme de bureau changé en fauteuil de bureau. » (1831, à Stendh.) > « Plus je vis et plus je crois qu’il vaut mieux être craint qu’aimé. » * 1832 : avril, chargé de l’exécution des mesures sanitaires / épidémie de choléra : courage, en première ligne ds hôpitaux ; novembre = chef de cabinet du ministère de l’Intérieur (d’Argout). — Ultime promotion due à celle, plus rapide et spectaculaire encore, du dramaturge Ludovic Vitet : * avril 1834 : LV = IG des monuments historiques + secrétaire gal du ministère du Commerce > surchargé > PM hérite du poste ; occasion de travaux érudits, et de préciser goûts esthétiques, non sans rapport avec litt. : — De la peinture murale, 1851 : grande tradition d’art qu’il affectionne = « qui charme les yeux en satisfaisant la raison » > « les 22 monuments grecs, les églises romanes et les cathédrales gothiques » ; hantise de « l’artificiel gratuit ». — in Revue générale d’architecture, 1851 : cf. in Zaïre de Voltaire (1832), sultan amoureux d’une esclave chrétienne qui le refuse et qu’il tue, « Orosmane se frappe avec un poignard dont la lame rentre dans le manche ; tous les spectateurs sont émus : c’est un héros qui meurt. Inondez la salle de flots de sang ; l’illusion du suicide est complète, si l’on veut, mais on ne pense plus au héros. Au lieu d’une émotion sublime, on éprouve une impression d’horreur. La réalité vient de remplacer l’art. » * 1839 : vice-pdt de la commission des Monuments historiques, qui vient d’être créée. * > passe plusieurs mois par an, jusqu’en 1852, en tournées d’inspection pour sauver héritage architectural avant tout de la France : Vézelay, La Charité-sur-Loire… — 1843, élection à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres ; 1844, élection à l’Acédémie française, en même temps que Ste-Beuve (a fait « quantité de bassesses académiques »). . a2. 1848 — Mépris pour l’aristocratie ultra (cf. 1831 : « Vous ne pouvez vous faire une idée de l’inquiétude des gens riches. Elle est tt à fait comique pour nous autre gueux […] ») ms peu d’estime pour le pouvoir bourgeois : = « une magnifique anarchie de 459 épiciers qui prétendent gouverner chacun de leur côté pour leur intérêt particulier » (1847) — Pendant les évts : * Février : gvt provisoire le charge de veiller sur Os d’art des Tuileries > constate « singulière disposition » à la grandeur du peuple (< rapporte Os de gde valeur) > constate et partage désir d’ordre. * Avril : « Ce bon peuple […] jouit avec bonheur du spectacle des gens comme il faut ruiné et marchant ds la crotte. » ; « point de dictateur possible », car « point de Napoléon » : « les hs de cette trempe ne se rencontrent pas aussi facilement que les Barbès et les Blanqui » ; bientôt recruté comme garde national pour protéger l’Hôtel de Ville. 23 * Dégoût pendant les massacres de juin < insurgés coupent mains et pieds des gardes nationaux ; lettre à Mme de Montijo : « Pour les insurgés, il s’agissait de piller Paris et d’y établir un gvt de guillotine ; pour nous de défendre notre peau » > « Sera-t-il jamais possible de faire qqch d’un pple pour qui un jour d’émeute est un jour de fête, toujours prêt à tuer et à se faire tuer pour un mot vide de sens ? » * Élection de LNB pdt de la Rép. en décembre 48 rassure PM. ; finalement soulagé par coup d’État du 2 décembre 1851 : « Nous sommes ts saints et saufs. […] Nos rouges ont reçu une raclée solide et les badauds quelques éclaboussures qui les obligeront à l’avenir à se tenir tranquilles chez eux. » + b> Sous le Second Empire . b1. Une ancienne et providentielle amitié — PM rencontre comte de Montijo et sa femme (dont devient très proche : confidente épistolaire) lors de son voyage en Espagne de 1830 : a deux filles, dont la cadette devient femme de NIII en janvier 1853 (PM = « oncle Pedro »). . b2. Un notable du régime — Sur pression de la jeune impératrice, PM nommé sénateur en juin 1853. Soutiendra tj. le régime ms avec certaines réserves / NIII, dont il critique l’évolution libérale àp. de 1860 ; passion commune pour Jules César (> PM fait pour NIII des travaux d’érudition). — Meurt le 24 septembre 1870 (< bronchite), peu après la défaite de Sedan (4 septembre) qui signe la chute du régime impérial. * Se sent en décalage croissant / époque : « La grande tendance est à chercher le petit en tout, à produire le bizarre au lieu du beau, et le sale au lieu du naturel. Lisez, je vous prie, le dernier roman de M. Flaubert [L’Éducation sentimentale], où il y a pourtant du talent, mais qui, de gaieté de cœur, et par système, s’est jeté dans cette mer d’iniquité. » (à la duchesse de Colonna, 1869). II. Ressources d’une sécheresse 24 — 1) La littérature comme théâtre + a> Le théâtre autour de 1824 . a1. La tragédie : crise et transformation — db. du siècle : permanence du classicisme < système impérial (Consulat : 1799-1804 > Empire : 1804-1814) : cf. série de décrets réglementant le théâtre = * rétablissement de la censure * fixe à 8 le nbre des théâtre autorisés à jouer ds Paris = 4 au centre (Français, Odéon, Opéra, Opéra-comique) pour le répertoire classique et assimilé, 4 à la périphérie (Bds. : Vaudeville, Ambigu-Comique, Gaîté, Variété) pour les autres genres ; àp. de Restauration, + de liberté ds création des salles (> nbre croît), ms détermination par genre a force de loi > 1848. — Tragédie classique perdure < * goût du public pour le larmoyant (Racine, Voltaire, Crébillon père ≠ Corneille) * performance d’acteur : Talma (jusqu’à Restauration) = déterminant ds changement du jeu de l’acteur, voire de la mise en scène, pendant RF. : s’approprier prestige de l’antique au service de la révolution (pédagogie : cf. David en peinture) > effort d’historicisation du costume (plus de perruque, toge pour jouer Brutus de Volt. 1790), diction moins déclamatoire, jeu + expressif. — Elle évolue, ds la suite de la révolution = affirmation de la tragédie historique à sujet nationale > prépare romantisme : * en particulier, investi par bonapartistes et libéraux sous la Restauration, avec maintien du moule classique au détriment de la couleur locale. * cf. Jeanne d’Arc de Soumet (1825) [mort en scène ms interdiction / responsabilité de l’église] ; sur, tout succès de Casimir Delavigne = théâtre juste milieu, entre exigence classique (vers) et effets de mode ; cf. Les vêpres siciliennes, 1819 [révolte de Palerme contre maison d’Anjou : nationalisme plaît]. . a2. Les scènes historiques 25 — Autrement nommées « chroniques théâtrales », et illustrées (outre Rémusat, figure du grenier Delécluze) par Ludovic Vitet (1802-1875), qui propose trilogie La Ligue (1826-1829 ; sujet anticlérical trad. depuis Voltaire, 1723) — La Jacquerie, Scènes féodales de Mérimée (1828) s’y apparente. * cf. préface de la première pièce, Les Barricades : « Ce n’est point une pièce de théâtre qu’on va lire, ce sont des faits historiques présentés sous forme dramatique, ms sans la prétention d’en composer un drame. » * = pas destiné à la représentation : permet surtout de rendre atm. d’un moment historique important (nott. représentation de la foule + tvl. de la couleur locale), avec stylisation minimale (ni vers, ni drame) > querelle / Vigny, qui lui reproche de vouloir prouver que « la réalité historique était préférable à la poésie ». — 1833, George Sand remet à Musset ms. d’une sc. historique : Une conspiration en 1537 (assassinat d’Alex. de Médicis par son cousin Lorenzo : opposition à LP. qui satisfait surtt bourrgeois et réprime très durement soulèvements pop. et républicains) > 1834, Lorenzaccio * 1832, 1834, Un spectacle dans un fauteuil de Musset = Lz. ms surtt. comédie spirituelle ds veine de Marivaux : La Coupe et les lèvres, Fantasio ; choix de ce théâtre à lire < permet liberté et nuances + Musset (après échec 1830 de La Nuit vénitienne) ne veut plus « composer pour un public aussi sot ». . a3. Comédie et vaudeville — a 31. Survie difficile de la comédie classique, jouée au Français et à l’Odéon (cf. Musset / « Une soirée perdue » (1840) ; effacement de la comédie de caractère au profit de la comédie de mœurs, satirique, avec souci de l’intrigue bien agencée (cf. Beaumarchais). * Évite sujet politique au profit des plus traditionnels : cf. L’École des vieillards de C. Delavigne (1823) [vieux mari sympathique / jne courtisan de l’épouse]. * Division àp. 1850 : drame réaliste et moralisateur (cf. préface de Dumas fils / Fils naturel (1858) : « Le but de la nature est que l’homme ait beaucoup d’enfants […] » / vaudeville. 26 — a 32. Le vaudeville (< « Val » / « Vau-de-Vire » 1430 // « Voix des villes » : chanson grivoise et satirique > couplet ds comédie, puis comédie elle-même). * < opéra-comique : pièces à écriteaux < 1710 = théâtres officiels du centre de Ps font interdire tout dialogue sur scène des Bds et des Foires (où reprise insolente du répertoire des Italiens, chassés 1697) ; > txt. chanté sur rouleaux de parchemin = « vaudevilles », chantés par spectateur ; accord (monnayé) avec Opéra > pantomime [> mélodrame] ms aussi opéra comique [> vaudeville]. * « comédie en vaudevilles » 18e = genre populaire : opéra comique < mélange entre chant (vaudeville) et comédie (en prose, entre les écriteaux) : genre autonome 1e/2 18e, avec développement de l’exotisme puis de la pastorale (Favart > cf. Verlaine, « Ariettes oubliées ») ; renaît sous la révolution > Théâtre du vaudeville 1792 : anecdote et farce grivoise, intrigue mince, importance de l’acteur * vaudeville 19e devient genre bourgeois : intrigue se renforce et couplets disparaissent [repris par opérettes du second empire : Meilhac et Halévy avec Offenbach] ; vaudeville anecdotique (svent < fait divers) / vaudeville farce, dont gds auteurs = Eugène Scribe <1815-1850> [1820, L’Ours et le pacha] puis Eugène Labiche <1837-1877> [1851, Le chapeau de paille d’Italie] : quiproquos et intrigues à rebondissements, enchaînement rapide de répliques, entrées et sorties ; Os créateurs de situation. — mode espagnole, cf. : Abenhamet ou les deux héros de Grenade (1815) + L’Aventurier espagnol, de Mélesville. . a4. Le drame romantique : théories et réalités — a 41. Importance du mélodrame * Formation 18e (1832 ?) < une des transformations de l’opéra-comique = pantomime : jeu muet sur fond musical ; Arlequin vite 1 des pers. préférés. * > 2e/2 18e = élaboration croissante, ds sens su spectaculaire : tj. thème de la persécution de héros sympathiques par des pers. malfaisants (< contes populaires) ; temps forts et cadres fantastiques, puis sujets exotiques ; multiplications des lieux, importance des décors ; 27 * Vers le mélodrame : dialogues apparaissent 1778 > diableries et brigands 1790 ; puis reconnaissance par le héros de son origine, puis sensiblerie ; gd succès 1800 = Cœlina ou l’enfant du mystère, de Pixerécourt. — Schéma : traître / héros (parfois allié à un niais) + jne fille innocente et son père, qu’il faut rétablir ds ses droits (bafoués par le traître) — Selon Nodier = « la moralité de la Révolution » : ombre portée de la Terreur (remords / regret des spectacles sanglants) + rôle du père (roi). * 1823, L’Auberge des Adrets de Benjamin Antier, adapté et joué par gd acteur Frédéric Lemaître : outrance et démesure, promotion des marginaux et confusion des valeurs avec pers. du bandit au grand cœur, Robert Macaire. * 1827, Trente ans ou la vie d’un joueur de Victor Ducange : plus d’apologie de la vertu, répétition de l’échec, pers. persécuté par la fatalité ; construction par « journée » (cf. comedia esp. du siècle d’or) + acclamation des acteurs anglais jouant Sk à Ps. [≠ 1822 : conspués] [même année que Cromwell de VH]. — a 42. Théorisation du drame romantique * Commence en Allemagne, en relation avec écriture dramatique nationale allemande : cf. dès Dramaturgie de Hambourg, de Lessing (1767-8) > A. W. Schlegel, Cours de littérature dramatique (1811 > trad. fr. 1813). * participe au groupe de Coppet (bord lac Léman) pendant son exil en Suisse durant l’empire, avec Mme de Staël (De l’Allemagne, 1814) et Benjamin Constant (traduit et préface Schliller) > idées : — Schlegel : récuse classiques français, loue Sk et Calderon, prône dramaturgie de l’imagination permettant alliance poétique des contraires. — B. Constant (1809 > -29) : dramaturgie de la totalité, ancrée ds l’Histoire. — Guizot écrit Vie de Sk. (1821) : théâtre pour l’ensemble de la nation, et nott. le peuple > cf. Stendh. in Racine et Sk. (1821) * Synthèse = faite par VH ds préface de Cromwell (1827) : — fondée sur théorie des trois âges de l’humanité (cf. Hegel) = vie pastorale > lyrisme ; âge des États > épopée ; christianisme oppose être mortel et immortel de l’homme > drame. 28 — moyens = mélange des registres (tragique et grotesque), abandon des unités (sauf action), couleur locale (vérité de l’histoire), vers libéré (≠ prose : spécificité de VH). — a 43. La bataille : vie et mort du drame romantique * Après plusieurs refus par la censure : bataille d’Hernani (1830) à la Comédie-Française. * Mais : refus des théâtres officiels (Odéon et Comédie-Fr.) > recherche du succès ds th. plus populaires = Porte Saint-Martin, avec troupe prestigieuse (Marie Dorval, Frédérick Lemaître) : Marion de Lorme de VH (1831), Antony (1831) [sujet contemporain], Tour de Nesle (1832) et Kean (1836) d’A. Dumas (prose). * LP. accord aux romantiques un nouveau théâtre officiel = Théâtre de la Renaissance > Ruy Blas de VH (1838) = dernier succès, avant échec des Burgraves (1843) [mal compris et accepté]. * > théâtre romantique se poursuit comme il a commencé : hors de la scène, cf. Théâtre en liberté de VH (posth. 1886). — a 44. Esthétique et poétique du drame romantique * Cf. Anne Ubersfeld, Le Drame romantique, Belin, 1994 : « Le schéma type du drame romantique raconte l’histoire du héros qui affronte le monde, tente de le dominer, et se brise contre ses lois […]. C’est par le héros que le drame rejoint la tragédie grecque, confrontation du héros et de la cité ; mais tandis que ds la tragédie grecque, c’est la cité qui l’emporte, ici c’est le héros qui est valorisé ds son échec même […] — en face d’un monde à qui est progressivement déniée toute valeur. » — cf. Hernani (conjuré / roi et empereur Charles Quint) et Ruy Blas (« vers de terre amoureux d’une étoile » : laquais / reine) ; Antony (enfant trouvé amoureux d’une bourgeoise, femme de colonel). — in TCG. : drame tragique = Dona Maria / Francisca et Fray Eugenio in Occasion ; Inès et son père Mendo / Don Esteban et Dona Seraphine, duchesse de Montalban in Inès // comédie = marquis de La Romana + Don Juan Diaz / Résident français + mère et fille Leblanc in Esp. ; Perichole / vice-roi du Pérou et ordre qu’il représente in Carrosse. 29 * Pb. = relation au public + ambition de représenter le réel : goût commun vers + de réalisme / ambition du drame romantique (cf. VH travaillant avec Delacroix / décors) de représenter l’histoire : visée réaliste fonctionne avec drame contemporain + proche des formes trad. (Dumas : comédie, drame bourgeois, mélodrame), alors qu’ambition hugolienne appelait à schématisation (pré-symbolisme) [grotesque ≠ réalisme]. + b> Mérimée et le Théâtre de Clara Gazul . b1. Premiers projets * Fin 1822, Mérimée lit son drame Cromwell devant assistance attentive mais froide = chez Viollet-le-Duc père (du restaurateur des églises gothiques) [administrateur plutôt conservateur, ms ouvert à littérature nouvelle] — met en scène montreur de marionnettes faisant dialoguer ses contemporains : « puzzle […] épars et revêche » (Darcos) < volonté de se démarquer des usages classiques [1820 : échec de Bzc avec pièce sur même sujet, Le Régicide <1649, exécution de Charles 1er Stuart>] — auditoire surtt. frappé par diction monocorde < acteurs anglais et espagnols * 1824 : ébauche de roman ou récit : La Bataille < Byron : — sujet < 2e guerre entre EU et Angleterre = s’éloigne de sujets trop marqués par l’actualité (question de la Restauration, légitimité d’un roi). . b2. Le Théâtre de Clara Gazul, première édition (1825) * b 21. L’Espagne et les quatre articles du Globe (1824) — Rôle important des traductions ds intérêt de PM pour le théâtre espagnol, et notamment (comme beaucoup de romantiques), àp. fin 1821, Chefs-d’Œuvres des théâtres étrangers, chez libraire Ladvocat = Allds. + Esp. du Siècle d’Or (1560-1680) : Lope de Vega, Calderon (La vie est un songe 1635). — Publie in Globe du 13, 16, 23 et 25 nov. 1824 articles contemporains de l’élaboration du TCG. (non signés ms attribués à PM. par Trahard) > 1) loue acteur Mayquez (1766-1820) d’avoir adopté diction plus naturelle au théâtre (« il osa parler sur scène comme on parle ds la conversation familière », sur modèle de Talma auprès duquel vient perfectionner son art à Ps., ce qui lui confère prestige : « À cet égard, on peut regarder l’Espagne comme le paradis 30 des morts, les limbes de ceux qui sont à naître et le purgatoire des vivants. » (TCG. 346) — 2) critique Cienfugos (1764-1809), dramaturge néo-classique à la française : « Une catastrophe, pour être imposante, doit être sanglante et rapide ; le rideau doit tomber aussitôt que le coup est frappé, si l’on veut prolonger l’impression ds l’âme du spectateur » (TCG. 348). — 3) Loue Lope de Vega, Calderon, Castro, qui négligent entièrement règles d’Arist. : « beaucoup d’événements, peu de conversation, souvent de l’imagination et des idées heureuses, mais rarement des développements bien suivis et des caractères bien peints. » ; + gd défaut = « style ridicule », « rempli de pointes et de jeux de mots » : « On aimait à deviner un calembour en pleurant » ; ms. ce th. a servi de modèle à ts les autres : « il n’existe pas à la sc. une situation qu’on ne puisse retrouver ds les comédies espagnoles des XVIe et XVIIe siècles. » (TCG. 349) [même Faust < Calderon] ; Esp. ont eu tort ensuite de se soumettre aux critiques de Volt. (LP. 1736 : Sk. = « farce monstrueuses ») : « baisèrent le bâton qui les frappait » > « le génie espagnol mourut » avec Siècle d’Or (ibid.). * b 22. Dès son admission ds le « grenier » de Delécluze, RDV pris pour le lendemain, 14 mars 1824 > y lit : Les Espagnols au Danemark [protocole précis : lecture sur ton monocorde, sans effets de ton ni de geste] — À travers épisode historique vieux d’une 15-aine d’années, critique libérale de l’actualité : intervention française en Espagne suscitée par duc d’Angoulême en 1823 [< recherche d’une gloire facile pour Restauration] < secourir Ferdinand VII / libéraux espagnols et Constitution de 1812 votée par les Cortes de Cadix, et qu’un pronunciamento [coupe d’État] du commandant Riego avait forcé le roi à appliquer en 1820 ; entrée brutale des Français qui filent jusqu’à Cadix (foyer de l’insurrection) en semant la terreur parmi les populations civiles. . cf. allusion p. 29-30 in parcours fictif de l’actrice Clara Gazul = son salon accueille les « constitutionnels » ; un leales de Fernando septimo veut lui fendre la tête d’un coup de sabre en 1812 ; devient ensuite par son charme la « dame [des] pensées » des leales de Quiroga (= remplace Riego et ses liberales) ; narrt. de la « Notice sur Clara Gazul » = ds régiment suisse (Watteville, p. 27) au service des Anglais en Espagne (ont soutenu résistance 31 jusqu’à la chute de l’empire NB), à Gibraltar (possession anglaise dp. 1704 : G succession d’Espagne) > traduction faite en Angleterre, après Restauration espagnole… . Vise aussi omniprésence de l’aristocratie aux responsabilité sous la Restauration : cf. prologue 41 [à la Beaumarchais, dit Darcos] : « En France, c’est tj. à un grand seigneur que l’on donne les ministères » [cf. nott. comte de Villèle, pdt. du Conseil, et plusieurs autres ministres…] — PM. le représente à travers premier écrasement d’une Espagne populaire par la France = sous Napoléon Bonaparte. . Espagne alliée de la France sous Charles IV (père de Ferdinand VII) > permet aux troupes françaises de la traverser pour occuper le Portugal et contrôler ses ports (< assurer Blocus continental 1806-7, malgré frotte anglaise [écrasant la française à Trafalgar 1805, avant victoire fr. d’Austerlitz]) > Espagne occupée de fait et surtout piège famille royale au guet-apens de Bayonne (mai 1808) et place sur trône d’Espagne son propre frère, Joseph > résistance acharnée du peuple esp. (cf. gravures Goya) et une des causes de l’effondrement de l’empire. . base [cf. « Avertissement » pp. 35-37] = histoire du marquis de La Romana, dirigeant en 1807 armée de 15 000 hs chargés par Charles IV de soutenir NB au nord ds cadre Blocus continental ; occupe île de Fionie sous les ordres de Bernadotte [nommé par NB en 1807 gvneur des villes hanséatique (Lübeck, Hambourg…) et chargé d’opérer contre Suède = suspend opérations quand apprend qu’en mars 1808 insurrection s’oppose au roi de Suède Gustave IV, partisan de la France > sympathie : sera élu Prince héritier et devient Charles XIV Jean de Suède en 1818], quand apprend insurrection contre Joseph Bonaparte à la Puerta del Sol de Madrid > quitte son poste pour lutter contre les Français en Espagne. * b 23. Qqs. jours plus tard = Une femme est un diable ou La Tentation de St. Antoine : — = < Magicien prodigieux de Calderon (Cyprien prêt à vendre son âme au diable pour se faire aimer) + pastiche / The Monk, de Lewis (1795) : roman noir célèbre et déjà très souvent traduit (Ambrosio renonce à ses vœux pour Mathilde + pacte avec Satan pour avoir Antonia). — Jouée en 1898 > 1922, par Dullin. 32 * b 24. 27 mars : idem + Le Ciel et l’Enfer et L’Amour africain [lu par Ampère < PM. médiocre diseur] : — sources multiples : espagnoles, souvenirs de voyages, Byron… — enthousiasme de l’auditoire (succès max. db. : < pittoresque, « couleur local » comme procédé dont PM se moquera plus tard), nuance de Delécluze : « le sujet des Espagnols est bien traité, heureusement combiné, mais il est laid et cela choque tout le monde. Décidément, c’est là l’écueil où va se briser le romantisme. » — Seconde lecture 3 avril > Charles de Rémusat [futur député libéral, sera ministre de l’Intérieur en 1840] se dit encore une fois « frappé » > veut porter sur sc. « ces pièces dites romantiques, afin d’en saisir le fort et le faible » ; — AF = première pièce jouée de Mérimée : 1827, Théâtre des Nouveautés, au cours d’un vaudeville : Les Proverbes au château ou les Plaisirs de la campagne, d’Edmond Rochefort et Paul Duport (a paru violent et précipité, jouée 10x) ; > 1875 à l’Opéra comique, en 3 actes (7 représentations) — CE : < diverses sources espagnol (nott. Mojigata de Moratin > Tartuffe : cf. article PM) ; montée par Dullin, 1940 > TV 1969, Pierre Cardinal, « mise en scèen alerte et bouffonne » (Le Monde). — idée commence à prendre forme, ds gpe de la rue Chabanais, d’un recueil composé de ses pièces > « tête de pont » / idées nouvelles sur le théâtre. * b. 25. 12 avril 1825 : Mérimée pose devant Delécluze pour portrait de Clara Gazul. — nom < Maure Gazul, pers. semi-légendaire du Romancero general (= recueils préclassiques de romances populaires) : elle s’en dit la petite-fille, TCG. 28 — avec mantille et croix — idée de la supercherie déjà convenue : Stendh. appelle PM. « compte Gazul », PM. signera « Joseph de Lestrange » présentation de l’actrice 33 imaginaire, auteur des pièces (rencontrée à Gibraltar, née sous un oranger ds royaume de Gibraltar) * b. 26. 29 mai 1825 : lit Inès Mendo [jour du sacre de Charles X] — = chez mère Delécluze ; très émue par IM, choquée par Amour africain. — Source indiquée ds épigraphe = chap. de Don Quichotte de Cervantès (Sancho veut marier sa fille au plus haut ≠ sa femme Thérèse) + Rousseau in L’Émile : secret du mariage heureux = de suivre la nature, fût-ce pour un monarque de donner son fils à « la fille du bourreau » ; en outre, Pinto de Népomucène Lemercier, comédie historique (1799) retraçant soulèvement portugais de 1640. — Db. du Triomphe du préjugé annonce comédie bourgeoise du milieu du siècle : cf. même sujet des mésalliance que Le Gendre de Monsieur Poirier, d’Émile Augier (1854). — > opéra en 3 actes 1897 ; comédie créée 1940. * b. 27. juin 1825, édition du Théâtre de Clara Gazul : réception — la supercherie : . Journal des débats remercie très sérieusement M. Lestrange d’avoir élégamment traduit ce théâtre méconnu… . Gœthe la devine, à travers ses compliments : « voilà un petit coquin qui se cache sous le génie d’une femme ; ms c’est bien un bel et bon génie d’homme fort, qui doit aller loin » . Globe dénonce la supercherie dès le 4 juin, et divulgue nom de PM avant 15j — connu d’emblée du Tout-Paris litt. (que l’audience de cette édition n’excède guère) . Stendh : « tableau véridique et magistral de la société rfançaise sous Napoléon » > lui et public en gal décèle personnes connues à travers personnages : espionnes des Espagnols au D., (Mme de Tourville et Mme de Coulanges : Blanc mère et fille) = Sophie Gay et surtt. sa fille Delphine : ancienne membre de la police impériale, qui cherche à marier sa fille par ts moyens ; Résident = Pastoret, diplomate ridicule du moment. — l’innovation littéraire : globalement louée, jusqu’à Chateaubriand. 34 . rédacteur de La Pandore, galt. favorable aux classiques = semble louer application des principes de VH ds Préface de Cmwll 2 ans av. la parution… : « six compositions dramatiques que l’auteur appelle comédies sont plutôt des drames, car on y rencontre des situations trop fortes et trop pathétiques pour qu’elles puissent être du domaine de Thalie, des scènes trop comiques et des mots trop plaisants pour la sévère dignité de Melpomène » ; . critique du Mercure du XIXe siècle : louange aussi < « ne se met point l’esprit en torture pour amener ts ses personnages ds la même chambre », « va jusqu’au bout de l’action et change de lieu dès que l’action l’exige » ; « jusqu’ici la querelle s’était réduite à un échange de théories et de sarcasmes […] Enfin voici que, sous le nom de CG, un esprit original et indépendant vient, par des exs, combattre en faveur du système nouveau » . éloge étonnant de Jean-Jacques Ampère, ami de PM, in Globe : « on sent que l’auteur s’est amusé en les écrivant, qu’il n’a point songé à une école, à un système, ms au naturel et à la vérité » > Walter Scott a révélé vérité nouvelle ds les mœurs et les caractères : « L’auteur du TCG complète cette révolution, en portant cette même vérité ds les passions et, par contrecoup, ds le drame. » . critique légèrement perplexe / brièveté et brusquerie des pièces : certes « Nous sommes si las des développements excessifs, des lourdes déclamations » ≠ PM. : « tj. une esquisse parfaite, sinon un tableau fini », ms on peut regretter dramaturgie « par moments trop brusque et trop hâtée » (Ampère in Globe) ; pê « pourrait-on lui reprocher d’être trop économe de développements et de détails », ms au moins pas à crainre « scènes de liaison », « conversations interminables » . b3. Nouvelles recherches littéraires : * b 31. La Guzla (1828) : — = suite de poésies ds style populaire slave (ballades fictivement récoltées au cours d’un voyage) ; mis au compte (ds préface) de Hyacinthe Maglanovitch, barde illyrien : très bien informé par lectures + certains amis 35 érudits > trompa même des spécialistes, fâchés (poète russe Pouchkine traduisit l’œuvre en russe) : pittoresque local + vampirisme et rites funéraires. * b 32. Théâtre (1828) : — La Jacquerie, scènes féodales : première œuvre assumée par Mérimée en son nom propre ; = révolte paysanne, ms surtout amour contrarié entre un gueux et une demoiselle de + haute extraction ; scènes fortes, excessives, mal liées en un ensemble décousu : cf. Henri Patin, in Revue encyclopédique : « L’auteur lui-même a intitulé [son livre] « Scènes féodales » et non pas « Drame ». Le drame y manque en effet, mais les scènes y sont excellentes pour la plupart. » — La Famille de Carjaval : « tragédie immorale » où Mérimée parodie les excès des romans noirs = au XVIIe siècle en Tolède, histoire d’inceste et de parricide (père jaloux du prétendant de sa fille, veut la posséder ; mère qui la protège est tuée ; fille tue son père puis est châtiée) > critique horrifiée, ne perçoit pas charge de dérision ; cf. demande d’une jne fille de 15 ans à l’auteur : « un petit drame ou un petit roman bien noir, bien terrible, avec beaucoup de crimes et de l’amour à la lord Byron » > « rien ne sera trop chaud pour nous ni trop épicé » ; PM supplante pour un temps Pixerécourt (mélodrames racoleurs avec prétexte fait divers). * b 33. Premières nouvelles (1829, 1830) : écriture de la fiction en prose > Mosaïque (1833). — en même tps : aussi transition (confirmation) vers écriture de la fiction brève en prose = Chroniques du temps de Charles IX : < genre ne réclame pas construction dramatique globale forte (« promenade guidée », selon Darcos) ; violence et superstition (charge / camps catho pendant guerre de religion), sadisme et humour ds scènes de la St. Barthélemy // roi catholique moralisateur assassine sa jne femme de ses propres mains, par jalousie. — Mateo Falcone (1829) : en Corse, Fortunato, 10 ans, dénonce aux gendarmes par naïveté et pour 1 pièce d’or, fuyard caché sous le toit familial > fusillé par son père. — Le Vase étrusque (1830) : Saint-Clair jaloux d’un bellâtre qui a offer a sa maîtresse un vase étrusque auquel elle tient beaucoup ; 36 elle le brise en vain, pour prouver son amour : un duel a lieu, SC. est tué et sa maîtresse meurt de désespoir. — = a trouvé formule où il se reconnaît et qui lui offre le succès (cf. besoins financiers aussi) : * retour paradoxal à rigueur toute classique ds la composition de chaque récit (3 unités). * ms : réalisme d’inspiration parfois balzacienne pour exploration de milieux divers (cf. appui aussi sur chroniques et témoignages érudits pour stimuler son It°) [> variété autant qu’unité] — goût du voyage et du pittoresque. * ancrage parfois ds actualité politique (allusions, pbmatiques) * gde brièveté contribue au détachement > écriture de l’ironie (qui s’inscrit ds tradition, cf. références de PM. : Cervantès [burlesque / héroï-comique], Byron, Stendhal [ironie romantique : analyse lucide du décalage entre aspirations sentimentales et réalités du monde]). . b4. Le Théâtre de Clara Gazul, deuxième édition (1830) — Comprend de nouveaux textes : — b 41. Le Carosse du Saint-Sacrement (juin 1829) : . contexte : Charles X vient de nommer duc de Polignac aux affaires > minsitère ultra, tendance réactionnaire et esprit de la contre-réforme catholique > satire de PM. : qu’on lui reconnaisse « un peu de courage à se moquer des vice-rois et des évêques ». . > scandale chez les monarchistes (duchesse de Berry), libéraux reconnaissent un des leurs. . Sujet péruvien à la mode < indépendance récente du Pérou, acquise aux dépens de l’Espagne (1824). . Base réelle (> divers récits historiques) : actrice Micaela Villegas (17391819) : variole ms jolie noiraude ; séduit le vice-roi Manuel de Amat, 60 ans, philosophe et bon viveur ; elle le trompe souvent > perra chola = « chienne d’Indienne » ; ont eu un enfant ; bcp d’anecdotes ; actrice épouse un acteur après mort du vice-roi, puis se retire au couvent et y meurt. 37 . Seule pièce qui a connu quelque fortune au théâtre, malgré jugt. de PM. à la création 1850 ds lettre à Augustine Brohan (actrice voulant premier rôle) : « les scènes sont cousues à la diable les unes au bout des autres et mille défauts qui passent à la lecture deviendraient énormes à la représentation », « ne ressemble à aucune comédie », « bien des broderies pour en cacher la grossièreté » > sifflé 1850 (pê < caractère subversif) * 1920 : Vieux-Colombier de Jacques Copeau > au répertoire de la Comédie-Française depuis les années 50. * sans doute < opérette La Périchole d’Offenbach (1868), sur livret de Meilhac et Halévy [Jérôme Savary ds années 90 > en ce moment : Histoire vraie de la Perichole, adaptation théâtrale de Julie Brochen, 20 sept.-22 octobre ; Théâtre de l’Aquarium, La Cartoucherie ; avec Jeanne Balibar]. * au cinéma Jean Renoir = Carrosse d’or (1952), avec Anna Magnani. — b 42. L’Occasion (novembre 1829) * Source probable = esp. Moratin + Moine de Lewis (prieur Ambrosio / Mathilde // Eugenio-Francisca). * Montée par Charles Dullin au th de l’Atelier, 1922 > Fernand Gregh : « du Musset avec ce que Stendhal, après les Italiens appelait de la virtu… C’est de l’excellent théâtre, avec des dessous et des préparations dignes d’un maître » ; cf. aussi Racine : // Mariquita-Hermione, « tant ce qu’il y a de plus angéliquement démoniaque ds le sexe se fait entendre et parle haut en elle. ». * Comédie-française 1948, avec Jeanne Moreau ds rôle principal. — 2) Le récit coup de poignard + a> Une tradition . a1. Baroque et violence . a2. Classicisme . a3. Tranchants romantiques + b> La marque de Mérimée . b1. Exotisme et érudition . b2. Hybris (amour, violence) 38 . b3. Rigueur . b4. La fantastique et l’humour 39 INTRODUCTION Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) I. Avatars d’un discret — 1) Au sortir des Lumières + a> Un foyer d’artistes éclairés . a1. La mère : Anne Moreau (1775-1852). a2. Le père : Léonor Mérimée (1758-1836). a3. L’enfant + b> Études convenues d’un sensible . b1. Au lycée Henri IV . b2. Le droit : 1823, licence puis thèse : « De matrimonio » — cf. 1832 : « Rien ne me rend plus mélancolique qu’un mariage. » — 2) Débuts et marges du romantisme + a> Salons romantiques . a1. Positions politiques — Lamartine (1790-1869) : Méditations poétiques (1820) ; Vigny (1797-1863) : Poèmes antiques et modernes (1826) ; Hugo (1802-1885) : Odes et ballades (1826), Les Châtiments (1853). — Musset (1810-1857) : Contes d’Espagne et d’Italie (1829), Lorenzaccio (1834) et Confessions d’un enfant du siècle (1836) ; Gautier (1811-1872) : Émaux et camées (1859). — Benjamin Constant (1767-1830) : Adolphe (1816) * cf. Lady Morgan (1829) / PM : « si libéral qu’il ne se rend pas compte qu’il est libéral : il lui semble que le libéralisme est l’état naturel de l’homme » ; 1825 : cercueil du Gal Foy ; 1828 : Béranger sous la Restauration ; 1829 : refuse poste diplomatique à Londres. . a2. Mme de Récamier (1777-1849) — ≠ « cénacles » romantiques, purement littéraires : le premier, chez Charles Nodier, bibliothécaire à l’Arsenal (1823 : VH, Vigny, Ste-Beuve, Musser, Dumas) > second, 1826 autour de VH. . a3. Stendhal (1783-1842) et non Hugo (1802-1885) — Philippe-Albert Stapfer ; 1822, Lingay. — Henri Beyle : De l’amour (1822 ; Destutt de Tracy) ; essais dramatiques (1796-1834) > Racine et Shakespeare (1823-25) : « romanticisme » = « l’art de présenter au peuple des œuvres — qui, ds l’état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le + de plaisir possible » ; « nouvelle tragédie française » = « tragédie historique en prose ». 1833, PM trouve que VH « va d’échec en fiasco éclatant […] Les meurtres et les incestes commencent à n’avoir plus de charme pour nous. Il y a déjà une réaction assez prononcée contre le système actuel » ; 1853 : « M. Mérimée était naturellement vil ; il ne faut pas lui en vouloir. » . a4. Le « grenier » d’Étienne Delécluze au 1, rue Chabanais, àp. mars 1824 * Sainte-Bve, V. Cousin, Viollet-le-Duc fils, Dubois, fondateur du Globe ; Ludovic Vitet : « Le goût en France attend son 14 juillet. » + b> Amours . b0 Un vieux garçon ? 1833, à la veille de ses 30 ans : « je ne trouve rien de mieux, tant je suis abruti, que de fumer, de faire des mémoires administratifs et d’enfiler une mulâtresse » / « Moi je baise sans aimer ni être aimé, et je m’ennuie. » . b1. Des déceptions ; 1810 : Mlle Dubost ; 1827 : mariage de Julie Garnett ; 1830 : Mélanie Double ; 1833 : George Sand ; . b2. Sophie Duvaucel (1827 > 1831). b3. Émilie Lacoste. b4. Céline Cayot (1832-35). b5. Mme Delessert (Joséphine de Laborde — Mme Dambreuse in Éducation sentimentale). b6. Jenny Dacquin ; 1832 : « Sachez qu’il n’y a rien de plus commun que de faire le mal pour le plaisir de le faire. Défaites-vous de vos idées d’optimisme et figurez-vous bien que nous sommes dans ce monde pour nous battre envers et contre tous. » — 3) Fonctions publiques + a> Sous la Monarchie de Juillet . a1. Homme de cabinet, Inspecteur des monuments historiques — Espagne (juin-décembre 1830): « En vérité, j’aime ces cérémonies catholiques et je voudrais y croire. » ; fin 1830 : a « sauvé la patrie […] de cinq ou six cents gamins, la plupart pâtissiers et bossus, qui voulaient la 40 — républicaniser » ; « J’espère bien ne pas en rester là, autrement je deviendrai bientôt l’occasion d’une addition aux Métamorphoses d’Ovide : un homme de bureau changé en fauteuil de bureau. » (1831, à Stendh.) > « Plus je vis et plus je crois qu’il vaut mieux être craint qu’aimé. » De la peinture murale, 1851 : grande tradition d’art qu’il affectionne = « qui charme les yeux en satisfaisant la raison » > « les monuments grecs, les églises romanes et les cathédrales gothiques » ; hantise de « l’artificiel gratuit » ; Revue générale d’architecture, 1851 : cf. in Zaïre de Voltaire (1832), « Orosmane se frappe avec un poignard dont la lame rentre dans le manche ; tous les spectateurs sont émus : c’est un héros qui meurt. Inondez la salle de flots de sang ; l’illusion du suicide est complète, si l’on veut, mais on ne pense plus au héros. Au lieu d’une émotion sublime, on éprouve une impression d’horreur. La réalité vient de remplacer l’art. » . a2. 1848 — 1831 : « Vous ne pouvez vous faire une idée de l’inquiétude des gens riches. Elle est tt à fait comique pour nous — — autre gueux […] ») ; ms pouvoir bourgeois : = « une magnifique anarchie de 459 épiciers qui prétendent gouverner chacun de leur côté pour leur intérêt particulier » (1847) Avril 1848 : « Ce bon peuple […] jouit avec bonheur du spectacle des gens comme il faut ruiné et marchant ds la crotte. » ; « point de dictateur possible », car « point de Napoléon » : « les hs de cette trempe ne se rencontrent pas aussi facilement que les Barbès et les Blanqui » ; juin : « Pour les insurgés, il s’agissait de piller Paris et d’y établir un gvt de guillotine ; pour nous de défendre notre peau » > « Sera-t-il jamais possible de faire qqch d’un pple pour qui un jour d’émeute est un jour de fête, toujours prêt à tuer et à se faire tuer pour un mot vide de sens ? » 2 décembre 1851 : « Nous sommes ts saints et saufs. […] Nos rouges ont reçu une raclée solide et les badauds quelques éclaboussures qui les obligeront à l’avenir à se tenir tranquilles chez eux. » + b> Sous le Second Empire . b1. Une ancienne et providentielle amitié : Eugénie de Montijo . b2. Un notable du régime — « La grande tendance est à chercher le petit en tout, à produire le bizarre au lieu du beau, et le sale au lieu du naturel. Lisez, je vous prie, le dernier roman de M. Flaubert [L’Éducation sentimentale], où il y a pourtant du talent, mais qui, de gaieté de cœur, et par système, s’est jeté dans cette mer d’iniquité. » (à la duchesse de Colonna, 1869). II. Ressources d’une sécheresse — 1) La littérature comme théâtre + a> Le théâtre autour de 1824 . a1. La tragédie : crise et transformation — série de décrets réglementant le théâtre (1806-7-12) ; Français, Odéon, Opéra, Opéracomique / Vaudeville, Ambigu-Comique, Gaîté, Variété ; Talma ; Jeanne d’Arc de Soumet (1825) ; Casimir Delavigne = Les vêpres siciliennes (1819). . a2. Les scènes historiques — = « chroniques théâtrales » ; Ludovic Vitet (1802-1875) : trilogie La Ligue (1826-1829 ; sujet anticlérical depuis Voltaire, 1723) ; préface Les Barricades : « Ce n’est point une pièce de théâtre qu’on va lire, ce sont des faits historiques présentés sous forme dramatique, ms sans la prétention d’en composer un drame. » — cf. La Jacquerie, Scènes féodales de Mérimée (1828) ; — 1833, George Sand : Une conspiration en 1537 > 1834, Lorenzaccio de Musset ; 1832, 1834, Un spectacle dans un fauteuil = Lz. + La Coupe et les lèvres, Fantasio ; après échec 1830 de La Nuit vénitienne, Musset ne veut plus « composer pour un public aussi sot ». . a3. Comédie et vaudeville — a 31. Comédie classique (cf. Musset / « Une soirée perdue », 1840) ; cf. L’École des vieillards de C. Delavigne (1823) ; préface de Dumas fils / Fils naturel (1858) : « Le but de la nature est que l’homme ait beaucoup d’enfants […] » — a 32. Le vaudeville (< « Val » / « Vau-de-Vire » 1430 // « Voix des villes » < opéracomique : pièces à écriteaux < 1710 ; Théâtre du vaudeville 1792 ; Eugène Scribe <18151850> [1820, L’Ours et le pacha] puis Eugène Labiche <1837-1877> [1851, Le chapeau de paille d’Italie] ; mode espagnole, cf. : Abenhamet ou les deux héros de Grenade (1815) + L’Aventurier espagnol, de Mélesville > opérettes du second empire : Meilhac et Halévy avec Offenbach. . a4. Le drame romantique : théories et réalités — a 41. Importance du mélodrame ; 1732 ?; dialogues 1778 > diableries et brigands 1790 ; 1800 = Cœlina ou l’enfant du mystère, de Pixerécourt ; selon Nodier = « la moralité de la Révolution » ; 1823, L’Auberge des Adrets de Benjamin Antier > Frédéric Lemaître (Robert Macaire) ; 1827, Trente ans ou la vie d’un joueur de Victor Ducange ; — a 42. Théorisation du drame romantique ; Dramaturgie de Hambourg, de Lessing (1767-8) > A. W. Schlegel, Cours de littérature dramatique (1811 > trad. fr. 1813) ; groupe de 41 Coppet, Mme de Staël (De l’Allemagne, 1814) et Benjamin Constant (traduit et préface Schliller) ; Guizot écrit Vie de Sk. (1821) ; V. Hugo, préface de Cromwell (1827). — a 43. La bataille : vie et mort du drame romantique * Porte Saint-Martin, avec Marie Dorval, Frédérick Lemaître : Marion de Lorme de VH (1831), Antony (1831) [sujet contemporain], Tour de Nesle (1832) et Kean (1836) d’A. Dumas [prose] ; Théâtre de la Renaissance > Ruy Blas de VH (1838), Burgraves (1843) ; Théâtre en liberté de VH (posth. 1886). — a 44. Esthétique et poétique du drame romantique * Cf. Anne Ubersfeld, Le Drame romantique, Belin, 1994 : « Le schéma type du drame romantique raconte l’histoire du héros qui affronte le monde, tente de le dominer, et se brise contre ses lois […]. C’est par le héros que le drame rejoint la tragédie grecque, confrontation du héros et de la cité ; mais tandis que ds la tragédie grecque, c’est la cité qui l’emporte, ici c’est le héros qui est valorisé ds son échec même […] — en face d’un monde à qui est progressivement déniée toute valeur. » + b> Mérimée et le Théâtre de Clara Gazul . b1. Premiers projets ; . Fin 1822, Cromwell ; 1824 : La Bataille < Byron . b2. Le Théâtre de Clara Gazul, première édition (1825) * b 21. L’Espagne et les quatre articles du Globe (1824) ; fin 1821, Chefs-d’Œuvres des théâtres étrangers, chez Ladvocat = Allds. + Esp. du Siècle d’Or (1560-1680) : Lope de Vega, Calderon (La vie est un songe 1635) ; articles PM in Globe du 13, 16, 23 et 25 nov. 1824 : 1) loue acteur Mayquez (1766-1820) : « il osa parler sur scène comme on parle ds la conversation familière » < Talma ; « À cet égard, on peut regarder l’Espagne comme le paradis des morts, les limbes de ceux qui sont à naître et le purgatoire des vivants. » (TCG. 346) ; 2) Cienfugos (1764-1809) : « Une catastrophe, pour être imposante, doit être sanglante et rapide ; le rideau doit tomber aussitôt que le coup est frappé, si l’on veut prolonger l’impression ds l’âme du spectateur » (TCG. 348) ; 3) Lope de Vega, Calderon, Castro : « beaucoup d’événements, peu de conversation, souvent de l’imagination et des idées heureuses, mais rarement des développements bien suivis et des caractères bien peints. » ; « style ridicule », « rempli de pointes et de jeux de mots » : « On aimait à deviner un calembour en pleurant » ; ms. « il n’existe pas à la sc. une situation qu’on ne puisse retrouver ds les comédies espagnoles des XVIe et XVIIe siècles. » (TCG. 349) [même Faust < Calderon] ; Esp. ont ensuite se soumirent aux critiques de Volt. (LP. 1736 : Sk. = « farce monstrueuses ») : « baisèrent le bâton qui les frappait » > « le génie espagnol mourut » (ibid.). * b 22. 14 mars 1824, Les Espagnols au Danemark — duc d’Angoulême, 1823 < Ferdinand VII / libéraux espagnols et Constitution 1812 votée par les Cortes de Cadix ; pronunciamento Riego, 1820 ; >>> Charles IV (père de Ferdinand VII) > assurer Blocus continental 1806-7 > guet-apens de Bayonne (mai 1808) : Joseph ; Goya ; marquis de La Romana (TCG 36-7) ; occupe Fionie sous Bernadotte. * b 23. Qqs. jours plus tard = Une femme est un diable ou La Tentation de St. Antoine : < Magicien prodigieux de Calderon + The Monk, de Lewis (1795) ; jouée en 1898 > 1922, par Dullin. * b 24. 27 mars : idem + Le Ciel et l’Enfer et L’Amour africain —Delécluze : « le sujet des Espagnols est bien traité, heureusement combiné, mais il est laid et cela choque tout le monde. Décidément, c’est là l’écueil où va se briser le romantisme » ; Charles de Rémusat : « frappé » > sur scène « ces pièces dites romantiques, afin d’en saisir le fort et le faible. » ; AF : 1827, Théâtre des Nouveautés, vaudeville : Les Proverbes au château ou les Plaisirs de la campagne, d’Edmond Rochefort et Paul Duport > 1875 à l’Opéra comique ; CE : Dullin, 1940 > TV 1969, Pierre Cardinal, « mise en scène alerte et bouffonne » (Le Monde). * b. 25. 12 avril 1825 : Mérimée pose devant Delécluze pour portrait de Clara Gazul. * b. 26. 29 mai 1825 : lit Inès Mendo ; Pinto de Népomucène Lemercier, comédie historique (1799) ; Le Gendre de Monsieur Poirier, d’Émile Augier (1854). * b. 27. juin 1825, édition du Théâtre de Clara Gazul — Gœthe : « voilà un petit coquin qui se cache sous le génie d’une femme ; ms c’est bien un bel et bon génie d’homme fort, qui doit aller loin » ; Stendh : « tableau véridique et magistral de la société française sous Napoléon » (Sophie Gay et Delphine ; Pastoret). — La Pandore : « six compositions dramatiques que l’auteur appelle comédies sont plutôt des drames, car on y rencontre des situations trop fortes et trop pathétiques pour qu’elles puissent être du domaine de Thalie, des scènes trop comiques et des mots trop plaisants pour la sévère dignité de Melpomène » ; Mercure du XIXe siècle : louange aussi < « ne se met point l’esprit en torture pour amener ts ses personnages ds la même chambre », « va jusqu’au bout de l’action et change de lieu dès que l’action l’exige » ; « jusqu’ici la querelle s’était réduite à un échange de théories et de sarcasmes […] Enfin voici que, sous le nom de CG, un esprit original et indépendant vient, par des exs, combattre en faveur du système nouveau » ; Jean-Jacques Ampère, in Globe : « on sent que l’auteur s’est amusé en les écrivant, qu’il n’a point songé à une école, à un système, ms au naturel et à la vérité » > Walter Scott : « L’auteur du TCG complète cette révolution, en portant cette même vérité ds les passions et, par contrecoup, ds le drame » ; « Nous sommes si las des développements excessifs, des lourdes déclamations » ≠ PM. : « tj. une esquisse parfaite, sinon un tableau fini », ms on peut regretter dramaturgie « par moments trop brusque et trop hâtée ». 42 . b3. Nouvelles recherches littéraires : * b 31. La Guzla (1828) : Hyacinthe Maglanovitch * b 32. Théâtre (1828) : La Jacquerie, scènes féodales : cf. Henri Patin, in Revue encyclopédique : « L’auteur lui-même a intitulé [son livre] « Scènes féodales » et non pas « Drame ». Le drame y manque en effet, mais les scènes y sont excellentes pour la plupart » ; La Famille de Carjaval : « tragédie immorale », cf. demande d’une jne fille : « un petit drame ou un petit roman bien noir, bien terrible, avec beaucoup de crimes et de l’amour à la lord Byron », « rien ne sera trop chaud pour nous ni trop épicé » ; * b 33. Premières nouvelles (1829, 1830) : écriture de la fiction en prose > Mosaïque (1833) ; Chroniques du temps de Charles IX (1829) ; Mateo Falcone (1829) ; Le Vase étrusque (1830) . b4. Le Théâtre de Clara Gazul, deuxième édition (1830) * b 41. Le Carosse du Saint-Sacrement (juin 1829) : Micaela Villegas (1739-1819) /Manuel de Amat > perra chola ; « un peu de courage à se moquer des vice-rois et des évêques » ; 1850 à Augustine Brohan : « les scènes sont cousues à la diable les unes au bout des autres et mille défauts qui passent à la lecture deviendraient énormes à la représentation », « ne ressemble à aucune comédie », « bien des broderies pour en cacher la grossièreté » ; 1920 : Vieux-Colombier de Jacques Copeau ; opérette La Périchole d’Offenbach (1868), Meilhac et Halévy [Histoire vraie de la Perichole, adaptation théâtrale de Julie Brochen, 20 sept.-22 octobre ; Théâtre de l’Aquarium, La Cartoucherie ; avec Jeanne Balibar] ; Jean Renoir = Carrosse d’or (1952), avec Anna Magnani. * b 42. L’Occasion (novembre 1829) ; Moratin + Lewis ; Charles Dullin à l’Atelier, 1922 > Fernand Gregh : « du Musset avec ce que Stendhal, après les Italiens appelait de la virtu… C’est de l’excellent théâtre, avec des dessous et des préparations dignes d’un maître » ; cf. aussi Racine : « tant ce qu’il y a de plus angéliquement démoniaque ds le sexe se fait entendre et parle haut en elle » ; Comédie-française 1948, avec Jeanne Moreau. 43 UN THÉÂTRE DANS UN FAUTEUIL ? Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Introduction + Attaque : PM peu soucieux de la mise en scène de ses pièces, justement par souci de théâtralité : cf. lettre 1850 à Augustine Brohan / Carosse = « les scènes sont cousues à la diable les unes au bout des autres et mille défauts qui passent à la lecture deviendraient énormes à la représentation » ; or représentation et succès — via La Périchole d’Offenbach (de même que Bizet fait de la nouvelle Carmen 1845 un opéra 1875 qui devient mythique). Or, dès premières lectures de ces pièces, Ch. Rémusat veut voir ces pièces sur scène < « en saisir le fort et le faible ». Non représentées = 3/7 pièces (d’après Pléiade : Esp, Ciel, Inès) Théâtralité non assumée, pour un auteur surtt réputé pour ses nouvelles ? Pertinent, d’appliquer à TCG titre de Musset 1834 < refus de la représentation après échec de La Nuit vénitienne (1830) [comme 2e édition TCG : confrontation d’une nouvelle littérature / public bourgeois ?] + Analyse : . Théâtre < gc theatron, « lieu d’où l’on regarde » : > met l’accent sur spécificité de la représentation dramatique (d’une action, en parole et en acte, ds espace temps spécifique) [et mot fr porte sur genre(s) en même temps que sur lieu de la représentation] — > aptitude ou non du TCG à être porté sur la scène ? . Dans un fauteuil : Q de la volonté ou non que le texte soit porté sur scène + dessine un espace (social : bourgeois ?) de réception. — cf. spectateur gc voit cité autour et nature au-dessus de la scène / bourgeois de la Rest° ou de la MJ voit son intérieur autour du livre (espace intime et domestique ; accumulation de richesse et culte de soi [de la famille, autour du noyau conjugal]) ; chez Musset : titre = provocation artiste / société bourgeoise. 44 — > ds quelle mesure aussi interpellation critique d’un modèle social, économique et familial ? + Problématique : Dans quelle mesure, à travers les potentialité dramaturgiques du TCG, PM propose-t-il en 1824-1830 une critique des habitudes théâtrales et sociales contemporaines ? — I. L’expérimentation romantique : un théâtre impossible ? + 1) Des scènes frénétiques . a> Violence . b> Sensualité . c> Sacrilège + 2) Un univers débordant . a> Trop de mots ? Récits, tirades, monologues . b> Trop de personnages ? Scènes de groupe 45 . c> Trop de lieux ? Mosaïque romanesque — II. Vers une scène romantique : un nouveau théâtre ? + 1) Dramaturgie concrète . a> Gestes . b> Objets . c> Espaces + 2) Unité d’action . a> Construction dramatique . b> Rigueur des détails 46 + 3) Quel genre de théâtre ? . a> Tension tragique . b> Pulsion comique — III. Masques de Mérimée : la littérature comme théâtre + 1) Représentation de la lecture ? . a> Paratextes . b> La figure du destinaire + 2) Représentation de l’écriture . a> Hypotextes . b> Clara Gazul 47 UN THÉÂTRE DANS UN FAUTEUIL ? Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Problématique : Dans quelle mesure, à travers les potentialité dramaturgiques du TCG, PM propose-t-il en 18241830 une critique des habitudes théâtrales et sociales contemporaines ? — I. L’expérimentation romantique : un théâtre impossible ? + 1) Des scènes frénétiques . a> Violence . b> Sensualité . c> Sacrilèges + 2) Un univers débordant . a> Trop de mots ? Récits, monologues . b> Trop de personnages ? Scènes de groupe . c> Trop de lieux ? Mosaïque romanesque — II. Vers une scène romantique : un nouveau théâtre ? + 1) Dramaturgie concrète . a> Gestes . b> Objets . c> Espaces + 2) Unité d’action . a> Construction dramatique . b> Rigueur des détails + 3) Quel genre de théâtre ? . a> Tension tragique . b> Pulsion comique — III. Masques de Mérimée : la littérature comme théâtre + 1) Représentation de la lecture ? . a> Paratextes . b> La figure du destinataire + 2) Représentation de l’écriture . a> Hypotextes . b> Clara Gazul — Conclusion : La théâtralité propre au TCG, outre qu’elle s’oppose au classicisme et propose les éléments d’une nouvelle dramaturgie, trouve sa pleine force en ce qu’elle affecte le sujet poétique lui-même, dont la représentation rend l’identité difficilement assignable. 48 EXPLICATIONS 1, 2, 3 Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Explication 1, p. 40 + Contexte : discussion dans la loge de CG avec 3 pers. concernant une comédie ds laquelle elle joue et dont elle ne se reconnaît pas l’auteur (p. 38) ; question du temps (« journées ») > sujet (La Romana). + Plan : 1-15 question du sujet > 16-31 les unités > 32-36 retour du cadre dramatique + Pbmatique : quelle théâtralité de ce moment rhétorique, voire didactique (prologue) ? + Concl. : théâtralité bien spécifique < dramatise relation entre auteur et son public. . schématisation d’un public lui-même clivé (cité conflictuelle, heurts d’intérêts ; attitude non esthétique) > oralisation propre de considérations méta-théâtrales. . dramaturge mis en scène se caractérise par relatif effacement : sans parti pris, sinon politique. — Explication 2, pp. 183-185 + Contexte : dernière scène, un dénouement spectaculaire. + Pbmatique : quelle relation la théâtralité propre à cette scène suggère-t-elle entre les mots et les actes ? + 1-13. Les préparatifs d’une exécution . 1-6. On dispose DE. Relation entre interpellation et geste : « mon fils » > embrassade charitable (religion // sentiment // moralité) / « Seigneur » > bander les yeux (ordre social aveugle ≠ respect des êtres). . 7-13. DE se dispose. Dignité du sujet héroïque, qui s’empare de la parole : cliché hispanique + regard comme acte > unanimité du peuple / isolement du bourreau désigné. + 14-31. Une catastrophe salvatrice . 14-17. Le geste décisif. Description de l’action amorcée par pers. et parachevée par didascalie. Pb. de succession temporelle entre mots de Mendo et didascalie de l’acte (temps de la lecture ≠ action, représentation) ; relation entre être (bourreau) / avoir (une main droite) / faire (trancher des têtes) ; tumulte comme unanimité inarticulée. . 18-25. Impossible expression de l’acte. IM comme vain doublon de son père dans la volonté sacrificielle (cf. jeu des pronoms : « nous » exclusif > « vous » accusateur / proximité paradoxale de la non personne : « votre fille avec lui » [2x P3]) ; exhibition du membre entre sublime et burlesque (22-3) ; scène entre le non sens et l’espoir d’un deus ex machina (24/25). + 32-42. L’ordre restauré ? . 32-39. Le père. Nouveau dépassement de la vertu empathique par l’action héroïque (« il est temps »), dont l’effet (présence de DE) est visible avant d’être dit ; sauveur montré, non nommé (35) ; acte ≠ textes de légitimation (38) > morale laïque 39 (Mendo comme pers. révolutionnaire paradoxal). . 40-42. Le roi. Unanimité politique et non plus religieuse ou morale ; entre le bruit et le cri ; schème de comédie (Tartuffe, L’Alcade…) 49 + Conclusion. Dans la dramaturgie expérimentale du TCG, les gestes confirment mais aussi débordent les paroles. D’où une morale de comédie grinçante (> 2e volet : Le triomphe du préjugé) : l’accord moral et politique de tous ne se fait qu’au prix de l’amputation d’un héros reste d’ailleurs de plus en plus en marge des intrigues principale. — Explication 3, pp. 60-61 + Contexte : premier tête à tête des protagonistes de l’intrigue amoureuse dans la pièce ; MC vient d’appâter DJ — car veuve — et de se troubler — dans le jeu de sa fausse identité — lorsque survient à l’extérieur un incident qui permet à DJ de montrer son héroïsme. + Problématique : fonctionnement théâtral et symbolique de l’espace scénique et dramaturgique ? + 1-22. Héroïsme de DJ . 1-8 Vers l’action. Fenêtre (1) permet mise en abyme paradoxal de la représentation : les spectateurs voient des spectateurs, et non des acteurs : ces spectateurs fictifs deviennent eux-mêmes narrateurs (mimèsis > diégésis) ; récurrence d’un style expressif (interjections, exclamations : 2-3) pallie absence (visuelle) de l’action ; P3 des absents (cf. Benveniste : « Ils ») > pb. d’un agent qui relierait sphère du regard à celle de l’action (« on » > « personne ») ; expression d’une empathie pê surjouée par MC (7 : ms pbmatique de la femme ds le rôle d’un homme, cf. Clara Gazul) > intervention DJ : valeur d’actualité inchoative du présent (« j’y vais » 8) + exhibition de virilité par déboutonnage de l’habit (ibid.) : « un homme » (7) apparaît [≠ DJ de Molière, peu actif]. . 9-22. L’action. Double entente des impératifs MC 9-10 : émotion + stratégie (elle ne peut le perdre : besoin de lui) ; maxime héroïque DJ (12-13) ; pb. de son identité pour MC (« vous n’êtes pas » > désignation variable : P2/P3 + titre/nom), qui termine de faire apparaître l’homme qu’elle semble désirer (retient manteau : cf. femme de Putiphar / Joseph in Bible) ; DJ sort > théâtralité pbmatique : narration et description MC (rôle d’un chœur solitaire et en l’absence de protagoniste…) + 23-40. LR ou l’adjuvant contrarié . 23-32. Connexion des scènes. Implication LR par nouveau récit, dramatisé par écriture hachée, de l’émotion forte (phrases nominales + aposiopèse / cascade de questions brèves) ; question « Où ? » 30 conduit à duplication du dispositif initial = regarder l’action par la fenêtre. . 33-40. Solitude des héros (« un grand désert d’hommes », Chateaubriand in René). Après exclamations expressives (évaluatifs 34-35) [écriture du sublime, // immensité déchaînée de la mer, élément du héros], nouvelle mise en relation des espaces scéniques (visible) et dramaturgiques (invisible) [virilité et héroïsme seconds / DJ : LR lance sa bourse] : cf. « Messieurs » 36 > « personne n’ose » 40 (//5) = inertie des médiocre, dans monde d’argent. + Conclusion : le fonctionnement scénique du décor problématise la théâtralité du texte (action invisible, développement du récit) mais aussi l’héroïsme — invisible, dans un monde d’intérêts (bourgeois). 50 UNE ESPAGNE DE PACOTILLE? Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Introduction + Attaque : Œuvre comme supercherie à l’espagnol : œuvre de faussaire, qui a pu tromper, mais peu de monde et pas longtemps (cf. article du Journal des débats remerciant M. Lestrange pour ses élégantes traductions…) : comme verroterie, qui peut amuser les sauvages, ou servir de bijoux décoratif. + Analyse : . Pacotille < esp. pacotilla : sens anciens = « ballot de marchandise que l’équipage d’un navire pouvait transporter ss payer de fret » + menus objets destinés au commerce en pays lointain (cf. verroterie : O de verre, bijoux ss valeur) > moderne = péj. : marchandise de mauvaise qualité, camelote. — < idée de facticité, artificialité, absence de valeur + dépaysement ; tromperie ou non sur la marchandise (la prendre au sérieux ou pas) — famille de « paquet » (< néerl.) avec suffixe esp. : idée d’un rassemblement, àp d’élements éventuellt. hétérogènes (pb. de la cohésion d’un tour artificiel). . Une Espagne : — Ancrage ds pays européen signe parti pris romantique et moderne : historicité (voire actualité) [≠ types théâtraux intemporels que l’on trouve ds comédies de Mol., Marivaux voire Musset < pièces antiques ou commedia dell arte : Cléanthe, Orgon, Lélio…] + arrachement à toute référence antique (prégnante au théâtre) : cf. nom espagnol ds titre de l’œuvre > fonction métapoétique. * cf. culte de la comedia du Siècle d’Or espagnol : interroge le genre (« théâtre ») + suggère sortie des conventions classiques. 51 * = précision référentielle comme travail de la couleur locale > cf. VH in préface de Cromwell (1827) : poétique de la totalité, de la saisie profonde d’une époque dont l’œuvre veut exprimer l’essentiel, cf. « toute une époque de crise […] avec ses mœurs, ses lois, ses modes, son esprit […] et son peuple que toutes ces causes pétrissent tour à tour comme une cire molle » [> montrer enracinement du conflit dramatique ds tte profondeur de la société, par ex. : deux conjurations contre Cmwll, puritaine / aristocratique] ; « si le poète doit choisir ds les choses (et il le doit), ce n’est pas le beau, mais le caractéristique. Non qu’il convienne de faire, comme on dit aujourd’hui, de la couleur locale, cad. d’ajouter après coup quelques touches criardes ça et là sur un ensemble du reste parfaitement faux et conventionnel. Ce n’est point à la surface de l’œuvre que doit être la couleur locale, mais au fond, ds le cœur même de l’œuvre […] » [opposition / dessin général (abstraction) ms aussi à matière totale (concrétude englobante et systémique : particularisation superficielle)]. . Or, PM est très exactement ds le feux et le criard : cf. préface PM 1840 à la seconde édition de La Guzla, « Le procédé était si simple, si facile, que j’en vins à douter du mérite de la couleur locale elle-même , et que je pardonnai à Racine d’avoir policé les sauvages héros de Sophocle et d’Euripide. » > à la fois suivre la mode et s’en détacher : jouer avec l’air du temps, le désir du lecteur. . Sortie d’une poétique de l’identification : distanciation plus artiste que brechtienne = tromper l’autre ou trouver son intelligente complicité (pê poétique théâtrale de l’ironie — entre filiation des Lumières et désillusion romantique). — Diversité de l’aire hispanique : napoléonienne et contemporaine, Inquisition, mauresque, impériale (/ Portugal), coloniale… = pose un détachement / enjeux nationaux + permet grande plasticité ; Espagne entre Arlequin et Protée… > fonction stratégique (rhétorique) : référentielle biaisée (conative ?) + Pbmatique : Ds quelle mesure la représentation de l’Espagne spécifie-t-elle la théâtralité propre au TCG ? 52 — I. Une Espagne politique + 1) Subversion des pouvoirs . a> Pouvoirs despotes . b> Écraser l’infâme . c> Le bras de la Terreur + 2) Le collectif et l’individuel . a> Honneur et passion (v. héros pbmatique) . b> Conspiration, trahison — II. Une Espagne fantasmatique + 1) « Le paradis des morts » (cf. desengaño, Bréal 169) . a> Hiérarchies . b> Geôles 53 . c> Étiquettes + 2) Sang chaud (cf. Pl. 1168) . a> Désir sans frein . b> Sacrifices . c> Vengeance — III. Une Espagne théâtrale + 1) Scène multiple (imagination) . a> Immensité . b> Détails (décors, mots) + 2) Distance de la représentation . a> L’héroïsme impossible 54 . b> L’intensité du faux (pas de vraisemblance ds confrontation au réel) 55 UNE ESPAGNE DE PACOTILLE? Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Problématique : Ds quelle mesure la représentation de l’Espagne spécifie-t-elle la théâtralité propre au TCG ? — I. Une Espagne politique + 1) Subversion des pouvoirs . a> Pouvoirs despotes . b> Écraser l’infâme . c> Le bras de la Terreur + 2) Le collectif et l’individuel . a> Honneur et passion . b> Conspiration, trahison — II. Une Espagne fantasmatique + 1) « Le paradis des morts » . a> Hiérarchies . b> Geôles . c> Étiquettes + 2) Sang chaud . a> Désir . b> Sacrifices . c> Vengeance — III. Une Espagne théâtrale + 1) Scène multiple . a> Immensité . b> Détails + 2) Distance de la représentation . a> L’héroïsme impossible . b> L’intensité du faux — Conclusion : La facticité de la « couleur locale » semble bien constituer la condition même de la fiction chez Mérimée : entre romantisme et modernité ? 56 L’AMOUR À MORT Prosper Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Introduction + Attaque : . Œuvre la plus fameuse de PM = Carmen (1845), représente une femme fatale : gitane cigarière conduit le brave José Navarro à devenir bandit et assassin (de son rival, Garcia le Borgne > de Carmen, qui s’amourache de Lucas le picador) : amour et jalousie tragique (cf. tradition d’Othello / Desdémone ) — or donne une opérette d’Offenbach (1875) : genre léger < vaudeville. > question du sérieux de l’amour chez PM. + Analyse : dualité de l’énoncé : . Mort comme accomplissement paradoxal de l’amour (eros) à son plus haut degré. . Opposition eros / thanatos ds réflexion tardive de Fd. : pulsion de vie / de mort = vers forme d’organisation supérieure / retour à inertie, état inorganique (par assouvissement de tout désir). + > Pbmatique : Ds quelle mesure représentation de l’amour ds TCG fait-elle de celui-ci une force de destruction ? — I. Amours sans frein ? + 1) Marges libertines . a> Difficile liberté . b> Transgression constitutive (moines) 57 + 2) Passions tueuses . a> Possession . b> Jalousie — II. Amours tragiques ? + 1) Ordre du monde . a> Religion . b> Mariage + 2) Mortels désirs . a> Chaîne lyrique . b> Combats — III. La mort des amants (v. Baud.) + 1) Femmes fatales . a> Vénéneuses innocentes . b> Belles manipulatrices 58 + 2) Viril caranaval . a> Don Juan revisité . b> Absolution, dissolution, dissimulation 59 L’AMOUR À MORT Prosper Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Problématique Dans quelle mesure la représentation de l’amour ds TCG fait-elle de celui-ci une force de destruction ? — I. Amours sans frein ? + 1) Marges libertines . a> Difficile liberté . b> Transgression constitutive + 2) Passions tueuses . a> Possession . b> Jalousie — II. Amours tragiques ? + 1) Ordre du monde . a> Religion . b> Mariage + 2) Mortels désirs . a> Chaîne . b> Combats — III. Cave amantem + 1) Femmes fatales . a> Vénéneuses innocentes . b> Belles manipulatrices + 2) Viril carnaval . a> Don Juan revisité . b> Absolution — Conclusion La représentation de l’amour, force de destruction radicale, chez Mérimée, nécessite l’enchâssement fictionnel et moral d’une libération imaginaire du désir. 60 L’HUMOUR ET LE SACRÉ Prosper Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Introduction + Attaque : . Baud. in « De l’essence du rire » = [≠t du rire de l’enfant, pure expansion d’énergie vitale] caractérise théologiquement le rire conscient, adulte, comme satanique : grimace ontologique de l’homme, pris entre ses deux natures (matérielle, naturelle / spirituelle, divine) > expression de la supériorité de l’homme sur l’homme (« comique significatif ») / sur la nature (« absolu ») — lien (trad.) du rire et du mal. . > lien natif chez PM. : cf. demande de la jeune fille pour qui auteur supposé écrire Famille de Carjaval (1828) : « tout ce qu’il y a d’horrible et d’amusant » // position complexe de PM / religion et croyance, cf. en Espagne : « En vérité, j’aime ces cérémonies catholiques, et je voudrais y croire. » + Analyse : . Sacré = position séparée et intangible de certains éléments ds une société (cf. opposition Benveniste in Vocabulaire des institutions indo-européennes, 1969), proche de l’interdit : limite infranchissable // « saint » = espace de l’absolu lui-même (et non sa relation au reste) : cf. le Saint des Saints = enceinte du temple à l’intérieur de laquelle se trouve l’arche d’alliance. — in TCG : église, ms aussi pouvoir, justice, famille, amour… . ≠ Humour (1725 > angl. humour < fr. « humeur » fin 17e = penchant naturel) : « forme d’esprit qui consiste à présenter la R de manière à en dégager les aspects plaisants et insolites » — forme atténuée du sens comique ; esprit subjectif et tournure de l’imagination créant relation de plaisir critique au réel. — > tonalité particulière, plutôt en mineur : cf. burlesque (torsion de registres : élévation / rabaissement) = plus proche de l’hyperbole [Rabelais, Hugo…] / ironie procède souvent par antiphrase [Voltaire et Lumières] / humour, par ellipse et litote. 61 — tonalité mériméenne (énonciation de l’œuvre ≠ celle des pers.) : ds équilibre particulier de ces divers registres, dont pt. commun = forme d’irrespect pour les valeurs communes (> inverse du sacré). . Tradition docte qui, globalement, condamne plutôt le rire < déforme l’humain, lui enlève dignité, le rabaisse en le tirant vers le corporel et l’instinctif (Platon > Pères de l’Église — JC ne rit jamais — > Descartes : perte de contrôle de soi) /// brillante exceptions humanistes : Rabelais et Montaigne > rire = « propre de l’homme », caractérisant joie de vivre proprement humaine (à comprendre ds recherche d’une sagesse : jouissance ds contact, appartenance à la vie, mais aussi capacité à s’en dégager pour tenter de la comprendre). — Tradition humaniste et classique = valorise composante mimétique de la comédie / comique > appel à l’intelligence par représentation du réel : cf. surtout comédie d’intrigue (ital > esp) jusqu’à Mol, et « rire ds l’âme » selon Boileau / « grande comédie » de Mol.. [≠ Scapin, trop bas et farcesque : « Ds ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, / Je ne reconnais plus l’auteur du Misanthrope. » AP III,1674] ; Récupération possible du rire ds tradition docte dominante = vertu critique (normative) : cf. Arist. catharsis propre, rire de la comédie = sanction d’un défaut, d’une laideur sans douleur ni dommage > tradition humaniste du castigat ridendo mores ; lecture trad. des comédies de Molière : nott. par Bergson (Le Rire, 1900) > rire = « du mécanique plaqué sur du vivant » : montrer mœurs et comportement en les schématisant par figement = oubli / souplesse, capacité d’adaptation que suppose vie sociale > sanction par le rire. . ≠ Tradition populaire ms institutionnalisée = rire carnavalesque [cf. étude de Mikhaïl Bakhtine], où permission, à date fixe (Saturnales romaines > Carnaval MA), de rire de tout en inversant valeurs et hiérarchie sociale : rire libérateur où ts communient ds dérision de toute norme établie. — Prolongé par conception romantique du rire comme manifestation d’une force créatrice infinie : cf. VH ds préface de Cromwell 1827 (poète fait comme nature : mêle tt ; « tt ce qui est ds la nature est ds l’art ») > « comique absolu » selon Baud. > « gai savoir » Nz, manif de « souveraineté » abs chez Bataille. — Cf. pê analyse de Fd (Le Mot d’esprit et ses rapports avec l’ics 1905, « L’humour » 1927): permet satisfaction acceptable de pulsions, agressives 62 et sexuelles, que la société en son ordinaire réprime (Lt° d’énergie / effort d’inhibition, représentation, empathie). . Satisfaction narcissique ds victoire du Surmoi sur le moi : traiter souffrance d’adulte comme frayeur d’enfant (risque = mortification du Moi par le Surmoi > mélancolie…). + Problématique : Comment comprendre la grande liberté de ton du TCG, qui s’attache par ailleurs à la représentation d’ordres et de valeurs institutionnalisées ? — I. La satire + 1) La religion . a> L’amour et le sacré . b> Un théâtre anticlérical + 2) Le pouvoir . a> Esprit d’indépendance . b> L’ordre et l’illusion + 3) La famille . a> Filiations . b> Couples 63 — II. Le burlesque + 1) Gestes . a> Scapinades . b> Tartuffe, barbon . c> Le poignard, la cape et l’épée + 2) Paroles . a> Outrances . b> Jeux de mots . c> Mots d’esprit — III. La distance : abyme, abîme + 1) Théâtre . a> Parodie . b> Traditions + 2) Dispositif . a> Distance critique 64 . b> Fascination et complicité 65 L’HUMOUR ET LE SACRÉ Prosper Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Problématique Comment comprendre la grande liberté de ton du TCG, qui s’attache par ailleurs à la représentation d’ordres et de valeurs institutionnalisées ? — I. La satire + 1) La religion . a> L’amour et le sacré . b> Un théâtre anticlérical + 2) Le pouvoir . a> Esprit d’indépendance . b> Désillusion politique + 3) La famille . a> Filiations . b> Couples — II. Le burlesque + 1) Gestes . a> Scapinades . b> Tartuffe, barbon . c> Le poignard, la cape et l’épée + 2) Paroles . a> Outrances . b> Jeux de mots . c> Mots d’esprit — III. La distance : abyme, abîme + 1) Théâtre . a> Parodie . b> Traditions + 2) Dispositif . a> Distance critique . b> Fascination et complicité — Conclusion Libre de toute institution, l’humour mériméen laisse intactes des formes de fatalité sociale, et confirme la radicale violence du désir. Autour de ces inquiétantes fascinations, le TCG institue de la sorte lui-même une parole mondaine et complice. 66 UN ROMANTISME CRITIQUE Prosper Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Introduction + Attaque : . Singulière position de PM / romantisme : cf. proximité / Stendhal, un des premiers penseurs du « romanticisme » (PM un des trois à suivre son convoi funéraire en 1842 + publie anonymement H.B. = sacrilège et égrillard + « Toute sa vie il fut dominé par son imagination […] Cpdt. il se piquait de n’agir jamais que conformément à la raison. ») + réticences / VH dès 1833 (« va d’échec en fiasco éclatant […] Les meurtres et les incestes commencent à n’avoir plus de charme pour nous. Il y a déjà une réaction assez prononcée contre le système actuel. » + Analyse : . Mot < adj. anglais romantic = / paysage qui transporte le spectateur ds monde idéalisé, romanesque, des romances (cf. romans médiévaux et baroques) ≠ novels plus réalistes ; usage en fr. àp 1770 > traduction par « pittoresque », « romanesque » puis « romantique » : sens spécifique, de possible épanchement sentimental d’un promeneur solitaire face à un paysage. . Romantisme comme mouvement de pensée et de création (artistique, musicale, littéraire) = se fonde avant tout sur critique / prééminence de la raison (< classicisme) : composante critique constitutive du romantisme lui-même [cf. < gc. kritike = « art de juger »]. . cf. Kant et Critique de la raison pure (1781) = tracer bornes à la légitimité de la pensée rationnelle > interdit toute connaissance sans expérience (> champ de la métaphysique : critique du dogmatisme), tt en posant fermement existence d’une pensée qui excède le domaine de l’empirique (/ âme, monde, dieu) : mvt. natif / potentiel du sujet vers ce qu’il ne pourra jamais appréhender. • lien premier du sujet à la nature < sa condition sensible. • relation immédiate avec le religieux < pensée subj. excède le domaine de l’expérience. — > théorisation d’une intuition possible de ce qui excède les pouvoirs des sens (sublime < infiniment grand) : le sublime, in Critique de la faculté de juger (1790) — > place au centre de la réflexion un sujet qui n’est plus une substance (≠ Arist., Descartes : pas d’intuition de soi) ms une activité de synthèse entre pensée et expérience (> rôle central de l’imagination). * Oscillation du romantisme entre conception négative / positive du sujet, notamment à travers pensée du génie. — > centralité romantique de la poésie, entendue (étymologiquement) comme création [sans fin], et conçue comme avant tout lyrique (expression de soi) : poésie [au départ] comme genre romantique par excellence, ms entendue avec sens large, qui peut englober et dépasser tous les genres (remise en cause de ceux-ci) — cf. texte de Schlegel. * tonalités liées à pensées romantique du sujet (pensée > connaissance et expérience) : sentiment de manque, d’insatisfaction éternelle / désir tj. renaissant > mélancolie / ironie. . Romantisme comme pensée du particulier ≠ classicisme (et Lumière) comme pensée de l’universel. — > rejet des modèles antiques (gréco-latins) supposés avoir réalisé la rationalité ds les divers arts : proclamation de modernité (résurgence de la querelle des années 1670-90) [supériorité aussi de la culture catholique / paganisme] * drame romantique ≠ théâtre classique. — > rejet de la domination (européenne) de la culture française (du classicisme aux Lumières : L14, NB) : lié à l’éveil des nationalités (romantisme = d’abord allemand [anglais]). * redécouvertes et revalorisation des traditions nationales = chrétiennes et médiévales (cf. sens premier de romantic…). — > condition des hommes et des œuvres, voire de la vérité même (cf. Hegel, Phénoménologie de l’esprit, 1807), pensée comme historique (< caractère irréversible de la Révolution française) : nécessité de lier une œuvre à son public (Stendh) [> innovation permanente : modernité…], et possibilité de manifester vérité ds ce lien. * place nouvelle accordée au peuple comme matériau et destinataire des œuvres (< fait l’histoire). . > romantisme porteur de motifs caractéristiques (lyrisme exacerbé, style troubadour) en même temps que de leur négation (< liberté infinie et insatisfaction native de la sensibilité subj.) — mouvement critique 67 (instable) en lui-même (cf. faible durée en France en tant que mouvement constitué — ne survit guère à la Monarchie de Juillet). + Problématique Entre imagerie et subversion, quels liens présente le TCG avec le mouvement romantique ? — I. Un romantisme typique ? + 1) Couleur locale + 2) Passions + 3) Défi dramatique — II. Une critique romantique + 1) Quelle politique ? . a> Libéralisme . b> Anticléricalisme . c> Cynisme et conservatisme ? + 2) Quel héroïsme ? . a> Caricature et médiocrité . b> Hommes problématiques . c> Femmes fatales — III. Un romantisme ludique ? + 1) Le poète impossible : voix rococo . a> Clara Gazul, entre Lestrange et les Lumières . b> Distance énonciative + 2) Un fauteuil sur l’abîme . a> Le désir, entre rire et terreur . b> Un humour rassurant ? — Conclusion Chez PM, dans le TCG, l’imaginaire romantique conserve toute sa force subversive. Mais l’exigence même de maîtrise et de liberté d’esprit (composante voltairienne) s’y confronte à ses hantises et rappelle ainsi la précarité des représentations. 68 UN ROMANTISME CRITIQUE Prosper Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Introduction + Attaque : . Singulière position de PM / romantisme : cf. proximité / Stendhal, un des premiers penseurs du « romanticisme » (PM un des trois à suivre son convoi funéraire en 1842 + publie anonymement H.B. = sacrilège et égrillard + « Toute sa vie il fut dominé par son imagination […] Cpdt. il se piquait de n’agir jamais que conformément à la raison. ») + réticences / VH dès 1833 (« va d’échec en fiasco éclatant […] Les meurtres et les incestes commencent à n’avoir plus de charme pour nous. Il y a déjà une réaction assez prononcée contre le système actuel. » + Analyse : . Mot < adj. anglais romantic = / paysage qui transporte le spectateur ds monde idéalisé, romanesque, des romances (cf. romans médiévaux et baroques) ≠ novels plus réalistes ; usage en fr. àp 1770 > traduction par « pittoresque », « romanesque » puis « romantique » : sens spécifique, de possible épanchement sentimental d’un promeneur solitaire face à un paysage. . Romantisme comme mouvement de pensée et de création (artistique, musicale, littéraire) = se fonde avant tout sur critique / prééminence de la raison (< classicisme) : composante critique constitutive du romantisme lui-même [cf. < gc. kritike = « art de juger »]. . cf. Kant et Critique de la raison pure (1781) = tracer bornes à la légitimité de la pensée rationnelle > interdit toute connaissance sans expérience (> champ de la métaphysique : critique du dogmatisme), tt en posant fermement existence d’une pensée qui excède le domaine de l’empirique (/ âme, monde, dieu) : mvt. natif / potentiel du sujet vers ce qu’il ne pourra jamais appréhender. • lien premier du sujet à la nature < sa condition sensible. • relation immédiate avec le religieux < pensée subj. excède le domaine de l’expérience. 69 — > théorisation d’une intuition possible de ce qui excède les pouvoirs des sens (sublime < infiniment grand) : le sublime, in Critique de la faculté de juger (1790) — > place au centre de la réflexion un sujet qui n’est plus une substance (≠ Arist., Descartes : pas d’intuition de soi) ms une activité de synthèse entre pensée et expérience (> rôle central de l’imagination). * Oscillation du romantisme entre conception négative / positive du sujet, notamment à travers pensée du génie. — > centralité romantique de la poésie, entendue (étymologiquement) comme création [sans fin], et conçue comme avant tout lyrique (expression de soi) : poésie [au départ] comme genre romantique par excellence, ms entendue avec sens large, qui peut englober et dépasser tous les genres (remise en cause de ceux-ci) — cf. texte de Schlegel. * tonalités liées à pensées romantique du sujet (pensée > connaissance et expérience) : sentiment de manque, d’insatisfaction éternelle / désir tj. renaissant > mélancolie / ironie. . Romantisme comme pensée du particulier ≠ classicisme (et Lumière) comme pensée de l’universel. — > rejet des modèles antiques (gréco-latins) supposés avoir réalisé la rationalité ds les divers arts : proclamation de modernité (résurgence de la querelle des années 1670-90) [supériorité aussi de la culture catholique / paganisme] * drame romantique ≠ théâtre classique. — > rejet de la domination (européenne) de la culture française (du classicisme aux Lumières : L14, NB) : lié à l’éveil des nationalités (romantisme = d’abord allemand [anglais]). * redécouvertes et revalorisation des traditions nationales = chrétiennes et médiévales (cf. sens premier de romantic…). — > condition des hommes et des œuvres, voire de la vérité même (cf. Hegel, Phénoménologie de l’esprit, 1807), pensée comme historique (< caractère irréversible de la Révolution française) : nécessité de lier une œuvre à son public (Stendh) [> innovation permanente : modernité…], et possibilité de manifester vérité ds ce lien. 70 * place nouvelle accordée au peuple comme matériau et destinataire des œuvres (< fait l’histoire). . > romantisme porteur de motifs caractéristiques (lyrisme exacerbé, style troubadour) en même temps que de leur négation (< liberté infinie et insatisfaction native de la sensibilité subj.) — mouvement critique (instable) en lui-même (cf. faible durée en France en tant que mouvement constitué — ne survit guère à la Monarchie de Juillet). + Pbmatique : Entre imagerie et subversion, quels liens présente le TCG avec le mouvement romantique ? — I. Un romantisme typique ? + 1) Couleur locale + 2) Passions + 3) Défi dramatique — II. Une critique romantique + 1) Quelle politique ? . a> Libéralisme . b> Anticléricalisme . c> Cynisme et conservatisme ? + 2) Quel héroïsme ? . a> Caricature et médiocrité . b> Hommes problématiques . c> Femmes fatales — III. Un romantisme ludique ? + 1) Le poète impossible : voix rococo . a> Clara Gazul, entre Lestrange et les Lumières . b> Distance énonciative + 2) Un fauteuil sur l’abîme . a> Le désir, entre rire et terreur . b> Un humour rassurant ? 71 — Conclusion Chez PM, dans le TCG, l’imaginaire romantique conserve toute sa force subversive. Mais l’exigence même de maîtrise et de liberté d’esprit s’y confronte à ses hantises et rappelle ainsi la précarité des représentations. 72 D. Guillaume ; KH 06-07 EXPLICATIONS 5, 7 Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Explication 5, pp. 235-236 + Contexte : deuxième pièce anticléricale de l’édition de 1825 ; titre plus énigmatique de FD : en quoi l’opposition entre le boudoir et la prison l’Inquisition recoupe-t-elle (inverse-t-elle) celle qui lie « Le ciel et l’enfer » ? + Plan : 1-18 lutte pour un baiser > 19-31 le portrait > 32-36 le confesseur. + Problématique : modalité et portée de cette scène d’exposition. + 1-18 Lutte pour un baiser. Cellules dramatiques fonctionnant par opposition de forces, comme dans beaucoup de scène comiques chez Molières, avec réitération du conflit à chaque succession de répliques (A/B > A/B etc.). . 1-5. « Non » de résistance DU ; « encore » < plongée in medias res (cf. précepte d’Aristote) ; syllepse (jeu du dramaturge / double énonciation) / « prier » ; précision du contexte sacrilège ; offensive DP : « mardi gras » = veille du mercredi des Cendres : appétit vif ; place le pers. du côté carnavalesque (apparence, corps) ; chez DU, tension de l’être [général] et du faire [particulier] (« je suis » / « je ne ferai »), en créant une autre entre deux dérives (« pécheresse » / « péché »). . 6-13. Seconde cellule, condensée (fait passer moins d’infos — fin = db. : « un seul petit baiser ») : stichomythies ; glissement de DU au devoir (8) ; ballet (cf. récurrence des groupes hexasyllabiques — hémistiches d’alexandrin — l. 10-11-12) de mots en conflit (« Dieu » 5 / « diable » 12 ; « petit » 7, 13 / « gros » 10) ; jeu sacrilège de DP qui propose sacrifice de lui-même (10) [cf. aussi, à la limite, le Christ prenant sur lui le péché du monde, pour le rachat de l’humanité] dans l’optique de la communion des saints et de la réversibilité des mérites (tout péché comme toute action de bien rejaillit, pour l’éternité, sur l’ensemble de la communauté catholique). . 14-18. Clôture : par blocage du conflit (refus : cf. « Non » encore 18) et fermeture de l’espace. Gain d’intensité (suspension, exclamation, évaluatifs, impératifs) ; ambivalence par fermeture de la fenêtre (protection de réputation + intimité) et appel à la « grâce » 18 (nouvelle syllepse possible). + 19-31. Le portrait : une amorce dramatique ironique. C’est en effet le portrait de DP donné à Dona Belisa (cf. 246 sq. > 252) qui motivera sa dénonciation par DU. . 19-25 Accusation. Déplacement de la relation de force, avec question DP (= injonction à répondre) portant sur le corps (19) ; 20-21 : formes de dévotion rituelles typiques du cultes esp. (cf. note) + premier appui DU sur une autorité institutionnelle masculine ; questions DP portent sur Os du culte amoureux, dont absence lui permet d’attaquer DU sur terrain d’un sacrilège amoureux ; nom DU : cf. pê esp. hurracan (= « ouragan »), ou latin urtica > « ortie » ; . 26-31 Défense. Du reprend structure de résistance (« Non… mais » — cf. 14 > 18) ; objet de théâtre s’oppose à l’objet romanesque (cassette / portrait —cf. Clèves de Lafayette mais aussi portait dérobé dans La Surprise de l’amour, de Marivaux) ; pts de suspension : cf. interruption par réplique athée, ss doute la plus sacrilège de DP (notez le rebond du dialogue par anadiplose 27-28) > pers. nommé : DP (or Paul = « l’apôtre des gentils » [= des païens] ; rappel des Cendres, signe de mortification par allusion à la dissolution des corps [≠ désir DP…]. + 32-42. Le confesseur : après l’objet, le personnage qui peut perdre DP — incarnation dramatique de l’opposition religieuse (pape 21 > confesseur — en l’absence du mari don José, parti au Nouveau Monde, cf. plus bas p. 236). . 32-36. Opposition feutrée. Brutalité de l’enchaînement (nouveau changement d’angle d’attaque par DP, après échec de la précédente) et remise en cause de la vertu de DU, mais procède par allusion (cf. conditionnel et « on » indéfini de la rumeur ≠ implication amoureuse personnelle : « moi ») > périphrase hyperbolique DU et présentation de soi en condition de martyr peuvent éveiller suspicion / sa sincérité. . 37-42. Le combat. Par mise en relation des deux hommes ds la phrase DP : « il vous… moi » (38) [rattachement de l’absent à la scène] > glissement DU : « il… vous » / « je… vous » (40-41) : « il espère » (vertu théologale, comme foi, et charité) / « je pèche pour vous sauver » + aposiopèse 41 > difficulté DU à assumer son désir > pointe convenue jouant sur lexique de la légitimité amoureuse (« ingrat »). + Conclusion : . Exposition passe par antagonisme dialogué (procédure comique classique) mobilisant pers. et objets, ainsi que protagoniste absent. . Montre DP offensif voire satirique : libertin amoureux / DU : force défensive et ambivalence, dévote passionnée / libertine = elle est le pers. problématique (cf. suite). 73 — Explication 7, pp. 301-302. + Contexte. Pièce pê la moins construite dramatiquement du TCG (cf. les critiques de PM lui-même, lorsqu’elle fut portée à la scène) : opposition de deux caractères > un miracle survient (≠ ED ou IMO, qui ont qqch. de la comédie d’intrigue) ; ici : VR veut montrer son carrosse et son habit neuf (cf. conte de Grimm : L’habit neuf de l’empereur) au baptême du cacique, ms sa goutte l’en empêche. + Plan : 1-11 tentative de se lever (dialogue) > 12-28 échec et ses conséquences (tirade). + Problématique : portrait en acte d’un barbon (entre Roi Lear et Orgon dans Tartuffe). + 1-11 La tentative : tyrannie du corps . Écriture de la colère comique : exclamations, interjections (« Oh », « Ouf »), suspensions, jurons, registre corporel (« corps du Christ » : cf. n. p. 237 > « tabouret » 6 comme didasc. : y poser le pied, cf. didasc. initiale) ; « On (= ? amplification indéfinie / Balthasar et Martinez) l’assied » = pouvoir / impotence ; Balthasar (cf. Gaspar, Melchior…) comme roi mage aux mains vides ; invoque seule autorité à laquelle consent à se soumettre VR = qui porte sur le corps (cf. comme Argan in Malade imaginaire) ; jeu obscène possible sur nom de Pineda (// Diafoirus chez Molière) ; euphémisation de propos courtisans (goutte > « éviter le grand air » + « fatigante »). + 12-28. Le renoncement : tirade d’un despote impotent . 12-16. Justification d’un renoncement (pb. du destinataire = B ou lui-même — tirade peut glisser au monologue). Maniaque intègre argument du flagorneur, qui sauve l’amour-propre (« fatigue ») ; succession des verbes (« je ne suis pas » / « je suis » > « je pourrais… si je voulais… je ne veux pas » : être / pouvoir / vouloir) ainsi que des actants déterminants (« fatigue » / « plaisir ») montre ce qui meut le VR. . 16-20. Délégation de pouvoir (cf. impératif P2 > subj. P3 : « écris » > « qu’il tienne ») est l’occasion de tourner en dérision rites catholique du baptême : « qu’il tienne [sur les fonds baptismaux] l’enfant » = « cacique » (infantilisation + image comique [volairienne] d’un [vieil] homme soulevé — comment ? — et aspergé) > « douze noms » (formalisme) > retour du « plaisir » 20. . 20-25. Les biens de ce monde. Critique immédiatement démentie du plaisir de paraître (« yeux » > « gloire » + « montrer » etc.), que dépassera l’actrice > « cigare » et « maté » (ritournelle des petits plaisirs). . 25-28. Vanité du pouvoir. Injonction glisse des autres (« Qu’on m’envoie », « Donne-moi ») à soi (« Allons ») = pose pb. (pour un quasi souverain colérique et impotent) du contrôle, des autres et de soi-même : tout lui échappe ; > pouvoir apparaît comme pure et simple vanité, voire divertissement (retour, recherche d’un nouveau « plaisir ») : cf. objets des verbes (« chambre », « rien », « affaires de ce gvt. » — après « puisque » de la cause évidente et avec homonymie « à faire » / « affaires »). + Conclusion : la mise en scène du corps apparaît comme essentiel à la définition du personnage (= conforme à la tradition du barbon). Place du médical dans l’argumentation + impotence physique visible problématisent la question du pouvoir (sur soi et sur les autres), dans un univers de pure apparence et divertissement. 74 DS1 Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) Dans Prosper Mérimée, le sang et la chair, une poétique du sujet (Lettres modernes Minard, 2003), Patrice Chelbourg affirme : « Le sujet mériméen […] euphémise la violence, il en édulcore la gravité au nom de la couleur locale — il la justifie pour pouvoir en jouir sans trop de culpabilité, et se rassurer sur le monde dans lequel il vit. » À la fin du Grand théâtre du monde (1634), de Pedro Calderon de la Barca, le Monde, personnage allégorique, s’adresse au public et déclare : « Et puisque cette vie / toute entière n’est qu’une série de représentations, / puissé-je mériter votre pardon / pour les unes et pour les autres. » Dans quelle mesure cette citation vous semble-t-elle pouvoir éclairer le Théâtre de Clara Gazul (1826-1857), de Prosper Mérimée ? 75 DS1 Mérimée (1803-1870) Théâtre de Clara Gazul (1826-1830 ; 1857) — Sujet : À la fin du Grand théâtre du monde (1634), de Pedro Calderon de la Barca, le Monde, personnage allégorique, s’adresse au public et déclare : « Et puisque cette vie / toute entière n’est qu’une série de représentations, / puissé-je mériter votre pardon / pour les unes et pour les autres. » Dans quelle mesure cette citation vous semble-t-elle pouvoir éclairer le Théâtre de Clara Gazul (1826-1857), de Prosper Mérimée ? — Analyse : Actants Termes du sujet Catégories Sujet Prosper Mérimée / Le Monde [Dieu] poétique, [Destinateur] métaphysique, psychologie Objet 1 Le Monde [= grand théâtre] Idem + [Référent] toute cette vie [= une série de représentations] sociologie, politique, histoire Action 1 [écrire / représenter] Idem inventio Objet 2 Théâtre de Clara Gazul [Message] Le Monde / personnage allégorique Idem une série de représentations dispositio, elocutio Action 2 s’adresse Destinataires déclare poétique (énonciation) mériter votre pardon éthique [vous / spectateurs / lecteurs] sociologie, politique — Problématique : Quelle relation morale la poétique théâtrale du Théâtre de Clara Gazul de Mérimée vise-telle à créer avec ses destinataires ? — I. Provocation réaliste ? Loin de vouloir flatter le goût de ses juges ou implorer quelque « pardon », en 1826 le jeune Prosper Mérimée prolonge en un premier exemple pratique les audaces théoriques amorcée par Stendhal dans Racine et Shakespeare. Il concrétise toute l’agitation théorique qui règne autour de son ami Delécluze : le Théâtre de Clara Gazul est bien une entreprise de provocation. La « série de représentations » qu’il propose s’en prend systématiquement à l’ordre politique et moral conservateur en cours sous la Restauration (1.1). Il défait tout un « monde » et pour cela, avant Victor Hugo il démonte toute l’architecture néo-classique pesant encore sur le théâtre depuis les décrets impériaux (1.2). 76 + 1) Provocation morale . a> Conformismes contemporains . b> Excès . c> Couleur locale + 2) Provocation littéraire . a> Bienséances . b> Unités . c> Vraisemblances — II. Divertissement des apparences Stendhal définit le « romanticisme » comme « l’art de présenter au peuple des œuvres qui, dans l’état actuel de leurs habitudes et de leur croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible ». La provocation mériméenne ne touche-t-elle qu’un public d’« ultras » ? La réalité qu’elle exprime conforte-t-elle la bourgeoisie montante dans ses certitudes matérielles, rehaussées simplement de vaines passions ou d’un certain voltairianisme, anti-clérical — entre les univers qui furent ceux, chez Flaubert, de Madame Bovary et de Monsieur Homais ? Le Théâtre de Clara Gazul se contente-t-il de divertir ? Si réalisme il y a, chez Mérimée, son « monde » se creuse volontiers en « série de représentations », en une théâtralité mêlée, minant toute immédiateté. (1.2) Mais afficher de la sorte le caractère fictionnel des scènes n’est-il pas une façon d’obtenir le « pardon » pour ce qui dérange, auprès d’un public qui réserva bon accueil aux petites œuvres de Monsieur l’Inspecteur des monuments historiques, sous la Monarchie de Juillet comme sous le Second Empire ? (2.2) + 1) Un montage théâtral . a> Références baroques . b> Mélodrame . c> Classicisme déplacé + 2) Un dispositif d’euphémisation . a> Textes et paratextes . b> Vies de Clara Gazul . c> Vie et propos de L’Estrange — III. Inquiétante fiction La position du « montreur de marionnettes » remonte, chez Mérimée, à son tout premier projet d’un Cromwell pour la scène : une poétique théâtrale est essentielle à son imaginaire, et la distance ainsi créée conditionne les plus inquiétants vertiges. Ces derniers affectent en particulier une représentation des rapports amoureux qui ne confirme guère les habitudes bourgeoises. (3.1) Mais la fantasmatique mériméenne trouve peutêtre à se renforcer dans la situation créée par le coup d’État du 2 décembre 1851 : aux frontières parfois du surnaturel, intimité narrative ou folie d’opérette ne font dans l’œuvre que confirmer la violence, seule garante de l’ordre en place. (3.2) La recherche du « pardon » ne se disjoint pas d’une écriture de l’inquiétude fascinée. Elle mise sur une complicité qui ne va pas sans trouble. + 1) L’œil noir de la scène . a> Femmes fatales . b> Hommes en question + 2) Une complicité ambiguë . a> Vers l’opérette ? . b> Vers la nouvelle ? . c> Violence et bourgeoisie 77 ENTRAÎNEMENT À LA DISSERTATION (Mérimée / Ronsard) — Sujet 1 : Dans Prosper Mérimée, le sang et la chair, une poétique du sujet (Lettres modernes Minard, 2003), Patrice Chelebourg affirme : « Le sujet mériméen […] euphémise la violence, il en édulcore la gravité au nom de la couleur locale — il la justifie pour pouvoir en jouir sans trop de culpabilité, et se rassurer sur le monde dans lequel il vit. » Dans quelle mesure cette citation vous semble-t-elle pouvoir éclairer le Théâtre de Clara Gazul (1826-1857), de Prosper Mérimée ? — Sujet Dans son article sur « Le dédoublement dans la poétique ronsardienne » (Aspects de la poétique ronsardienne, Univ. de Cæn, 1989), André Tournon observe : « Échos, mirage […], chants répétés […], songe de l’édifice commémoratif et de la transfiguration qui s’y accomplit, tout est mis en œuvre pour que la requête amoureuse, toujours perceptible, ne s’inscrive pas dans la réalité, mais dans ses reflets verbaux et imaginaires. » Dans Perpetuum mobile. Métamorphose des corps et des œuvres de Vinci à Montaigne (Macula, 1997), Michel Jeanneret affirme que « (p)ar ses rythmes et la musique des mots, le poème [de Ronsard] mime la lente et voluptueuse dérive de l’amant qui s’installe dans le corps d’un autre pour mieux pénétrer ensuite dans le corps de sa maîtresse. Le comble de la sensualité coïncide ici avec le comble de l’altérité. » Selon François Lercercle, dans La Chimère de Zeuxis (G. Narr, Cop., Tübingen, 1987), chez Ronsard « la célébration du modèle tourne à la gloire de l’éloge lui-même, et la beauté de la dame n’est plus que prétexte, pour la poésie, à une contemplation narcissique. » 78 Josiane Rieu, dans son étude sur « La « beauté qui tue » dans les Amours de Ronsard » (Revue d’Histoire littéraire de la France, juillet-août 1986), « (j)amais Ronsard, au fond, n’a douté du miracle que ne cessait de créer sa poésie, celui de mettre en relation des hommes avec des hommes et les forces sacrés qui les animent. » 79