Nouveaux défis, nouvelles chances: L'agriculture africaine au 21e siècle Oeuvrer pour que les populations rurales pauvres se libèrent de la pauvreté Nouveaux défis, nouvelles chances: L'agriculture africaine au 21e siècle Lancement du Rapport sur la pauvreté rurale 2011 en Afrique Le Cap, Afrique du Sud, 3 mai 2011 Une publication phare du FIDA – le Rapport sur la pauvreté rurale 2011 – Nouvelles réalités, nouveaux défis: de nouvelles chances pour la prochaine génération – dresse un panorama complet de la réalité quotidienne vécue par le milliard de ruraux pauvres que compte la planète, des défis auxquels ils sont confrontés et des possibilités de se sortir de la pauvreté qui commencent à s'offrir à eux. Le rapport publié cette année est le premier paru depuis l'édition de 2001. Un débat de haut niveau sera organisé le 3 mai au Cap (Afrique du Sud), sous les auspices du Fonds international de développement agricole (FIDA) et de l'Institut sud-africain des affaires internationales, le principal centre de recherche du pays sur ces questions. Les échanges de vues seront axés sur la pauvreté rurale en Afrique subsaharienne et sur les solutions de développement grâce auxquelles les populations rurales pauvres pourront tirer parti des nouvelles possibilités qui se présentent pour contribuer à la croissance économique. Cinq personnalités éminentes interviendront afin de mettre en évidence les enjeux liés aux politiques rurales en faveur des pauvres et le développement de la petite agriculture et des entreprises rurales considéré sous l'angle de la problématique hommes-femmes et de la jeunesse. Ils chercheront également à montrer comment les investissements en faveur du secteur agricole africain pourraient déclencher un développement économique de grande ampleur sur tout le continent. Ce débat, qui se tiendra à la veille de la réunion du Forum économique mondial sur le continent africain organisée au Cap, rassemblera des chefs d'État et d'autres responsables de premier plan représentant les pouvoirs publics, le monde des affaires, les médias, les organisations à but non lucratif et les milieux universitaires de la région. Les nouvelles possibilités de lutte contre la pauvreté rurale en Afrique subsaharienne Alors que l'Afrique est toujours confrontée à des défis considérables en matière de réduction de la pauvreté rurale, la perspective d'une renaissance économique menée par les petits agriculteurs commence à prendre forme. De plus en plus nombreux sont ceux qui pensent que l'Afrique est en mesure d'assurer une production suffisante non seulement pour nourrir ses habitants mais aussi pour exporter des excédents en quantité plus importante. L'Afrique est à même d'apporter une contribution effective pour assurer la sécurité alimentaire mondiale, tout en développant son économie et en sortant les Africains de la pauvreté. À cet égard, des avancées sont déjà en cours: • À l'échelle du continent, le PIB réel a progressé deux fois plus vite au cours des dix dernières années que durant les deux décennies précédentes. • Selon les prévisions de la Banque africaine de développement, six pays africains atteindront un taux de croissance de 7% cette année. Quinze autres enregistreront un taux de croissance de 5%, et 27 un taux supérieur à 3%. • Le Fonds monétaire international considère que, dans les dix années qui viennent, sept pays africains compteront parmi les dix économies au monde qui connaîtront la croissance la plus rapide. • Les gouvernements consacrent à l'agriculture des moyens financiers plus importants, dans la droite ligne de l'objectif fixé par l'Union africaine de porter les investissements publics dans le secteur agricole à 10% des budgets nationaux annuels. • Dans de nombreux domaines, les partenariats permettent d'élargir l'accès à des semences et engrais à rendement plus élevé, d'améliorer la fertilité des sols, de renforcer la formation technique et de développer l'accès au crédit. Grâce à tous ces progrès, les petits paysans deviennent plus productifs et plus prospères. Tout en prenant acte de la persistance de la pauvreté dans de nombreuses régions d'Afrique, le Rapport sur la pauvreté rurale établi par le FIDA attire également l'attention sur la baisse de la proportion des personnes extrêmement pauvres enregistrée au sein du monde rural au cours de la dernière décennie. L'Afrique va pouvoir récolter les fruits de ses efforts et un retournement de situation est manifestement amorcé sur ce continent. Les investissements dans l'agriculture africaine, clé de la sécurité alimentaire mondiale au XXIe siècle La population mondiale va continuer de s'accroître dans les décennies à venir, plus particulièrement dans les villes. Pour nourrir les 9 milliards d'habitants que devrait compter la planète en 2050, il faudra augmenter la production agricole de 70%. L'essentiel de cet accroissement devra venir des pays en développement. L'essor de leur production agricole est indispensable pour assurer la sécurité alimentaire mondiale dans les décennies à venir. Selon le rapport, la profonde mutation des marchés agricoles ouvre aux petits paysans des pays en développement des débouchés aussi nouveaux que prometteurs. De ce fait, les paysans seront plus vivement incités à accroître leur productivité. Mais il est essentiel de les aider à prendre pied sur ces marchés et à y renforcer leur pouvoir de négociation. Il est également indispensable d'apporter aux agriculteurs un soutien qui leur permettra de rendre leurs systèmes d'exploitation agricole plus productifs, plus durables et plus résistants. L'utilisation efficiente des ressources et l'adaptation aux effets des différents chocs, qu’ils soient ou non d’origine climatique, seront les points forts d'une agriculture intelligente dans les décennies qui viennent. Dans certains pays d'Afrique subsaharienne, plus de 60% de la population a moins de 25 ans. Alors que les jeunes représentent un potentiel considérable, nombre d'entre eux partent tenter leur chance à la ville en laissant derrière eux une population vieillissante. Il est indispensable d'inverser cette tendance, pour le bénéfice de tous. La réalité ne tardera pas à ternir les lumières de la ville aux yeux de cette génération, alors que, si ces jeunes ne quittent pas les exploitations, les petits exploitants agricoles qu'ils deviendront seront le fer de lance d'une agriculture innovante axée sur les savoirs. Il est donc essentiel de procéder durablement à des investissements massifs privilégiant les jeunes agriculteurs pour tirer le meilleur parti de leur énergie et de leur ambition. À l'évidence, le moment est venu de considérer les petits paysans pauvres d'un tout autre œil – non pas comme des individus qui ont besoin qu'on leur vienne en aide, mais comme des L'Afrique subsaharienne en bref − extraits de l'édition 2011 du Rapport sur la pauvreté rurale • Il est probable que la population rurale va poursuivre son expansion, quoiqu'à un rythme de plus en plus lent, pour culminer en 2045 avant d'amorcer une décrue. • Plus des trois quarts de la population pauvre vit en zone rurale. • La production agricole est une source particulièrement importante de revenus: selon les pays, entre 40% et 70% des ménages ruraux tirent plus des trois quarts de leurs revenus du travail de la terre. • Une part importante de la population de l'Afrique demeure exclue pour des raisons économiques des débouchés de plus en plus importants qu'offrent le marché régional et le marché mondial en raison des coûts relativement élevés en Afrique, qui s'expliquent par l'inadaptation des infrastructures et des politiques dans les secteurs des transports et de l'énergie. • Les enfants et les jeunes représentent 62% de la population, et, au sein des populations rurales pauvres, cette proportion est vraisemblablement encore plus élevée. • Les marchés urbains de produits alimentaires offrent un potentiel considérable pour le commerce intrarégional en Afrique subsaharienne. • En Afrique, la fertilité des sols, souvent naturellement faible, ne cesse de se dégrader. personnes dont l'innovation, le dynamisme et le travail acharné permettront d'apporter la prospérité à leur communauté et d'améliorer la sécurité alimentaire de la planète dans les décennies à venir. Le Rapport sur la pauvreté rurale publié par le FIDA met en lumière quatre principaux domaines sur lesquels il est nécessaire de concentrer plus particulièrement l'attention et les investissements. • Les zones rurales doivent devenir un cadre au sein duquel les gens ont envie de vivre et d'exercer une activité: il faut investir dans les infrastructures et les services (notamment les services collectifs), mais aussi dans la gouvernance. • Les populations rurales pauvres ont besoin des compétences qui leur permettront de faire face aux multiples risques auxquels elles sont confrontées et qui les empêchent souvent de tirer parti des possibilités économiques: il faut rendre l'environnement rural moins risqué, et les populations doivent être aidées à mieux gérer les risques dans le cadre du système de production agricole autant que de leur vie en général. • Une agriculture plus productive, plus durable et plus résistante repose nécessairement sur les savoirs, ce qui suppose que les petits paysans acquièrent de nouvelles compétences et de nouvelles aptitudes: l'accès à l'éducation et la formation doit se développer, et il faut les adapter aux besoins du monde rural et les axer sur la jeunesse. • Le regroupement au sein d'organisations confère aux populations rurales pauvres pouvoir, confiance et sécurité: il faut apporter un appui de manière à renforcer les capacités collectives en matière de réduction des risques, de gestion des actifs, de commercialisation des produits, de défense des intérêts et de négociation. En outre, il faut permettre à ces organisations d'occuper toute leur place. Thèmes de discussion Les intervenants de haut niveau seront invités à aborder un certain nombre de questions essentielles sur la pauvreté rurale en Afrique subsaharienne, parmi lesquelles: • Comment faire en sorte que les investissements privés et publics de plus en plus importants consacrés à l'agriculture africaine donnent plus de résultats pour les petits exploitants que ce n'était le cas auparavant? • Quelles sont les politiques nationales qui seraient de nature à encourager un plus grand nombre de petits exploitants agricoles à pratiquer une agriculture conforme à l'image donnée dans le Rapport sur la pauvreté rurale – c'est-à-dire plus productive, plus durable et capable de mieux résister au changement climatique? • Le Rapport insiste beaucoup sur la nécessité d'améliorer les compétences des petits paysans et attire l'attention sur le potentiel que représente une population rurale africaine jeune et mieux formée. Quels sont les éléments indispensables pour que cette nouvelle génération de femmes et d'hommes devienne le moteur de la croissance du secteur agricole de demain? • Nous savons que, partout dans le monde, les femmes jouent un rôle décisif dans la production vivrière et dans la sécurité alimentaire de leur famille. Quels sont les obstacles spécifiques que les femmes africaines ont à surmonter dans leur lutte contre la pauvreté? • Quelle est l'importance de l'économie rurale extra-agricole dans l'optique de la réduction de la pauvreté? Offre-t-elle réellement de nouvelles perspectives économiques de nature à permettre aux populations rurales de sortir de la pauvreté? Fonds international de développement agricole Via Paolo di Dono, 44 00142 Rome, Italie Téléphone: +39 06 54591 Télécopie: +39 06 5043463 Courriel: [email protected] www.ifad.org www.ruralpovertyportal.org Avril 2011 Personne à contacter: Farhana Haque-Rahman Chef, Service Relation avec média et communication externe Division de la communication Téléphone: +39 06 54592485 Télécopie: +39 06 54592215 Courriel: [email protected]