ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES DE LA VIE, SANTE, AGRONOMIE, ENVIRONNEMENT
Dossier de demande d'allocation de recherche pour la rentrée 2012
Laboratoire d'accueil
Laboratoire SVFp, Equipe ECRIN « "microEnvironnement CellulaiRe, Immunomodulation, Nutrition",
UMR 1019 – INRA/Université Clermont 1 – Unité Nutrition Humaine et CRNH Auvergne
UFR Pharmacie, 28, place Henri-Dunant, 63000 Clermont-Fd
Directeur du laboratoire : Pr F Caldefie-Chézet
Directeur de thèse : Pr F Caldefie-Chézet
Date d'obtention de l'HDR du Directeur de thèse : 10 avril 2006
Titre de la thèse : « OBESITE ET CANCER MAMMAIRE : IMPACT DU MICROENVIRONNEMENT
ADIPOCYTAIRE SUR LES CELLULES MAMMAIRES ET ENDOTHELIALES »
Exposé du sujet proposé : L’obésité est un facteur de risque établi du cancer du sein en post-ménopause.
Dans ce cadre, la place tenue par le tissu adipeux et ses produits de secrétions (adipokines) commence à
être reconnue. L’influence des variations de l’imprégnation plasmatique en adipokines, telles que la leptine
(hyperleptinémie) et l’adiponectine (hypoadiponectinémie), existant indépendamment dans les cas d’obésité
et de cancer du sein, peut être suggérée. Une étude clinique récente montre que chez les femmes
ménopausées, l’extension tumorale et la présence de métastases sont reliées à une augmentation de l’IMC
et à une hyperleptinémie (Maccio, 2010). De plus, les femmes d’IMC élevé et porteuses de tumeurs mammaires
ont un risque accru d’apparition de processus métastasiques et un plus fort taux de mortalité (Calle, 2003 ). Dans
ce contexte, le sein est un organe très particulier, puisque le tissu épithélial, sain ou tumoral, se trouve
directement au contact des adipocytes. Aussi, un rôle local du micro-environnement adipocytaire dans la
cancérogenèse mammaire est envisagé notamment en situation d’obésité. En effet, les interactions entre les
différents types cellulaires, en mettant en jeu non seulement les adipokines, mais aussi des mécanismes
pro-inflammatoires locaux, de stress oxydant et des processus d’hypoxie pourraient stimuler la prolifération
cellulaire et l’angiogenèse et favoriser l’apparition de métastases. .
En effet, l’angiogenèse est essentielle pour la croissance de la tumeur, pour l'invasion et la formation de
métastases et ses marqueurs d’activation sont par conséquents de mauvais pronostic (Uzzan, 2004).
L’implication du tissu adipeux via les adipokines, dans l’angiogenèse, est actuellement suggérée. Ainsi, le
VEGF joue un rôle majeur dans l’angiogenèse notamment par son aptitude à contrôler la formation des
vaisseaux sanguins et leur perméabilité et à maintenir la tumeur en survie (Hanahan, 1996 ; Helmlinger, 2000).
Cependant d’autres adipokines, dont les taux plasmatiques et adipocytaires sont modulés en situation
d’obésité, peuvent interférer sur ce processus. Ainsi, nous avons montré un effet potentiellement pro-
cancérigène de la leptine (Caldefie-Chézet, 2005 ; Jardé, 2008 et 2009), qui semble également être un agent pouvant
favoriser le processus d’angiogenèse (Sierra-Honigmann, 1998 ; Bouloumié, 1998 ; Fantuzzi 2000), puisqu’elle active in vitro la
prolifération et la migration des cellules endothéliales permettant ainsi d’induire la formation de tubes
endothéliaux (Sierra-Honigmann, 1998 ; Bouloumié, 1998 ; Cao 2001) et, est susceptible de moduler l’expression du VEGF
(Gonzalez, 2006). Anagnostoulis et son équipe (2008) ont montré expérimentalement, grâce à l’implantation d’un
système de disque d'angiogenèse chez des rats, que l’ajout de leptine ou de VEGF entraine une réponse
angiogénique. L’adiponectine, présentant des propriétés antiprolifératives tumorales (Jardé, 2008 et 2009) semble
avoir également un impact sur l’angiogenèse mais les résultats des études menées in vivo pour évaluer ses
effets restent très contradictoires (Brakenhielm, 2004 ; Ribatti, 2007 ; Mahadev, 2008). Récemment, nous avons établi au
niveau de la lignée MCF-7, par analyse transcriptomique en utilisant des puces à ADN spécifiques du cancer
du sein (264 gènes), que la leptine et l’adiponectine peuvent interférer avec les processus d’invasion au
niveau tumoral (ex : gènes MUC1 et EVL) et participer ainsi à l’installation de métastases (Jardé, 2009). De plus,
nos travaux préliminaires menés in vitro, en utilisant des concentrations reflétant les taux plasmatiques
physiologiques ou en situation d’obésité de la leptine et de l’adiponectine, montrent pour la première fois
dans une étude comparative l’impact de ces deux adipokines majeures sur la prolifération, la migration et la
formation des tubes endothéliaux. Ces résultats préliminaires suggèrent que la leptine utilisée in vitro aux
concentrations plasmatiques physiologiques et de façon plus prononcée à celles correspondant à une
situation d’obésité, favoriserait l’angiogenèse, alors que l’adiponectine serait anti-angiogénique aux
concentrations plasmatiques physiologiques (données non publiées). Ces adipokines pourraient donc influencer le
processus d’angiogenèse en lien avec la cancérogenèse mammaire, notamment chez les patientes obèses
pour lesquelles une hyperleptinémie, une hypoadiponectimémie et une augmentation du potentiel
métastatique sont décrites.
Au vu des résultats novateurs, que nous venons d’obtenir concernant l’implication comparée des adipokines
sur les processus d’angiogenèse en situation d’obésité et physiologique, il semble fondamental de mieux