2 Crédit Agricole S.A. 3 Document de référence 2012
MESSAGE DU PRÉSIDENT ET DU DIRECTEUR GÉNÉRAL
Message du Président et du Directeur général
Une année de transformation
L’année 2012 aura été une année de difficultés et d’efforts pour
tous.
Nous évoluons dans un contexte économique dégradé, de
croissance revue à la baisse à la fois en France et en Europe. Les
évolutions réglementaires qui touchent le secteur bancaire nous
contraignent en outre à faire preuve d’agilité et à revoir durablement
les conditions d’exercice de notre activité.
C’est dans ce contexte particulièrement difficile que Crédit
Agricole S.A. a publié un résultat net part du Groupe déficitaire de
-6471millions d’euros. Le niveau de résultat intègre les impacts
comptables d’opérations exceptionnelles. Il traduit aussi des
décisions stratégiques prises pour construire l’avenir, les avancées
significatives réalisées ces derniers trimestres et la mise en œuvre
de chantiers structurants pour le Groupe. Ce résultat ne doit
pourtant pas masquer le socle de bénéfices récurrents que nos
métiers peuvent dégager et surtout la solidité de notre banque.
Cette année 2012 doit être vue comme un tournant dans l’histoire
du Crédit Agricole, tournant qui vise à conforter un modèle unique
et pérenne d’exercice du métier de banque.
En France, nos banques de proximité ont maintenu un
niveau élevé d’activité. Elles ont notamment réalisé de bonnes
performances en matière de collecte avec 5,6% de progression.
À l’international, l’activité est stable en dépit d’un contexte
économique plus tendu en Italie. L’assurance et la gestion d’actifs
réalisent une très bonne année commerciale et dégagent de
bons résultats. Les services financiers spécialisés voient quant
à eux leurs contributions affectées par la nouvelle législation en
matière de crédit à la consommation mais aussi par nos objectifs
de désendettement qui concernent également la banque de
financement et d’investissement.
Parmi les avancées significatives, il y a bien sûr la cession
d’Emporiki à Alpha Bank. Elle a été conduite avec rapidité et de
manière ordonnée. Cette cession était nécessaire à la fois pour le
Crédit Agricole, compte tenu des risques de pertes encourues, et
pour le secteur financier grec en cours de restructuration.
Nous avons procédé, comme chaque année, à des tests de
valorisation de nos actifs dans chacun de nos métiers, en
tenant compte, de manière prudente, de la situation économique
et des perspectives de développement. Cela nous a conduits à
comptabiliser des dépréciations significatives qui ont eu un impact
fortement négatif sur notre résultat. Cependant, ces mesures, qui
n’entraînent aucune sortie de cash, n’affectent en rien la solidité du
Groupe ni sa capacité à financer l’économie.
Notre choix d’un modèle de développement articulé autour
de la banque universelle de proximité justifie notre décision
d’arrêter également certaines activités et de nous désengager de
participations financières minoritaires jugées non prioritaires. Nous
sommes en train de mener des opérations structurantes avec notre
sortie du métier du courtage (rapprochement de C A Cheuvreux
et Kepler Capital Markets, cession de CLSA à Citics par Crédit
Agricole Corporate and Investment Bank ) et de gérer activement nos
participations: cession totale de BES Vida et d’Intesa Sanpaolo, et
désengagement de Bankinter en deçà de 10%.
Autre chantier structurant, notre plan d’adaptation a été mené
avec détermination. Réalisé au-delà des objectifs que nous nous
étions fixés, il témoigne de la mobilisation de nos équipes et de la
capacité d’adaptation de notre Groupe à un nouvel environnement
réglementaire et économique. Nous avons notamment repensé
le modèle économique de notre banque de financement et
d’investissement, Crédit Agricole CIB, avec comme objectif principal
l’accompagnement de nos clients et l’abandon des métiers les plus
risqués sur les marchés financiers. Nous avons ainsi arrêté les
activités de dérivés actions et cédé des portefeuilles de crédits.
Ce plan destiné à réduire notre consommation de liquidité – 68 sur
50milliards d’euros planifiés – et à baisser nos emplois pondérés – 57
contre 35milliards d’euros annoncés – se traduit par le renforcement
de notre solidité financière, essentielle à l’exercice de notre métier.