A M B A S S A D E D E F R A N C E A U R O Y A U M E - U N I - S E R V I C E É C O N O M I Q U E R E G I O N A L - © D G T R E S O R
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Les recettes fiscales pourraient être affectées par un choc même minime sur la City – Le directeur du think
tank Institute for Fiscal Studies estime que même si la City n’était affectée que de façon marginale par le Brexit,
les conséquences pour les finances publiques seraient importantes. En effet, les recettes de l’impôt sur le revenu
sont devenues extrêmement dépendantes des contribuables les plus riches. 1 % des contribuables les plus riches
contribuent à plus de 25 % des recettes en impôts sur le revenu, et 5% des plus riches contribuent à la moitié des
recettes d’impôts. Le départ de quelques riches contribuables creuserait donc les finances publiques. De plus, les
travailleurs occupant des fonctions à haut revenus dans les services financiers payent aussi une part élevé d’impôts
fonciers, notamment à Londres.
INDICATEURS MACROÉCONOMIQUES
Le FMI revoit à la baisse les prévisions de croissance du Royaume-Uni pour 2017 – Après avoir révisé une
première fois à la baisse les perspectives économiques du pays après le référendum, l’organisation a abaissé la
prévision de croissance pour 2017 à 1,1 %. Le FMI prend ainsi en compte les effets de l’incertitude sur les
investissements, même s’il considère que le processus de négociation engagé devrait réussir à limiter les restrictions
aux échanges et l’instabilité politique. Cette prévision reste plus optimiste que les autres, qui tablent en moyenne
sur une croissance située entre 0,7 et 0,9 %. La croissance 2016 est revue légèrement à la hausse par le FMI, de 1,7
à 1,8 %, au vu des indicateurs récents. Le Royaume-Uni passe aussi mécaniquement de la 5ème à la 6ème place
mondiale mesuré par les taux de change, derrière la France, du fait de la dévaluation supplémentaire de la livre en
réaction à l’annonce de l’activation de l’article 50 en mars 2017.
Les indices conjoncturels de septembre signalent une croissance peu ralentie pour le troisième trimestre –
Les indices de conjoncture des secteurs manufacturier, de la construction et des services montrent que l’activité se
maintient au mois de septembre. L’activité du secteur manufacturier est en forte hausse, soutenue par la baisse de
la livre, de même que celle du secteur de la construction. Le secteur des services reste en expansion, mais de façon
légèrement moins dynamique qu’en août. Dans l’ensemble, ils indiquent une croissance de 0,3 % pour le troisième
trimestre. Toutefois, les observateurs divergent sur le résultat final de croissance au troisième trimestre en prenant
en compte les données d’août et de juillet : entre 0,5 % (Pantheon Macro) et 0,2 % (Capital Economics). Si ce
niveau est en baisse par rapport au deuxième trimestre (0,7 %), c’est une nette augmentation par rapport à la
stagnation ou même la récession prévue avant le référendum en cas de vote négatif.
La productivité britannique dépasse pour la première fois son niveau d’avant crise – D’après les données de
l’ONS, la productivité horaire du Royaume-Uni est en hausse de 0,6 % sur le deuxième trimestre 2016. Par
conséquent, la productivité des travailleurs britanniques dépasse le niveau connu en 2008, après 8 années de
productivité atone (en moyenne 0,1 %). Elle reste toutefois bien inférieure à celle des autres pays développés : la
productivité par heure travaillée du pays est inférieure de 18 % à la moyenne des autres pays du G7 et 27% inférieure
à la productivité française. Si cette faible productivité est compensée par un taux d’emploi très élevé, Theresa May
et Philipp Hammond ont affiché leur volonté de répondre au « productivity puzzle » en lançant de nouveaux
investissements dans les industries clefs.
COMMERCE ET INVESTISSEMENT
Le scénario de la future relation commerciale avec l’UE continue de diviser le Cabinet – Selon le Financial
Times, le gouvernement pourrait envisager un accord commercial de transition avec l’UE (qui pourrait impliquer
le paiement de droits d’accès au marché unique) afin de minimiser le choc pour les entreprises et le secteur financier
après 2019. Le gouvernement indique que rien n’a été encore décidé. La question du maintien dans l’Union
douanière fait également l’objet de dissensions entre les ministres. Philip Hammond privilégierait un accès le plus
large possible aux marchés européens contrairement à Liam Fox, partisan d’un hard Brexit. Selon le tabloïd le Sun,
qui cite l’un des ministres du gouvernement, la cohabitation entre le Chancelier de l’Échiquier et le ministre du
Commerce international pourrait ne pas durer, au détriment du second.