Herman CLOSSON - 5
Biographie
Il est important de rappeler que Herman Closson fut le fils d’Ernest
Closson, musicologue et chercheur, critique musical pendant 50 ans dans
L’Indépendance, professeur et folkloriste, un des meilleurs connaisseurs
dans le domaine de la chanson populaire.
On retrouvera tout au long de l’œuvre d’Herman Closson une
imprégnation de ce qui fait l’intérêt et la valeur de la chanson populaire
anonyme tant en flamand qu’en français ou en wallon. Car, pour Ernest
Closson, les trois cultures sont aussi intéressantes, et les deux volumes des
Chansons populaires des Provinces Belges (1913) contiennent plus de
deux cent chansons de Flandre et de Wallonie, harmonisées pour le piano.
Il y défend l’idée que l’âme même des deux races s’y révèle, encore
précisée par la langue qui sculpte la mélodie (préface du chansonnier
Tiouli).
C’est donc au carrefour de la musique populaire dont il entendit les
échos pendant toute son enfance, et de son goût pour le théâtre, que se
développèrent sa carrière et son œuvre. Le théâtre, la mise en scène, la
critique théâtrale, la traduction, la scénographie, qu’il enseigna à la
Cambre, furent ses passions tout au long de sa longue vie. Il fut d’abord
à vingt ans l’auteur d’un roman de jeunesse publié à la NRF, intitulé Le
Cavalier seul. Œuvre étrange à la fois naïve et rusée, qui révèle une
furieuse méfiance à l’égard du sexe féminin et une incompréhension totale
de la relation entre homme et femme. Une telle méconnaissance radicale
de l’«Ennemie», de l’«Autre», attirante, dangereuse, méprisée, exprime en
fait une immense peur d’être trompé par ce qu’il ne comprend pas, et
vaincu. Le livre est bien écrit, d’une écriture étrange, un peu déroutante,
d’un esprit désabusé, entre Gide et Montherlant.
Il est intéressant parce qu’il contient en germe et à l’état embryonnaire
la part psychologique de son œuvre future : l’inlassable recherche du
mystère féminin.