CURRICULUM VITAE
Dingremont François
55, rue de la Grange aux Belles
75010 Paris
06-18-30-87-83
francois.dingre[email protected]
Né le 26 Janvier 1971
Marié, un enfant
QUALIFICATION/CONSEIL NATIONAL DES UNIVERSITÉS
Février 2011 : Qualifié dans la section 18 (ARTS : architecture (ses théories et ses
pratiques), arts appliqués, arts plastiques, arts du spectacle, épistémologie des
enseignements artistiques, esthétique, musicologie, musique, sciences de l'art).
FORMATION ET TITRES UNIVERSITAIRES
Octobre 2010 : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Thèse de Doctorat en Sciences du Langage (option : Arts et Littératures)
Mention « Très honorable avec félicitations »
Titre de la thèse : « La mètis dans l’Odyssée, ou l’art d’être efficace »
Composition du jury :
Mme Barbara CASSIN, Directrice de recherche au Centre National de la
Recherche Scientifique.
M. Yves HERSANT, Directeur de thèse, Directeur d’études à l’Ecole des
Hautes Etudes en Sciences Sociales.
Mme Françoise LETOUBLON, Présidente du jury, Professeure à l’Université
Grenoble 3, Membre de l’Institut Universitaire de France.
M. Bernard MEZZADRI, Maître de Conférences à l’Université d’Avignon.
M. Jackie PIGEAUD, (pré-rapporteur), Professeur à l’Université de Nantes,
Membre de l’Institut Universitaire de France.
Résumé :
« Cette étude est un prolongement, dans le domaine de la littérature homérique, de la réflexion sur
la mètis engagée par Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant.
Elle se compose de trois parties. Une première je reprends la question de la mètis homérique
avec comme fil rouge ce questionnement : dans quelle mesure la mètis peut-elle être considérée
comme une sagesse ? Pour mener cette réflexion, j’insiste sur deux éléments contextuels, le genre
épique et l’ancrage polythéiste. La poésie homérique exalte un idéal aristocratique, les héros luttent
pour être les meilleurs dans l’agôn, pour obtenir des récompenses. L’utilisation de la mètis est
1
indispensable dans cette optique, car l’intelligence rusée est une marque d’excellence, d’aristeia.
Qu’elle soit figure divine ou outil du mortel, la mètis met en relief le jeu et les enjeux de l’épopée,
ce qui ne l’empêche pas de passer à de nombreux niveaux (social, esthétique, symbolique,
intellectuel) pour un modèle de savoir efficace. Abondant dans ce sens, nous insistons sur le fait que
la mètis révèle une intelligence du poros, un art de trouver une issue.
La mètis est aussi liée à la charis, à la grâce des apparences, des discours, elle leur confère une
insaisissable subtilité. La charis ourlée de mètis est le charme qui prend au piège les soucis, elle est
le sel qui rend savoureuse la relation entre les hommes et entre ces derniers et les immortels. Plutôt
qu’à une sagesse morale ou philosophique, la mètis renvoie à différentes formes d’intelligence
assurant à ses détenteurs d’abord une habileté à se sortir de situations difficiles ensuite un
pouvoir de séduction et de tromperie qui les mènera à la victoire et à la gloire.
Dans une deuxième partie, je porte un éclairage sur la logique de la mètis odysséenne en étudiant
trois adjectifs qui la caractérisent : poikilè, aiolè, pantoiè. Ces épithètes appartiennent au champ
sémantique définissant les pouvoirs des puissances marines, à savoir une ondoyante fluidité. Pour
traverser le Pontos apeiritos, le large infranchissable espace aporétique par excellence –, Ulysse
se fait aussi ondoyant que le monde qui l’entoure, il garde l’équilibre, se repère, évite les écueils et
maintient le cap. Ces épisodes montrent que la mètis est une intelligence du mouvement, de
l’équilibre et de la mesure. Elle permet d’esquiver, de résister et de contourner. Ajoutons qu’Ulysse
parvient à bon port parce qu’il se comporte d’une façon astucieuse avec les figures les plus
marquantes du monde aquatique, à savoir les nymphes. Il fait de leur dangerosité une complicité. Il
acquiert de cette traversée et de ce compagnonnage une habileté qui le rend insaisissable une fois
revenu sur terre.
Enfin, dans une dernière partie, je tente une analyse comparée des mètis. Et en premier lieu de
celle d’Ulysse et de celle de Pénélope : force est alors de constater que les deux époux partagent
une homophrosynè, une égalité et une complicité d’intelligence. Ils ne font qu'un quand il s'agit de
tirer un profit. En m’appuyant sur une étude de ce que Jean Bollack a appelé le « Jeu de
Pénélope », je parviens à la conclusion que la reine d’Ithaque est l’élément central de la mécanique
rusée permettant de sortir de l’aporie. Si elle permet la pleine réintégration d’Ulysse et la
restauration de son autorité, elle est aussi le pion grâce auquel l’aède tisse sa relation avec
l’auditoire de son chant. Celle-ci est faite d’astuces, de surprises, de délais, de tensions, de
renversements dont Pénélope est souvent la pièce maîtresse. Ce qui me conduit à considérer la
mètis sous l’angle poétique et à émettre l’hypothèse qu’une telle prégnance de la mètis dans la
construction du chant pourrait laisser entendre que les conditions d’exécution de la performance
aédique sont elles aussi agonistiques. La ruse des figures épiques est aussi une ruse du chant.
Dans tous les cas, nous avons affaire à une recherche ludique d’efficacité
Juin 2001 : Institut National des Langues et Civilisations Orientales
Diplôme Universitaire de Langue et Civilisation orientale en Arabe littéral
Juin 1997: Université Paris I
D.E.A d’Esthétique et Sciences de l’Art
Mention « Très Bien »
Composition du jury :
Mme Geneviève CLANCY, Professeure à l’Université Paris 1.
M. Marc JIMENEZ, Directeur de mémoire, Professeur à
l’Université Paris 1.
M Pierre FRESNAULT-DERUELLE, Professeur à l’Université Paris 1.
2
ETUDES POURSUIVIES
Ecole Pratique des Hautes Etudes/ Section des sciences religieuses
Préparation du diplôme post doctoral, sous la direction de Mme Renée Koch-Piettre
(Directeur d’Etudes, titulaire de la Chaire d’Anthropologie religieuse).
Résumé :
« Il s’agit, dans ce projet, provisoirement intitulé « jeu et enjeux de la charis », de s’interroger sur
la place de la charis dans l’anthropologie des textes placés sous les noms d’Homère et d’Hésiode.
La question de la charis est, en effet, anthropologique, ainsi cette remarque de Ménandre, au
IVème siècle avant notre ère : « quel être gracieux (charien) est l’homme quand il est homme »
(fragment 484, Körte). On voit à travers cette affirmation toute la place de la charis dans le souci, à
l’époque de la Grèce classique, de définir une humanitas. Cette humanité grecque s’exprimant par
la grâce sera l’un des leitmotivs de la vision romantique et néo-classique de l’Antiquité développée
aux XVIIIème et XIXème siècles. D’une façon générale, le thème de la grâce est omniprésent dans
“l’idéal grec” forgé au cours des siècles : de ce point de vue, existe un continuum entre l’époque
classique et l’âge moderne. A l’instar d’une sagesse prêtée volontiers aux Anciens, la grâce ferait
partie d’un lot, d’un butin réuni par l’Antiquité qui ferait tragiquement défaut aux sociétés
contemporaines. L’humanité ainsi pensée était tournée vers le beau et le bien, dont la charis mais
aussi les Charites seraient l’expression et la figuration. La charis et les Charites sont alors l’objet
d’une satisfaction, d’une joie essentiellement intellectuelle et spirituelle.
Je souhaiterais soumettre cette représentation idéaliste à la question et à la critique en adoptant
une approche anthropologique et esthétique. Du point de vue anthropologique, il me semble en
effet que l’humanité en jeu chez Homère et Hésiode tend essentiellement à se tourner vers
l’univers des plaisirs (Homère) ou des réconforts (Hésiode). Ils sont le ciment de l’idéal
aristocratique homérique et la récompense à une condition humaine ambivalente, faite de peines
et de joies, chez Hésiode. Sur le plan esthétique, puissance d’accroissement et d’embellissement, la
charis se manifeste dans tous les moments de l’existence une relation de plaisir s’établit. Les
héros homériques luttent pour son maintien et son retour, en effet, sa présence n’est jamais
éternellement acquise, elle est conditionnée par la bonne volonté des Immortels. Il s’agira
d’explorer l’idée que la charis est une des pièces maîtresses du jeu qui, dans la Grèce archaïque, lie
les hommes aux dieux. Notre hypothèse de travail est que la charis pouvait être la manifestation
d’une amélioration, son éclat faisant que l’esprit triste devenait joyeux, que le laid était transformé
en beau (cf. Odyssée, VI ,239-245). Du point de vue de la langue grecque, ce phénomène pourrait
être rapproc de l’effet sémantique produit par l’utilisation de l’adverbe eu- comme préfixe de
compositions nominales. Ce préfixe ajoute au terme avec lequel il est associé l’idée d’abondance,
de réussite, de facilité, il fait partie de ce que Françoise Bader appelle les mélioratifs, ainsi
euphrôsunè ou euporia. Ces expressions, désignant le passage à un surcroît de joie ou de
ressources, résument le principe dynamique de la charis. Cette dernière est appréhendée par
Homère et Hésiode comme un mouvement, une mobilité porteuse, véhicule de réjouissances. La
beauté d’un être, d’une parole, d’un objet vient de ce que sur lui ou sur elle passe la grâce et que
rien ne vient entraver ce passage, en cela les Grecs pouvaient voir la manifestation d’une volonté
divine.
La subtile mobilité d’Hermès sur laquelle je voudrais insister montre bien qu’un mode particulier
d’efficacité est lié à l’intelligence du passage. La charis d’Hermès tient beaucoup à cette habileté
« à passer et à faire passer ». Charis et Charites sont les deux faces d’une même pièce, d’un
sumbolon dont la présence accompagne les moments les plus réjouissants de l’existence. La charis
est une faveur qui se gagne à force d’efforts, d’épreuves, mais aussi d’astuces. En tant
qu’expression de la réjouissance et du plaisir, elle est un « fait social total », pour reprendre une
3
expression de Marcel Mauss. Certains sont même allés jusqu’à voir une filiation entre l’univers de
la charis et une pensée du don, de l’échange et de la réciprocité chère à Mauss (cf. D. Vidal, « Les
trois Grâces ou l’allégorie du Don », Gradhiva 9, 1991). Nous étudierons les différentes hypothèses
qui étayent cette thèse en mettant en relief les éléments de proximité et de distance avec la
conception homérique et hésiodique de la charis et des Charites. Nous tâcherons, également, de
saisir les points nodaux par lesquels la pensée archaïque du « fait social total » qu’est la charis se
transforme en idéal éthique et esthétique dès le début de la période classique. De ce point de vue,
un regard sur les différentes étapes du processus d’allégorisation des Charites nous sera utile pour
saisir le processus de laïcisation qu’elles, mais aussi l’essentiel de l’efficacité de la charis, vont
subir notamment sous l’influence de la pensée stoïcienne. Une fois ces éléments mis en lumière,
nous tenterons de montrer que l’idéal de socialité entrevu par le prisme de la charis s’il est fondé
sur l’idée de bienfaisance ne correspond plus vraiment au modèle archaïque, c’est certainement
moins le principe de libéralité, de désintéressement qui fonctionne comme possible ciment social
que celui du plaisir partagé collectivement.
SITUATION PROFESSIONNELLE
Service commun de la documentation de l’Université Paris III Sorbonne
Nouvelle
Magasinier spécialisé à la Bibliothèque de l’UFR Orient-Monde arabe, depuis 2003.
PUBLICATIONS dans des revues à comité de lecture international
« Pénélope, la meilleure des Achéennes », Gaia, Revue interdisciplinaire sur la
Grèce archaïque, éd. ERGA, Centre International d’Etudes Homériques, Université
Grenoble 3, n°15, Décembre 2012, p. 11-40.
Cet article a comme point de départ un constat unanimement partagé par les commentateurs de
l’Odyssée, à savoir la complexité de la figure de Pénélope. Nous essaierons de voir sur quoi repose
cette complexité. S’agit-il d’un statut social ou narratif faisant d’elle la victime de tiraillements ou
d’une astuce utilisée par le poète pour maîtriser la relation avec son auditoire ? L’apparente
opacité de Pénélope est pour nous avant tout l’expression d’un jeu poétique, elle permet à l’aède de
garder une parfaite maitrise sur le fil de l’intrigue. Plus le jeu de la reine paraitra insaisissable,
plus l’intrigue sera subtile. Cette course vers une construction toujours plus astucieuse de la trame
narrative pourrait donner une indication quant aux conditions dans lesquelles a lieu la
performance épique. La toujours plus grande insaisissabilité de la figure de Pénélope pourrait être,
en effet, le résultat de la compétition entre les aèdes, car surenchérir sur l’opacité du jeu de la reine
peut apparaître comme le meilleur moyen pour le poète de se distinguer de ses concurrents en
abondant dans la difficulté. La question sera donc de savoir si nélope ne serait pas un des
enjeux du jeu poétique ?
« Homère, le génie du paganisme et les philosophes. Un conflit des sagesses »,
L’Homme, Revue Française d’Anthropologie, éd. EHESS, n°201, Janvier/Mars
2012, p. 55-84.
Article cité par R. Hamayon, « Jouer. Une approche anthropologique », 2012, p.
268, F. Flahault, « L’imaginaire pastoral. Un héritage païen en terres chrétiennes »
et D. Fabre, J. Jamin « - En marge. Quelques considérations sur les rapports entre
anthropologie et littérature », L’Homme, n°203-204, Juillet-Décembre 2012.
En rouvrant la discussion sur la réception antique d’Homère et d’Hésiode, nous tentons de montrer
4
les arrière-pensées tactiques qui mènent, d’un côté, Xénophane de Colophon, Platon, de l’autre les
cyniques et les stoïciens à porter tel ou tel jugement sur la poésie archaïque. Les premiers
condamnent cette poésie la jugeant impie. Les seconds prétendent la sauver, mais ce sauvetage se
fait, de notre point de vue, au prix d’un dépassement de l’horizon archaïque et païen de la sagesse
homérique. Dans tous les cas, la sagesse homérique, constituante d’une anthropologie dont nous
tenterons d’esquisser les contours, apparaît comme un obstacle à la mise en place de leur système
philosophique respectif.
« Du sol phéacien au lit nuptial. Un arbre enraciné dans l’Odyssée », Poétique,
Paris, éd. du Seuil, n° 148, Novembre 2006, p. 435-453.
Y était étudiée l’importance narrative, poétique et symbolique de l’olivier, dans l’Odyssée, en tant
que possible figuration non seulement de l’attachement d’Ulysse à Pénélope, mais aussi du
phénomène de polytropie. Cette polytropie qui qualifie l’intelligence d’Ulysse et son identité
héroïque, « le héros aux milles tours » pouvait être pensé comme un élément qui définit la nature de
la poésie homérique, à savoir son côté plastique, ambigu, rusé.
« Une cicatrice insignifiante. Le scepticisme de Pénélope », Mètis. Revue
d’Anthropologie des Mondes Grecs Anciens, Paris/Athènes, éd. Daedalus/EHESS,
n°2, N.S., Décembre 2004, p. 5-28.
Une interrogation était formulée concernant les raisons pour lesquelles Pénélope, dans l’Odyssée,
tardait à reconnaître Ulysse, de retour à Ithaque, et en quoi la monstration de la cicatrice que le
héros portait au genou lui semblait insuffisante, voire insignifiante. Il s’agissait de reconsidérer la
question du rapport entre Etre/paraître, image/parole. C’était aussi l’occasion de montrer les
limites de l’interprétation aristotélicienne de l’anagnôrisis, du moment de reconnaissance, mais
aussi des interprétations allégoriques de la poésie homérique.
ACTIVITE COLLECTIVE D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE
2012-2013 : Participation au carnet « Lieux de savoir », histoire comparée et
anthropologie des pratiques savantes, de C. Jacob, avec un article : « Savoir et
science dans les bibliothèques », http://lieuxdesavoir.hypotheses.org/1128.
2012-2013 : Labex Hastec
Participation au projet quadriennal « Mémoires de la terre ».
Mai 2012 : Ecole Pratique des Hautes Etudes/ Section des sciences religieuses
Intervention, dans le cadre du séminaire d’Anthropologie Religieuse de Renée
Koch-Piettre, sur le thème : « Enjeux philosophiques et anthropologiques de
l’interprétation allégorique de lOdyssée ».
Mars 2012 : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Intervention, dans le cadre du séminaire de Lorenzo Vinciguerra : « Les origines
philosophiques de la notion d’individu à l’âge classique. Philosophie, théologie,
anthropologie » sur le thème : « Ulysse au pays des stoïciens. Retour sur la
construction d’un idéal d’humanité et d’individualité ».
2010-2013 : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Participation au séminaire de J. Jamin, F. Flahault et L. Vinciguerra,
5
1 / 9 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !