LCO1000 –Introduction à la littérature comparée Automne 2014 Professeur : Jacques Cardinal Bureau : C-8102 Téléphone : 514-343-2412 Courriel : [email protected] Heures de bureau : Lundi, de 14h à 16h Horaire du cours : Local : Lundi 16h – 19h (à venir) Description La littérature comparée a d’abord été caractérisée par un travail théorique visant à retracer l’évolution de la poétique du récit et de son imaginaire dans la culture occidentale. Nous aborderons d’entrée de jeu cet aspect de la pratique comparatiste en prenant connaissance des travaux d’Erich Auerbach (Mimésis. La représentation de la réalité dans la littérature occidentale) et Mikhaïl Bahktine (Esthétique et théorie du roman). La réflexion de Victor Hugo sur la poétique du sublime et du grotesque nous permettra également d’approfondir la question. Depuis quelques décennies la réflexion comparatiste a notamment pris pour objet d’étude l’Autre ou la rencontre de l’étranger et de sa culture. Afin de nous familiariser avec cette question et ses présupposés théoriques, nous l’aborderons sous trois aspects : l’ethnocentrisme, l’exotisme et le colonialisme. Nous serons ainsi appelés à analyser des textes de Diderot (Supplément au voyage de Bougainville), Todorov (Nous et les autres), LéviStrauss (L’ethnocentrisme), Loti (Aziyadé) et Memmi (Portrait du colonisé). Dans la deuxième partie du cours, nous mettrons d’abord l’accent sur l’incidence d’une certaine critique du langage pour la pratique du comparatiste. Notre réflexion portera d’abord sur le rapport entre langage et pouvoir. Nous serons attentifs dans ce cas à la dimension fondamentalement performative du langage ainsi que Nietzsche (La volonté de puissance) et Bourdieu (Langage et pouvoir symbolique) ont pu en faire la théorie. Notre réflexion portera ensuite sur le rapport du sujet à sa langue dans un contexte social et politique marqué par le bilinguisme, sinon le multilinguisme. Il s’agira alors de prendre en compte notamment l’aspect possiblement conflictuel d’une telle situation. L’analyse des discours ou récits de Miron (Le bilingue de naissance), Simon (Le trafic des langues) et Tremblay (The Dragonfly of Chicoutimi) nous permettra de réfléchir sur cette question dans le contexte québécois. Nous analyserons enfin le discours de la déconstruction, son ancrage philosophique et sa mise en procès de la métaphysique de l’identité. La lecture de Signature Événement Contexte de Derrida nous permettra de mesurer l’impact de ce discours de la déconstruction sur la pratique de l’analyse littéraire. Comme on peut le constater, la littérature comparée s’abreuve amplement aux divers savoirs des sciences humaines (anthropologie, philosophie, sociologie). Le savoir de la psychanalyse est également source de réflexion pour le comparatiste. À travers Freud (l’inceste, le complexe d’Œdipe) et Lacan (le stade du miroir), nous expliciterons la conception du sujet qui résulte d’une prise en compte de la question de l’inconscient. Nous terminerons notre parcours en soulignant l’importance des études culturelles dans le champ des études comparatistes qui, en effet, n’a pas seulement pour objet la littérature, mais s’étend à toutes les manifestations du discours social ou de la culture. Les études de Barthes (Mythologies), De Certeau (L’imaginaire de la ville) et de Muray (Après l’histoire) proposent notamment une réflexion critique sur la publicité, miroir de la culture contemporaine. Livres obligatoires Hubert AQUIN, Prochain épisode, BQ/Littérature Honoré de BALZAC, Le colonel Chabert, Le Livre de poche Roland BARTHES, Mythologies, Seuil/Points Denis DIDEROT, Supplément au voyage de Bougainville, Le Livre de poche Victor HUGO, Notre-Dame de Paris, Le Livre de poche Michel LEIRIS, Biffures, Gallimard/L’imaginaire Pierre LOTI, Aziyadé, Folio/Classique Albert MEMMI, Portrait du colonisé/Portrait du colonisateur, Gallimard/Folio Gaston MIRON, L’Homme rapaillé, Typo/Poésie Larry TREMBLAY, The Dragonfly of Chicoutimi, Les Herbes rouges/Théâtre Michel TREMBLAY, Le premier quartier de la lune, Leméac-Actes Sud/Babel