
La nef possède une voûte parabolique ou elliptique, et la croisée
du transept est sommée d’une coupole en béton translucide.
L’utilisation du béton permet de ne pas faire supporter la voûte de
la nef par des piliers. L’intérêt du béton armé est la facilité et la
rapidité d’emploi, la solidité, le faible coût et la possibilité de
construire une flèche de grande taille sans difficulté majeure. Il
permet aussi de construire les coupoles situées sur les côtés, de
donner des formes particulières au mobilier. Le dôme fait
référence à l’art byzantin et les fenêtres cintrées à l’art déco.
Les peintures intérieures de l'église, peintes directement le ciment
des murs, sont l’œuvre d'Eugène Chapleau.
L’autel qui se trouve dans le chœur est surmonté d’un
monogramme du christ XP avec un Jésus-Christ en
majesté, qui contrairement à beaucoup d’églises
catholiques, n’est pas une statue mais une peinture. Il est
encadré de part et d’autre par deux anges avec la mention
« Gloria in altissimis deo et in terra pax hominibus bonae
voluntatis», qui signifie « Gloire à Dieu aux plus hauts des
cieux et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté ».
On voit le message principal de paix que cette église veut
faire passer, en reprenant le principal chant de louange de
la messe catholique
intérieur et vitraux
Un prêchoir (là où le curé
« montait en chaire ») et une
chapelle sont très décorés. On
peut voir beaucoup de liens
avec la Vierge Marie.
Les couleurs utilisées sont le
rouge sang, car l’architecte a
voulu mêlé deux symboles
importants : le sang de Jésus-
Christ crucifié, et le sang versé
des soldats dans les tranchées.
Les vitraux sont en forme de
croix inscrites dans un carré,
et les couleurs utilisées sont le rouge, le vert, l’orange et le blanc. Ils sont typiques de l’art déco. Un des vitraux montre un
Français enlaçant fraternellement un Allemand avec la phrase de Jésus « Aimez-vous les uns les autres ».
4. Postérité des églises d’Albert-Paul Müller
Les habitants du village de Martigny
pas habitués tout de suite à cette nouvelle église. Notamment
les appels explicites à la réconciliation avec l’Allemagne
sont au début mal compris, dans une région dévastée par
l’invasion allemande et par les combats. En fait, Albert-Paul
Müller veut justement frapper les esprits, pour que son appel
à l’amour et à la fraternité résonne d’un écho plus puissant,
pour l’espoir d’une paix durable en Europe, notamment entre
Allemands et Français. L’église de Martigny-Courpierre
s’inscrit aussi dans une réconciliation entre la République
française et les catholiques, après les années
d’anticléricalisme du début du 20ème siècle. L’heure est à la
poursuite de l’Union sacrée, tant voulue en 1914.