
L’ EGLISE DU BOURG, à Buxerolles 
Il y a quelques siècles, nos ancêtres s’installèrent près du Clain et défrichèrent. C’est le sens du verbe 
« essarter »,  d’où  L’Essart  ou  Lessart.  D’autres  préférèrent  le  plateau  et  construisirent  leurs 
habitations au milieu des buis (« buxus »  en  latin,  d’où  Buxerolles)  et  des  ormes  (L’Ormeau).  Les 
Romains conquirent la Gaule puis les campagnes se christianisèrent. 
Bien vite, le besoin s’en faisant sentir, une église modeste est construite au XIème  siècle (23 m sur 8) ; 
un siècle plus tard, chœur et sanctuaire sont prolongés. Au XVème, elle est voûtée. Elle est dédiée à 
St- Philippe et St- Jacques (il s’agit de Jacques le Mineur), fêtés le 1er mai (le 3 depuis 1947) ; il ne 
faut pas confondre avec Jacques le Majeur ( frère de Saint Jean), celui qui a laissé les empreintes de 
son pied et de son bâton visibles au Pas de St Jacques, dans un rocher devenu lieu de pèlerinage à 
partir du IXème siècle ; Buxerolles et son église étaient et sont encore sur le chemin de St-Jacques de 
Compostelle.  
En 1851, le Conseil de Fabrique (= Conseil Paroissial) décide la construction d’un  clocher dans le 
même  style  roman,  faisant  porche  devant  l’église,  sans  doute  pour  proclamer  l’importance  de  la 
communauté (Père M. Tournesac, architecte ; Delaveau entrepreneur) ; la flèche est posée en 1853. 
La  population  s’accroît  et,  dans  le  même  temps,  l’église  se  dégrade :  elle  est  « petite,  vétuste, 
indigne ». 
Le Conseil décide donc de la démolir et d’en reconstruire une sur le même plan mais plus longue, en 
conservant le clocher. Quelques éléments de l’église romane sont réemployés ; d’autres sont visibles 
dans le hall du 1er étage de l’Hôtel de Ville. 
La municipalité fait appel à l’architecte Ferrand ; pour trouver des fonds, le curé Chabaut lance une 
souscription,  organise  une  loterie  dont  le  gros  lot  a  été  donné  par  l’Impératrice  Eugénie ;  les 
paroissiens fournissent l’eau, le sable et les moellons récoltés dans les champs. La première pierre 
est bénie le 24 juin 1868 ; l’église est consacrée le 25 août 1869 par Mgr Pie. 
Au début du XXème siècle, elle se dégrade ; en 1944, une explosion proche (camion, dépôt ?) détruit 
des verrières et fragilise l’ensemble ; en 1950, l’édifice menace de s’écrouler. Effectivement, lors de 
travaux, une travée de la voûte s’effondre. Pour  les 25 ans de sacerdoce de l’abbé Colin, en 1954, 
une troisième cloche, Marie, est ajoutée ; l’abbé fait construire une tribune inaugurée en octobre 1957. 
Un paratonnerre et un nouveau coq sont installés au sommet du clocher endommagé par la foudre en 
2005. Ce sont les dernières transformations. 
Ainsi, lorsque vous  regarderez l’église du  bourg, n’y voyez  pas  que des pierres : imaginez tous les 
prêtres, tous les paroissiens qui ont œuvré pour affirmer leur foi et nous en laisser un témoignage. 
              André DUPONT 
Article paru dans « La Voie » de mai 2017