Grille d'analyse d'une séquence cinématographique
Coordonnées du film : Fenêtre sur cour, Alfred Hitchcock, USA, 1954, 112mn.
Désignation de la séquence : Séquence d’ouverture du film (3’50)
REGARD OBJECTIF
Qu'est-ce que je perçois ?
« CE QUE JE VOIS, CE QUE JE PEUX OBSERVER »
Description de l'œuvre sans jugement
Articuler la dimension iconique et la dimension plastique
REGARD SUBJECTIF
Qu’est-ce que j’en pense ?
« CE QUE J’EN COMPRENDS »
Description selon son ressenti et
son interprétation personnelle
REGARD CULTUREL
Qu'est-ce que je sais ?
« CE QUE J'APPRENDS POUR
MIEUX COMPRENDRE »
DIMENSION ICONIQUE
DIMENSION PLASTIQUE
DIMENSION PERSONNELLE
DIMENSION CULTURELLE
Contexte :
Les années 50, des immeubles
dont fenêtres et balcons
donnent sur une cour
intérieure.
Ce que l’on voit :
Des stores se lèvent. Un
homme à la jambe cassée dort
dos à sa fenêtre, il transpire à
cause de la chaleur. On
suppose qu’il est photographe
et qu’il a eu un accident (son
appareil est cassé). C’est
depuis sa fenêtre que sont
filmés les lieux et les autres
personnages : une famille, un
couple dormant sur son
balcon, une jeune danseuse,
une femme (on ne voit que ses
bras dépassant l’encadrement
de la fenêtre) découvrant son
oiseau en cage, un pianiste qui
Fenêtre sur cour est un film de
fiction en couleur, dont les tons
évoquent les années 50.
- L’image : ce film est en
couleurs. Les premiers plans
situent la scène dans un
ensemble d’immeubles.
Après un premier
panoramique d’ensemble, le
deuxième « tour » de caméra
nous montre par des plans
plus rapprochés (1/2
ensemble) les habitants et
leurs occupations.
Par un montage assez fluide,
des plans relativement longs,
le réalisateur installe une
atmosphère ralentie par la
chaleur, malgré l’activité d’un
début de journée.
Le « balayage » des façades attise
notre curiosité. Chaque appartement
abrite une situation, des relations
particulières.
La musique nous happe par son
volume et son énergie. On se trouve
déjà dans la position du voyeur, que
l’on découvre cloué à son fauteuil.
Le zoom qui nous permet de sortir
de la pièce correspond au regard
porté par quelqu’un qui se trouve à
l’intérieur. D’ailleurs le film tout
entier est tourné en « caméra
subjective », c’est-à-dire du point de
vue du protagoniste : nous voyons
ce que regarde L.B.Jeffries, nous
sommes dans sa situation, bloqués
avec lui.
Il nous est présenté en gros plan,
comme pour approcher au plus près
qui il est, ce qu’il ressent.
Le réalisateur nous captive, à notre
Connu pour être un des meilleurs
films d’Alfred Hitchcock (1899-1980) -
qui en a réalisé plus de 50 - Fenêtre
sur cour a été récompensé par 4
oscars. Il appartient à la période
hitchcockienne « classique », c’est-à-
dire en couleur et produit par
Hitchcock lui-même.
Selon Gilles Deleuze, Hitchcock est le
1er cinéaste « mental ». Il ouvre la
porte du cinéma moderne. Chez lui,
toute action, toute affection est
interprétation.
La caméra elle-même assume un rôle
mental : c’est en montrant le
thermomètre qu’elle explique la sueur,
c’est par les photos d’accident que
l’on comprend la plâtre. C’est
également par ses plans longs qu’elle
tisse les relations entre les habitants
de l’immeuble.
Le spectateur est impliqué dans une
mise en abîme, la fenêtre est un écran
se rase.
La bande son :
- Musique de fosse jazzy
(extra diégétique),
accompagnant le
générique ; puis musique
de scène (diégétique) de la
radio
- Bruits : le miaulement du
chat, le vol des pigeons, le
réveil, le camion
- Voix : le speaker de la
radio, les enfants dans la
rue
- Le générique s’affiche alors
que les stores se lèvent.
Nom de l’acteur principal
(James Stewart), puis du
réalisateur et titre du film.
Suivent les noms des
seconds rôles, puis ceux de
tous les autres acteurs,
ensuite les équipes
techniques, pour finir par le
nom du compositeur de la
musique et de nouveau celui
du réalisateur.
- La musique de F. Waxman
occupe tout l’espace sonore,
elle est forte et rythmée, elle
fait penser à celle de
Bernstein, inspirée du jazz.
Ruptures de rythmes, de
timbres. Fractionnement en
courts motifs très différents,
en lien avec la diversité
d’appartements et de
personnes que nous montre
l’image.
- Les bruits sont plus
discrets, comme émergeant
difficilement de la torpeur
d’une nuit étouffante.
insu, dès les premières secondes.
dans l’écran. On pourra trouver
d’autres exemples de mise en abîme -
- en peinture : Les époux Arnolfini, de
Van Eyck
- dans la publicité : La vache qui rit
Ce film est un catalogue des relations
de couple. Jeffries, qui rechigne à
épouser sa fiancée, observe autour de
lui tous les cas de figure.
Document réalisé par les conseillers pédagogiques départementaux en arts visuels de la Gironde
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