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La belle Américaine
La tomate, c’est d’abord une drôle d’histoire d’aller-retour, elle arrive en Italie dans
les cales des caravelles de retour d’Amérique du sud, sa patrie d’origine, elle
remonte jusqu’à Nice, est finalement adoptée et acquiert la triple nationalité sud-
américaine /italienne/ provençale, Pour finir par repartir au 19em siècle dans les
poches des colons européens de l’Amérique du nord, ceux en chariot avec la
winchester ! et la boucle est bouclée.
Comme la patate et l’aubergine, des solanacées aussi, cousines botaniques, la
tomate est jusqu’au XVIIe siècle considérée avec méfiance. On l’assimile à la
mystérieuse mandragore et à la très toxique belladone (encore des cousines).
Passée cette période naturelle de méfiance, elle devient l’indétrônable reine des
légumes fruits que nous adorons.
La pêche du loup.
C’est la traduction de son nom latin : lycopersicum certainement hérité de sa longue
période d’essai avant son adoption dans tous les jardins du sud où prospère
facilement cette fille du soleil.
Semée en mi-mars il lui faut souvent quatre mois pour commencer à offrir ses
premiers fruits, à la mi-juillet, les premières que l’on mange directement au jardin en
pensant déjà à celles sublimes du mois d’août dont on se souviendra quand en
septembre voir octobre (comme l’année dernière) on ira cueillir à regret les
dernières. Voilà pour le calendrier, reste le bon choix des variétés et là, cela devient
ardu car contrairement à d’autres légumes dont le nombre de variétés s’amenuise,
pour la tomate c’est plutôt le contraire, de nouvelles variétés sont créées ou
réintroduites chaque année. A la Libre, nous avons choisi de ne produire qu’une
douzaine de variétés anciennes ou modernes, choisies pour leurs qualités
gustatives, leur bon comportement en culture et leur adaptation au terroir.