Pédiatrie 561
favorisant la survenue d’une complication sont le jeune âge (mais inférieur à 1an
cette fois), la chirurgie ORL, l’ASA élevé et l’utilisation d’une sonde d’intubation
pour le maintien des VAS.
Très récemment, Von Ungern-Sternberg et al. rapportent dans une étude
prospective sur tous les enfants anesthésiés dans leur hôpital pendant 12mois,
15% de complications respiratoires péri-opératoires[8]. Parmi lesquelles, on
dénombre 2% de bronchospasme, 4% de laryngospasme, 4% d’obstruction
des VAS, 10% de désaturation <95%, 7% de toux et 1% de stridor.
2.2. EPIDÉMIOLOGIE, FACTEURS DE RISQUE, MORBI-MORTALITÉ
Les IVAS sont donc un facteur augmentant la survenue de complications
respiratoires (CR)[7,8]. Toutefois, dans la littérature, on retrouve des données
parfois contradictoires en raison d’une très grande diversité des critères étudiés.
Les premiers enfants récusés ont sûrement fait suite à la publication de Mc Gill
et al. qui en 1979 rapportait le cas de 11enfants ayant eu des complications
respiratoires parfois graves (atélectasie pulmonaire) et dont le point commun
pour 10 d’entre eux était d’avoir présenté une IVAS dans le mois précédant la
chirurgie[9].
La première étude prospective visant à objectiver l’implication des IVAS dans
la survenue de CR est celle de Tait AR. et al. en 1987[10]. Après avoir identié
les enfants souffrant d’une IVAS par la présence d’au moins deux symptômes
de la liste précédemment citée, ils ont comparé les enfants malades ou non
devant subir une myringotomie sous anesthésie. Ils se sont aussi intéressés à
l’évolution postopératoire des symptômes en comparant les enfants opérés à un
groupe d’enfants témoins. L’étude n’a pas montré de différence signicative pour
la survenue d’une CR péri-opératoire entre les enfants malades et les enfants
sains (1,65 % pour l’ensemble). En postopératoire, l’évolution spontanée de
l’IVAS a été plus rapide chez les enfants opérés, signiant une action positive
de l’anesthésie et de la chirurgie sur l’IVAS. Cette étude laisse entendre qu’il ne
faut pas récuser les enfants atteints d’IVAS programmés pour une myringotomie
sous anesthésie générale au masque facial (pas d’intubation ni masque laryngé),
et qu’au contraire, la réalisation du geste chirurgical sous anesthésie entraîne
une meilleure évolution de la maladie (disparition plus rapide des symptômes).
Une étude rétrospective cette fois, portant sur 20000patients dont 1283
avaient des symptômes d’IVAS, retrouve un risque de CR de deux à sept fois
plus élevé en cas d’IVAS[11]. Si la trachée était intubée, le risque était onze fois
supérieur, en particulier, le risque d’œdème sous glottique post-intubation chez
l’enfant de moins de 1an (risque relatif 27,6). Leur conclusion était la nécessité de
dénir des critères de sortie de SSPI et de l’hôpital en cas de chirurgie ambulatoire
pour les enfants enrhumés. En outre, ils recommandaient de récuser les patients
de moins de 1an présentant une IVAS, surtout s’ils devaient être intubés.
Parnis SJ. et al. ont cherché à établir un score basé sur des critères cliniques
permettant d’estimer le risque de survenue de CR péri-anesthésiques chez des
enfants enrhumés[12]. 2051enfants (d’âge moyen 5,8ans) ont été étudiés sur
la période hivernale. 22,3% présentaient au moins un des symptômes dénis
comme pouvant être associé à l’IVAS. 23,5% étaient décrits par les parents
comme étant enrhumés le jour de la chirurgie et 45,8% dans les 6semaines
précédant l’acte. Parmi les CR observées, on peut noter: la toux (17%), les
désaturations (13%), le bronchospasme (1%) et l’obstruction des VAS (13,5%).