R. ROY-CAMILLE*, G. SAILLANT*, L. DOURSOUNIAN**, E. ROLLAND *
étroit, il faut entamer la partie interne de l'apophyse
articulaire inférieure, La coupe oblique de dedans en
dehors se fait aux dépens de la partie antérieure de l'ar-
ticulaire, Il faut prendre soin de ne pas fragiliser inutile-
ment l'isthme pour ne pas provoquer une séparation de
l'articulaire inférieure,
Le travail au ciseau frappé intéresse ensuite la portion
interne de l'apophyse articulaire supérieure qui est le
plus souvent responsable de la compression radiculaire
latérale, La frappe à ce moment doit être particulière-
ment maîtrisée car la racine est coincée sous l'os atta-
qué, Les petits fragments osseux ainsi détachés sont
retirés avec une pince à disque, L'utilisation du ciseau
frappé est préférable à celle de la pince de Kérisson
oblique qui menace la racine en la comprimant tempo-
rairement avec son talon,
Ces manœuvres permettant d'exposer les racines sont
réalisées de chaque côté et à tous les niveaux intéressés
par la sténose, Dans la mesure du possible, il faut libé-
rer bien latéralement les racines en respectant au maxi-
mum les massifs articulaires, L'arthrectomie complète
ne doit être réalisée que la main forcée,
Vérification des trajets
radiculaires
Chacune des racines exposées doit être mobilisée pru-
demment et il faut s'assurer de l'absence de tout élément
compressif sur le trajet.
La racine peut être pincée au niveau du récessus latéral
et sera libérée lors de l'arthrectomie partielle,
La racine peut être étirée sous un pédicule et pour qu'el-
le retrouve son aisance, une résection inféro-interne du
pédicule peut s'avérer nécessaire,
La racine peut être comprimée dans le foramen entre le
sommet de l'articulaire supérieure et le pédicule et/ou le
corps vertébral: la résection du pôle supérieur de l'arti-
culaire supérieure peut s'imposer,
La racine peut être ainsi comprimée à deux niveaux:
• soit à la naissance de la racine par le disque sus-
jacent,
• soit dans le foramen par le disque sous-jacent.
En réalité, si les bombements discaux étagés sont fré-
quents, leur responsabilité dans la sténose est relative-
ment peu fréquente et l'excision discale est rarement
indiquée, Par contre, les barres ostéophytiques de part
et d'autre du disque nécessitent fréquemment une résec-
tion,
Il importe donc de se souvenir que chaque racine, et
plus particulièrement LS, peut être comprimée à diffé-
rents niveaux.
179
La fermeture
Elle se fait après"avoir vérifié la liberté de tous les élé-
ments nerveux désignés par le bilan radio-clinique, Les
compresses et les tampons hémostatiques sont méthodi-
quement retirés, La dure-mère peut être recouverte de
produits synthétiques, mais le greffon graisseux est
actuellement largement utilisé comme moyen de pré-
vention de la fibrose post-opératoire, Il est prélevé dans
le tissu cellulaire sous-cutané et simplement posé sur le
sac duraI. Il doit être suffisamment volumineux pour ne
pas migrer, Un ou deux drains aspiratifs seront mis en
place et la fermeture se fera plan par plan en veillant à
ne pas laisser de décollement.
TECHNIQUE DE DÉCOMPRESSION
INTERNE ÉCONOMIQUE
POUR STÉNOSE DÉGÉNÉRATIVE
GLOBALE
La décompression interne désigne le procédé qui traite
la sténose en conservant une partie des arcs postérieurs,
Elle est encore appelée recalibrage ou fenestration, Elle
vise à prévenir l'instabilité post-opératoire et à beau-
coup mieux focaliser le geste de libération sur l'endroit
précis de la compression, Un autre avantage réside dans
le caractère beaucoup plus simple des suites opéra-
toires.
P.M. Lin(3)propose de conserver le ligament surépineux
et les épineuses et de décomprimer le sac duraI et les
racines par une lamino-arthrectomie partielle, La lami-
nectomie ne concerne que la partie médiale de la facette
articulaire inférieure, puis supérieure.
L'auteur précise que cette technique ne s'adresse pas
aux sténoses avec hypertrophie de l'arc postérieur, Mais
il faut souligner que dans les sténoses centrales, c'est la
partie supérieure de la lame qui est la plus compressive.
Cette modification de l'abord interlamaire, lorsqu'elle
est réalisable, convient donc surtout aux sténoses laté-
rales,
R.M, Joson(2) cherche à préserver le surtout fibreux
postérieur et le ligament surépineux qu'il considère
comme des éléments non négligeables du segment
mobile rachidien.
L'incision du fascia-lombaire est faite à 2 ou 3 mm de la
ligne médiane, puis il est procédé à une désinsertion
unilatérale des muscles paravertébraux. La section des
épineuses est réalisée sous leurs pointes en laissant
celles-ci solidaires du ligament surépineux, Puis la
désinsertion des muscles paravertébraux contro-laté-
raux est réalisée en les réclinant en dehors avec le liga-