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Si ces principes sont admis et partagés, leur mise en œuvre se fait différemment en fonction des
entreprises.
1. Quand l’autonomie est portée « localement » au sein d’une entreprise centralisée…
L’entreprise Charles River présente un mode d’organisation très centralisé, caractéristique des fin
XIXe et XXe siècles. La « tête » de l’entreprise, la direction générale, ne manifestant pas de volonté
d’être une « entreprise libérée » et face à la volonté de développer les principes énumérés ci-dessus
et une forte conviction dans la prise d’initiatives, la décision a été prise, en France, de faire des
pilotes d’équipes autonomes, au nombre de deux, accompagnées et formées sur plusieurs mois par
un cabinet-conseil dans l’application de ce nouveau mode d’organisation.
Fonctionnement de l’équipe autonome :
La première étape a consisté dans la définition d’un périmètre et de préoccupations
principales : décisions prises en équipe avec le consultant. Les priorités et structures de
l’équipe sont mises en place dans le cadre d’une réunion hebdomadaire animée par le leader
du périmètre (qui ne devient qu’un animateur). L’équipe acquiert ainsi progressivement –
sur des mois et des années – son autonomie en matière de gestion et de prise de décision.
Dans ce mode d’organisation où la place est faite à davantage d’autonomie et de prise de
décision, sans être une entreprise dite libérée, on laisse néanmoins les liberté et choix au
salarié de ne pas participer et de rester en retrait. Il ne s’agit pas d’imposer un nouveau
modèle d’organisation mais seulement de mettre à disposition des outils et de l’espace afin
de favoriser autonomie et auto-direction pour ceux qui le souhaitent.
Quant au pilote/manager de l’équipe, il est choisi en fonction de sa maturité car il est plus
difficile d’être un manager-coordinateur qu’un manager-contrôleur directif. Dans ce mode
d’organisation, le manager doit être à l’aise dans son cheminement personnel et notamment
en termes d’ego.
Chez Charles River, en France, cela fait environ 5 ans que le processus a démarré. Les deux équipes
ne sont plus accompagnées. Mais suite au changement de la direction générale, la nouvelle DG a mis
un frein à la démarche entreprise.
A noter que la coexistence de 2 cultures au sein de la même entreprise engendre des frustrations.
2. Réflexion autour des fonctions « support » menée par Emmanuel Richard :
En qualité de DRH, Emmanuel Richard a proposé à sa direction une réorganisation du rôle des
fonctions « support ». Là encore, il a fallu initier une nouvelle approche des Ressources Humaines
en repositionnant la fonction support dans l’entreprise à la source de ce qu’elle doit être.
La fonction « support » est née de l’ultra-spécialisation et l’ultra-segmentation du travail : on a retiré
aux opérationnels (des moyens de réaliser) certaines tâches. Dans l’esprit originel de la fonction
« support », ce sont les opérationnels qui vont vers elle. Or avec la structuration de cette fonction,
le flux s’est inversé et les fonctions « support » ont créé leur propre raison d’être avec la mise en
place d’outils, de règles, de process chargés d’être appliqués par les opérationnels. Ainsi, par
exemple, l’entretien annuel d’évaluation est typique de l’outil créé par les RH or, comme le souligne
Emmanuel Richard, un opérationnel a davantage besoin d’un retour personnel sur ce qu’il aime faire
et sur ce qu’il veut faire que d’une évaluation. D’où la proposition par E. Richard de ré-inverser le
sens du flux avec une fonction RH qui doit revenir à son essence à savoir être « support » et
disponible au besoin, au service des opérationnels. Aussi en matière de formation, chez Charles
River France, chaque équipe possède son budget et chaque salarié y fait sa proposition de formation
sans en référer aux RH.