C. La conférence de Nairobi
Au cours de la conférence sur le climat de Nairobi, les gouvernements se sont accordé
sur plusieurs mécanismes d’aides aux pays démunis mais ont repoussé les négociations pour
l’intégration des pays émergents au protocole de Kyoto.
Comme attendue, la 12e conférence mondiale sur le climat qui s’est déroulé du 6 au 17
novembre à Nairobi au Kenya fait figure de conférence de transition et son bilan est plutôt
faible même s’il reste encourageant. Un an après celle de Montréal, qui avait préparé les
désistements que nous avons récemment connu concernant le protocole de Kyoto par des pays
comme le Canada, pays parmi les plus grands pollueurs du monde, voici donc que se
réunissent 170 pays pour parler des changements climatiques. Les Etats unis n’ont pas
acceptés le protocole ainsi que l’Australie car certains pays en fort développement
économique et gros consommateurs (Chine) de ressources énergétiques, ne font pas partie du
protocole. Plus de 6000 participants ont fait progresser le débat sur un certain nombre de sujet
même si aucune disposition n’a été arrêtée concernant les modalités de prolongation du
protocole de Kyoto après 2012. Ce sujet à la source de toutes les discordes a été évité mais la
première fois dans les négociations internationales pour lutter contre les changements
climatiques, les gouvernements ont reconnu qu’il était nécessaire de diviser par deux les
émissions globales de gaz à effet de serre d’ici 2050, afin de contenir la hausse de la
température globale en deçà de 2°C. L'aide ne viendra vraisemblablement pas des pays
comme le Canada ou les États-Unis, même si le successeur de G.W. Bush d'ici deux ans sera
probablement plus ouvert à la question (difficile de faire plus fermé à l'heure actuelle).
Néanmoins, certains états des États-Unis ont également commencé à jouer en faveur de
la baisse des rejets, en contradiction avec la politique fédérale. La Californie vient par
exemple de voter une loi pour réduire de 25% les rejets de gaz à effet de serre d'ici 2020.
Objectif ambitieux mais qui ne sera que très difficilement atteint au vu des résultats depuis
1990, avec une augmentation de 14%. Cette prise de position unanime et officielle a été
saluée avec beaucoup de satisfaction de la part des ONG à l’instar de Greenpeace et du WWF
qui rappelle toutefois qu’il reste encore beaucoup à faire pour que les décisions politiques
rattrapent le rythme effrayant des changements climatiques.
La conférence organisée pour la première fois en Afrique sub-saharienne, compte quelques
avancées intéressantes pour les pays en
développement très touchés par les changements
climatiques. Il a été décidé de leur confier le
contrôle du Fonds pour l’Adaptation qui permettra
le financement de projets aidant les populations
les plus vulnérables à s’adapter aux impacts des
bouleversements climatiques. Ce Fonds serait
alimenté par une taxe sur les crédits générés par le
Mécanisme de Développement Propre (MDP),
l’un des trois mécanismes de flexibilité du
Protocole de Kyoto, ce qui pourrait générer
rapidement plus de 300 millions euros. Les ONG
espèrent déjà que cette taxe sera étendue à l’avenir aux autres mécanismes du Protocole de
Kyoto ce qui pourrait permettre de doter ce fond de plusieurs milliards de dollars répondant
ainsi à la réalité des besoins des pays les plus vulnérables, expliquent-elles. Ce fonds pourrait
être opérationnel dès 2007 et serait géré par le Fonds pour l’environnement mondial.
Les gouvernements ont également reconnu la nécessité de mieux répartir les projets MDP