Angioedèmes et chéilites : M. Castelain, R. Navarro, J. Lévy, F. Louis-Donguy Réactions adverses du SIDA et du Cancer : B. Milpied-Homsi, C. Gallen, M. Agell-Perello, A.M. Jonathan L’œil allergique : M. Castelain, J.L Fauquert, J. Lévy, F. Louis-Donguy Topiques médicamenteux allergisants : B. Milpied-Homsi, J. Dakhil, D. Ortolan, I. Henry-Daubas Allergie et intolérance aux anti-coagulants (héparines et antivitamine K) : J. Birnbaum, J. Dakhil, D. Ortolan, I. Henry-Daubas Diagnostic visuel des dermatoses possiblement allergiques : J.F. Stalder, A. Khoury, M. Anton, J. Le Sellin Soleil et peau : J.L. Peyron, A. Khoury, M. Anton, J. Le Sellin 3 Après un repos estival bien mérité pour tous, il est temps de remettre l’ouvrage sur le métier avec entrain et conviction car le programme est chargé. Les 16 et 17 septembre, une formation est prévue en collaboration avec AGORA-Formation et le soutien de l’UNAFORMEC pour définir la méthodologie d’une Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) et établir avec l’aide de nos universitaires des référentiels adaptés à nos pratiques. Puis chaque AREFORCAL qui le souhaite pourra commencer un cycle d’évaluation selon la méthodologie proposée. L’ANAFORCAL conjointement à la SFAIC élabore le programme du deuxième Congrès FRANCOPHONE d’Allergologie (CFA) qui se tiendra à Paris du 11 au 13 avril 2007 durant lequel 24 ateliers interactifs seront proposés afin de satisfaire les demandes exprimées. Vous l’aurez certainement relevé, le Congrès d’Allergologie de Français est devenu Francophone et c’est sous le signe de l’ouverture et de l’amitié que cette modification importante s’est installée. Ce numéro 78 d’« Allergologie Pratique » est consacré aux comptes-rendus du premier CFA : PV abrégé de l’Assemblée Générale de l’ANAFORCAL Comptes-rendus d’ateliers Dès le prochain numéro, nous retrouverons le rythme habituel avec les rubriques qui font appel à chacun d’entre vous. N’hésitez pas à partager un cas clinique, annoncer l’une de vos réunions, faire passer une petite annonce, faire partager à tous un compte-rendu de séminaire ou un travail effectué dans votre région, apporter une critique ou une suggestion, la rédaction répondra à toutes les demandes. Agnès Cheynel 4 rue Favre 73000 Chambéry Email: [email protected] 4 Assemblée générale de l’ANAFORCAL 13 Avril 2006 Procès verbal Partiel* * Seuls les paragraphes qui apportent des éléments nouveaux par rapport au procès verbal du conseil d’administration de l’ANAFORCAL du 12 avril 2006, seront détaillés. L’assemblée générale de l’ANAFORCAL s’est tenue le 13 Avril 2006 en salle 351 du Palais des Congrès de Paris, à l’occasion du 1er Congrès Français d’Allergologie. Sont présents 36 membres de l’association, dont les membres du bureau. Le président Jean-Pol Dumur, après avoir fait lecture de l’ordre du jour, débute la réunion par la présentation de son rapport moral. I. Rapport moral du président (cf. PV du CA) II. Rapport financier, présenté par Bruno Girodet, trésorier (cf. PV du CA) III. Résultats des élections du bureau national (cf. PV du CA) IV. Résolution de modification des statuts, présentée en Assemblée Générale Extra-ordinaire Le quorum requis n’étant pas atteint pour examiner en assemblée générale ordinaire la proposition de modification des statuts élaborée par le bureau de l’ANAFORCAL, une Assemblée Générale Extra-ordinaire est constituée ainsi qu’il a été prévu en pareil cas. Jean-Pol Dumur et Pierre Vassal expliquent que le but de cette modification des statuts est d’assurer une meilleure représentativité des associations régionales et de leur permettre d’assurer au mieux leur rôle de contrôle de l’activité du bureau de l’association. Pierre Vassal expose ensuite, article par article, cette proposition. ARTICLE 1 > Inchangé ARTICLE 2 : BUTS > Inchangé ARTICLE 3 : ACTION > Inchangé ARTICLE 4 : ADHESIONS L’expression « associations régionales et locales » est remplacée par « associations francophones ». L’Association Nationale regroupe les associations francophones ayant principalement un objet similaire indiqué à l’Article 2. Les adhésions résultent d’une demande écrite émanant des différentes associations ou adressée à titre individuel, qui contiendra engagement - d’adhérer aux présents statuts - de verser une cotisation annuelle, dont le montant est déterminé par le Conseil d’Administration. ARTICLE 5 : DEMISSIONS/ RADIATIONS > Inchangé ... 5 COMPTES RENDUS : PV partiel de l’AG de l’ANAFORCAL du 13/04/06 ARTICLE 6 : RESSOURCES > Inchangé ARTICLE 7 – ADMINISTRATION Le paragraphe « L’Association est administrée par un Conseil composé de 12 membres élus pour deux années par l’Assemblée Générale. Les membres sortants sont rééligibles et renouvelables par tiers. Le Conseil choisit parmi ses membres un Bureau composé d’un Président, d’un Secrétaire Général et d’un Trésorier. Le Bureau est élu pour deux ans. » est supprimé et l’article est libellé comme suit : « L’Association est administrée par un Conseil composé de deux membres par association élus pour trois années: un titulaire et un suppléant. En cas d’élection au bureau du titulaire, il sera remplacé au Conseil d’Administration par son suppléant qui deviendra ainsi membre de plein droit du Conseil d’Administration. Les membres sortants sont rééligibles. Le Conseil d’Administration élit parmi ses membres un Bureau de huit membres pour trois ans composé: - d’un Président, - de trois Vice-présidents, - d’un Secrétaire Général, d’un secrétaire général adjoint, - d’un Trésorier, et d’un Trésorier adjoint. Le Bureau est élu pour trois ans. Il peut s’adjoindre des membres cooptés pour leurs compétences particulières. Ceux-ci ne disposeront que de voix consultatives. » Il peut proposer le titre de Président d’Honneur à un membre ayant participé activement à l’essor de l’Association, après vote de l’Assemblée Générale. Il sera membre de droit du bureau avec seulement voix consultative. ARTICLE 8 : POUVOIRS Le libellé de l’article 8, à savoir « Le Conseil a les pouvoirs les plus étendus pour l’administration de l’Association pour faire et autoriser le Bureau à faire tous actes et opérations permis par l’Association, notamment ceux d’acheter, de vendre, de louer, de donner à bail, d’effectuer tous travaux ou réparations et également d’acheter toutes valeurs mobilières en vue de la constitution d’un fonds de réserve. Il représente l’Association à l’égard des tiers et la représente en justice. Il statue sur l’admission et la radiation des membres. Le Bureau peut déléguer les pouvoirs qu’il détient du Conseil au Président, assisté au besoin d’un de ses membres. Il peut également, pour des cas particuliers, donner délégation de tel pouvoir qu’il jugera utile à l’un des membres de l’Association » est supprimé et remplacé par le suivant : Le Conseil a les pouvoirs les plus étendus pour l’administration de l’Association, et peut autoriser le Président à faire tous actes et opérations permis par l’Association, notamment ceux d’acheter, de vendre, de louer, de donner à bail, d’effectuer tous travaux ou réparations et également d’acheter toutes valeurs mobilières en vue de la constitution d’un fonds de réserve. Il représente l’Association à l’égard des tiers et la représente en justice. Le Président statue avec le Bureau, sur l’admission et la radiation des membres. (Le Bureau peut déléguer les pouvoirs qu’il détient du Conseil au Président, assisté au besoin d’un de ses membres) Le Président peut déléguer les pouvoirs qu’il détient du Conseil d’administration à tout membre du Bureau. Il peut également, pour des cas particuliers, donner délégation de tel pouvoir qu’il jugera utile à l’un des membres de l’Association. Le Conseil d’Administration se réunit chaque fois que le Président le convoque ou que 4 de ses membres le demandent, et au moins une fois par an. Tout membre du Conseil peut se faire valablement représenter par un autre membre. Toutefois, le Conseil ne peut délibérer que si un tiers au moins des membres est présent en personne. Les délibérations du Bureau et Conseil d’Administration sont constatées par des procès verbaux enliassés dans un registre spécial et signés par le Président et l’un au moins des membres du Bureau. x. ARTICLE 9 ELECTIONS : Cet article déterminant les modalités d’élection répartit différemment les droits de vote des associations régionales en fonction de leur importance numérique ; en particulier, un groupe est créé pour les associations de plus de 45 membres, qui disposeront de 8 voix. Chaque représentant au Conseil d’Administration disposera d’un nombre de voix qui sera fonction de l’importance numérique du groupe qu’il représente : 6 COMPTES RENDUS : PV partiel de l’AG de l’ANAFORCAL du 13/04/06 > Groupe de 1 à 10 : > Groupe de 11 à 20 : > Groupe de 21 à 30 : > Groupe de 31 à 45 : > Groupe de plus de 45 : 4 voix 5 voix 6 voix 7 voix 8 voix Lors des votes, les Associations Régionales doivent être à jour de leurs cotisations. Le vote se fera par correspondance. La mention « Chaque membre du Conseil d’Administration pourra disposer d’un seul pouvoir d’une autre Association » est supprimée. Les membres du Bureau de l’ANAFORCAL sont choisis parmi les membres du Conseil d’Administration et sont élus par celui-ci. Les candidatures au Bureau doivent être déposées trente jours au moins avant la réunion du Conseil d’Administration. ARTICLE 10 – ASSEMBLEE GENERALE Les modifications, mineures, sont indiquées en caractères gras. Les membres de l’Association, définis par l’article 4 se réunissent en Assemblée Générale au moins une fois par an, pour entendre le rapport du Conseil d’Administration sur sa gestion, examiner et approuver les comptes de l’exercice, procéder, s’il y a lieu, au renouvellement partiel du Conseil, et délibérer sur les questions portées à l’ordre du jour. En outre, l’Assemblée Générale peut être convoquée extraordinairement chaque fois que le Conseil d’Administration le jugera nécessaire ou encore sur la demande des deux tiers des membres. Les convocations sont envoyées par lettre simple. L’Assemblée Générale est présidée par le Président de l’Association ou par un membre désigné par lui parmi les membres du Conseil. Les membres de l’Association disposeront chacun d’une voix et les décisions seront prises à la majorité membres présents. Tout membre de l’Association peut se faire valablement représenter par un autre membre. L’Assemblée Générale délibère valablement, quel que soit le nombre de membres présents, sauf pour le cas de dissolution réglé ci-après. Les délibérations des Assemblées Générales sont constatées par des procès verbaux enliassés dans un registre spécial et signés par les membres composant le Bureau de ces Assemblées. Toute copie de ces procès verbaux doit être signée par le Président ou par deux membres du Conseil. ARTICLE 11 – ASSEMBLEES EXTRAORDINAIRES L’Assemblée Générale a un caractère extraordinaire lorsqu’elle statue sur toutes modifications aux statuts. Elle peut décider la dissolution et l’attribution des biens de l’Association, la fusion avec toute association de même objet. Une telle assemblée devra être composée de la moitié au moins des membres actifs. Il devra être statué à la majorité des trois quarts des voix des membres présents. Les membres empêchés pourront se faire représenter par un autre membre de l’Association au moyen d’un pouvoir écrit. Une feuille de présence sera émargée et certifiée par les membres du Bureau. Si le quorum n’est pas atteint lors de la réunion de l’Assemblée, sur première convocation, l’Assemblée sera convoquée à nouveau, tant par avis individuel que par une insertion dans un journal d’annonces légales, à 15 jours d’intervalle et, lors de cette nouvelle réunion, elle pourra valablement délibérer quel que soit le nombre des membres présents. ARTICLE 12 : PROCES VERBAUX Les procès verbaux des délibérations des Assemblées Générales sont transcrits par le secrétaire sur un registre et signés par le Président et un membre du Bureau présent à la délibération. Les procès verbaux de délibération du Conseil d’Administration sont transcrits par le secrétaire sur un registre et signés par le secrétaire et le Président. Le secrétaire peut délivrer toutes copies certifiées conformes qui font loi vis-à-vis des tiers. ARTICLE 13 : DISSOLUTION > Inchangé ARTICLE 14 : LEGISLATION > Inchangé ARTICLE 15 : REGLEMENT INTERIEUR > Inchangé ... 7 COMPTES RENDUS : PV partiel de l’AG de l’ANAFORCAL du 13/04/06 L’ancienne partie « ANNEXES » disparaît car son contenu est repris dans la rédaction des nouveaux articles. Au terme de cet exposé Jean-Pol Dumur fait remarquer que l’ensemble de ces modifications correspond à un toilettage nécessaire des statuts, dont le dernier datait de 1990, et soumet cette proposition au vote de l’assemblée. Les modifications sus-décrites des statuts de l’ANAFORCAL sont adoptées à l’unanimité. V. Rapport pédagogique, présenté par François Wessel François Wessel se félicite du succès croissant des ateliers ANAFORCAL, qui font le plein d’inscriptions cette année au CFA, et de la constitution d’une solide équipe de formateurs. Leur organisation est caractérisée par la recherche de l’excellence en terme de qualité pédagogique, de rigueur scientifique et de convivialité, et il tient à remercier tous les intervenants pour leur implication dans la réalisation de cet objectif. Trois axes innovants sont à explorer, qui sont la Formation professionnelle conventionnelle (FPC), l’Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) et la FMC en ligne. 1. Formation professionnelle conventionnelle (cf. PV du CA) 2. Formation Médicale Continue en ligne Le projet de FMC en ligne actuellement développé par l’association fait intervenir plusieurs acteurs : - la société Santor, qui gère notre site Internet - l’ANAFORCAL qui se charge de l’élaboration des questionnaires, apporte sa caution pédagogique, définit la méthodologie d’évaluation, organise la construction des modules de FMC, choisit les thèmes et coordonne les équipes, - la SFAIC qui apporte son expertise et sa caution scientifique - l’industrie pharmaceutique, dont le soutien financier est indispensable Le CFA 2006 a été l’occasion de proposer aux participants un pré-test d’évaluation avec recueil des besoins, qui pourra être suivi dans l’année 2006 d’un travail individuel sur le site internet, en congrès ou lors de réunions. Le CFA 2007 offrira la possibilité d’effectuer un post-test avec délivrance d’une fiche individuelle d’évaluation et peut-être de points de FMC. Les premiers thèmes retenus pour l’élaboration des modules sont : - allergie alimentaire de l’enfant : seul module finalisé à ce jour - dermatite atopique de l’enfant - urticaire chronique - dépistage précoce de la rhinite allergique - allergie aux pénicillines - intérêt diagnostique des allergènes recombinants - éducation thérapeutique du patient asthmatique - allergie aux venins d’hyménoptères - bonne pratique de l’immunothérapie spécifique - rhinite chronique 3. Evaluation des pratiques professionnelles (cf. PV du CA) Au terme de cet exposé, un débat est ouvert avec les membres présents. A la question de François Payot, qui demande si l’EPP doit être effectuée par spécialité ou peut se concevoir de façon transversale, François Wessel répond que cette dernière éventualité est tout à fait envisageable pour peu que la structure du groupe se prête à l’analyse de dossiers communs. Le problème essentiel est celui du manque de référentiels et de la nécessité de travailler sur des thèmes partagés par plusieurs spécialités. Joël Lévy fait remarquer que si un groupe peut choisir un référentiel commun, le choix d’un référentiel à titre individuel est également possible. A la question de Bruno Girodet, qui demande quelles seront les personnes susceptibles d’utiliser un référentiel, Jean-Pol Dumur répond que tous les médecins pourront y avoir accès s’il est validé par l’HAS. Joël Lévy intervient pour rapporter les propos d’un interlocuteur de l’HAS contacté par téléphone. Il existerait selon lui deux types d’EPP, l’une officiellement validée par la Haute Autorité de la Santé et applicable à tous, l’autre reposant sur les référentiels élaborés par un organisme agréé comme l’UNAFORMEC, dont les membres obtiennent de facto l’autorisation de les créer. En l’occurrence notre association pourra demander à l’HAS de labelliser les référentiels qu’elle aura écrits. 8 COMPTES RENDUS : PV partiel de l’AG de l’ANAFORCAL du 13/04/06 Jean-Pol Dumur ajoute, sur ce point, que la validation de ces référentiels sera d’autant plus aisée à obtenir que nous adopterons la méthodologie de l’UNAFORMEC et que leur rédaction se fera en collaboration avec les universitaires. François Payot demande alors si un audit des AREFORCAL par l’UNAFORMEC sera nécessaire pour l’application des référentiels. Jean-Pol Dumur lui répond que pour la démarche d’accréditation et de qualité (DAQ) l’UNAFORMEC auditera les associations, dont les membres seront dès lors « labellisés ». Pour une association importante, la DAQ se ferait pour l’ensemble des membres et la démarche d’EPP serait organisée par petits groupes. Jean-Pol Dumur estime que cette démarche incitera probablement un plus grand nombre de praticiens à adhérer aux AREFORCAL. Joël Lévy, rappelant qu’une seule démarche d’EPP est obligatoire tous les cinq ans, estime que l’idée de la réforme est simplement d’inciter le praticien à évaluer non seulement ses connaissances mais aussi sa pratique. Il se propose par ailleurs de rédiger un séminaire de Formation Professionnelle Conventionnelle pour l’ANAFORCAL et de le proposer aux instances administratives. Youness El Guedarri demande si les associations extraterritoriales peuvent participer aux séminaires de FPC ; Jean-Pol Dumur répond par la négative en expliquant que les fonds alloués à ce type de formation relèvent de fonds publics français. Au terme de ce débat, Jean-Pol Dumur demande à l’assistance de voter l’approbation du projet EPP que l’ANAFORCAL propose de mettre en œuvre avec le soutien logistique de l’UNAFORMEC. Le projet est adopté à l’unanimité des membres présents, moins une abstention. VI. Perspectives pour l’année 2006-2007 Jean-Pol Dumur, avant d’énumérer les perspectives pour l’année à venir, rappelle que le journal de l’association « Allergologie Pratique » fait l’objet d’une nouvelle édition depuis le mois de mars 2006, et remercie Agnès Cheynel de reprendre la tâche de rédactrice en chef. Les actions suivantes sont dors et déjà programmées : - du mois d’avril au mois de septembre 2006 : mise en ligne des questionnaires et des modules d’évaluation de FMC sur le site anaforcal.org - les 20 et 21 mai 2006 : réunion du comité d’organisation du CFA 2007 qui aura lieu à Paris en raison du nombre de participants attendu ; en effet, le palais des congrès de Nancy, qui dispose de 450 m2 sur trois niveaux pour les exposants contre 650 m2 sur un seul niveau au palais des congrès de Paris, n’apparaît pas en capacité d’accueillir 1500 personnes dans de bonnes conditions. Afin d’assurer la réussite de ce deuxième CFA la solution d’une organisation à Paris est apparue plus sûre, mais le congrès restera bien entendu dédié à l’école Nancéenne, qu’Etienne Beaudouin représentera à la réunion du comité d’organisation. - du 2 au 4 juin 2006 : 5ème séminaire botanique et allergie à Aix les Bains, auquel Jean-Pol Dumur conseille de s’inscrire tôt - au mois de septembre 2006 : séminaire EPP avec les représentants des associations - du 11 au 13 avril 2007 : 2ème Congrès Francophone d’Allergologie à Paris, palais des Congrès - du 27 octobre au 1er Novembre 2007 : 6èmes rencontre francophones de FMC en allergologie à La Réunion, organisées par l’AREFORCAL Océan Indien En l’absence de questions supplémentaires, le président Jean-Pol Dumur met fin à l’assemblée générale. 9 Angioedèmes et chéilites : M. Castelain, R. Navarro, J. Lévy, F. Louis-Donguy Réactions adverses du SIDA et du Cancer : B. MilpiedHomsi, C. Gallen, M. Agell-Perello, A.M. Jonathan L’œil allergique : M. Castelain, J.L Fauquert, J. Lévy, F. Louis-Donguy Topiques médicamenteux allergisants : B. MilpiedHomsi, J. Dakhil, D. Ortolan, I. Henry-Daubas Allergie et intolérance aux anti-coagulants (héparines et antivitamine K) : J. Birnbaum, J. Dakhil, D. Ortolan, I. Henry-Daubas Diagnostic visuel des dermatoses possiblement allergiques : J.F. Stalder, A. Khoury, M. Anton, J. Le Sellin Soleil et peau : J.L. Peyron, A. Khoury, M. Anton, J. Le Sellin 10 Angioedemes et cheilites J. Levy (animateur/organisateur) R. Navarro (expert ANAFORCAL) M. Castelain (expert universitaire) F. Louis-Donguy (rapporteur) RESUME A l’aide de cas cliniques, l’atelier s’est attaché à rechercher les étiologies et les diagnostics différentiels des angiœdèmes appelés aussi oedèmes segmentaires et des chéilites. Un riche diaporama proposé par Michel Castelain a illustré cet atelier très interactif dans une ambiance à la fois chaleureuse et studieuse. III. LES ANGIOEDEMES III-1 définition L’angioedème est un œdème du derme profond localisé essentiellement dans les tissus lâches : face, organes génitaux externes et mains. Le Professeur J.F. Nicolas conseille de parler d’œdème segmentaire. MOTS CLES Œdème segmentaire - interrogatoire - IEC - oestrogènes - inhibiteur de la C1 estérase INTRODUCTION Les seize participants dont dix allergologues exclusifs, deux dermatologues, deux pneumologues et deux pédiatres avaient tous comme attente principale l’étude des étiologies des angiœdèmes et des chéilites. I. LES OBJECTIFS DE L’ATELIER - lister les étiologies des angiœdèmes et des chéilites - de citer leurs principaux symptômes - conduire la démarche diagnostique et pratique - de poser les questions pertinentes orientant la nature des investigations - énumérer les diagnostics différentiels. III-2 clinique Son côté migrateur est retrouvé en cas d’urticaire associée. Il s’agit d’une tuméfaction circonscrite, mal limitée, ferme, non colorée ou discrètement rosée. Le prurit est rare mais il existe souvent une sensation de cuisson et de tension. Peut s’y associer une atteinte muqueuse, bucco-pharyngée ou laryngée, digestive sous forme de douleurs abdominales et dans la moitié des cas une urticaire. Il faut rechercher un contexte fébrile, des adénopathies, un subictère, une organomégalie. III-3 diagnostic Il repose sur un interrogatoire policier et fouillé dans 90% des cas. Celui-ci s’articule autour des antécédents allergiques, prise médicamenteuse, interventions chirurgicales, profession, circonstances d’apparition, signes associés, infections concomitantes, prises alimentaires et tout ce qui peut sortir de l’ordinaire du patient. III-4 les agents responsables d’angioedèmes par ordre d’importance II. MATERIEL ET METHODES Deux cas cliniques proposés par les experts posaient le problème de l’origine iatrogène des angioedèmes. Ils ont servi de point de départ à la discussion. le premier abordait la responsabilité d’un IEC chez un patient allergique aux acariens et au pollen de cyprès et le deuxième la responsabilité de l’œstrogène d’une pilule contraceptive chez une patiente allergique aux acariens et au nickel. Les trois autres cas cliniques nous ont permis de nous familiariser avec les chéilites : l’une d’origine médicamenteuse (peroxyde de benzoyle pour le traitement de l’acné) et deux allergiques de contact (aux Baumes du Pérou, aux parfums et à l’huile de ricin ou castor oil ou palma christi oil dont l’allergène est l’acide ricinoléique libre. III-4.1 les médicaments - les IEC Ils sont responsables de 0,5 à 1 % des angioedèmes, associés ou non à une toux ,en général après un temps de latence et sont spontanément réversibles en quelques jours à l’arrêt du traitement. Il ne s’agit pas d’une allergie mais d’un phénomène d’accumulation avec libération accrue des bradykinines plasmatiques. - les Sartans 30 % des patients ayant eu un angioedème sous IEC pourront développer des angioedèmes sous Sartan. Une telle substitution est donc déconseillée. - les inhibiteurs calciques Ils sont beaucoup plus rarement impliqués. ... 11 COMPTES RENDUS D’ATELIERS : Angioedemes et cheilites - les psychotropes Les antidépresseurs tri et tétracycliques, les neuroleptiques et les benzodiazépines peuvent être en cause. - les oestrogènes Ils sont responsables d’angioedèmes, d’urticaire et même de signes digestifs par diminution de l’inhibiteur de la C1 estérase. Un progestatif pur sera alors préféré. - les AINS et l’Aspirine Ils peuvent induire ou aggraver des urticaires avec angioedème par inhibition de la voie de la lipo et cyclo-oxygénase. Les AINS anticox 1 inhibent la cyclo-oxygénase dans tous les tissus mais les anticox 2 ne l’inhibent que dans les tissus inflammatoires (nimésulide), ce qui permet leur utilisation. III-4.2 l’œdème angioneurotique Cette pathologie est responsable d’angioedèmes récidivants parfois graves avec douleurs abdominales faisant penser à une urgence chirurgicale. Elle peut etre familiale et est due à un déficit quantitatif (par un mécanisme génétique) ou fonctionnel de l’inhibiteur de la C1 estérase. III-4.3 les angioedèmes d’origine physique La pression, le froid, les vibrations, les traumatismes peuvent être en cause. Le test de provocation fait le diagnostic (test à la bandoulière pour l’urticaire à la pression...). III-4.4 les angioedèmes allergiques On y pensera s’il existe des manifestations associées comme urticaire, syndrome oral de Lessoff, troubles digestifs. Parmi les allergènes incriminés, on retrouve : - le latex - aliments seuls ou parfois associés à l ‘effort (dans la 1⁄2 heure à 3 heures après l’ingestion d’aliments) - les pneumallergènes Le bilan allergologique confirmera le diagnostic. A la frontière de l’angioedème, on trouve les accidents de contact aux produits cosmétiques à base de protéines de blé hydrolysées. III-4.5 l’angioedème idiopathique Parfois, aucune étiologie n’est retrouvée. Il ne faut pas hésiter à reprendre plusieurs fois l’interrogatoire mais dans 30% des cas le mystère demeure. III-5 Examens biologiques En présence de signes d’atteinte systémique, on demandera : dosage des anticorps antinucléaires, protéinurie, C3 et C4 indispensables. En cas d’angiœdème dû aux oestrogènes ou d’œdème angioneurotique un dosage pondéral et biologique de l’inhibiteur de la C1 estérase sera nécessaire. 12 III-6 Diagnostic différentiel - les oedèmes de l’insuffisance cardiaque, rénale (néphropathie), de l’hypoalbuminémie - la compression de la veine cave supérire - l’eczéma aigu du visage (ex : utilisation de Balsamorhinol® ou de gants non poudrés recouverts d’un film d’acrylate conservé dans un ammonium quaternaire (chlorure de cétyl pyridinium). - les photodermatoses aigues du visage (ex : Kétum® responsable d’une photodermatose aigue et rémanente) - les toxidermies médicamenteuses : syndrome de Stevens Johnson(Tégrétol®,sulfamides, diurétiques,thiazidiques, Cordarone®) - et encore les chenilles processionnaires en Février-Mars dans le Sud de la France (processus d’envenimation), ou les insectes (moustiques) - l’insuffisance thyroïdienne : myxoedème - l’alcoolisme et la prise de neuroleptiques IV. LES CHEILITES IV-1 Définition La chéilite est une inflammation des lèvres associée à un œdème, une sécheresse, une fissuration ou parfois une suppuration. IV-2 Etiologies IV-2.1Les chéilites allergiques : - les aliments courants seront testés en pricks et patch dilués dans la vaseline - le dentifrice : testé en ouvert, légèrement dilué (salol, menthol, antiseptiques tels que le triclosan) - les produits cosmétiques : le produit fini est testé tel quel sur la peau et si le test est positif on demande sa composition au laboratoire. Les allergènes les plus courants sont la lanoline, l’Euxyl K400 (conservateur), les parabens, le nickel, les Baumes du Pérou, les parfums, la colophane, le formaldéhyde. Penser aux allergies croisées des baumes du Pérou avec la vanille, la cannelle, le clou de girofle ou l’eugénol utilisé en dentisterie), les écorces d’agrumes, l’anis, les épices et le genièvre. IV-2.2 causes non allergiques : - l’ectodermose périorificielle dans le cadre d’un syndrome de Lyell ou de Stevens-Johnson (toxidermies médicamenteuses) - le bouquet d’herpès - la chéilite de léchage ou chéilite factice: il faut hydrater les lèvres avec des sticks labiaux peu allergisants (type Céralip RP®) ou des crèmes cicatrisantes pour les lèvres (Cicalfate® Avène, Cicactive® Uriage...). Le patient a très rarement conscience du léchage, c’est donc un tic difficile à corriger. - la chéilite du fumeur COMPTES RENDUS D’ATELIERS ANAFORCAL au CFA - le lichen plan profus - la chéilite actinique : chez les personnes exerçant une profession en plein air : marins, forains... - la perlèche commissurale à staphylocoques et/ou à candida albicans due à la chute des commissures labiales en raison d’un mauvais articulé dentaire ou d’un appareil dentaire mal adapté. Traiter par Mupiderm® ou Mycoster crème® et bains de bouches au Bicarbonate de soude - le lupus : y penser devant un aspect oedématié et dépoli des lèvres associé aux autres signes de lupus - la dermatomyosite - la macrochéilite granulomateuse de Miescher qui atteint souvent la lèvre supérieure (lèvre en tapir) ; elle s’intègre dans une maladie granulomateuse : sarcoïdose, Crohn, lèpre (granulome à cellules géantes à la biopsie) - la chéilite glandulaire de Volkmann qui est une inflammation chronique des petites glandes salivaires accessoires de la lèvre essentiellement infé- rieure. Dans sa forme évoluée suppurative, elle est très douloureuse et se traite chirurgicalement - les chéilites médicamenteuses : dues à des rétinoïdes aromatiques (dérivés de la vitamine A acide, acitrétine, isotréinoine) qui dessèchent les muqueuses, aux quinolones photosensibilisantes, aux médicaments antirétro-viraux, aux sels d’or... CONCLUSION L’angioedème appelé œdème segmentaire est de cause principalement médicamenteuse, spontanément régressif à l’arrêt du médicament suspect. S’il persiste, il faut savoir chercher une autre cause grâce à l’interrogatoire. Les causes allergiques des chéilites sont faciles à éliminer par des tests cutanés et épicutanés, mais il existe une longue liste de causes non allergiques très variées, locales, générales ou d’origine inconnue. Bibliographie 1) Bouillet L, Ponard D, Drouet C, Jullien D, Massot C. Angioedema and oral contraception. Dermatology . 2003 ; 206 : 106-9 2) André C, André F, Veysseyre-Balter C, Rousset H. Acquired angioneurotic oedema induced by hormonal contraception. Presse Med. 2003 ; 32 : 8315 3) Davis AE et col. The physiopathology of hereditary angioedema. Clin Immunol. 2005 ;114 : 3-9 4) Van Doorn MB, Burggraaf J, Van Dam T, Eerenberg A, Levi M ,Hack CE, Schoemaker RC, Cohen AF, Nuijens J. A phase 1 study of recombinant human C1 inhibitor in asymptomatic patients with hereditary angioedema. J Allergy Clin Immunol 2005 ; 116 :876 -83. Reactions adverses du SIDA et du Cancer Expert universitaire : B. MILPIED-HOMSI (Nantes) Expert ANAFORCAL : C. Gallen (GAILRC – Narbonne) Animateur-organisateur : M. Agell-Perello ( AREFORCAL Provence-Hyères) Rapporteur : A.M. Jonathan ( AREPFORCAL 78/92 – Garches) LES OBJECTIFS de cet atelier étaient d’aborder : RESULTATS - les réactions adverses cutanées les plus fréquemment rencontrées dans le SIDA et les traitements anticancéreux - les molécules le plus souvent en cause dans ces réactions - l’identification des signes de gravité. A/Toxidermies aux antirétroviraux Elles ont les mêmes aspects cliniques que les toxidermies des sujets immunocompétents, mais elles ont la particularité de n’avoir que peu d’alternative thérapeutique. De plus, il existe souvent plusieurs molécules associées. Pour ne pas faire prendre de risque au patient , il faut déterminer quel est le médicament en cause : - en connaissant le pourcentage de fréquence d’atteinte avec les molécules utilisées - en évaluant les facteurs de gravité de l’atteinte - en faisant un bilan allergologique si celui-ci est possible : on peut faire des patch aux antirétroviraux pour rétrospectivement savoir quelle molécule était en cause. MATERIEL ET METHODE La présentation de cas cliniques avec iconographie a permis de répondre aux divers objectifs : - sur les antirétroviraux surtout - sur des molécules anticancéreuses. ... 13 COMPTES RENDUS D’ATELIERS : Reactions adverses du SIDA... I. Aspects cliniques a - Exanthèmes maculopapuleux : ils représentent 75% des toxidermies. Ils surviennent, en moyenne, 10 jours après l’introduction du médicament (plus précocement en cas de réintroduction du médicament) ; ils évoluent spontanément en moins de 8 jours vers la guérison, avec parfois une fine desquamation résiduelle, sans séquelles pigmentaires. En général, le traitement peut être poursuivi en recherchant les signes cliniques qui évoquent une évolution vers une toxidermie sévère. Plusieurs aspects cliniques sont possibles : en général, maculopapules rouge vifs, nappes érythémateuses par confluence des maculopapules, avec parfois un aspect purpurique des extrémités sans trouble de la coagulation ;plus rarement aspect urticarien ou en pseudo-cocardes ; l’atteinte des muqueuses est généralement absente. b - Syndrome de Stevens Johnson, syndrome de Lyell : syndromes de nécrolyse épidermiques se caractérisant par l’intensité des lésions muqueuses et le décollement cutané (moins de10% du revêtement cutané dans le Stevens Johnson, plus de 30% dans le Lyell). L’atteinte muqueuse, précoce, est : - buccale (stomatite érosive, chéilite hémorragique), parfois pharyngée, oesophagienne - conjonctivale - anale, génitale - parfois bronchique, provoquant une détresse respiratoire aiguë. L’atteinte cutanée est un érythème maculopapuleux confluent, aigu, douloureux, d’extension rapide, suivi d’un décollement épidermique réalisant des phlyctènes, se rompant rapidement. Le décollement de l’épiderme nécrosé à la pression du doigt ou signe de Nikolsky est présent . Une fièvre élevée est constante. Les complications systémiques sont celles des grands brûlés. Le pronostic est fonction de l’étendue du décollement. La mortalité va de 5% pour le Stevens Johnson à 30% pour un Lyell. La cicatrisation cutanée s’obtient en moyenne en 3 semaines avec des séquelles pigmentaires et surtout fonctionnelles dues à l’atteinte muqueuse (oculaires surtout). La corticothérapie générale est déconseillée. c - Le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou DRESS = drug rash with eosinophilia and systemic symptoms. La Névirapine, l’Efavirenz, et surtout l’Abacavir en sont pourvoyeurs. Exanthème maculopapuleux débutant à la partie supérieure du corps,s’étendant en quelques jours pour réaliser une érythrodermie volontiers oedémateuse, infiltrée, pouvant prendre divers aspects : suintant et desquamatif, vésiculeux, pustuleux, purpurique ; mais l’atteinte cutanée n’est pas obligatoire ; Dans plus de 90% des cas, une fièvre élevée et 14 prolongée est associée, ainsi que des arthralgies, myalgies, une poly-adénopathie, une hépatite cytolytique(50% des cas), une atteinte pulmonaire interstitielle, une atteinte rénale interstitielle(11% des cas), des localisations cardiaques ou thyroïdiennes. Sur le plan hématologique, sont évocatrices, une hyperleucocytose élevée, une leucopénie (plus rarement), une hyperéosinophilie (dans plus de 30% des cas), une hyperlymphocytose atypique et un syndrome mononucléosique. Ce syndrome est caractérisé par une survenue plus longue: de 2 à 6 semaines. Son évolution est prolongée sur plusieurs semaines : 3 à 8 en moyenne, malgré l’arrêt du médicament. Le traitement consiste en une corticothérapie générale (0,5 mg/kg/j ) avec des résultats symptomatiques immédiats, mais souvent rechute à la décroissance de la posologie. d - Autres types de toxidermies : ce sont des urticaires aiguës d’hypersensibilité immédiate, IgE médiées. II. Molécules en cause : Elles s’observent (Tableau 1) : - surtout avec les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse ou INNTI : Névirapine (Viramune*), Efavirenz ( Sustiva*), Delavirdine - mais aussi avec les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse ou INTI : AZT ou Zidovudine (Retrovir ), Lamivudine (Epivir*, Zeffix*), et surtout Abacavir (Ziagen*) et les associations : Combivir°* = AZT +Lamivudine ; Kivexa* = Abacavir + Lamivudine , Trizivir* = AZT + Lamivudine + Abacavir - et les inhibiteurs de protéase ou IP : Indinavir ( Crixivan*), Ritonavir (Norvir* ou Kaletra*), Nelfinavir (Viracept*), Fosamprénavir (prodrogue de l’Amprénavir, Telzir*), Saquinavir (Invirase*, Fortovase*) L’Abacavir est retrouvé dans environ 5% des cas d’hypersensibilité ; dans 7 à 24 % des cas, les réactions dépendent des antirétroviraux associés. On retrouve la notion d’idiosyncrasie dans 5% des cas. La réintroduction accidentelle d’abacavir a été responsable de décès. La réintroduction d’Abacavir est formellement interdite s’il a été arrêté. Un patient sous abacavir ayant une éruption toxidermique doit être suivi de prés, tout en continuant le traitement ; le risque létal est plus important si on arrête le médicament et on le réintroduire que si on le poursuit, sous surveillance rapprochée, à la recherche de signes de gravité. L’Abacavir ne sera pas prescrit dans la trithérapie d’exposition au VIH ; le Nelfinavir sera préféré dans cette indication. Un DRESS est relié à une molécule donnée. Il dépend de facteurs génétiques : par exemple, chez le Noir, ce syndrome est plus fréquent pour la Minocyne, et moins fréquent pour l’Abacavir que chez le Blanc. Les personnes du groupe HLA B5701 seraient plus susceptibles de réagir pour l’Abacavir, que les personnes n’ayant pas ce locus ; l’identification de ce locus permettra peut-être d’identifier les personnes susceptibles de réagir sévèrement à cette molécule. Parmi les antirétroviraux, les INNTI sont les plus grands pourvoyeurs de toxidermies. La Névirapine est responsable d’exanthèmes, quelle que soit leur gravité, dans 35% des cas ; 6,6% sont des toxidermies sévères, 0,3% des syndromes de Stevens Johnson et Lyell. Les facteurs prédictifs de toxidermie ont été évalués par plusieurs études : - un nombre de CD4 inférieur /mm3 serait un facteur favorisant - un antécédent d’intolérance cutanée à un sulfamide (28% versus 5,1%) et l’origine hispanique (20% versus 9,6% chez les blancs et 6,4% chez les noirs) - une fréquence plus grande des éruptions chez les asiatiques - le non-respect de la dose initiale pendant les quatorze premiers jours (200mg/j pendant 14 jours , puis 400mg/j).(étude VIRGO (3)). L’Efavirenz serait responsable de 34% d’éruptions cutanées ; elles sont en général peu sévères et le traitement peut être poursuivi. Le taux de réaction croisée avec la Névirapine est de 56% ; mais, les réactions croisées entre les INNTI ne sont pas obligatoires. III. Conduite à tenir a - Imputabilité médicamenteuse : Etape primordiale s’appuyant sur : - des critères extrinsèques, liés aux médicaments - et des critères intrinsèques liés au patient, séméiologiques et chronologiques Les médicaments à fort risque de toxidermie ont 15 COMPTES RENDUS D’ATELIERS : Reactions adverses du Cancer... une incidence > 3% ; ceux à faible risque < 0,3% (voir tableau IV). En cas d’association de médicaments à imputabilité intrinsèque identique, il est logique d’incriminer en premier lieu le médicament à plus haut risque ; ce n’est pas toujours possible car il y a des médicaments en début de commercialisation dont on ne connaît pas le risque... Les tests in vitro n’existent pas ; des patch tests peuvent être réalisés avec les antirétroviraux : par exemple, pour l’Abacavir, à la dilution de1% à 10% dans la vaseline. b - Décision de poursuivre ou non le traitement : Du fait du peu d’alternative thérapeutique, la poursuite du traitement peut être proposée à condition d’observer une surveillance attentive et d’avoir vérifié l’absence de signes de gravité (tableau III). IV. Prévention Il n’existe pas de médicament préventif à l’heure actuelle. Certaines précautions sont à prendre : - certaines associations sont à déconseiller ; il est déconseillé d’introduire pendant les six premières semaines d’un traitement antirétroviral inducteur de toxidermie (INNTI, Abacavir), tout autre médicament pourvoyeur d’effet indésirable cutané ; par exemple, on ne démarre pas en même temps une trithétrapie et un traitement par triméthoprimesulfaméthoxazole . - l’induction de tolérance est possible pour la Névirapine, mais pas pour l’Abacavir . B/Réactions aux médicaments anticancéreux I. Méthotrexate : peut provoquer : - une éruption à type d’érosions, d’ulcérations cutanées - une photoxicité dans les heures suivant l’administration - quelques cas de toxidermie grave, mais les principaux effets secondaires sont hématologiques et 16 hépatiques ; de rares cas de pneumopathie d’hypersensibilité ont été décrits. II. Bléomycine : utilisée dans le syndrome de Kaposi, elle provoque des phénomènes d’intolérance. Elle peut donner une alopécie, un érythème flagellé, un érythème acral du à un problème de perméabilité ,un état sclérodermiforme des extrémités dose dépendant, un syndrome de Raynaud précédant des nécroses pulpaires, des mélanonychies, des stomatites érosives par un mécanismes de toxicité. III. Sels de platine : Cisplatine, Carboplatine, Oxaliplatine... provoquent des phénomènes d’hypersensibilité immédiate, avec des réactions parfois graves ; survenant en moyenne au bout de 9 cycles. Les prick et IDR sont positives dans 2/3 des cas. La sensibilisation croisée entre les molécules est faible. Les protocoles d’induction de tolérance sont efficaces. IV. Taxanes : Taxol, Taxoter, ... Des protocoles de prémédication par corticothérapie sont systématiques, mais les taxanes peuvent provoquer des hypersensibilités sévères, parfois dès la deuxième cure! Il faut différencier ces réactions d’hypersensibilité des oedèmes dus à une hyperperméabilité capillaire, qui s’aggravent à chaque cure et persistent entre les cures, et ne sont pas dose dépendant. V. Interférons : localement, sur le site d’injection d’interféron, survient un érythème précoce et fugace ; lorsqu’il persiste, il faut le surveiller car peuvent survenir un décollement bulleux, une induration, des nodules, des nécroses et ulcérations atones,qui sont indépendants de la dose, du site d’injection et de la maladie traitée. Le changement de molécule d’interféron n’y change rien. Le mécanisme est inconnu : technique d’injection, effet pharmacologique, hypersensibilité retardée, coagulation ? La meilleure prévention semble de changer COMPTES RENDUS D’ATELIERS ANAFORCAL au CFA régulièrement le site d’injection . L’interféron peut provoquer un prurit, résistant aux antihistaminiques, une xérose, une photosensibilité, des troubles pigmentaires ; une atteinte des phanères. Au niveau toxidermies, il provoque surtout des rashs ; les réactions immunoallergiques sont rares. Il pourrait induire ou exacerber un psoriasis, un lichen plan (surtout lorsqu’il est utilisé dans l’hépatite C), une sarcoïdose, des connectivites, ... VI. Les facteurs de croissance hématopoïétiques peuvent donner des réactions cutanées aux sites d’injection, mais aussi des réactions à distance dont des dermatoses neutrophiliques : pyoderma gangrenosum, syndrome de Sweet,... cepteur du facteur de croissance épidermique : le Cetuximab provoque des éruptions acnéiformes monomorphes dans 50% des cas, atteignant le visage et le tronc, d’apparition brutale dans les dix jours du traitement. Elles se rencontrent également avec le Gefitinib, l’Erlotinib,... IX. Les antityrosine kinase : Imatimib (Glivec°) donne des éruptions maculopapuleuses, lichenoïdes, psoriasiformes, 8 semaines après le début du traitement ; on retrouve fréquemment des oedèmes distaux, et surtout périorbitaires. Une xérose, des troubles pigmentaires s’associent à une toxicité digestive. CONCLUSIONS VII. Les anti TNF-alpha ; Infliximab (Remicade*), Etanercept (Enbrel*) donnent des réactions inflammatoires aux points d’injection ; ils peuvent donner des infections cutanées, bactériennes ou fongiques ; des réactions autoimmunes, comme des vasculites, un lupus,... ; des lésions psoriasiformes paradoxales. VIII. Les antiEGF : agissant contre le ré- - Les réactions de toxidermies sévères s’observent surtout avec les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse . - Il faut être vigilant sur les associations médicamenteuses. - Il s‘agit souvent de molécules nouvelles et il est important de déclarer les accidents médicamenteux à la pharmacovigilance. Bibliographie 1) B. Milpied, E. Caumes Toxidermies aux antirétroviraux au cours de l’infection VIH Progrés en Dermato-Allergologie - Bruxelles 2001 John Libbey 2) Roujeau JC, Stern RS : Severe adverse cutaneous reactions to drugs. N Engl J Med 1994 331 : 1272-8 3) Milpied-Homsi B et al. : Toxicité cutanée de la névirapine utilisée en première intention dans le traitement de 100 patients. Ann Dermatol Venereol 1999 ; 126 : 2521 4) AC Bursztejn et al : Toxidermies sous chimiothérapies ; attention aux faux semblants. Poster 065 CFA 2006 – Rev Franc Allerg Immun Clin : 46(2006)368 L’OEIL ALLERGIQUE Animateur-organisateur : Joël LEVY Expert universitaire et ANAFORCAL : Michel CASTELAIN Expert universitaire : Jean Louis FAUQUERT Rapporteur : Frédérique LOUIS - DONGUY RESUME Le but de l’atelier est de tenter d’unifier et d’accorder les avis des ophtalmologues et des allergologues. Ces deux spécialités ne parlent pas le même langage quant il s’agit d’une suspicion de conjonctivite allergique. Il y a une difficulté de nomenclature et de sémantique. La collaboration est donc nécessaire entre les deux spécialités. De l’éversion de la paupière supérieure découle la suite des investigations. MOTS CLES Conjonctivite folliculaire - kératoconjonctivite verna- le - test de provocation conjonctivale - ECP - Rapport de Liotet - stripping patch tests INTRODUCTION Deux experts universitaires le docteur Jean Louis Fauquert (ophtalmologue) et le docteur Michel Castelain (dermatologue) ont partagé le temps de parole en raison de l’interactivité de leur spécialité respective. Les participants très motivés et avides de réponses à leurs nombreuses questions se répartissaient en 7 allergologues exclusifs, 3 pneumologues, 1 ORL et 1 dermatologue. ... 17 COMPTES RENDUS D’ATELIERS : L’OEIL ALLERGIQUE Le problème rencontré par tous était la négativité du bilan allergologique devant allergie diagnostiquée par l’ophtalmologue. La prise en charge des kératoconjonctivites vernales nécessitait aussi des explications. I. OBJECTIFS DE L’ATELIER Il s’agissait de reconnaître les 5 tableaux cliniques de la conjonctivite allergique, d’énumérer les 3 symptômes majeurs, de hiérarchiser les méthodes diagnostiques, de connaître les indications et contre–indications du test de provocation conjonctivale et de citer les indications de l’Immunothérapie spécifique (ITS). II. MATERIEL ET METHODES L’atelier s’est articulé autour de la présentation de deux cas cliniques de JL Fauquert (une kératoconjonctivite vernale chez un garçon allergique et une conjonctivite chronique allergique) et de deux cas cliniques d’allergie de contact de Michel Castelain chez un enfant et un adulte. Un riche diaporama sur les formes cliniques d’allergies de contact et oculaires et leurs diagnostics différentiels a permis de se familiariser avec ces pathologies et d’animer la discussion. III. L’ALLERGIE OCULAIRE point de vue de l’ophtalmologue III-1 manifestations cliniques Une collaboration entre ophtalmologue et allergologue est nécessaire. Toute suspicion de conjonctivite sévère nécessite un avis ophtalmologique afin d’éliminer une complication : kératite, ulcérations, plaque vernale. Il existe une dissociation entre signes fonctionnels et physiques, aucun signe n’oriente vers une origine allergique. L’ophtalmologue fera une étude de la réfraction, de l’équilibre oculo-moteur, il étudiera les sécrétions lacrymales et l’état des paupières (œil sec) en raison d’une hyperéactivité chronique possible due à des éléments aggravants. 20 L’examen de la paupière supérieure est impératif. Les conjonctivites allergiques sont classiquement caractérisées par la présence de papilles augmentées de taille, hyperhémiées ou oedémateuses au niveau de la conjonctive pré-tarsale supérieure ou inférieure. Les follicules sont rares mais on peut les retrouver dans les kératoconjonctivites atopiques et dans les allergies conjonctivales de contact avec un eczéma de contact. La conjonctivite folliculaire est donc une entité anatomo-pathologique. Il existe 5 formes cliniques de conjonctivite, seules les 4 premières requièrent un bilan allergologique : - la conjonctivite aigue saisonnière (C.A.S.): par un mécanisme d’hypersensibilité de type I, la dégranulation mastocytaire est responsable d’une vasodilatation, d’un infiltrat cellulaire et d’un œdème. Les complications sont rares. Les pollens sont généralement en cause. - la conjonctivite chronique (C. C) : les signes cliniques sont les mêmes, les complications rares et les acariens, les moisissures, les phanères d’animaux en sont les principaux responsables. Plus rarement, certains aliments peuvent être en cause. - la kératoconjonctivite vernale (K.C.V) : appelée aussi conjonctivite printanière, elle survient surtout chez le garçon avant 10 ans et jusqu’à la puberté ; le soleil est un facteur déclenchant. Les signes sont très invalidants (prurit féroce, photophobie, sensation de corps étranger, blépharospasme, larmoiement). Il y a toujours une atteinte cornéenne (de la kératite ponctuée superficielle à l’ulcère), mais aussi une conjonctivite palpébrale (pavés polyédriques confluents, papilles, filaments muco- protéiques), ou une atteinte du limbe (forme limbique) épaissi avec des nodules de Trantas. - la kératoconjonctivite allergique grave (K.C.A) : survient dans un contexte d’atopie grave avec blépharite, eczéma, meibomite (inflammation des glandes de Meibomius), complications cornéennes, papilles sur la conjonctive. - la conjonctivite gigantopapillaire (CGP) : elle est retrouvée chez les porteurs de lentilles. Il existe des papilles géantes sur la conjonctivite. COMPTES RENDUS D’ATELIERS : L’OEIL ALLERGIQUE III-2.1 diagnostic - L’interrogatoire Il doit être policier et s’attacher à rechercher un caractère saisonnier, un terrain atopique familial ou personnel, étudier l’environnement : habitat, animaux, rechercher des signes cliniques extra-oculaires : asthme, rhinite (retrouvée dans la moitié des cas), eczéma, signes digestifs (allergie alimentaire), port de lentilles de contact... - le bilan allergologique cutané Un bilan standard avec des pricks aux aéroallergènes courants sera réalisé (acariens, moisissures, phanères, graminées, arbres, composées), les aliments ne seront pas oubliés car ils sont pourvoyeurs de conjonctivite (œuf, arachide, soja, blé, noisette, poisson, céréales, lait de vache), ainsi que le latex. Un test est considéré comme positif si le diamètre de la papule est supérieur ou égale à la moitié de la taille de celle du témoin. - les IgE spécifiques Leur réalisation est assez systématique même si le test cutané est peu positif et le résultat doit être interprété avec une certaine largesse : des IGE supérieures ou égales à 0,35 KU/I suffisent pour confirmer l’allergie. Penser à faire le fx5 chez l’enfant. - le test de provocation conjonctivale A faire en cas de doute, de polyallergie, de conjonctivite sévère pour confirmer l’implication d’allergènes. Un prick positif ou un RAST positif ne signifie pas forcément que l’allergène est en cause dans la pathologie oculaire. Il sera réalisé : - soit en ville si la conjonctivite est bénigne non compliquée en présence du médecin ; un examen ophtalmologique sera fait avant et après, - soit à l’hôpital si la conjonctivite est sévère en présence de l’ophtalmologue et de l’allergologue. Il faut arrêter tout topique pendant 48 heures et tout anti-H1 pendant 2 semaines. On instille tous les 1⁄4 d’heure une goutte d’extrait allergénique aqueux Stallergènes dilué à 0,1 - 1 -10 et 100 IR dans l’œil droit et du sérum physiologique dans l’œil gauche. A l’hôpital, la dilution est de 3-6-12-25-50-100 IR. Les critères de positivité sont : l’érythème conjonctival, le larmoiement, le chémosis, cotés de 0 à 3 par l’ophtalmologue et le prurit de 0 à 4 par le patient. Le test est positif si le score initial est multiplié par 2 ou s’il est supérieur à 5. - autres dosages possibles Le dosages des éosinophiles dans les larmes : leur présence traduit un conflit à éosinophiles à la surface oculaire,d’où la production d’IgE Le rapport de LIOTET : IgE sanguines / IgE lacrymales. > 2,5 il traduit une production locale d’IgE. Les protéines lacrymales quantifiant l’inflammation conjonctivale et l’ECP (dans le sérum ce taux est de 75,5 microgrammes par jour ; s’il est supérieur à 200 il traduit une production locale) . III-2.2 diagnostic différentiel Il se résume à la conjonctivite infectieuse et le larmoiement chronique. III-2.3 traitement Outre l’éviction, si la preuve allergologique a été faite, on propose une désensibilisation spécifique qui, en général, donne d’excellents résultats. Il faut commencer par une concentration basse 0,01 IR puis augmenter pour atteindre la concentration de 100 voir 300 IR. La désensibilisation n’a pas l’AMM pour la kératoconjonctivite vernale. Les antihistaminiques et les anti-dégranulants locaux et généraux sont également prescrits. IV. ALLERGIE OCULAIRE DE CONTACT : point de vue du dermatologue IV-1 épidémiologie Une étude sur 600 personnes testées pour une allergie oculaire de contact a montré que la moitié avait des tests de contact positifs dont 30 % hors batterie standard. IV-2 manifestations cliniques Il s’agit d’un eczéma de contact retardé des paupières faisant appel aux lymphocytes T et aux cellules de Langerhans. Dans 60 à 70 % des cas, l’eczéma des paupières accompagne d’autres localisations qu’il faut rechercher systématiquement (mains, cou....). Il peut s’agir d’un contact par application directe ou à proximité, par contact manuporté ou aéroporté (gaz irritants, vapeurs......), de réactions fortuites ou par procuration (allergènes transmis par le conjoint) médicament ou cosmétique, ou de réaction endogène (antibiotique responsable d’une allergie de contact, réapparition des signes si prise du même antibiotique per os). IV-3 les agents responsables On retrouve des antibiotiques, des pommades ophtalmiques, les produits d’entretien pour lentilles de contact, les produits cosmétiques : maquillage, anti-cernes, démaquillant, masacara (à toujours tester en ouvert car très irritant), fards à cils, eye liners, certains conservateurs: chlorure de benzalkonium et ammoniums quaternaires, conservateurs mercuriels, surtout si le contact est prolongé. Les antibiotiques les plus en cause dans les collyres sont les aminosides: framycétine, néomycine... D’autres médicaments sont parfois responsables : néosynéphrine, phényléphrine, atropine, pilocarpine, indoméacine... Certains collyres sont irritants et font le lit de l’allergie (dorzolamine, latanoprost). Il existe des allergies aux collyres bêtabloqueurs : plusieurs cas ont été montrés avec le timolol®. UN produit de substitution est alors indiqué pour remplacer le traitement antiglaucomateux, indispensable. Un des mieux tolérés pour l’instant serait le Xalatan®. L’allergie croisée entre les bétabloquants n’est pas systématique, il faut tester les différents collyres. ... 21 COMPTES RENDUS D’ATELIERS : L’OEIL ALLERGIQUE Autres agents responsables : vernis à ongles, conservateurs tels que Kathon qui donne des infiltrations importantes avec un aspect lupique et des blépharites prurigineuses, les protéines de blé hydrolysées, le nickel, le cobalt dans les fards à paupières métallisés ou nacrés. On peut proposer en cas de test fortement positif au nickel, un régime alimentaire d’épreuve pauvre en nickel. Dans un deuxième temps, pour retrouver un régime progressivement normal, on peut proposer une désensibilisation homéopathique au nickel, avec augmentation des doses : 4-7-9-12-15-30 CH sur un délai de 21 jours puis espacer les doses d’entretien à 1 fois par semaine, tous les 15 jours et une fois par mois pendant 1 an. Enfin citons les aéroallergènes courants : acariens, graminées, phanères ... IV-4 les tests cutanés Le meilleur des tests en allergie oculaire de contact est le stripping patch test .On utilise un sparadrap (de type Hypafix®) collé et décollé 6 à 7 fois de suite afin d’augmenter la pénétration transépidermique, en abrasant la couche cornée du dos car celle-ci est moins sensible que la paupière. Il n’y a pas lieu de mettre en œuvre de plateau de tests ophtalmologiques, on teste plutôt la batterie standard et les produits utilisés par le patient. Pour certains allergènes comme le mascara, on fait des tests ouverts, voire des tests en application ouverte itérative (ROAT) avec répétition des applications 2 fois par jour pendant 7 à 10 jours. Les photo-patchtests sont utiles en cas de suspicion de photosensibilisation. Autres tests: les patchs tests aux aéroallergènes qui explorent la partie retardée, réalisés à l’aide de seringues à 200 IR d’allergènes dilués dans la vaseline fabriqués par Stallergènes. C’est ainsi qu’il existe des allergies retardées aux acariens. Ni le prélèvement de larmes, ni le dosage d’IGE spécifiques ne sont nécessaires. IV-5 traitement Il passe avant tout par l’éviction des allergènes (amélioration même par l’élimination des acariens sans désensibilisation) Les traitements oraux par anti-H1 Les traitements locaux : antidégranulants (plus préventifs) et anti–histaminiques (plus curatifs). L’Opatanol® est à la fois antidégranulant et anti H1 mais il renferme un conservateur (Benzalconium). Il est préférable d’utiliser les produits « –bak ® » ou les unidoses. Les traitements cutanés : dermocorticoïdes, émollients. IV-6 diagnostic différentiel - sécheresse cutanée - tabac, alcool - médicaments : antidépresseurs, isotrétinoïne® - médicaments anti rétroviraux - maladie neurologique type Parkinson 22 - la rosacée dans sa forme oculaire : elle doit faire rechercher des signes cutanés associés tels couperose, télangiectasies, érythème, papulo-pustules du nez, des joues. On retrouve fréquemment une blépharite séborrhéique. Le traitement repose sur les cyclines (erythromycine® si âge inférieur à 12 ans), les imidazolés locaux, un régime pauvre en aliments irritants (agrumes, épices, piment, tomates, ail, alcool et café). Des soins locaux sont préconisés comme la vidange des glandes de Meibomius après des compresses chaudes. VI. DISCUSSION Les échanges ont été animés, les questions nombreuses et les réponses des experts convaincantes. Néanmoins l’approche allergologique d’une conjonctivite reste un problème souvent difficile car le dialogue entre ophtalmologue et allergologue est insuffisant. Une consultation allergologique ne sera proposée qu’après un interrogatoire approfondi. Il faudra enfin préciser la forme clinique d’allergie oculaire. CONCLUSION Les bilans allergologiques classiques en pricks aux aéroallergènes et aliments courants méritent d’être effectués dans les formes non compliquées de conjonctivites et dans certaines formes de kératoconjonctivite vernale. Les patchs tests de la batterie standard et avec les aéroallergènes sont indiqués dans l’allergie de contact. Il ne faudra pas hésiter à avoir recours aux tests de provocation oculaire pour confirmer le diagnostic et aux dosages d’IgE spécifiques. Le bilan allergologique sera toujours fait hors poussée après un traitement local ou général. L’ITS est un traitement efficace mais doit etre associée à l’éviction. Dans tous les cas, il faudra savoir examiner la paupière supérieure et adresser rapidement à l’ophtalmologue en cas de complications et de poussées que la conjonctivite soit aigue ou chronique. Bibliographie 1) L’allergie oculaire distribué par l’institut UCB de l’allergie 2) Fauquert JL, Laporte B, Dalens H, Labbé A ; Le test de provocation conjonctival en pathologie oculaire de l’enfant. Rev Fr Allergol 1998, 38 ,10, 998. 3) Hannouche D, Hoang-Xuan T ; Bull Soc. Ophtalmol . France ; rapport annuel 1998 4) Bacon As, Ahluwalia P, Irani AM, Schwartz LB, Holgate ST, Church MK, McGill JL ; Tear and conjunctival changes during the allergen-induced early and late phase responses.J Allergy Clin Immunol 2OOO ;106 :948-54. 5) Cooper SM, Shaw S, Eyelids dermatitis : an evaluation of 232 patch-test patients over 5 years. Contact Dermatitis, 2000 ; 42 : 291-3. 6) Ockenfels HM, Seemann U, Goss M. Contact allergy in patients with periorbital eczemas : an analysis of allergens. Dermatology 1997 ; 195 ;119-24 TOPIQUES MEDICAMENTEUX ALLERGISANTS Expert universitaire : B. Milpied-Homsi Expert ANAFORCAL : J. Dakhil Animateur-organisateur : D. Ortolan Rapporteur : I. Henry-Daubas RESUME De nombreux topiques médicamenteux sont allergisants, le plus souvent par sensibilisation de contact : AINS, antiseptiques, antiviraux, ATB, constituants des collyres et des Dispositifs TransDermiques (DTD). Les lésions sont parfois sévères, étendues, à révélation tardive. Leur évaluation, facilement réalisable par patch et photopatch-tests permet de prévenir les réactions croisées (ex : Kétum®) ou associées (dues au caractère ubiquitaire des excipients). MOTS CLES topiques ; médicaments ; allergie INTRODUCTION L’atelier réunissait 14 participants de disciplines variées mais aux intérêts communs : connaître les topiques les plus impliqués, maîtriser la pratique des tests cutanés, savoir conseiller les patients. OBJECTIFS DE L’ATELIER - Citer les deux AINS et les deux antiseptiques topiques les plus fréquemment allergisants et leur mécanisme d’action. - Lister les substances à tester en cas d’allergie aux collyres et les principaux DTD responsables d’allergie. MATERIEL ET METHODES L’atelier, à l’iconographie très riche, articulé autour de cas cliniques «basiques», introduisait une discussion puis une synthèse sur le topique responsable. RESULTATS I. Topiques anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) I.1. Cas cliniques et sémiologie H. âgé : dermite aigue diffuse à J 8 de l’application sur le visage de PARFENAC® (bufexamac) pour piqûre de moustique JF sportive : eczéma aigu de la cheville après exposition solaire, 1 mois après application de KETUM® (kétoprofène) Dermite de contact et photoallergie de contact sont courantes ; phototoxicité de contact et urticaire de contact sont possibles. I.2. Pharmacologie I.2.1. Classes pharmacologique concernées - ac. propioniques > dermite de contact et photosensibilisation - oxicams > photosensibilisation - arylacanoïques et pyrazolés > eczéma de contact I.2.2. Remarques Les réactions sont principalement liées au principe actif mais il existe peu de réactions croisées dans la même classe. A noter une sensibilisation croisée entre oxicam et thiomersal liée à acide thiosalicylique. Sensibilisation au principe actif le plus souvent mais peu d’allergie croisée dans la même classe. I.3. Caractéristiques des eczémas de contact aux AINS (bufexamac et phénylbutazone) I.3.1. Manifestations cliniques L’éruption est polymorphe (de l’eczéma à l’érythème polymorphe like), inhabituelle (PEAG, dermite exfoliante), d’évolution aigue parfois bulleuse, étendue et parfois généralisée (pseudotoxidermie); elle est prolongée malgré l’arrêt du topique, souvent sévère nécessitant une hospitalisation et parfois le recours aux corticoïdes par voie générale. I.3.2. Résultats de l’enquête de pharmacovigilance bufexamac 1996/2000 L’incidence est de 0.01‰. Sont retrouvées : prédominance féminine (75%), prescription hors AMM dans 30% des cas, notion d’atopie dans 25% des cas. L’analyse clinique retient la fréquence des lésions d’eczéma à caractère bulleux et oedémateux, la nécessité d’une hospitalisation dans 40% des cas, un délai de survenue moyen de 5 jours et une évolution moyenne de 25 jours avec guérison sans séquelles. Eczéma de contact aux AINS - atypique, polymorphe, aigu parfois bulleux, généralisé «pseudotoxidermique» - nécessitant souvent une hospitalisation - prolongé mais guérissant sans séquelles I.4. Caractéristiques des photoallergies de contact (kétoprofène) I.4.1. Manifestations cliniques ... 23 COMPTES RENDUS D’ATELIERS : Topiques Medicamenteux allergi... Les lésions ont souvent un caractère vésiculobulleux, s’étendant volontiers à partir d’un territoire photoexposé, voire se généralisant. A noter le caractère retardé par rapport à l’application (parfois 6 mois : application en hiver, lésions en été !) Photoprotection nécessaire 1 à 2 ans après photoallergie de contact au Kétum® I.4.2. Résultats de l’enquête de pharmacovigilance kétoprofène 1996/2000 L’incidence est de 0.02‰. Le délai d’apparition est retardé dans 25 % des cas, les lésions étendues dans 80% des cas généralisées dans 20 % des cas, 20% des patients sont hospitalisés ; la durée d’évolution moyenne est de 17 jours et les photopatchtests sont positifs dans 24 % des cas. Photosensibilisation de contact au kétoprofène - vésiculobulleux - volontiers étendu voire généralisé - délai d’apparition retardé (parfois plusieurs mois) I.4.3. Réactivités croisées du benzophénone : - avec aldéhyde cinnamique > réactions croisées avec baume du Pérou (50%) et fragrances (25%) - avec oxybenzone > réactions croisées avec les filtres solaires. - avec ac. tiaprofénique > réactions croisées avec les fénofibrates. Pas de Kétum® si allergie au parfum / baume du Pérou Pas de fénofibrate si allergie au Kétum® Filtre solaire sans oxybenzone si allergie au Kétum® I.5. Modalités des tests cutanés aux AINS Après un délai idéal de deux mois après la guérison, le topique est testé sous sa forme commercialisée («pur») par patch tests occlus et /ou photopatch-tests irradiés en lumière totale et UVA. Les constituants du produit fini (batterie spéciale AINS) et la BSE (recherche de sensibilisation aux fragrances et au baume du pérou pour all. au Kétum*) sont testés. Tests cutanés : - topique pur en patch ou photopatch occlus - + BSE - +/- principe actif de la batterie AINS I.6. Prévention des allergies aux topiques AINS Leur application courte et non occluse sur peau saine et le respect d’une protection solaire réduit les risques ; le mieux est de préférer les AINS per os en l’absence de contre-indication. 24 II. Topiques antiviraux (Zovirax® et Cuterpes®) II.1. Cas clinique et sémiologie JF : eczéma surinfecté quelques jours après application de Cuterpes*(ibacitabine) sur herpes labial. La forme clinique est celle d’un eczéma de contact. II.2. Pharmacologie L’allergie est le plus souvent liée à l’excipient «propylèneglycol» II.3. Conduite à tenir Le topique «pur» est testé ainsi que le propylèneglycol ; en cas d’allergie confirmée, le patient doit éviter tout topique antiviral et préférer un antiviral oral. Se méfier des topiques sur herpes labial (peau lésée) > vaseline et traitement per os III. Topiques antiseptiques III.1. Cas cliniques et sémiologie Nourrisson : eczéma aigu du visage suite à l’application de Biseptine® sur plaie bénigne du sourcil Il s’agit de dermite de contact. III.2. Pharmacologie Les principes actifs les plus impliqués sont les biguanides (chlorhexidine++ et hexamidine), la bétadine® (polyvidone iodée), les organomercuriels (de moins en moins utilisés) et le benzalkonium. Polysensibilisation fréquente à plusieurs antiseptiques Remarques : le benzalkonium, utilisé également comme conservateur, est ubiquitaire. Il n’existe pas d’allergie croisée entre les biguanides mais certains antiseptiques sont des associations de plusieurs principes actifs. Pas d’allergie croisée entre les biguanides (chlorhexidine et hexamidine) III.3. Caractéristiques cliniques La sensibilisation, facilitée par l’application sur peau lésée (ex : soins du cordon chez le nouveau né) est fréquente ; les patients sont souvent polysensibilisés et peuvent déclencher des réactions au contact des dentifrices contenant souvent de la chlorhexidine. L’hexamidine provoque des formes atypiques, généralisées voir pseudotoxidermiques d’évolution prolongée. Forme atypique avec hexamidine III.4. Modalités des tests cutanés Le produit fini «pur» et éventuellement l’antiseptique de la batterie spéciale «antiseptique» sont testés en patch. COMPTES RENDUS D’ATELIERS ANAFORCAL au CFA III.5. Prévention des allergies aux topiques antiseptiques L’utilisation des antiseptiques doit être évitée dans la mesure du possible sur peau lésée et plaies ouvertes ; la prescription de dermocorticoïdes associés à des antiseptiques est déconseillée. Laver les petites plaies à l’eau savonneuse ; rincer ; sécher IV. Topiques antibactériens Les allergies aux topiques antibiotiques, en diminution, sont rencontrées avec la néomycine, l’ac. fucidique, la rifamycine et la virginiamycine. Les excipients sont également impliqués : par exemple les métabisulfites dans le Kétoderm®. Allergie aux ATB mais aussi à leurs excipients V.3. Modalités des tests cutanés Le collyre «pur» et ses conservateurs sont testés en patchs. VI. Topiques «dispositifs transdermiques» (DTD) VI.1. Cas clinique Femme : eczéma au contact d’un dispositif transdermique Trinipatch® VI.2. Pharmacologie C’est le dispositif lui-même et surtout l’adhésif contenant de la colophane et ses dérivés qui est le plus souvent responsable. Allergie aux DTD : penser adhésif ! VI.3. Conduite à tenir Traiter per os si le test est positif à l’adhésif, l’allergie au principe actif est rare. V. Topiques «collyres» V.1. Cas clinique Femme âgée : eczéma périorbitaire unilatéral après instillation d’un collyre atropinique V.2. Pharmacologie De nombreux principes actifs peuvent être responsables (mydriatiques, bétabloquants, ATB, antiviraux, anesthésiques) mais les plus impliqués sont les conservateurs (chlorure de benzalkonium ++, thiomersal) Devant une intolérance à un collyre, penser au benzalkonium CONCLUSION Si les allergies parfois violentes aux topiques AINS et antiseptiques sont souvent liées aux principes actifs, celles aux antiviraux, collyres et aux DTD sont liées aux excipients. La connaissance des modalités de leur exploration (patch et photopatch-tests) et des alternatives thérapeutiques aide à leur prise en charge. Mais avant tout, il faut se méfier des topiques sur peaux irritées, en applications répétées et sous occlusion... ALLERGIE ET INTOLERANCE AUX ANTICOAGULANTS (HEPARINES ET ANTIVITAMINE K) Expert Universitaire : J. Birnbaum Expert ANAFORCAL : J. Dakhil Animateur-organisateur : D.Ortolan Rapporteur : I. Henry-Daubas RESUME Les allergies aux héparines (H) s’expriment le plus souvent selon deux modes indépendants: cutané de type nécrose ou hématologique (thrombopénie induite par l’héparine (TIH)). Plus rarement peuvent s’observer urticaire, eczéma, érythème induré. L’intradermoréaction à lecture retardée suivie d’un test sous cutané à la recherche d’une alternative thérapeutique est le test le plus fiable dans les formes cutanées. Le diagnostic d’une TIH de type II est biologique (Ac antiPF4) ; son pronostic est lié à l’arrêt immédiat de l’héparine et à sa substitution (idéalement par l’hirudine). La prise en charge d’une allergie aux antivitamines K (AVK) est simplifiée du fait de l’absence de réactivité croisée entre coumariniques et dérivés de l’indanedione. MOTS-CLES allergie ; héparine ; antivitamine K ; thrombopénie 25 COMPTES RENDUS D’ATELIERS : Allergie et intolerance aux... INTRODUCTION L’atelier a réuni 15 allergologues dont 6 explorent régulièrement l’allergie médicamenteuse. Ceux ci ont exprimé le besoin de connaître les différentes formes cliniques, de maîtriser la pratique des tests cutanés, de la biologie et des tests de provocation, de décider au mieux d’une alternative en tenant compte des allergies croisées et des situations particulières (circulation extra-corporelle (CEC), type de chirurgie, grossesse). OBJECTIFS Enumérer les différentes molécules et les possibles allergies croisées et lister les formes cliniques et les tests diagnostiques étaient les principaux objectifs. MATERIEL ET METHODES L’atelier était construit autour de 5 cas cliniques analysés en petits groupes puis discutés et résolus par l’ensemble des participants avec l’aide des experts. En voici 3 exemples : - F 66 ans, antécédents de toxidermie à la calciparine puis à une HBPM, et d’hépatite après traitement par Préviscan® : lésions cutanées mal étiquetées, prurigineuses associées à un oedème de Quincke quelques jours après le début d’un traitement par Coumadine®. - JF antécédents de réactions urticariennes retardées locales au point d’injection de Calciparine® puis Lovenox® puis Innohep® (substitué par Préviscan®) prescrits pour embolie pulmonaire postphlébite au 7è mois d’une première grossesse, souhaitant une 2è grossesse et justifiant une prophylaxie antithrombotique au 3° trimestre - F 66 ans, antécédents d’urticaire généralisée au cours d’un traitement par Cordarone® et Calciparine®, ayant depuis toléré Revasc® et nécessitant une anticoagulation totale au cours d’une CEC pour remplacement de la valve mitrale RESULTATS I. RAPPEL PHARMACOLOGIQUE I.1. Anticoagulants oraux (antivitamines K) Coumariniques (Coumadine®, Minisintrom®, Sintrom®) Dérivés de l’indanedione (Préviscan®) I.2. Anticoagulants injectables I.2.1. Héparines H. non fractionnées (HNF / 10-20 kda) : Calciparine®, Héparine Choay® H. de bas poids moléculaire (HBPM / 4-6 kda) : Clivarine®, Fragmine®, Fraxiparine®, Fraxodil®, Innohep®, Lovenox® H. de très bas poids moléculaire (HTBPM / 1.7 26 kda) : Arixtra® I.2.2. Danaparoïde (héparinoïde) : Orgaran® I.2.3. Hirudines : désirudine (Revasc®) et lépirudine (Refludan®) II. ALLERGIES AUX HEPARINES ET HEPARINOÏDES II.1. Formes cliniques II.1.1. Formes cutanées Celles liées à une hypersensibilité immédiate (urticaire ou angiœdème, chocs anaphylactiques exceptionnels) sont rares. Celles liées à une hypersensibilité retardée (érythème infiltré, eczéma, nodules, bulles), sont plus fréquentes, apparaissent au point d’injection mais aussi à distance (eczéma généralisé, syndrome babouin) en moyenne à J7 ; les lésions peuvent se généraliser en cas de poursuite du traitement mais régressent à l’arrêt de celui ci. Le sexe féminin, le diabète, l’obésité seraient des facteurs de risque. Les nécroses cutanées (liées à une hypersensibilité de type III ou une thrombopénie induite par l’héparine), surviennent de J2 à J15, siègent parfois en dehors du site d’injection et évoluent favorablement Formes cutanées : le plus souvent nécrose II.1.2. Formes hématologiques : Thrombopénies induites par l’héparine (TIH) II.1.2.1. TIH de type I Bénigne (< 30 %), précoce, non immunologique, elle se corrige spontanément malgré la poursuite du traitement. II.1.2.2. TIH de type II Potentiellement grave, retardée, elle nécessite l’arrêt du traitement, est d’origine immunoallergique (Ac antiPF4 héparine) et est surtout due aux HNF et aux HBPM utilisées en chirurgie cardiaque et orthopédique. Elle s’exprime par des complications thrombotiques veineuses ou artérielles survenant de J5 à J8 et parfois par des accidents neurologiques résistants à l’héparine. Demander Numération Plaquettaire si thrombose veineuse ou artérielle lors d’un traitement par héparine Le diagnostic est évoqué sur la chute des plaquettes supérieure à 40-50%(souvent entre 30000 et 17000). La confirmation biologique fait appel à deux types de tests : immunoenzymatiques (ELISA) détectant les IgG anti PF4 et tests d’activation plaquettaire et notamment le test de libération de sérotonine radiomarquée (SRA). Diagnostic par IgG antiPF4 +/- test activation plaquettaire - si les 2 tests neg > TIH peu probable COMPTES RENDUS D’ATELIERS : ...anticoagulants - si les 2 tests + > TIH très vraisemblable - si seul test Elisa + > TIH à priori (sauf en chirurgie cardiaque avec CEC) Le traitement nécessite l’arrêt immédiat de l’héparine et son relais par hirudine (pas de réactivité croisée) ou danaparoïde (réactivité croisée exceptionnelle). 0/ allergie croisée entre héparines et hirudines II.1.2.3. Prévention secondaire dans le cas d’un patient aux ATCD de TIH Le mieux est d’éviter la réintroduction de l’héparine. En cas de CEC en chirurgie cardiaque, si les AC sont indétectables, l’utilisation de l’HNF est possible; si les AC sont persistants, l’utilisation de l’HNF se fait sous couvert d’antiplaquettaires. - stop héparine dès que suspicion de TIH type II - hirudine ++ ou danaparoïde sodique en relais - surveillance quotidienne de la NP - pharmacovigilance et certificat au patient II.1.2.4. Prévention primaire de la TIH L’HNF doit être réservée aux indications validées, pour une durée la plus courte possible avec relais précoce des AVK. Il faut lui préférer les HBPM dans les indications démontrées. II.2.3. Mettre en place une alternative Dans l’urgence, seule l’hirudine est sûre dans l’attente d’un relais par des AVK. Pour l’avenir du patient, il convient de réaliser, dans un délai de 4 à 6 semaines, un test sous cutané avec une héparine ou héparinoïde à IDR aréactive. Alternative aux héparines en urgence = Hirudines III. ALLERGIES AUX ANTIVITAMINES K III.1. Formes cliniques Les coumariniques sont générateurs de prurit et d’urticaire tandis que les réactions immunoallergiques aux indanediones s’expriment sous des formes plus variées : insuffisance rénale aigue, hépatite médullaire, réactions fébriles et arthralgies. Toutes sont réversibles à l’arrêt du traitement. III.2. Conduite à tenir Du fait de l’absence de réactivité croisée entre coumariniques et indanediones, le traitement est poursuivi avec un AVK de l’autre classe. Coumariniques ne «croisent « pas avec indanediones Limiter l’utilisation de HNF CONCLUSION II.2. Les objectifs du bilan allergologique dans les formes cutanées II.2.1. Confirmer le diagnostic Pricks, patchs et IDR sont associés en fonction du mécanisme évoqué : - prick tests solution pure : rarement positifs - IDR solution 1/1000 à pure avec lecture 20’, 72h et 96h et parfois 7j : le plus fiable - patch tests solution pure ou diluée dans eau à 10% avec lecture 20’, 72h, 96h voire 7j : peu sensibles Compte tenu des enjeux importants pour le patient, immédiats avec choix d’une alternative dans l’urgence ou secondaires en cas de réintroductions ultérieures, le diagnostic d’allergie aux anticoagulants doit être posé sans tarder : tests cutanés suivis d’un test de provocation sous cutané pour les formes cutanées et biologie pour les thrombopénies. IDR > patch > prick Conférence d’experts 2002 – Texte court : www. sfar.org A noter qu’en fonction des produits suspects, des patch tests et /ou IDR sont pratiqués aux antiseptiques, conservateurs ou excipients des héparines (Chlorocrésol, Benzalkonium, thiomersal) II.2.2. Rechercher des allergies croisées Après avoir testé les autres molécules, un test de provocation est pratiqué en sous cutané avec une molécule non reçue, pharmacologiquement différente et à IDR aréactive. Aucun protocole type n’étant établi, le test sous-cutané se fait à dose unique (0.3 ou 0.4 ml solution pure) ou à doses progressives (0.1ml, puis si lecture à J4 négative : 0.3 ml sur 3 jours) REFERENCES Test de provocation en S/Cut = étalon-or 27 DIAGNOSTIC VISUEL DES DERMATOSES POSSIBLEMENT ALLERGIQUES Expert Universitaire: Dr Jean-françois STALDER Expert ANAFORCAL : Dr Antoine Khoury Animateur : Dr Michel Anton Rapporteur : Dr James Le Sellin INTRODUCTION Le diagnostic en dermatologie repose comme dans les autres spécialités médicales sur l’interrogatoire, l’examen physique et les investigations complémentaires. Par l’examen physique, on peut être tenté d’élaborer un diagnostic, de façon spontané, au premier coup d’œil en reconnaissant une maladie cutanée particulière sur un aspect clinique caractéristique. Il faut savoir que cette approche clinique présente des dangers et comporte des risques d’erreurs. L’objectif de cet atelier est donc de nous initier à la méthode analytique qui consiste à analyser avec précision les lésions élémentaires cutanées avant de faire la synthèse de l’ensemble des observations qui conduit à évoquer les différents diagnostics envisageables. METHODE DE TRAVAIL Tout au long de l’atelier, chaque cas clinique illustré par un diaporama soigneusement sélectionné par les experts a permis un dialogue entre tous les participants. RESULTAT Le choix de la lésion primitive idéalement non modifiée par traitements locaux, grattage, surinfection... est essentiel pour permettre d’évoquer un diagnostic. Seules quelques lésions élémentaires ont été abordées pendant l’atelier. I. L’INTERROGATOIRE C’est toujours par l’interrogatoire qu’il faudra commencer et en dehors des questions classiques comme l’ancienneté de la dermatose, le mode de début,le mode d’extension local, le mode évolutif ( aigu, chronique, par poussées), les différents traitements déjà utilisés,la notion de prurit ou de douleur, nous avons abordé : - L’importance de noter la chronologie des différents médicaments ingérés si une toxidermie est suspectée. - Tenir compte des facteurs environnementaux. (recherche d’un allergène de contact, recherche d’une 28 exposition solaire). - Essayer de savoir quel a été l’aspect initial (ex : médaillon initial horizontal dans le pityriasis rosé de Gibert.) II. L’EXAMEN PHYSIQUE L’examen dermatologique doit être méthodique, comme nous l’avons indiqué plus haut et successivement, il comprend : II.1. L’inspection Le siège et la topographie des lésions sont primordiaux car : - une photodermatose survient sur les zones exposées, mais il y a également respect des paupières, respect du triangle sous-narinaire et de la zone sous-mentonnière. - nous avons observé 2 cas cliniques de zona atypique où la symétrie des lésions a été primordiale pour le diagnostic. - il faut éviter de rechercher une allergie alimentaire en cas d’érythème facial unilatéral qui survient au décours d’un repas chez un enfant. Ce type d’érythème qui dure moins d’une heure, oriente plus vers un syndrome de Frey. L’étendue des lésions, leur distribution et leur aspect. - en placards, linéaire, en cocarde - circiné, annulaire qui évoque un herpès circiné (photo 1 d’A. Khoury), différent d’un eczéma nummulaire (photo 2 d’A. Khoury) ou d’une porokératose actinique (photo 3 d’A. Khoury)... II.2. La palpation - les lésions primitives, visibles et palpables que sont les papules urticariennes. - Le bord « en cratère » de la porokératose actinique. II.3. La vitropression La vitropression va permettre de distinguer l’érythème simple du purpura (zona). Le purpura peut être infiltrée dans un contexte inflammatoire ou plan et non infiltré dans le purpura aigu thrombopénique qui doit faire évoquer une infection à méningocoque. II.4. Le grattage Le grattage permet la recherche de la desquamation fine, farineuse du pityriasis rosé de Gibert. COMPTES RENDUS D’ATELIERS : Diagnostic visuel des dermatoses III. LES LESIONS ELEMENTAIRES DERMATOLOGIQUES L’examen dermatologique va permettre d’identifier la lésion ou les lésions élémentaires caractéristiques de la dermatose qui correspond aux lésions les plus précoces. III.1. L’érythème simple qui est aussi érythème maladie comme le syndrome de Frey que nous avons évoqué ci-dessus. III.2. L’érythème symptôme qui se retrouve dans tous les états inflammatoires cutanés et fait partie du tableau de nombreuses affections dermatologiques. III.3. Le purpura, qui peut-être soit inflammatoire comme dans le zona que nous avons observé ou thrombopénique. III.4. Présence de squames comme cette desquamation fine, farineuse que nous avons observée dans le pityriasis rosé de Gibert. De nombreuses autres formes sont observables. III.5. Présence d’une kératose, c’est-àdire d’une surface épidermique épaissie comme dans le psoriasis. III.6. Présence de vésicules suintantes comme dans l’eczéma nummulaire. En bouquets dans un cas clinique de zona et dans un autre cas présence de bulles. III.7. Nodule inflammatoire dans un carcinome qui impliquait la réalisation d’une biopsie ou l’exérèse d’emblée en vu d’un diagnostic étiologique. IV. EXAMEN GENERAL Il faut rappeler que l’examen dermatologique luimême ne doit pas s’arrêter à la lésion qui motive la consultation, mais doit s’intéresser à l’ensemble du tissu cutané et à l’examen des muqueuses. Tout patient porteur d’une dermatose doit bénéficier également d’un examen général à la recherche d’adénopathie ou d’atteintes à distance. Nous avons pu observer un cas clinique de consultation, motivé par une balanite avec présence de lésions muqueuse qui permettait d’évoquer une syphilis. V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES V.1. Utilité de l’examen à la lumière de Wood notamment pour l’examen des herpès circinés. V.2. Prélèvements microbiologiques superficiels également dans l’herpès circiné avec prélèvement en périphérie. V.3. Biopsie cutanée qui est indispensable au diagnostic de certitude des tumeurs cutanées malignes. Nous avons pu en parler dans un cas clinique de carcinome in situ interdigital qui avait fait évoquer de nombreux autres diagnostics et retarder anormalement la biopsie cutanée. DISCUSSION L’analyse d’une lésion élémentaire dermatologique a été abordée de façon méthodique avec des cas cliniques bien sélectionnés pendant 3 heures. Cet atelier nous a permis de faire la distinction entre la démarche impulsive du diagnostic au premier coup d’œil qu’il faut savoir éviter et la démarche raisonnée par étapes qui permet d’éviter les erreurs. Cette méthode avec diaporama est vraiment très intéressante et les 3 heures nous ont parues passer rapidement. CONCLUSION L’examen dermatologique doit faire l’objet d’une démarche analytique qui conduit à définir la lésion élémentaire caractéristique de la dermatose que l’on observe. Il faut savoir écarter les lésions secondaires qui sont survenues à la suite de traitements locaux, de grattage, de surinfection... Parmi les lésions élémentaires sélectionnées, il faut savoir choisir les plus discriminantes, les plus spécifiques qui orientent vers le diagnostic définitif. Pour la spécialité médicale qu’est la dermatologie, le diaporama qui nous a été offert et l’interactivité qu’il a suscité, sont une méthode de choix et nous souhaitons renouveler cette formation régulièrement. Bibliographie 1) Principes de l’examen dermatologique : Ann Dermatol Venereol 2005 ;132 :8569-88. 2) Lésions élémentaires dermatologiques : Ann Dermatol Venereol 2005 ;132 :8569-88 3) « Lésions élémentaires de la peau : sémiologie cutanée » D. Lipsker, O.Chosidow, E.Grosshans, in EMC Dermatologie 98-045-A-10,2000, 8p. 29 DIAGNOSTIC VISUEL DES DERMATOSES POSSIBLEMENT ALLERGIQUES Photo1 : Herpès circiné de A. Khoury Photo 2 : Eczéma nummulaire de A. K. Photo 3 : Porokératose actinique de A. K. Photo 1 : Phototoxicité du Lasilix de A. K. Photo 2 : Dermite de près de A. Khoury SOLEIL et PEAU 30 Photo 3 : Lucite estivale bénigne de J.L. Peyron SOLEIL et PEAU Expert universitaire : J.L. PEYRON ( MONTPELLIER) Expert ANAFORCAL: A. KHOURY ( EPERNAY) Animateur : M. ANTON (NANTES) Rapporteur : J. LE SELLIN (ANGERS) I. INTRODUCTION Les lésions cutanées possiblement liées au soleil sont nombreuses et cette cause est souvent évoquée par le patient lui-même. Le but du médecin est donc, d’une part de confirmer le diagnostic et d’autre part de faire le diagnostic différentiel. Les objectifs de cet atelier sont de lister les éléments à prendre en considération pour analyser une lésion élémentaire et d’énumérer les dermatoses possiblement liées au soleil. II. METHODE DE TRAVAIL Après un exposé bref des experts sur les photodermatoses, l’atelier s’est organisé autour d’un diaporama qui a permis d’évoquer les diagnostics différentiels de façon très interactive. III. RESULTATS LES PREALABLES III-1. L’analyse d’une lésion élémentaire est comme toujours l’élément clé de la démarche dermatologique. III-1.1. Elle reconnaît - les lésions élémentaires primaires : macules, papules, vésicules, pustules, bulles, nodules, végétations... - les lésions élémentaires secondaires : excoriation, croûtes, desquamations. III-1.2. Elle apprécie sa globalité - évaluation de la taille des lésions avec leur nombre, leur localisation et leur disposition. - aspect de l’épiderme : Y-a-t-il suintement? croûtes? - aspect du derme : Y-a-t-il infiltrat? œdème? purpura?... III-2. La réaction à l’exposition solaire est variable. Elle dépend : III.2.1. De la quantité de rayonnement solaire. Elle est influencée par l’altitude, la latitude, la saison, l’heure de la journée (surtout pour les UVB), l’humidité, la pollution, la réflexion (neige, herbe, sable, eau). III-2.2. Du phototype du patient : la peau claire va bien sûr réagir beaucoup plus que la peau foncée. CRITERES PERMETTANT D’EVOQUER D’ORIENTER LE DIAGNOSTIC ET III-3.1. La clinique Les photodermatoses surviennent sur les zones exposées ou zones découvertes avec comme particularité : - respect des paupières - respect de la zone sous-mentonnière - respect des extrémités des doigts - respect du triangle sous-narinaire III-3.2. L’interrogatoire Cette localisation va faire évoquer d’emblée : - soit le rôle du soleil seul - soit le rôle du soleil associé à un médicament - soit le rôle du soleil et d’une substance aéroportée - soit le rôle d’une substance aéroportée seule III-3.3. L’avis du patient est à prendre en compte : il faudra poser 2 questions - Pensez-vous que votre éruption soit due au soleil ? - Est-ce que vos lésions cutanées peuvent survenir en dehors d’une exposition au soleil ? IV. LES DERMATOSES POSSIBLEMENT LIEES AU SOLEIL Les pathologies liées au soleil peuvent être classée en cinq catégories. Deux ne seront pas évoquées au cours de l’atelier (les cancers cutanés et le vieillissement cutané précoce). IV-1. Les dermatoses aggravées ou révélées par une exposition au soleil : IV-1.1. Le lupus par exemple mais la majorité des lupus ne sont pas photosensibles. Les lésions peuvent être typiques avec érythème, infiltrat et localisation dans les zones séborrhéiques du visage (nez, joues, front) avec aspect « en loup », mais respect des sillons nasogéniens. Le lupus peut avoir un aspect trompeur et évoquer une dermatophitie de la peau glabre. C’est la biopsie qui fera le diagnostic différentiel. Le lupus peut évoluer très lentement et les premières années, il peut exister un simple érythème à minima du visage. L’érythème du dos des doigts doit faire évoquer le diagnostic. IV-1.2. La rosacée : Elle est aggravée par l’exposition au soleil et l’aspect peut être trompeur avec pustules, papules et infiltrat lorsqu’il y a eu par exemple application de dermocorticoïdes. ... 31 COMPTES RENDUS D’ATELIERS : SOLEIL et PEAU IV-1.3. d’autres dermatoses encore : les dermatomyosites , l’herpès récurrent , le lichen plan actinique , la maladie de Darier , le choasma , le granulome annulaire actinique. IV-2. les photosensibilisations IV-2.1. Les lésions phototoxiques ont la particularité - de toucher tous les individus - d’être dose-dépendantes - de survenir lors du 1er contact et d’être d’apparition rapide - de se limiter aux zones exposées (limite franche) - d’être de type érythème - elles peuvent être dues soit à la prise de médicament (Lasilix® photo 1 d’A. Khoury) soit à un problème de contact (dermite des prés Photo 2 d’A. Khoury) et phototoxicité due aux végétaux riches en psoralènes comme figuier, rutacée, citrus, bergamote... IV-2.2. Les photoallergies ont la particularité - de toucher uniquement les individus sensibilisés - de ne pas être dose-dépendantes - d’être de type « eczéma » - de s’étendre aux zones couvertes (limite émiettée) Nous avons vu 2 exemples dont l’un avec le Kétum® et l’autre avec le Neuriplège® (pour ce deuxième exemple, c’est la chlorproethazine qui est en cause) Il peut y avoir récidive des lésions s’il y a une nouvelle exposition au soleil à distance dans le temps et l’évolution peut se faire vers une dermatite actinique chronique. IV-3. les lucites idiopathiques IV-3.1. La lucite estivale bénigne (photo 3 de J.L. Peyron) Il s’agit d’un problème cutané fréquent, bénin qui ne nécessite pas d’exploration. Cette lucite concerne plus souvent les femmes jeunes et débute en début d’été et dure quelques semaines. Les lésions sont un érythème papuleux récidivant stable d’une année à l’autre et cet érythème survient sur les zones récemment découvertes. L’aspect peut être trompeur en raison de papules excoriées par le grattage ou de papules sur la zone pré-sternale (zone sébor- Bibliographie - Photodermatologie. Société Française de Photodermatologie, Ed. Arnette, 2003 - Comprendre la peau. Société Française de Dermatologie. Ann Dermatol Venereol, 2005, 132 32 rhéique)... Elle concerne plus les phototypes clairs. Elle peut faire évoquer une folliculite. IV-3.2. La lucite polymorphe Cette lucite est plus rare, elle survient chez l’homme ou la femme quelque soit l’âge et persiste tout l’été. L’aspect est variable. Elle survient sur toutes les parties découvertes, mais il existe des zones intermédiaires. La tendance est à l’aggravation. Le visage est atteint et les lésions sont souvent invalidantes. Le prurit peut être intense. IV-3.3. L’urticaire solaire C’est une urticaire idiopathique déclenchée par une exposition brève d’une minute. L’éruption survient sur une zone découverte, mais épargne le visage et l’urticaire est très invalidante, très difficile à traiter. Les crises ne durent qu’une trentaine de minutes si le sujet interrompt l’exposition et surviennent quelque soit l’âge, quelque soit le sexe. Le début est brutal. Ce problème peut durer une semaine ou durer toute la vie. Un choc anaphylactique est possible. Les antihistaminiques diminuent le prurit, mais l’érythème reste. Il existe des formes familiales rares V. DISCUSSION Le diaporama sélectionné par les experts est la méthode de choix pour évoquer ces diverses photodermatoses. Une démarche diagnostique progressive nous a été enseignée ou rappelée lors des nombreux cas cliniques abordés de façon très interactive. CONCLUSION Les dermatoses possiblement liées au soleil ne sont pas toujours évidentes d’emblé. Elles peuvent s’installer très progressivement. La localisation des lésions avec respect des paupières, de la zone sous-mentonnière, du triangle sous narinaire et de l’extrémité des doigts doit y faire penser. S’il y a suspicion, il faut dès le départ rechercher s’il existe un facteur associé (médicament ou substance aéroportée). Enfin, il faut confirmer le diagnostic et, en dehors des cancers cutanés et du vieillissement cutané, penser aux dermatoses aggravées par le soleil, aux photosensibilités, aux lucites et enfin à l’urticaire solaire qui est une pathologie plus rare. FRANCE 16-17 septembre 2006 : Séminaire EPP/ANAFORCAL - Rueil Malmaison [email protected] 21-23 septembre 2006 : 27ème cours du GERDA - TOULOUSE 17-18 novembre 2006 : 2eme Congrès Francophone Pédiatrique de Pneumologie et d’Allergologie CFP2A - PARIS Contact : Sylvie CANOBBIO Tel : 01 44 38 16 24 / Fax : 01 44 38 17 40 25 novembre 2006 : 13èmes Etats Généraux de l’Asthme - PARIS www.asmanet.com 9-10 Novembre 2006 : 1er congrès régional de formation ALLERG.O.S (Allergies Graves ou Sévères) NARBONNE Contact : Pr P. Démoly, Service des Maladies Respiratoires, Hôpital Arnaud de Villeneuve, Service de Pneumologie, CHU de Montpellier, 34295 Montpellier cedex 5 - Tél. : (33) 4 67 33 61 27 / Fax : (33) 4 67 63 36 45 mailto : Demoly( at) montp.inserm.fr 8-9 décembre 2006 : Xèmes Journées d’Etudes Scientifiques (JES) du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) - ANGERS 2-5 février 2007 : 11ème Congrès de Pneumologie de Langue Française CPLF - LYON www.congres-pneumologie.fr Janvier 2007 : réunion des cadres de l’ANAFORCAL 11-13 avril 2007 : 2ème Congrès Francophone d’Allergologie CFA –PARIS [email protected] 4-5 octobre 2007 : Symposium CICBAA 2007 « Actualités en Allergologie Alimentaire » - NANCY INTERNATIONAL 14-17 octobre 2006 : 18ème congrès mondial de l’asthme Interasma - MEXICO (Mexique) www.worldcongressofasthma2006.com 10-14 novembre 2006 : Annual meeting of the American College of Allergy, Asthma and Immunology ACAAI 2006 PHILADELPHIA (USA) http://www.acaai.org/...Annual+Meeting.htm 11-14 décembre 2006 : 52ème International Respiratory Congress IRC – LAS VEGAS (US) 23-27 février 2007 : 63rd Annual Meeting of the American Academy of Allergy, Asthma and Immunology AAAAI - SAN DIEGO (US) [email protected] 18-23 mai 2007 : American Thoracic Society ATS SAN FRANCISCO (Californie) 30 octobre - 1er novembre 2007 : VIèmes Rencontres Francophones ILES DE LA REUNION 2-6 décembre 2007 : World Allergy Congress EAACI - BANGKOK (Thaïland) [email protected] 33 MINI-STAGES 11-12 septembre 2006 : « Allergies alimentaires » Fin 2006 ? (date non fixée) : « Allergies Médicamenteuse » Des mini-stages d’allergologie sont organisés par l’équipe du Professeur DA Moneret-Vautrin à Nancy. Ils comportent l’assistance aux consultations spécialisées le matin, des cours de perfectionnement l’après-midi et une présentation de dossiers. Un dossier d’articles d’intérêt général et de fiches techniques est remis. Les chèques sont à libeller à l’ordre du CICBAA. Le CICBAA est reconnu comme organisme de formation. Son numéro d’agrément est : 41-54-01572-54 Les demandes d’inscription sont à adresser au Professeur D. Anne Moneret-Vautrin, Service de Médecine Interne, Immunologie Clinique et Allergologie, Hôpital Central, 54035 NANCY Cedex. Les droits d’inscription, repas compris, sont de 155 euros. DIU « TECHNIQUES DIAGNOSTIQUES ET THERAPEUTIQUES EN ALLERGOLOGIE » Pour l’année 2006/2007 Ce DIU comporte 8 à 9 stages de deux jours sur deux ans entre les villes de Nancy (Pr DA. Moneret-Vautrin, Pr G. Kanny), Strasbourg (Pr G. Pauli, Pr F. de Blay), Reims (Dr F. Lavaud et Dr JF. Fontaine) et Besançon (Pr JC. Dalphin). L’enseignement est à dominante pratique et permet l’actualisation des connaissances. L’examen final (3h d’épreuves écrites en juin de la 2ème année) explore les conduites diagnostiques et thérapeutiques en allergologie. Les 2/3 de l’examen sont représentés par des cas cliniques. Un mémoire sur un sujet de pratique courante pour le médecin est remis en septembre suivant. Les inscriptions se prendront en 2006 (jusqu’au 30 novembre 2006) à l’adresse suivante : Service des Spécialités Faculté de Médecine de Nancy 9, Avenue de la Forêt de Haye BP 184 - 54505 VANDOEUVRE LES NANCY Cedex Tél: 03 83 68 30 34 Email : [email protected] Les frais s’élèvent à 584.57 € (frais pédagogiques = 381 € + frais administratifs = 203.57€) pour la 1ère année. Pour la 2ème année il y a exonération des frais pédagogiques. Il est demandé aux médecins s’inscrivant d’avertir par courrier le Professeur D.A. Moneret-Vautrin. 34