La fin des 42 années de règne du Guide suprême

La fin des 42 années de règne du
Guide suprême annonce-t-elle enfin
une ère de paix en Libye ?
Kadhafi
La mort de Muammar Muhammad Al-Gaddafi, intervenue le jeudi 20 octobre
2011, représente une étape cruciale pour la Libye. Le pays tourne ainsi
une page de son histoire en mettant fin à 42 années d’un règne sans
partage.
Al Kadhafi, 69 ans, a été tué plus de huit mois après le début de la
campagne de bombardement de l’OTAN en Libye. Pendant cette période
agitée, des milliers de Libyens ont perdu la vie et plusieurs villes du
pays ont connu des crises humanitaires. La mort de Kadhafi mettrait fin
une fois pour toute au conflit interne libyen, et permettrait au pays de
se stabiliser.
Mais une question subsiste : pourquoi un conflit entre Libyens incite la
communauté internationale à investir autant de moyens – tant financiers
que matériels – alors que la crise économique secoue en ce moment
plusieurs pays, tels que la France, qui a dépensé près de 300 millions
d’euros dans ce conflit ?
Mansour Daw, chef de la sécurité du colonel Kadhafi, un de ses plus
fidèle compagnon, a accordé une interview à la chaîne de télé Al Arabiya.
Ce dernier a été blessé par des fragments d’obus lors du bombardement du
convoi du colonel Kadhafi. Il a affirmé, au cours de son interview, qu’il
était en compagnie du Guide suprême depuis le 20 août 2011 jusqu’à sa
mort à Syrte en Lybie, contrairement à ce que prétendaient les médias
quant à sa fuite au Niger. Mais est-ce la seule propagande médiatique
occidentale ? Existerait-il d’autres vérités qui nous sont
cachées concernant la capture et la mort de el Kadhafi ? La question
reste donc posée.
Bref, la mort du soi-disant tyran prive ses loyalistes politiques et
militaires d’un leader ainsi que des raisons de poursuivre la
confrontation avec les autorités de transition libyennes. A partir de
maintenant, le Conseil national de transition (CNT) doit employer tous
ses efforts à la réconciliation nationale ainsi qu’à la reconstruction
politique, économique et sociale. Ayant survécu aux agitations, les
Libyens doivent désormais rechercher la paix, panser les blessures
causées par la guerre et relancer la construction économique. La
communauté internationale, quant à elle, doit maintenant réfléchir au
rôle qu’elle devra jouer pour aider la Libye à se remettre sur les rails
après avoir contribué à sa destruction.
Alors que la vie de Kadhafi a pris fin dans les flammes de la guerre, la
Libye est sur le point d’ouvrir une nouvelle page de son histoire. On
espère que le pays réussira à émerger de la violence et des conflits et
pourra se développer en paix. Néanmoins, la mort de Kadhafi ne signifie
pas nécessairement que tout ira comme il le faudrait pour le pays à
l’avenir. Le reste des forces armées de Kadhafi, les conflits entre les
régions, les tribus et les partis politiques, la prolifération d’armes au
sein de la population civile, l’intervention des puissances étrangères et
les attaques des extrémistes et des terroristes viendront s’ajouter à la
complexité et à l’imprévisibilité de la situation dans le pays. En ce
sens, la mort du Guide suprême signifie peut-être le début d’un nouveau
cycle de conflits et de disputes dans une ère post-Kadhafi.
MAK
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
La maternité en Suisse et en
Afrique : une comparaison
La maternité est une période de la vie qui peut se vivre très différemment selon le pays
et le continent dans lequel se trouve la mère. Les infrastructures et les mœurs qui
encadrent ce moment peuvent en effet considérablement varier. Comparaison entre le cas de
la Suisse et celui de l’Afrique.
En Suisse, grâce au système d’assurance maladie, il y a peu de discriminations dans la prise
en charge des patients. Tous les patients, quels que soient leur situation sociale ou niveau
de vie, ont la même valeur face au personnel soignant. Ces derniers poursuivent un objectif
commun, celui de sauver des vies humaines. Que ce soit le bien-être physique, mental et
psychique, tout acte médical se fait en toute conscience et est précédé d’une explication au
patient. Il arrive que dans certains cas, le patient engage son consentement par sa
signature.
En Afrique, il n’y a pas d’assurance maladie, chaque acte médical facturé est payé
directement par le patient et cela crée une grande différence dans la qualité des soins
médicaux qui sont dispensés en fonction des moyens du malade. Avec la pauvreté, l’argent
passe au premier plan par rapport aux soins, ce quel que soit l’état de la personne. Il faut
payer la facture ou donner un gage avant de bénéficier d’un soin quelconque, même pour un cas
de grossesse. C’est pourquoi il y a plus de décès surtout pour les cas d’urgence. Le
personnel soignant peut se montrer vite agacé et énervé lorsqu’on lui pose des questions,
cependant, les explications finissent par être données à la fin des soins.
En Suisse, on prend en considération si la grossesse est désirée ou pas.
L’avortement est autorisé et remboursé par l’assurance maladie en Suisse. On peut aussi
éviter une grossesse non désirée, grâce à la sensibilisation donnée aux jeunes gens sur
la contraception par différentes associations. Cela s’appelle « le planning familial ».
Les personnes en difficulté peuvent le contacter en cas de besoin ou pour demander conseil.
On peut également s’informer sur internet. Les jeunes filles peuvent se procurer la pilule
contraceptive avec une ordonnance médicale auprès d’une pharmacie, la pilule restant à la
charge de la patiente. Une toute jeune fille concernée par un problème de grossesse non
désirée aura la garantie du secret médical de la part du « planning familial » et de
l’hôpital car, en Suisse, on atteint la majorité sexuelle à l’âge de 16 ans. La conséquence
est qu’il y a moins d’enfants abandonnés.
Par contre, en Afrique, la sensibilisation des jeunes pour éviter des grossesses non désirées
se fait surtout à l’école, à un certain âge, sauf pour certaines familles. Ceci pose un
problème car tous ceux qui ont abandonné l’école ou n’ont pas été scolarisés faute de moyens
ne bénéficient pas de cette information.
L’avortement n’étant pas autorisé par la plupart des Etats africains, certaines femmes le
font en cachette. Elles ne réussissent pas toujours, parce que cela ne se fait que dans des
petits dispensaires privés et dans de mauvaises conditions. Comme en Suisse, les pharmaciens
exigent une ordonnance pour la pilule, seuls les préservatifs sont permis. Face à ces
situations dramatiques, la conséquence est qu’on trouve beaucoup d’enfants dans la rue.
En Suisse, une grande considération est accordée à la femme enceinte.
En Suisse, lors de l’accouchement, on autorise la femme enceinte à désigner une personne de
son choix pour l’assister lors de la naissance de son enfant. Il s’agit généralement son mari
ou un autre membre de la famille, ce qui n’est pas le cas en Afrique.
Ce qui est le plus marquant pour moi est la considération qui est accordée à la femme
enceinte en Suisse. Elle est protégée, respectée, même dans les lieux publics. Elle est
également soutenue par différentes associations lorsqu’elle n’a pas de moyens.
Par contre, en ce qui concerne le personnel soignant, c’est pareil qu’en Afrique, c’est en
fonction des humeurs de chacun! Il y a ceux qui sont appréciés par les patients parce qu’ils
sont gentils, toujours prêts à les écouter et à les servir sans se fâcher, ni manifester leur
fatigue. Il y en a d’autres, par contre, qui ne sont pas appréciés, parce qu’ils se montrent
moins compréhensifs, moins gentils.
En tant que personne migrante, j’ai vécu cette belle expérience qu’est la venue de ma
magnifique petite fille en Suisse et je peux confirmer ce qui précède.
Nancy
Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils
Informations :
Liste et coordonnées des centres de planning familial en Suisse
http://www.svss-uspda.ch/fr/fampla.htm
Qui sont les déboutés de l’asile ?
Le 15 juillet dernier, Voix d’Exils a
publié un article intitulé: « Je passe
mon temps à manger pour dominer mes
problèmes ». Cet article a suscité
plusieurs commentaires concernant
notamment le statut de « débouté ». En
guise de réponse, l’auteur se propose
de définir plus précisément ce qu’est
un débouté de l’asile en Suisse.
Les déboutés sont des personnes dont la demande d’asile a été rejetée par
l’Office fédéral des migrations (ODM) après épuisement des voies de
recours possibles.
Ces personnes sortent alors de l’asile et ne reçoivent plus d’assistance
sociale. Leur séjour devient illégal et elles sont sommées de quitter la
Suisse.
Ne voulant pas quitter le pays, certains disparaissent, d’autres restent
et choisissent de demander l’aide d’urgence. Ceux qui sont à l’aide
d’urgence sont pris en charge en matière de santé, reçoivent une
assistance en nature (dans les foyers d’aide d’urgence) ou Frs. 9.50.-
par jour, alors que les requérants qui sont en procédure reçoivent Frs.
12.- par jour.
Les déboutés sont logés dans des abris PC, comme celui de Nyon, ou dans
des abris d’aide d’urgence comme, par exemple, celui de Vennes à
Lausanne. Les déboutés sont logés dans des foyers collectifs d’accueil et
de socialisation ou en appartement selon s’ils sont considérés comme
vulnérables pour des raisons de santé (mentale ou physique), ou s’ils
sont accompagnés de membres de leur famille.
Hubert O.YIGO
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
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