Dans un pays où le secteur pétrolier contribue à hauteur de 70% du PIB, de 95% des revenus de
l'Etat et de 98% de ses exportations, cette instabilité a de lourdes conséquences.
Selon des estimations du ministère du Pétrole et de la Banque mondiale, la Libye a ainsi subi des
pertes estimées à plus de 10 milliards de dollars depuis juillet.
Et le Premier ministre Ali Zeidan a estimé que son pays était désormais "entré dans une crise
économique", affirmant que "le gouvernement pourrait avoir des difficultés à payer les salaires"
sur le budget 2014.
Recul du PIB en 2013
D'après le Fonds monétaire international (FMI), l'économie libyenne s'est contractée de 5,1% en
2013.
"La crise pétrolière a causé une perte de 6,5 points de croissance", a estimé auprès de l'AFP un
représentant d'une institution financière internationale basé à Tripoli, s'exprimant sous le couvert
de l'anonymat.
Et "même si la crise (pétrolière) est résolue, la Libye mettra plus longtemps pour revenir à son
niveau de production" qu'elle ne l'a fait après la révolution ayant conduit en 2011 à la chute du
régime Khadafi, ajoute-t-il, en raison de problèmes techniques et logistiques, et de la difficulté à
retrouver des clients.
Après un excédent budgétaire en 2012, la Libye devrait connaître "un déficit d'environ 5% du
PIB en 2013 et de 4% en 2014", selon la Banque mondiale, qui souligne que le gouvernement a
dû puiser entre "10 et 13 milliards de dollars" dans son stock de réserves de devises.
"La crise pétrolière a profondément affecté l'économie, réduisant considérablement les
ressources de l'Etat, qui est le principal pourvoyeur de l'investissement et garant de la
consommation", a affirmé à l'AFP Ahmed Belras Ali, un responsable à la Bourse de Tripoli.
"Cette situation a commencé à avoir des effets sur les investissements boursiers, en provoquant
un climat de peur chez les hommes d'affaires", a-t-il ajouté.