quelques prêtres et diacres m’attendaient pour étudier la “fraternité
dans la Bible” : Caïn et Abel, Abraham et Lot
,etc.
La semaine fut riche en questionnements et réflexions sur l’élec-
tion, les “préférences”, les exigences de la vie en communauté, les
chemins de réconciliation, la fraternité universelle, cette espérance
messianique qui est au cœur de la vie juive comme de la vie chré-
tienne. Sr Victorine anima avec moi une session de deux semaines à
Kananga, au Kasaï dont elle est originaire. Là aussi une trentaine de
participants, mais tous laïcs, animateurs de paroisse ou formateurs
dans leur diocèse. Le matin, j’abordais, en français, l’enracinement
juif du NotrePère, et l’après midi, sœur Victorine traitait, en tshiluba,
du Jubilé dans la Bible. En effet, le diocèse de Kananga célébrait le
jubilé d’or de sa création 7.»
En même temps que cet effort pastoral, nous nous engageons
dans des relations concrètes avec le peuple juif. Celles-ci ont eu dès
après la seconde guerre mondiale un tissu associatif ; il s’est étendu
progressivement. Il s’agit d’Amitiés judéo-chrétiennes, maintenant
fédérées dans un Conseil international des juifs et des chrétiens.
(ICCJ). Lorsqu’il se réunit, chaque année, la délégation des sœurs de
Sion y est la plus nombreuse. La reconnaissance du monde juif nous
aété témoignée à plusieurs reprises de diverses manières notamment
par l’attribution d’une Menora de la Paix reçue à Paris, la nomina-
tion de personnes de réconciliation en Pologne, etc.
«Au mois d’octobre 2009, nous, [la communauté de Cracovie],
avons participé en Pologne, à Kielce, à deux journées d’étude, d’ami-
tié entre juifs et chrétiens exceptionnelles. Kielce, lieu d’un tragique
pogrom en 1946 ! Avec une délégation venue d’Israël, à laquelle se
sont joints des Polonais, juifs et chrétiens, nous avons débattu de nos
identités respectives dans un climat paisible. Et, pour la première fois
depuis soixante ans, la prièrede Erev shabbat (soir de shabbat) a pu
êtrecélébrée dans l’ancienne synagogue dévolue aux archives de la
ville. Quel moment d’émotion pour tous les participants. »
Ces relations concrètes peuvent se vivre, même avec des enfants !
Sœur Isabelle écrit : « Depuis vingt-quatre ans, je suis en lien avec une
école juive, à Paris. Cette année, comme les précédentes, je réponds
aux questions que se posent des élèves de CM2 sur les chrétiens et eux
m’expliquent, avec leur enseignant, comment ils vivent leur vie juive.
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TÉMOIGNER DE L’AMITIÉ ENTRE JUIFS ET CHRÉTIENS