La question du « genre » ne mérite ni « l’excès d’honneur » ni « l’indignité »
dont elle peut faire l’objet, comme beaucoup d’autres, dans des débats
qui en ignorent bien souvent le contenu exact ! Posée par des chercheurs
– comme l’ont été la plupart de celles qui constituent à chaque moment de
l’histoire l’évolution du regard de l’homme sur lui-même – cette question
ne saurait être abandonnée à des « bricoleurs » de la pensée qui ne font que
l’instrumentaliser au service de leur idéologie ou, tout simplement, de leur
parti pris.
Marie-Christine David
directrice générale
Directeur de la publication : Jean-Pierre HUSSON
Rédactrice en chef : Marie-Christine DAVID
Secrétaire de rédaction : Catherine NOËL
Direction artistique : Agence MERMON
Comité de rédaction : Marie-Christine DAVID, Jean-Pierre HUSSON, Patricia MCCALLUM, Mike MARCHAL, Nicolas MURCIER,
Catherine NOËL, Philippe POIRIER.
Ont collaboré à ce numéro : Alain BONNAMI, Sasha-Alycia BAVOL, Didier FLORY, Jean FONTAYNE, Frédéric GAL, Lucie GUIHARD,
Françoise GIL, Alix LARRAT, Promotion EJE 2014, Mikaël QUILLIOU-RIOUAL, Albane TRUCHELUT.
Contribution photos et illustrations : Anne CHEBROU, Association LE REFUGE, Fotolia, Sophie LATELLE,
Illustration LIRE-ENSEMBLE.COM. Couverture et dossier : SHUTTERSTOCK.COM
Il va de soi que la formation au travail social est
concernée par la question du « genre » comme par
toutes celles qui, depuis que cette formation existe,
ont enrichi la démarche de réflexion qu’il lui revient
d’engager auprès d’étudiants qui seront très vite
confrontés à la complexité du sujet humain. Il s’agit
en effet, là comme ailleurs, de sortir des stéréotypes,
voire des modèles les plus conformes et par là même
les moins créateurs qui, comme nous l’a montré Gaston
Bachelard en son temps, s’en tiennent à des évidences
trompeuses. « Et pourtant elle tourne », disait Galilée
de la Terre ! Et… qui dirait de l’esclavage humain que
sa remise en cause – si tardive ! – ne fut pas davantage
un acquis de la pensée critique que d’une charité si
longtemps mal comprise ?
Aujourd’hui les travailleurs sociaux sont concrètement
appelés à aider des personnes dont la vie, qu’on
le veuille ou non, est traversée par des problèmes
d’identité souvent douloureux. Il leur revient d’abord de
les comprendre, au sens propre du mot. C’est-à-dire de
les considérer dans un ensemble qui permet d’en saisir
la signification. Et faut-il ajouter que ces problèmes
s’articulent le plus souvent avec des situations
objectives d’injustice qu’il y a lieu aussi de prendre en
compte dans leur réalité subjective et sociale ?
La disponibilité de l’éducateur passe par cette
ouverture de la pensée qui, contre les préjugés, voire
les habitudes, associe la finesse d’analyse à l’empathie
et même à la sympathie.
C’est ainsi qu’à l’EFPP nous voulons que notre diversité
nous invite à nous écouter les uns et les autres à la fois
dans ce qui nous différencie et dans ce qui constitue
aussi notre « bien » commun.
2LES CAHIERS N°23 - PRINTEMPS 2016