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ture de cette édition. Quelques fuites (orchestrées ?) dans la
presse médicale permettent d'en connaître les grandes orien-
tations. Malgré quelques propositions intéressantes, la plupart
des organisations syndicales considèrent qu’elles seront insuf-
fisantes pour endiguer les problèmes démographiques actuels.
De plus, ce rapport sera soumis aux arbitrages de la ministre
qui aura l’occasion de se montrer timide dans ses choix en rai-
son des contraintes budgétaires qui lui sont imposées par
Bercy.
Les premières mesures proposées par ce rapport sont la pro-
longation d'activité au delà du départ à la retraite et la régula-
tion de l'intérim médical. On comprend très mal pourquoi de tel-
les propositions figurent en première place dans un rapport sur
l'attractivité qui devrait plutôt s’attacher à dynamiser le recru-
tement de jeunes médecins. D'autres mesures, qui figurent au
rapport, sont plus intéressantes comme .$/<.,14$6,10'(.$
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Mais parmi les 57 mesures destinées à améliorer l'attractivité
des établissements publics hospitaliers, au moment d’écrire cet
édito, on ne sait toujours pas lesquelles seront choisies.
(4$22146(56/$.*4<6176'<&(8$06 nous n’y retrouvons pas
certaines de nos propositions qui avaient pourtant trouvé un écho
favorable au sein des cinq intersyndicales de praticiens hospi-
taliers, (02$46,&7.,(4.$&,037,=/(2.$*(2$42<4,1'('(
qui permettrait la mise en conformité avec la réglementa-
tion européenne et une équité avec les praticiens dont le temps
de travail est mesuré en heure et pas en demi-journées. Absence
également de reconnaissance du temps de travail additionnel
par .$016,10'A,06<4,/,06(40((74150(652$4-174
217470(-1740<('(6(/25$'',6,100(.4<$.,5<'$05510<6$
%.,55(/(06'A14,*,0( qui permettait aux établissements à la
fois de fidéliser leurs praticiens, de reconnaître leur investis-
sement et de réaliser une économie certaine en ne payant pas
la prestation de l’agence d’intérim, ni les frais de bouche et de
logement.
L'enjeu de l’attractivité est cependant de taille et cette crise a
permis une certaine prise de conscience des acteurs sur les
réalités et les particularités de l'exercice médical hospitalier de
http://www.snphare.com - Journal du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Élargi - n°73 - Novembre 2015
EDITORIAL
Les premiers résultats de
notre enquête sur les
fermetures de l’été
Nous avons reçu 2177 réponses à notre questionnaire.
Toutes les régions de France sont représentées y compris
l’outre-mer. Plusieurs villes semblent se démarquer mais
une analyse plus approfondie des données est nécessaire
avant de les présenter en détail. Toutefois, plusieurs
départements se démarquent :
Département Nb de réponses
Paris 99
Bouches du Rhone 61
Calvados 53
Nord 53
Rhône 51
Gironde 45
48 % des répondants déclarent que l’activité a été anor-
malement réduite cet été du fait d’un manque de person-
nel médical.
Concernant les services d’urgence, 0,2 % des répondant
déclarent qu’ils ont du fermer totalement et 12 % qu’ils ont
du procéder à des fermetures partielles ou temporaires.
32 % des répondants déclarent que leur établissement a
eu recours à des médecins intérimaires pour faire fonc-
tionner le service d’urgences. 47 % pour l’ensemble des
autres services ou spécialités. 27 % jugent que l’activité a
été dégradée pendant la période estivale.
47 % déclarent que leur établissement a recours à l’inté-
rim tout au long de l’année et 31 % que leur établissement
ne trouve pas suffisamment d’intérimaires.
Les spécialités les plus touchées par les recrutements en
intérim sont l’anesthésie-réanimation, la médecine d’ur-
gence et la radiologie mais beaucoup de spécialités sont
touchées par ce phénomène tant en médecine qu’en chi-
rurgie (pédiatrie, gynécologie-obstétrique, …).
Sans avancer des conclusions hâtives, nous pouvons
affirmer que l’intérim médical est devenu le mode de
fonctionnement « normal » dans de nombreux établisse-
ments, et qu’il existe aujourd’hui des difficultés pour
trouver des intérimaires. Certains établissements n’ont
pas eu d’autre choix que de procéder à des réductions
forcées d’activité.
Cette étude confirme les données qui nous parviennent du
terrain et l’aggravation d’année en année du phénomène
lié aux difficultés de recrutement et au manque d’attracti-
vité des établissements publics de santé. De notre point de
vue, la vitesse à laquelle la situation se dégrade mérite un
traitement de choc et ce n’est pas en prolongeant l’activi-
té des médecins hospitaliers après la retraite qu’on va
endiguer ce phénomène. Il faut une politique urgente et
audacieuse qui permette de recruter de jeunes médecins
en nombre suffisant, de les garder mais aussi de fidéliser
les praticiens déjà en place en leur donnant des conditions
d’exercice et de rémunération à la hauteur de leur travail
ce qui n’est plus le cas depuis plusieurs années.