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INTRODUCTION
Disséminées dans la garrigue, installées au centre des villages ou alignées le long des routes,
les mares constituent un des milieux les plus remarquables mais aussi les plus menacés du
paysager méditerranéen.
Principales composantes des zones humides continentales par leur nombre, elles présentent un
intérêt environnemental fort en raison de leur richesse biologique et de la multitude des
fonctions physiques et sociales qu’elles remplissent.
Malgré leurs multiples fonctionnalités, elles sont restées, à cause de leur taille, très à l’écart
du regain d’intérêt porté aux zones humides et demeurent encore très méconnues.
La disparition des usages traditionnels et l’intensification des pratiques agricoles, qui
conduisent à un abandon et à une artificialisation de ces milieux, sont admises comme étant
les principales causes de la régression de 30 à 50 % des mares depuis 1950 (estimation du
Ministère de l’Ecologie).
Préciser leur contribution au patrimoine naturel régional, dégager la multitude des fonctions
qu’elles remplissent et sensibiliser le public à ces milieux fragiles, apparaît donc
indispensable à la mise en œuvre d’une politique de préservation concertée de ces petites
zones humides.
Dans cette optique, il est apparu urgent de faire l’inventaire des mares (y compris
temporaires) de la région Languedoc-Roussillon et d’évaluer leur contribution au maintien de
la diversité biologique. C’est une démarche qui est commune à plusieurs régions et qui a
plusieurs objectifs :
Contribuer à améliorer la connaissance des mares en Languedoc - Roussillon et de leur
état de conservation ;
Evaluer l’importance des transformations de cet écosystème en Languedoc – Roussillon
en effectuant un diagnostic écologique de leur état ;
Identifier les menaces et les grands enjeux de protection et de conservation, et en
particulier déterminer l’importance des mares régionales dans la répartition et la pérennité
de la flore inféodée et de certains groupes faunistiques ;
Sensibiliser et communiquer sur l’intérêt écologique, hydrologique et paysager des
mares ;
Proposer des mesures de protection et de gestion de certaines mares en s’appuyant sur les
résultats du LIFE « Mares Temporaires Méditerranéennes ».
Le Conservatoire du L-R a donc pris l’initiative, en 2003, de lancer l’inventaire régional des
mares. C’était une suite logique à un investissement important du CEN L-R sur la
connaissance et la protection des mares ces dernières années, notamment à travers le Life
« Mares temporaires méditerranéennes » sur l’Etang de Valliguières (30). Le CEN L-R est
également opérateur de 3 DOCOB, en L-R, de sites qui abritent des mares temporaires
(Fenouillèdes, Torremila et Plateau de Vendres).
En 2004, le CEN L-R a principalement travaillé sur deux volets : l’acquisition de
connaissances (recueil bibliographique, cartographique…) et la sensibilisation du public (fête
des mares, fréquence grenouille). En 2005, il a lancé la phase de prospection de terrain et
d’analyse du patrimoine des mares de la région, en étroite concertation avec les acteurs
concernés. Cet inventaire prend fin en 2006 et les résultats sont présentés dans ce document.