Gazons amphibies des grèves à basse et moyenne altitude : Littorella uniflora, Elatine alsinastrum , Elatine
hexandra, Potamogeton polygonifolius, Ranunculus trichophyllus, Marsilea quadrifolia
Gazons annuels ras des vases à basse altitude : Cyperus fuscus, Pycreus flavescens, Pseudognaphalium
luteoalbum, Isolepis setacea, Blackstonia perfoliata, Juncus bufonius, Juncus ambiguus, Juncus tenegeia,
Lythrum hyssopifolia, Centaurium pulchellum
Gazons annuels plus élevés des vases : Bidens radiata, Bidens tripartita, Bidens frondosa, Polygonum
hydropiper, Polygonum lapathifolium , Rorippa palustris, Alopecurus aequalis, Polygonum mite
Exemples :
Lacs-mares du Plateau d’Emparis (05), de la haute vallée de la Clarée (05) et du Parc National des Ecrins
(05), dépôts d’alluvions vaseux des bords de la Haute Durance jusqu’à Sisteron (05/04) et des bords du
Buëch (05).
Dynamique et variabilité :
Le milieu d’origine de ces formations végétales est constitué par les mares et petits lacs, bordures de
grands lacs et mares créées par la dynamique fluviale le long des cours d’eau. Secondairement, ils ont
conquis des terrains vagues, des fossés temporairement humides, des bords d’étangs, des ornières et des
zones terrassées en terrain humide. Ce sont des habitats à très faible pouvoir concurrentiel, très rapidement
remplacés par d’autres groupements végétaux vivaces dès lors que les conditions de milieu sont modifiées
(eutrophisation, période d’assèchement plus longue, atterrissement naturel…). Ils cèdent très vite la place
à des roselières ou à des cariçaies.
Types d’intérêts :
Ces milieux recèlent une diversité floristique très élevée, dont la majorité sont des espèces rares, voire très
rares, spécialisées à des conditions extrêmes (alternance d’exondation et d’inondation, période de
végétation fugace). Ces milieux exceptionnels à plus d’un titre sont à préserver.
Menaces et vulnérabilité :
Les principales menaces de ces milieux hautement spécialisés concernent le remblaiement des mares et
petites dépressions, la stabilisation et la régulation du niveau des plans d’eau, l’aménagement artificiel des
rives, le piétinement (pêcheurs, baigneurs) et l’érosion des berges, ainsi que l’eutrophisation des milieux
aquatiques. L’absence de dynamique fluviale suffisante (aménagement hydraulique des cours d’eau) ou
de dynamique de régénération qui permettent le rajeunissement des milieux est également une cause de
régression importante de ces types d’habitats.
Gestion Conservatoire :
Il conviendra de veiller à :
- éviter le remblaiement ou l’assèchement des petites zones humides (mares, dépressions vaseuses
temporairement exondées).
- préserver la dynamique fluviale des cours d’eau (qui permet la création de mares et bras morts) ou
la dynamique littorale des plans d’eau.
- rajeunir activement certains milieux de mares temporaires (curage léger et suppression des
hélophytes vivaces : roseaux, massettes qui sont d'actifs colonisateurs sociaux et concurrent les
plantes pionnières à forte valeur patrimoniale.