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I. CONTEXTE, REVUE DE LITTERATURE ET HYPOTHESES DE TRAVAIL
Le Sénégal est un pays côtier membre de UEMOA et de la CEDEAO. Il a accédé à
l’indépendance en 1960 et instauré le multipartisme politique en 1974. Sa population est
estimée à environ 12 millions d’habitants en 2010 pour une superficie de 196 700 Km2, soit
une densité de 61 habitants/ Km2.
Le Sénégal est un pays sahélien avec une saison des pluies qui s’étale de juin à octobre
et qui est caractérisée par des précipitations moyennes de 894 mm en 2010, variant du nord
au sud où les précipitations moyennes annuelles dépassent 1200 mm.
Le Sud Ouest du pays subit depuis 1982 une rébellion indépendantiste y installant un
climat d’insécurité, sur une superficie de 14 749 Km2, soit 7,5% du territoire national entre la
Gambie et la Guinée Bissau.
Présentation de l’économie sénégalaise
L’agriculture concentre, en moyenne, plus de la moitié de la population active occupée,
en particulier en milieu rural. Les principales cultures du pays sont l’arachide, le mil et le
sorgho, tandis que la principale denrée alimentaire du pays est le riz dont la production
intérieure a atteint l’équivalent du tiers de la consommation totale. Encore sujette aux aléas
climatiques, l’agriculture voit son poids baisser dans l’économie. La valeur ajoutée de
l’agriculture passe de 14% du PIB dans les années 80 à 8% en 2010.
Par ailleurs, grâce à 714 Km de côtes réputées parmi les plus poissonneuses au monde
avec celles de la Mauritanie, l’activité de pêche est le deuxième secteur d’exportation du pays
(163,2 milliards FCFA en 2010, soit 15,6% des exportations de biens), après le tourisme.
Au total, le secteur primaire (agriculture, élevage, forêt, chasse et pêche) représente
15% du PIB en 2010 contre 20% dans les années 80 et 25% pendant les années 60.
Misant sur sa position géographique de carrefour vers l’Afrique, l’Europe et
l’Amérique, le Sénégal a opté dès les années 60 pour le développement du tourisme qui,
depuis 2007 constitue la 1ère source de devises du pays (222,8 milliards en 2010, soit 3,5% du
PIB correspondant à environ 800 000 touristes).
L’économie sénégalaise est essentiellement tertiaire (commerce, transport et
télécommunications, services immobiliers, tourisme et autres services) avec les services
marchands qui représentent plus de 45% du PIB en 2010. Au total, le secteur tertiaire
contribue à plus de 60% à la formation du PIB.
Le secteur secondaire contribue à un peu plus de 20% à la formation du PIB. Il est
constitué essentiellement d’industries alimentaires, d’industries chimiques (fabrication
d’acide phosphorique, cimenteries, et raffinerie de pétrole) et du BTP.
Les activités extractives ont longtemps concerné : (i) le phosphate exploité dans la
région de Thiès pour la fabrication d’engrais et d’acide phosphorique dont les exportations
constituent la troisième source de devises du pays (103,2 milliards FCFA en 2010) ; (ii) le sel,
extrait particulièrement au niveau de la petite côte (entre Dakar et Kaolack), (iii) le calcaire à
la sortie de la capitale pour la fabrication de ciment et (iv) le sable pour les besoins de
construction de BTP. Depuis 2009, l’exploitation de l’or au Sénégal oriental a pris une
importance avec des exportations dépassant 80 milliards par année, soit la quatrième source
de devises du pays.
En ce qui concerne le secteur informel, son poids a peu changé depuis les années 80 ; il
a généré 49,4% de la valeur ajoutée totale de l’économie sur la période 1980-2004 et 46,8%
en 2005-2009. Le secteur informel constitue l’essentiel du secteur primaire (98%) tandis qu’il
est moins important dans les secteurs secondaire (43,5% sur la période 2005-2009) et tertiaire
(46,3%).
L’économie a enregistré de 1960 à 1994 une croissance inférieure au croît
démographique (2,7%), en raison notamment d’une faible compétitivité. En 1994, la monnaie
nationale commune à tous les pays de l’UEMOA, le FCFA, a été dévaluée de 50% en
monnaie étrangère par rapport au Franc Français de l’époque, auquel elle était arrimée,
suivant une parité fixe avec une convertibilité illimitée. A la faveur de la dévaluation et de
l’ensemble du programme de réformes structurelles ayant suivi, l’économie a enregistré l’une