MOBILISATION DES RESSOURCES INTERIEURES AU SENEGAL

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REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un peuple-Un But-Une Fois
……………………..
MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES
FINANCES
………………………
CENTRE D’ETUDES DE POLITIQUES POUR LE
DEVELOPPEMENT
COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS
DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
………..
COMMISIONNER FOR MACROECONOMIC
POLICY
…………
ECONOMIC POLICY UNIT
MOBILISATION DES RESSOURCES INTERIEURES AU SENEGAL
Souleymane DIALLO
Novembre 2011
TABLE DES MATIERES
Liste des figures ....................................................................................................................................... 2
Liste des Tableaux.................................................................................................................................... 2
Liste des abréviations et acronymes......................................................................................................... 3
Résumé .................................................................................................................................................... 4
Résumé analytique ................................................................................................................................... 4
I.
CONTEXTE, REVUE DE LITTERATURE ET HYPOTHESES DE TRAVAIL ............................................ 5
II.
Politique économique de Mobilisation de Ressources intérieures .................................................... 9
1.
L’environnement politique ............................................................................................................ 9
2.
L’environnement institutionnel ................................................................................................... 14
III.
Performances en matière de mobilisation de ressources intérieures .............................................. 16
1.
Recouvrement de recettes budgétaires....................................................................................... 16
2.
Le Marché des titres publics ....................................................................................................... 19
3.
Le Marché financier ................................................................................................................ 20
4.
Le secteur des assurances ......................................................................................................... 23
5.
Institutions de sécurité sociale ................................................................................................... 24
IV.
Efficacité de la gestion des ressources intérieures ..................................................................... 24
1.
Critères de convergence de la CEDEAO :............................................................................. 24
2.
Politiques inappropriées et exonérations............................................................................... 25
V.
Défis liés à la mobilisation de ressources intérieures ..................................................................... 27
VI.
Recommandations pour une meilleure politique de mobilisation de ressources intérieures. ...... 28
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 29
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................. 30
ANNEXES ............................................................................................................................................ 31
Notes de fin de page ............................................................................................................................... 32
Liste des figures
Figure 1: Evolution du ratio recettes douanières rapportées aux recettes fiscales.............................. 18
Figure 2: Emission de Bons de Trésor en milliards de FCFA .................................................................. 20
Figure 3: Evolution des taux d'épargne privée nationale et intérieure ................................................ 21
Figure 4: Evolution de la part des crédits bancaire à l'économie ......................................................... 22
Figure 5: Comparaison du déficit budgétaire hors dons (% du PIB) au seuil communautaire.............. 24
Liste des Tableaux
Tableau 1: indicateurs macroéconomiques de 2000 à 2010 .................................................................. 6
Tableau 2: Ecart épargne investissement en moyenne sur la période 2000-2010 ................................. 7
Tableau 3: principales taxes au Sénégal ................................................................................................ 10
Tableau 4: produits d'épargne proposés par les principales banques en 2011 .................................... 12
Tableau 5: Types de crédits accordés par les principales banques en 2011 ......................................... 12
Tableau 6: Types de branches d'assurance au Sénégal......................................................................... 13
2
Tableau 7: financement des branches de la sécurité sociale dans le secteur privé (IPRES et CSS) ...... 14
Tableau 8: Répartition des banques au niveau des régions en mai 2011 ............................................. 16
Tableau 9: Evolution de la structure fiscale de 2000 à 2010................................................................. 17
Tableau 10: dépôts au niveau des établissements financiers à caractère bancaire suivant le terme . 21
Tableau 11: Crédit accordé par les établissements financiers à caractère bancaire suivant le terme 22
Tableau 12: l'épargne mobilisée auprès des institutions de micro finance .......................................... 22
Tableau 13: évolution crédits accordés par la micro finance ................................................................ 23
Tableau 14: Structure des placements du secteur des assurances....................................................... 23
Tableau 15: critères de convergence de second rang ........................................................................... 25
Tableau 16: bilan dépenses fiscales en 2008 ........................................................................................ 25
Tableau 17 Tableau synoptique des avantages accordés aux investisseurs (hors secteur minier) ...... 26
Tableau 18: Tableau synoptique des recommandations au pays ......................................................... 28
Tableau 19: matrice de corrélation linéaire entre les variables explicatives du modèle ...................... 31
Tableau 20: estimation équation à long terme ..................................................................................... 31
Tableau 21: Test de racine unitaire pour le résidu de l'équation de long terme .................................. 32
Tableau 22: estimation économétrique MCE relation de court terme ................................................. 32
Liste des abréviations et acronymes
AMAO
BCEAO
BRVM
CA
CDC
CEDEAO
CFCE
CIMA
CGU :
CSS
DGCPT
DGID
DGD
DMC
EFE :
FCFA
FNR
IADM
IMEC
IMF
IPRES
IRPP
IRVM/IRCM
IS
OCDE
OMD
PIB
PPTE
SFD
TOB
TVA
UEMOA
Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest
Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
Chiffre d’Affaires
Caisse de Dépôts et Consignations
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
Contribution Forfaitaire à la Charge de l’Employeur
Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance
Contribution Globale Unique
Caisse de Sécurité Sociale
Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor
Direction Générale des Impôts et Domaines
Direction Générale des Douanes
Direction de la Monnaie et du Crédit
Entreprise Franche d’Exportation
Franc de la Communauté Financière Africaine
Fonds National de Retraite
Initiatives d’Allègement de la Dette Multilatérale
Institutions mutualistes d’Epargne et de Crédit
Impôt Minimum Forfaitaire
Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal
Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques
Impôt sur le Revenu des Valeurs Mobilières et des Capitaux Mobiliers
Impôt sur les Sociétés
Organisation de Coopération et de Développement Economique
Objectifs du Millénaire pour le Développement
Produit Intérieur Brut
Pays Pauvres Très Endettés
Systèmes Financiers Décentralisés
Taxe sur les Opérations bancaires
Taxe sur la Valeur Ajoutée
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
3
Résumé
L’objet de cette étude est d’explorer les opportunités qu’offre l’économie pour une
mobilisation efficiente des ressources intérieures au Sénégal en vue d’assurer le financement
du développement et corriger le déséquilibre extérieur structurel. La collecte de recettes
budgétaires est contrainte par le poids du secteur informel mais elle pourra être accrue à court
terme par un meilleur suivi des entreprises, un système d’échange de données entre les régies
et les banques et direction de transport terrestre et une simplification du système fiscal. A long
terme, les réformes nécessaires sont le développement du secteur financier et la collecte des
taxes foncières ainsi que la rationalisation des dépenses fiscales. Pour la mobilisation de
l’épargne privée, il faut un renforcement de la supervision du système financier, la stabilité du
cadre macroéconomique, la participation active des sociétés d’assurance et des institutions de
prévoyance sociale au marché financier, qui sera étendu à la CEDEAO, un maillage du
territoire par les établissements de crédit avec des produits innovants, notamment les plans
d’épargne actions.
Mots clés : ressources intérieures, CEDEAO, recettes budgétaires, épargne privée.
Résumé analytique
Le Sénégal est un pays côtier et sahélien, membre de l’UEMOA et de la CEDEAO. Il a
réalisé des performances économiques au cours des dernières années. Cependant, il enregistre
un déficit structurel des transactions courantes imputable aussi bien à l’Etat qu’au secteur
privé. Aussi, la mobilisation de ressources intérieures dans le pays est-elle indispensable pour
corriger ce déficit et financer le développement économique et social.
L’environnement politique et institutionnel de mobilisation de ressources intérieures y
est bien encadrée, par des textes nationaux et de l’UEMOA. Toutefois, la multiplicité des
textes de référence dans le système fiscal nécessite une rationalisation et une unification en un
document unique. De même, la concentration des établissements de crédit dans la région de
Dakar et le vieillissement du personnel des régies financières imposent des mesures de
correction à travers une politique optimale de recrutement.
Grâce au cadre politique et institutionnel et à la performance économique des dernières
années, les ressources intérieures (publiques et privées) ont progressé continuellement, mais
demeurent insuffisantes pour assurer le financement des programmes de développement et
corriger le déséquilibre extérieur structurel de l’économie.
Toutefois, des marges de progression importantes des ressources intérieures persistent
en raison de : (i) l’étendue des dépenses fiscales ; (ii) des perspectives de croissance
économique favorables à moyen et long terme ; iii) de la bonne santé financière des
établissements de crédit ; (iv) du nombre limité de comptes de la clientèle au niveau des
établissements de crédit ; (v) de la faible couverture de la population en police d’assurance ; et
(vi) de la timide participation des ménages, des entreprises et des institutions de prévoyance
sociale au marché financier.
Les principaux défis à relever pour réussir le pari de mobilisation de ressources
intérieures portent sur la formalisation du secteur informel, la mise en place d’un mécanisme
efficace de prélèvement des taxes urbaines, la rationalisation des dépenses fiscales, la réforme
des systèmes de retraite, le développement du secteur financier à travers la réduction des
transactions en espèces, l’établissement d’un marché financier à l’échelle de la CEDEAO et
l’instauration d’une culture financière pour une plus grande participation des ménages, des
entreprises, des sociétés d’assurance et des institutions de prévoyance sociale au marché
financier. Les établissements financiers doivent étendre leur maillage du territoire avec des
produits innovants, notamment les plans d’épargne actions au niveau des banques ou des
sociétés d’assurance.
Par ailleurs, la politique de mobilisation de ressources intérieures doit être en cohérence
avec la stratégie de croissance et de développement pour éviter une épargne privée oisive et
une épargne publique qui affecte la compétitivité de l’économie.
Enfin, la CEDEAO doit élaborer une politique régionale de fiscalisation du secteur
minier pour éviter des concurrences nuisibles entre les pays membres.
4
I.
CONTEXTE, REVUE DE LITTERATURE ET HYPOTHESES DE TRAVAIL
Le Sénégal est un pays côtier membre de UEMOA et de la CEDEAO. Il a accédé à
l’indépendance en 1960 et instauré le multipartisme politique en 1974. Sa population est
estimée à environ 12 millions d’habitants en 2010 pour une superficie de 196 700 Km2, soit
une densité de 61 habitants/ Km2.
Le Sénégal est un pays sahélien avec une saison des pluies qui s’étale de juin à octobre
et qui est caractérisée par des précipitations moyennes de 894 mm en 2010, variant du nord
au sud où les précipitations moyennes annuelles dépassent 1200 mm.
Le Sud Ouest du pays subit depuis 1982 une rébellion indépendantiste y installant un
climat d’insécurité, sur une superficie de 14 749 Km2, soit 7,5% du territoire national entre la
Gambie et la Guinée Bissau.
Présentation de l’économie sénégalaise
L’agriculture concentre, en moyenne, plus de la moitié de la population active occupée,
en particulier en milieu rural. Les principales cultures du pays sont l’arachide, le mil et le
sorgho, tandis que la principale denrée alimentaire du pays est le riz dont la production
intérieure a atteint l’équivalent du tiers de la consommation totale. Encore sujette aux aléas
climatiques, l’agriculture voit son poids baisser dans l’économie. La valeur ajoutée de
l’agriculture passe de 14% du PIB dans les années 80 à 8% en 2010.
Par ailleurs, grâce à 714 Km de côtes réputées parmi les plus poissonneuses au monde
avec celles de la Mauritanie, l’activité de pêche est le deuxième secteur d’exportation du pays
(163,2 milliards FCFA en 2010, soit 15,6% des exportations de biens), après le tourisme.
Au total, le secteur primaire (agriculture, élevage, forêt, chasse et pêche) représente
15% du PIB en 2010 contre 20% dans les années 80 et 25% pendant les années 60.
Misant sur sa position géographique de carrefour vers l’Afrique, l’Europe et
l’Amérique, le Sénégal a opté dès les années 60 pour le développement du tourisme qui,
depuis 2007 constitue la 1ère source de devises du pays (222,8 milliards en 2010, soit 3,5% du
PIB correspondant à environ 800 000 touristes).
L’économie sénégalaise est essentiellement tertiaire (commerce, transport et
télécommunications, services immobiliers, tourisme et autres services) avec les services
marchands qui représentent plus de 45% du PIB en 2010. Au total, le secteur tertiaire
contribue à plus de 60% à la formation du PIB.
Le secteur secondaire contribue à un peu plus de 20% à la formation du PIB. Il est
constitué essentiellement d’industries alimentaires, d’industries chimiques (fabrication
d’acide phosphorique, cimenteries, et raffinerie de pétrole) et du BTP.
Les activités extractives ont longtemps concerné : (i) le phosphate exploité dans la
région de Thiès pour la fabrication d’engrais et d’acide phosphorique dont les exportations
constituent la troisième source de devises du pays (103,2 milliards FCFA en 2010) ; (ii) le sel,
extrait particulièrement au niveau de la petite côte (entre Dakar et Kaolack), (iii) le calcaire à
la sortie de la capitale pour la fabrication de ciment et (iv) le sable pour les besoins de
construction de BTP. Depuis 2009, l’exploitation de l’or au Sénégal oriental a pris une
importance avec des exportations dépassant 80 milliards par année, soit la quatrième source
de devises du pays.
En ce qui concerne le secteur informel, son poids a peu changé depuis les années 80 ; il
a généré 49,4% de la valeur ajoutée totale de l’économie sur la période 1980-2004 et 46,8%
en 2005-2009. Le secteur informel constitue l’essentiel du secteur primaire (98%) tandis qu’il
est moins important dans les secteurs secondaire (43,5% sur la période 2005-2009) et tertiaire
(46,3%).
L’économie a enregistré de 1960 à 1994 une croissance inférieure au croît
démographique (2,7%), en raison notamment d’une faible compétitivité. En 1994, la monnaie
nationale commune à tous les pays de l’UEMOA, le FCFA, a été dévaluée de 50% en
monnaie étrangère par rapport au Franc Français de l’époque, auquel elle était arrimée,
suivant une parité fixe avec une convertibilité illimitée. A la faveur de la dévaluation et de
l’ensemble du programme de réformes structurelles ayant suivi, l’économie a enregistré l’une
5
des meilleures performances macroéconomiques en Afrique subsaharienne, au cours des
années 1995 -2005 avec un taux de croissance moyen annuel du PIB réel de 4,5%.
Tableau 1: indicateurs macroéconomiques de 2000 à 2010
Source : DPEE
Cependant l’économie est restée vulnérable et a connu en 2002 une croissance de 0,7%,
à la suite d’une baisse de 34,5% de l’activité agricole. La flambée des cours internationaux
des produits énergétiques et alimentaires s’est traduite en 2007 et 2008 par une inflation de
6% contre une moyenne de 2,4%. Y compris l’impact de la crise financière de 2009, le taux
de croissance économique est tombé à 3,2% en moyenne annuelle sur la période 2006-2009.
Depuis 2010, une reprise est amorcée, en liaison avec le redressement de l’activité
économique mondiale et les politiques intérieures de relance initiées. Le taux de croissance
économique est estimé à 4,2% en 2010 et est projeté à 4% en 2011.
La gestion budgétaire est marquée au cours de la dernière décennie (2000-2010) par
un solde public structurellement déficitaire. Le déficit public s’est accentué lors de la
deuxième moitié des années 2000, en raison d’une hausse plus rapide des dépenses publiques
que des recettes totales (dons compris). Les investissements publics sont orientés vers les
secteurs sociaux (25% des investissements publics) et les infrastructures, en vue de l’atteinte
des OMD et de taux de croissance économique plus élevés. Ils représentent 40% des dépenses
publiques totales et sont financés depuis 2005, à hauteur de 60% sur ressources intérieures.
La dette publique est composée essentiellement de la dette extérieure qui a bénéficié de
l’initiative PPTE dont le point d’achèvement est obtenu en 2004 et de l’initiative IADM en
2006. Au total, le taux d’endettement public extérieur est tombé à 18% en 2006 contre 70%
en 2000. En 2010, la dette publique extérieure est évaluée à 1750,3 milliards, soit 27,5% du
PIB et la dette publique totale à 34,4% du PIB; ce qui dénote d’une accumulation rapide de la
dette publique.
Sur le plan des échanges avec l’extérieur, l’économie est également structurellement
déficitaire. Le déficit extérieur courant (transferts officiels compris) a tourné autour de 7,9%
du PIB sur la période 2000-2010 avec des pics en 2007 (11,6% du PIB) et 2008 (14,2% du
PIB), reflétant la facture des importations de produits alimentaires et énergétiques. Hors dons,
il s’est situé systématiquement au dessus de la norme communautaire de la CEDEAO de 5%
(cf. tableau 1) avec des pics pendant les années 2007 (12,6%) et 2008 (-14,7%).
L’économie est ainsi caractérisée par un déficit structurel d’épargne publique et privée
vis-à-vis de l’investissement, donnant lieu à un déficit des échanges courants avec l’extérieur.
6
Tableau 2: Ecart épargne investissement en moyenne sur la période 2000-2010
Epargne investissement
Secteur public
-3%
Secteur privé
-4,9%
Secteur extérieur
-7,9%
Source : DPEE et nos calculs
Pertinence de l’étude
La persistance du déficit commercial chronique signifie que :
le Sénégal trouve structurellement des devises nécessaires pour le financement
d’importations au-delà des possibilités offertes par les recettes d’exportation. La
nature des importations, le faible taux d’épargne intérieure et les difficultés que
rencontre l’économie à réaliser les taux de croissance nécessaires à l’atteinte des
OMD et l’émergence économique, appellent conjointement des investissements
plus porteurs d’exportations et de valeur ajoutée et des exportations génératrices
davantage de revenus et d’épargne intérieure. L’accroissement de l’épargne
traduirait ainsi une moindre préférence pour le présent et ouvrirait la voie à
l’amélioration du profil de consommation et d’importations. Il permettrait
également de renforcer les ressources intérieures disponibles pour financer le
développement ;
les besoins en devises associés au financement du déficit commercial sont
satisfaits à travers l’appartenance du Sénégal à l’UEMOA mais également par
les flux d’aide publique au développement, les envois de fonds des sénégalais de
l’extérieur et dans une moindre mesure, les flux d’investissement direct étranger.
Or depuis 2008, ces flux de devise sont frappés d’incertitude avec la crise
économique et sociale profonde dans les économies de l’OCDE, origine des flux
d’aide publique, de capitaux privés et de touristes pour le Sénégal et destination
majeure des émigrés sénégalais. Pour faire face aux menaces que fait peser ce
climat d’incertitude sur l’économie, le Sénégal doit compter davantage sur les
ressources intérieures.
C’est ainsi que le Consensus de Monterrey de 2002 sur le financement du
Développement a établi que les ressources financières extérieures ne permettraient pas à elles
seules d’atteindre les OMD et qu’il était nécessaire de mettre en place des stratégies de
mobilisation de ressources intérieures, notamment celles publiques plus stables, avec un effet
limité sur la dette publique et susceptibles de créer une plus grande responsabilité dans la
gestion de ces ressources. À l’image des pays développés, les pays en développement doivent
s’appuyer essentiellement sur les ressources intérieures pour financer leur économie.
Le Gouvernement du Sénégal a compris l’intérêt de la mobilisation de ressources
intérieures et a intégré cette dimension dans les documents de politiques économiques.
Toutefois, les résultats obtenus demeurent modestes avec une pression fiscale de 18,9% du
PIB en 2010 contre un plancher communautaire de la CEDEAO de 20% et un financement
bancaire de l’économie de 26% du PIB. Il convient dès lors d’élever au rang de priorité la
mobilisation de ressources intérieures.
Au vu des récents développements économiques et sociaux que connait le Sénégal, la
mobilisation de ressources intérieures signifie, dans la présente étude, l’accroissement optimal
des recettes budgétaires, une hausse significative de l’épargne intérieure et son orientation
vers des investissements encore plus riches en emplois productifs et en flux d’exportations.
L’objet de la présente étude est d’explorer les opportunités qu’offre l’économie
pour une telle mobilisation efficiente des ressources intérieures ; ce qui lui assure toute
sa pertinence.
Revue de littérature.
S’agissant des ressources intérieures publiques, Tanzi et Zee (2000) ont confirmé que le
ratio de l’impôt au PIB dans un pays donné est déterminé par un ensemble de facteurs
structurels, principalement le revenu par habitant, le degré d’urbanisation, le taux
7
d’alphabétisation, la part de l’industrie, de l’agriculture et des industries extractives dans le
PIB et le niveau des échanges commerciaux. Ces études ont été corroborées par Bird et autres
(2004).
Cependant, DIAGNE et THIAW (2008) ont affirmé que le secteur informel au Sénégal
ne constitue pas un grand gisement fiscal dans la mesure où l’impôt théoriquement dû par les
entreprises du secteur informel ne représente environ que 3% de leur chiffre d’affaires.
Toutefois, il convient de signaler que si ces entreprises se formalisaient, elles seraient
soumises au régime normal qui leur appliquera des taxes plus importantes.
Madai et autres, (2008) ont relevé, en sus de ces variables, le degré de monétarisation de
l’économie et la préférence pour la liquidité parmi les déterminants de la fiscalité au Niger. Le
degré de monétarisation de l’économie est appréhendé par le ratio de la masse monétaire au
PIB nominal (coefficient de liquidité). Il favorise la traçabilité des transactions économiques
et donc leur imposition. S’agissant de la préférence pour la liquidité, elle est estimée par la
part des billets et pièces dans la masse monétaire. Elle apprécie le poids des transactions
effectuées sur billets et pièces ou en cash au détriment de transactions avec des moyens de
paiement beaucoup plus modernes (chèques, cartes et virements bancaires, etc.). Elle est
préjudiciable au recouvrement de recettes budgétaires.
Selon Piancastelli (2001), les comparaisons de performances en matière de
recouvrement de recettes fiscales doivent être fondées sur la capacité contributive du pays qui
est le rapport entre la pression fiscale effective et l’estimation du potentiel de recouvrement
fiscal de l’économie. L’application de cette méthode dans le rapport de la Banque Africaine
de Développement et de l’OCDE sur les perspectives économiques en Afrique de 2010
montre que sur 42 pays africains, ce ratio varie entre 0,5 et 3 en 2007 et que le niveau élevé de
l’effort fiscal de la plupart des pays s’explique essentiellement par les ressources minières
(pétrole, pierres précieuses). Pour le cas du Sénégal, ce ratio est évalué à environ 1 ; ce qui
signifie que le niveau de recouvrement est conforme aux caractéristiques structurelles de
l’économie. Cette étude est reprise par l’AMAO (2001) pour les pays de la CEDEAO.
Cabrillace et autres (2008) ont précisé l’importance du marché des titres publics, qui
constitue la 1ère étape pour développer le marché des titres privés par la mise en place
d’infrastructures de marché appropriées, par les effets d’apprentissage des acteurs de marché
et par la constitution d’un portefeuille de titres de référence. Ce marché des titres publics
permet, par ailleurs de stimuler l’épargne des ménages, de réduire le risque de change global
et de faciliter le financement par l’Etat de son programme d’investissement (emprunts
obligataires) et de couvrir ses besoins temporaires de trésorerie (Bons de Trésor).
S’agissant de l’épargne privée, Serres et Pelgrin (2001) estiment qu’elle est influencée
par les taux d’épargne du secteur public, la structure démographique de la population
(mesurée par le ratio de dépendance des personnes âgées), le taux de croissance de la
productivité de la main-d’oeuvre, les variations des termes de l’échange, le taux d’intérêt réel
et le taux d’inflation.
En ce qui concerne les marchés financiers, Mac-Kinnon (1973) et Shaw (1973)
soulignent que pour améliorer leur efficacité, il faut nécessairement une libéralisation
financière. Toutefois, Mac-Kinnon (1991) indique que la discipline budgétaire et le contrôle
monétaire sont les préalables à la mise en place de politiques de libéralisation financière. Pour
Johnston et Pazarbasioglu (1995), les politiques macro-économiques de stabilisation
constituent le préalable à toute libéralisation. Quant à Fry (1998), il insiste sur les différences
institutionnelles (les modes et la qualité de la supervision prudentielle).
Serieux (2008) met en évidence la nécessité de changements structurels plus profonds –
probablement au-delà de la politique financière – si l’on souhaite améliorer sensiblement la
mobilisation des ressources intérieures en Afrique subsaharienne.
Définition du Problème et objectifs
L’objet de cette étude est d’identifier les pistes ou solutions à mettre en œuvre pour
améliorer de manière significative la mobilisation de ressources intérieures au Sénégal. Ces
solutions déboucheront sur des recommandations qui pourront être classées suivant
l’échéance (court terme et moyen et long terme). Pour cela, l’étude vise spécifiquement à :
8
évaluer les performances du Sénégal en matière de mobilisation de ressources
intérieures (publiques et privées) ;
passer en revue l’efficience dans la gestion des ressources intérieures
examiner les défis aux quels il convient de faire face pour faciliter la
mobilisation des ressources ; et
dégager les recommandations idoines pour une meilleure politique de
mobilisation de ressources intérieures.
Méthodes d’analyse et source des données
La démarche adoptée sera fondée essentiellement sur la description et l’analyse des
tableaux, figures et statistiques disponibles. Au besoin, des résultats seront tirés d’une étude
économétrique. Les données proviennent de revues documentaires et de statistiques
secondaires produites par les services nationaux et internationaux. L’étude a été enrichie par
les observations des services en charge de la mobilisation de ressources intérieures (régies
financières, système bancaire, administrations en charge de la politique de crédit et
d’assurance etc.).
Avant d’aborder les points ci-dessus relevés, il convient au préalable de passer en revue
l’environnement politique et institutionnel qui encadre la mobilisation de ressources
intérieures au Sénégal.
II.
Politique économique de Mobilisation de Ressources intérieures
Dans cette partie, il sera examiné l’environnement politique de mobilisation de
ressources intérieures, à savoir le système fiscal et les différents produits d’épargne privée.
Par la suite, l’environnement institutionnel sera passé en revue.
1. L’environnement politique
Politique de mobilisation de recettes budgétaires
La politique nationale de recouvrement des recettes budgétaires est encadrée sur le
plan législatif et règlementaire par :
le Code général des Impôts, qui a connu plusieurs modifications, notamment :
(i) en 2001 avec la transposition dans le dispositif interne, des directives de
l’UEMOA en matière de fiscalité indirecte et ; (ii) en 2004 avec la
simplification du système fiscal. Ce Code régit les impôts directs et indirects,
les droits d’enregistrement, de timbre et de publicité foncière et ;
le Code des douanes qui précise les droits fiscaux et les droits qui doivent être
payés par les importateurs et exportateurs de biens et services à partir du
territoire douanier sénégalais.
En outre, il existe un certain nombre de régimes dérogatoires, notamment :
le Code des investissements qui précise des avantages accordés pendant la
phase de réalisation et d’extension des investissements d’un montant supérieur
ou égal à 15 millions FCFA ainsi que pendant la phase d’exploitation.
le Statut de l'Entreprise franche d'Exportations (EFE) pour une entreprise
exerçant une activité éligiblei, et dont le potentiel d'exportation est d'au moins
80 pour cent de son chiffre d'affaires. La durée de validité du statut est de 25 ans
non renouvelable.
le code minier qui régit la recherche, l’exploitation et la concession des gîtes des
substances minérales classées en régime minier. Il a été modifié en 2003 pour
introduire des avantages fiscaux et douaniers pour une durée de 7 ans, pouvant
aller jusqu’à 15 ans pour les grands projets d’investissements.
le Code pétrolier, accordant des avantages fiscaux et douaniers dans
l’exploration, le développement et l’exploitation des hydrocarbures et ;
le Code forestier, consacrant le paiement de permis d’exploitation, d’amendes et
de pénalités.
9
Tableau 3: principales taxes au Sénégal
Taxe
IS
IMF sur les sociétés
I.R.P.P
Nature de la
taxe
Déductions et
exemptions
Taxe annuelle sur les
bénéfices des sociétés.
l’administration publique
et les activités qui
tournent
autour
de
l’agriculture
-
25%
-
15% pour les entreprises sous
taxe annuelle appliqué
lorsque l’entreprise ne
Entreprises publiques
parapubliques
-
500 000 si CA ≤ 250 millions ;
-
déclare
bénéfice.
1ère année d’activité ;
750 000 si 250 < CA et ≤ 500
millions et ;
journaux ;
-
1 million si CA > 500 millions
taxe proportionnelle
Dérogations pour les
-
0-60000 : 0
levée sur les salaires,
revenus, pensions et
rentes viagères
allocations de retraite et
indemnités de
licenciement
-
> 600000 : 11%
La taxe graduelle
concerne le revenu
total des résidants
Rentes, pensions
alimentaires et primes
d’assurances vie. Revenu
taxable divisé en parts
suivant la taille de la
famille du contribuable.
Taille maximale de 5.
Par escaliers (10 catégories) dont :
Moins de 600 000 : 0% et
Plus de 12650000 : 50%
pas
de
Taux
et
IRVM/IRCM
Revenus issus des
dividendes et intérêts
CGU
synthétique pour les
entreprises dont CA ≤
50 millions.
Activités
commerciales
CFCE
appliquée sur les
salaires, revenus et
allocations
Annuelle sur le revenu
ou la rente des
immeubles de plus de
5ans.
création ou fusion
d’entreprises,
capitalisation,
transfert d’actions, et
d’obligations,
transactions,
mariages, décès.
Documents à caractère
civil, juridique et
judiciaire
Prélevée sur la
production et
l’importation.
Administration centrale et
locale, organisations
internationales
Buildings administratifs,
religieux, établissements
scolaires,
entrepôts
agricoles.
Contribution foncière
des propriétés bâties
(CFPB) et non bâties
Droits
d’enregistrement
Droits de timbre
TVA
non
le régime d’Entreprise Franche
d’Exportation
Revenus actions : 10% ;
bonds de trésor : 13% ;
obligations (>5ans) : 6%
autres revenus : 16%
comptes de dépôts et courants : 8%
CA en milliers de FCFA
Varie par escaliers entre 5000 (CA
≤330000) et 4200000 (CA compris
entre 47 et 50 millions).
3% pour tous les salariés nationaux
et étrangers
15% pour les propriétés bâties et
taxe annuelle de 5% de la valeur
vénale pour celles non bâties
Taux proportionnel variant entre
0,2% et 15%
Si capital <10 millions : 25000 ;
sinon 1% du capital.
Taxes variant entre 2000 et 32 000,
suivant l’acte
Montant variant entre 100 FCFA et
50 000 FCFA
Exportations, éducation,
santé, services
administratifs et
18% et 10% pour le tourisme
10
Taxe
Nature de la
taxe
Droits d’accise
Prélevée sur le tabac,
l’alcool, les boissons
gazeuses, le thé, les
noix de cola, le café,
les corps gras et les
parfums
Produits pétroliers
Droits de porte
Appliquée
sur
la
valeur
Caf
des
importations
TOB
intérêts et
commissions des
banques et institutions
Déductions et
exemptions
d’assurance.
Exportations et alcool
utilisé pour des besoins
de
médicaments
ou
religieux
Les produits originaires
de l’UEMOA bénéficient
d’une réduction de 5%
Taux
Alcool : 40% ; Parfums : 12,5%
Boissons gazeuses : 2,75%
Thé et café : 3,8% ; Cola : 30%
tabacs économiques : 20%
tabacs « premium » : 45%
corps gras : 5%, 12% et 15%
Super : 206,65 FCFA/litre
Ordinaire : 188,47 FCFA/litre
Essence pirogue : 38,56 FCFA/litre
Diesel : 93,95 FCFA/litre
produits de première nécessité :
0%, biens d’équipement : 5%,
biens
de
consommation
intermédiaire : 10%
consommation finale : 20%
Taux normal : 17%
Taux réduit : 7% sur les
transactions relatives aux exports
financières
Taxe sur les contrats
d’assurance
primes d’assurance et
autres frais collectés
par l’assureur
Assurance vie et produits
similaires
Taxe sur les véhicules
à moteur
Taxe
annuelle
administrée suivant la
puissance du véhicule.
Véhicules administratifs
Incendie : 20%
Transport maritime, aérien et
fluvial : 5%
Assurance groupe : 3%
Rentes viagères : 6%
crédit d’exports : 0,25%
autres : 10%
Particuliers : de 18000 à 200000 ;
Commerciaux : de 7500 à 36000 ;
Taxe
additionnelle
véhicules
sociétés : 50000 à 200 000.
Source : FMI (2011) et rapport pays du FMI (2005)
L’examen du système fiscal révèle que :
- il a été simplifié au cours des dernières années avec l’instauration d’un taux
unique de TVA (18%) et la baisse de l’Impôt sur les bénéfices des sociétés à
25% ainsi que l’agrégation des diverses taxes payées par les Petites et
Moyennes Entreprises en une taxe unique : la CGU.
- il est attractif pour l’exportation et l’agriculture.
- En revanche, il persiste une multitude de documents de référence régissant la
politique de mobilisation de recettes budgétaires par l’Etat ; ce qui affecte son
efficacité.
- la complexité de la fiscalité directe, en particulier en ce qui concerne, l’IRPP
avec 10 catégories et la CGU (20 catégories) ainsi que l’IMF, constitue une
contrainte aussi bien pour le contribuable que les services de recouvrement et ;
- l’étendue des exonérations dont l’efficacité en matière d’attraction
d’investissement n’est pas avérée.
Politique de mobilisation de ressources privées
 Secteur bancaire
La politique de mobilisation de ressources intérieures privées est assurée : (i) sur le plan
communautaire par la BCEAO et (ii) au niveau national par la DMC du Ministère de
l’Economie et des Finances.
11
La BCEAO a en charge, notamment la définition de la loi bancaire applicable aux
banques et aux établissements financiers.
La DMC est chargée : (i) de participer à l’élaboration et de veiller à l’application de la
réglementation relative à l’exercice de la profession bancaire et des professions s’y rattachant
et (ii) d’assurer l’exercice de la tutelle et du contrôle du Ministère de l’Economie et des
Finances sur les banques et les établissements financiers. A ce titre, la DMC accorde les
agréments aux banques et établissements financiers visant à exercer leur activité sur le
territoire national.
Les produits d’épargne et les types de crédits accordés par les trois plus grandes
banques de la place sont résumés ainsi qu’il suit :
Tableau 4: produits d'épargne proposés par les principales banques en 2011
NATURE
TAUX DE REMUNERATION
DUREE
Logement
4 à 4,5%
2 à 4 ans
Epargne retraite
3,5%
Durant vie active
Epargne-crédit
3,5%
Minimum 12 mois
Epargne jeunes
3,5% à 4%
Maximum 18 ans
Bons de caisse
A négocier avec la banque
1 à 3 ans
Compte à terme
A négocier avec la banque
1 à 3 ans voire 8 ans ( car huit)
Source : sites Web de SGBS, CBAO, BICIS
Il apparaît une multitude de produits d’épargne offerts aux particuliers et aux
entreprises. Toutefois, la rémunération semble faible, variant entre 3,5% et 4,5%. Avec
l’inflation qui est de 2% en moyenne, les taux d’intérêt réels fluctuent autour de 2%. Ce faible
taux de rémunération des dépôts est imputable à la concurrence limitée.
Des produits d’épargne plus attractifs peuvent être établis, notamment les Plans
d’Epargne Actions (PEA), prenant la forme d’un compte titre qui permet de gérer un
portefeuille d’actions. Les opérations boursières sur le PEA sont exonérées d'impôt s’il est
détenu durant une période minimale (5 ans par exemple) ainsi que les dividendes des produits.
Tableau 5: Types de crédits accordés par les principales banques en 2011
NATURE
TAUX D’INTERET
DUREE
Crédit épargne-logement
5,5% à 6%
Maximum 20 ans
Epargne-crédit
10%
Maximum 60 mois
Immobilier
10% (ou négocier avec banque)
Maximum 20 ans
Consommation
12%
Maximum 60 mois
Automobile
11% (ou négocier avec banque
Maximum 60 mois
Etudes
9,36% ou négocier avec banque
5 à 7 ans
Découvert
14%
1 an
Crédit d’investissement
A négocier avec la banque
Au minimum 2 ans avec possibilité
de dépasser 7 ans
Crédit de fonctionnement
Négocier avec banque
Négocier avec banque, en fonction
du projet
Opérations diverses-placements
Placements BRVM au taux du
Dépend du marché sous-régional
marché
Source : sites Web de SGBS, CBAO, BICIS
12
S’agissant du crédit, les taux sont élevés (au minimum 9% à l’exception du crédit
épargne-logement). Pour la plupart des prêts, la durée et le coût sont négociés avec la banque
dans une fourchette qui reste élevée avec beaucoup de garanties exigées. Globalement, le taux
de base moyen ressort à 8,3%.
Au total, la marge des banques est assez importante, même si elle a légèrement baissé
au cours des dernières années, passant de 7,1 en 2006 à 6,8 en 2009. En comparaison aux
autres pays de l’UEMOA, elle semble tout de même plus faible sauf au Bénin. De 2006 à
2009, elle s’est établie à 7,5 dans l’UEMOA.
La concurrence doit être instaurée, notamment par l’information du public sur les
conditions de banque et la sensibilisation des associations de consommateurs.
 Secteur de la micro finance
Une forme alternative de financement est apparue ces dernières années : la micro
finance qui a pour objectif de promouvoir des structures de financement capables d'assurer la
mobilisation de la petite épargne en milieu rural et urbain et de créer les conditions d'une
insertion progressive du secteur informel dans l'économie moderne.
Le cadre réglementaire régissant l’activité des Institutions de Micro-Finance au Sénégal
est structuré autour de la loi 95-03 portant réglementation des IMEC. Cette loi vise
notamment l'intégration de la finance informelle dans le cadre légal. Les SFD sont des
institutions dont l'objet principal est d'offrir des services financiers à des personnes qui n'ont
généralement pas accès aux opérations des banques et établissements financiers. Ils sont régis
par la loi 2008-47 du 03 septembre 2008.
 Secteur des assurances
Le secteur des assurances est régi au Sénégal par la CIMA et regroupant les pays de la
zone franc de l’Afrique de l’Ouest, du Centre et des Îles Comores. La politique de
développement du secteur relève de la Direction des Assurances chargée de la mise en œuvre
de la politique nationale en matière d’assurance.
Tableau 6: Types de branches d'assurance au Sénégal
Assurance vie et capitalisation
Assurance dommage
Grande branche
Accidents corporels
collectives
automobiles
complémentaire
Incendies et autres dommages aux biens
capitalisation
R.C générale
acceptation
transport
Autres risques
Acceptation et autres risques
Source : Rapport sur le secteur des assurances (2008), Direction des Assurances
En dehors du système bancaire et du secteur des assurances, il existe la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) basée à Abidjan avec des antennes nationales
dans chaque pays membre de l’UEMOA.
 La Sécurité sociale
La sécurité sociale est prise en charge au Sénégal par : (i) le FNR, (ii) l’IPRES et (iii) la
CSS. Elle porte sur le régime de retraite, les prises en charge médicales et les allocations
familiales ainsi que les réparations des accidents du travail.
Le FNR concerne le personnel soumis au statut général des fonctionnaires et aux statuts
portant législation des magistrats, militaires et paramilitaires. Le personnel du secteur privé
est soumis à l’IPRES (retraite) et à la CSS (autres prestations sociales). Les cotisations
sociales à l’IPRES et au FNR sont obligatoires et proportionnelles au revenu, ainsi que le
montant des pensions. Les pensions sont reversées aux retraités, aux veufs ou veuves et
orphelins de père ou de mère, à charge en cas de décès d’un salarié ou d’un retraité.
13
Le régime de retraites au Sénégal a un fonctionnement par répartition : redistribution
au cours de l’année, sous forme de pensions versées aux retraités, des cotisations encaissées la
même année auprès des actifs.
Tableau 7: financement des branches de la sécurité sociale dans le secteur privé (IPRES et CSS)
Branches
Part employeur
Part salarié
Total
Plafond
mensuel (FCFA)
Prestations familiales
7%
……………………..
7%
63000
Accidents de travail et
1% ; 3% ; 5 selon
……………………..
1% ; 3% ; 5 selon
63000
maladies professionnelles
risques encourus
Vieillesse IPRES
8,4%
5,6%
14%
256000
Vieillesse Complémentaire
3,6%
2,4%
6%
768000
Maladies (IPM)
3%
3%
3%
63000
risques encourus
Source : Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale
Dans le cas du FNR, la contribution à la charge de l’employé est de 12% et elle
comprend la solde indiciaire ; le complément spécial de solde ; l’indemnité de résidence ;
l’indemnité différentielle dégressive en cas de changement de corps ; l’indemnité spéciale
pour l’enseignement ; et les augmentations et ajustements de salaire. Quant à la contribution
patronale, elle est de 23%, soit un total de 35%.
2. L’environnement institutionnel
Environnement institutionnel de mobilisation de ressources publiques
La DGID a en charge la liquidation et le recouvrement des recettes budgétaires
intérieures (fiscales et non fiscales)ii. Les recettes fiscales du cordon douanier sont liquidées
par la DGD et les paiements sont effectués auprès de la DGCPT.
Toutefois, le recouvrement des recettes issues du revenu du domaine minier et forestier
pose problème. En effet, les opérateurs dans ces deux secteurs ont pour interlocuteurs directs
respectivement la Direction des Mines et de la géologie et la Direction des Eaux et Forêts qui
délivrent les permis d’exploitation et procèdent à l’arrestation des contrevenants à la loi pour
les besoins d’amende et de pénalité.
La DGID et la DGD ont signé chacun un contrat de performance avec le Ministère de
l’Economie et des Finances, respectivement en 2009 et en 2011, qui induit des objectifs de
performance à atteindre aussi bien en termes de service de qualité aux usagers que de maîtrise
de l’assiette et de contrôle et recouvrement ; l’objectif étant de porter la pression fiscale à plus
de 20%. En contre partie, les conditions de travail de ces deux régies doivent être améliorées
par la tutelle. Ils portent sur :
L’informatisation à travers l’installation du logiciel dénommé SIGTAS (Système
Informatique de Gestion des Taxes au Sénégal) et de l’intranet dans tous les
Centres de Services Fiscaux (CSF) de la DGID et le déploiement effectif du
système Gaindé 2010 à la Douane ;
L’équipement de tous les CSF et bureaux de douane en véhicules tout terrain,
groupes électrogènes, équipement de reprographie et ;
Le renforcement du maillage du territoire par la construction de CSF, brigades
spécialisées, services d’accueil et le renforcement des ressources humaines.
En ce qui concerne la DGID, elle a identifié dans son contrat de performance, un besoin
de 578 personnes à recruter à moyen terme pour rendre opérationnels les services fiscaux
départementaux (150 personnes), les services d’accueil (19 agents), les brigades spécialisées
(20 agents) ainsi que pour faire face à la mise à niveau des services (238 agents) et aux
départs à la retraite (151 agents).
S’agissant des titres publics, les Bons de trésor sont d’une durée inférieure ou égale à 2
ans qui servent à l’émetteur (Etat) à gérer ses décalages de trésorerie et au souscripteur à
14
placer temporairement ses excédents de trésorerie. Ils sont émis par la DGCPT, sous forme
de Bons sur formules ; Bons en comptes de dépôts ou en compte courants. Ils peuvent être
émis en relation avec la BCEAO qui assure la fonction de conseiller des pays membres de
l’UEMOA. Dans ce cas, l’on parle d’émission de titres publics par adjudication.
Les emprunts obligataires ou obligations sont également émises par le Ministère de
l’Economie et des Finances qui met en place un comité présidé par un Conseiller Technique
du Ministère et composé de la DGCPT et de structures en charge des questions économiques,
telles que la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques. Des sociétés de gestion et
d’intermédiation sont contactées pour assurer le rôle d’arrangeur et de co-chefs de file des
placements des opérations. Les obligations du Trésor ont des maturités supérieures à deux
(02) ans. La valeur nominale des obligations du Trésor est de dix mille (10.000) FCFA ou
d'un multiple de ce montant. Le marché où les emprunts sont levés est appelé marché des
capitaux. Les premières émissions de titres au niveau de ce marché remontent en 2004.
Les obligations du Trésor peuvent être échangées sur le marché secondaire, à la BRVM
ou en dehors de la BRVM.
En outre, il est créé depuis janvier 2011, une Direction de la Dette publique au sein de
la DGCPT qui regroupe la gestion de la dette extérieure et intérieure. Elle vise à renforcer
l’efficacité de la politique d’endettement public.
Enfin, il est mis en place, en 2006, sous l’autorité du MEF, un établissement public à
statut spécial : la CDC. La CDC est chargée principalement de gérer les dépôts (CNE et
comptes d’épargne logement) appartenant aux organismes et aux fonds qui y sont tenus ou qui
le demandent ainsi que les services relatifs aux caisses ou aux fonds dont la gestion lui a été
confiée.
Environnement institutionnel de mobilisation de ressources privées
 secteur bancaire
Le système bancaire est composé de la BCEAO et des banques commerciales qui
collectent des dépôts et accordent des crédits à l’Etat, aux entreprises et aux ménages.
Le réseau bancaire est composé de 19 banques dont deux d’origine nigériane (UBA et
Diamond Bank), et une dont le capital est majoritairement d’origine marocaine (CBAOATWB). Celle-ci dispose d’un maillage du territoire beaucoup plus important au niveau
national avec 75 agences dont plus de la moitié (37) sont à Dakar. Elle est suivie de la SGBS
(50 agences) et d’Ecobank (34 agences) considérée comme la plus dynamique du fait
notamment de sa vitesse de déploiement dans le pays, malgré sa faible expérience. Au total, il
existe 298 agences bancaires au niveau national dont 62% sont concentrées à Dakar. Seules
les régions de Thiès (29), Diourbel (21) et Saint-Louis (20) disposent de plus de 10 agences
bancaires. Malgré la présence d’agences régionales de la BCEAO, les régions de Kaolack et
de Ziguinchor ne disposent respectivement que de 9 et 7 agences bancaires. Cette répartition
géographique des banques induit une contrainte d’accès au financement pour la plupart des
régions, notamment celle de Fatick ne disposant que d’une seule agence (la CNCAS), sur une
population d’environ 650 000 habitants et celle de Kaffrine n’ayant aucune agence bancaire.
Au total, malgré les disparités entre les régions, le nombre d’agences bancaires a progressé au
cours des des dix dernières années en s’établissant à 298 à fin mai 2011 contre une centaine
d’agences il y a 10 ans.
Il existe également au Sénégal deux établissements financiers, tous basés à Dakar, à
savoir : Locafrique et Alios, soit au total 21 établissements financiers à caractère bancaire.
15
Tableau 8: Répartition des banques au niveau des régions en mai 2011
RESEAU BANCAIRE A FIN MAI 2011
Régions
Dakar
Banques
CBAO ATWB
37
BICIS
17
SGBS
37
Bank Of Africa (BOA) 14
Ecobank
22
CNCAS
5
UBA
4
BRS
4
Crédit du Sénégal
8
BIS
8
BHS
5
Banque Atlantique
7
BSIC
9
BIMAO
1
Citibank
1
Crédit International
1
Diamond Bank
1
BRM
1
ICB
2
TOTAL
184
%
61,7
Thiès Diourbel Louga Saint Louis Matam Kédougou Tamba Kaffrine Kaolack Fatick Ziguinchor Kolda Sédhiou TOTAL
7
4
5
4
2
2
0
0
0
0
2
1
2
0
0
0
0
0
0
29
9,7
7
0
2
2
3
2
0
1
0
1
1
1
1
0
0
0
0
0
0
3
1
1
1
2
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
21
7,0
9
3,0
7
3
1
0
2
3
0
1
0
0
1
1
1
0
0
0
0
0
0
2
1
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
20
6,7
1
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
5
1,7
3
0
1
0
1
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0,7
6
2,0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
3
1
1
1
1
1
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0,0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
9
3,0
1
0,3
4
0
1
0
0
1
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
0
1
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
7
2,3
4
1,3
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
75
27
50
21
34
22
4
7
8
9
10
11
13
1
1
1
1
1
2
1 298
0,3 100,0
Source : DMC
 Secteur de la micro finance
On dénombre 342 systèmes financiers décentralisés (SFD) en 2010. Elles se répartissent
en deux catégories : les Institutions Mutualistes ou Coopératives d’Epargne et de Crédit (340)
et les sociétés commerciales (2). Au total, le taux de bancarisation est de l’ordre de 20%, en
tenant compte des SFD. Les SFD sont bien représentés au niveau national ; une cartographie
numérisée avec un détail allant jusqu’au niveau des communautés rurales est consultable sur
le site internet la Direction de la Règlementation et de la Supervision des Systèmes Financiers
Décentralisés (DRS/SFD) : http://drs-sfd.gouv.sn.
Toutefois, une enquête a relevé la forte mortalité de ces structures (81 SFD) en 2010 et
l’existence de structures non agréées (36), exerçant dans l’illégalité.
 Secteur des assurances
Les sociétés d’assurance sont affiliées à la Fédération Sénégalaise des Sociétés
d’Assurance. Elles comprennent : (i) 15 sociétés d’assurance dommage ; (ii) 06 sociétés
d’assurance vie ; (iii) une société de Réassurance ; (iv) une compagnie nationale d’assurance
agricole créée en 2009 et (v) un fonds de garantie automobile.
III.
Performances en matière de mobilisation de ressources intérieures
Ce chapitre analyse les performances des rubriques suivantes: les recettes budgétaires,
le marché des titres publics (capitaux et monétaires), le marché financier, la sécurité sociale et
le secteur des assurances.
1. Recouvrement de recettes budgétaires
Les recettes budgétaires sont constituées de recettes fiscales et de recettes non fiscales.
Elles ont progressé continuellement de 1997 à 2010, à l’exception de l’année 2009 où elles
ont régressé de 2,6%, en liaison avec la crise financière. Ainsi, elles sont passées de 432,2
milliards en 1997 à 1245,7 milliards en 2010, soit un taux d’accroissement moyen annuel
d’environ 9%.
16
a) Les recettes fiscales
Les recettes fiscales ont enregistré au cours des dernières années un taux de croissance
moyen annuel de 9%, de sorte que le montant a triplé entre 1997 et 2010, passant de 401
milliards à 1199,4 milliards. Cette performance est imputable à l’activité économique avec un
taux de croissance moyen annuel du PIB nominal de 6,8% et à l’élargissement de l’assiette.
Au Sénégal, la pression fiscale (ratio recettes fiscales rapportées au PIB nominal) est
estimée à 18,9% en 2010, soit à un niveau supérieur au seuil de convergence de l’UEMOA
(17%) mais inférieur à celui de la CEDEAO (20%).
Globalement, les recettes fiscales sont constituées essentiellement d’impôts indirects qui
représentent en moyenne environ 13% du PIB, soit à un niveau supérieur à celui des pays en
développement et ceux industrialisés où le taux tourne autour de 10% du PIB. S’agissant des
impôts directs, ils tournent autour de 4,7% du PIB sur la période 2005-2010, soit à un niveau
inférieur à la moyenne des pays de l’Afrique subsaharienne (7% du PIB) et des pays de
l’OCDE (plus de 20%) ; ce qui dénote d’une étroitesse de la base fiscale des impôts directs.
Tableau 9: Evolution de la structure fiscale de 2000 à 2010
Structure des recettes fiscales
2000
2005
2010
24,3%
25,2%
28,5%
9,2%
9,9%
9,4%
11,8%
1,9%
11,9%
2,2%
15,6%
2,4%
Taxe sur la plus value immobilière
0,1%
0,2%
0,2%
CFCE
1,2%
1,1%
0,9%
2- IMPOTS INDIRECTS
2.1 TAXES SUR BIENS ET SERVICES
(yc.TVA porte)
72,1%
70,7%
67,1%
55,2%
54,4%
51,4%
Taxes sur biens et services intérieurs
34,5%
32,3%
31,0%
14,2%
16,8%
18,0%
TVA intérieure pétrole
5,3%
1,7%
1,7%
Taxe sur les opérations. Bancaires (TOB)
1,7%
2,1%
2,6%
Taxe sur la Consommation Hors pétrole
1,2%
2,4%
1,4%
Taxe spécifique pétrole
10,2%
7,4%
6,3%
FSIPP
0,00%
0,00%
0,94%
pm : TOTAL Droits de Douanes
37,5%
38,4%
35,2%
TVA à l'import
20,7%
22,1%
20,4%
2.2 DROIT DE PORTE
16,8%
16,3%
14,8%
3- DROITS ENREGIST. ET TIMBRE
3,7%
4,1%
4,4%
RECETTES FISCALES
Source : Données DPEE et nos calculs
100%
100%
100%
1- IMPOTS DIRECTS
impôts sur les sociétés
IRPP
IRVM / IRCM
TVA intérieure hors pétrole
L’analyse dynamique de cette structure au cours des dix dernières années montre une
progression lente et continue des impôts directs et des droits d’enregistrement et de timbre
qui passent respectivement de 24,3% et 3,7% du total des recettes fiscales, en 2000, à 28,5%
et 4,4% en 2010. La progression des impôts directs est imputable essentiellement à l’Impôt
sur le revenu des personnes physiques (IRPP) qui représente 54,8% des impôts directs, en
2010 contre 48,6% en 2000. Le dynamisme de l’IRPP est le fait des retenues à la source.
Quant à l’Impôt sur les sociétés (IS), son poids a baissé entre 2005 et 2010.
17
Parallèlement, le poids des impôts indirects a baissé de 5 points de pourcentage par
rapport à 2000 pour se situer à 67,1% et 2010. Cette situation est le fait aussi bien des taxes
sur biens et services intérieures que des droits de douane.
 Impôts directs
Les impôts directs sont constitués essentiellement de l’impôt sur le revenu (65% des
impôts directs en 2010) qui regroupe l’IRPP et l’Impôt sur le revenu des valeurs mobilières et
des capitaux mobiliers (IRVM/IRCM). L’impôt sur les revenu a progressé plus vite que le
PIB hors secteur primaire. Cette situation peut s’expliquer par la hausse des revenus,
notamment dans le secteur public où le salaire moyen est passé de 250 300 FCFA en 2002 à
379 800 FCFA en 2010 ainsi que par l’augmentation de l’emploi dans le secteur moderne.
S’agissant de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IS), il a connu une évolution
continue et accélérée jusqu’en 2005 avec un taux de croissance moyen annuel de 14,7%.
Cependant, à partir de 2006, il a amorcé une tendance baissière qui pourrait découler plutôt
des exonérations accordées aux entreprises.
Par ailleurs, l’IS reste concentré sur trois secteurs : les télécommunications, le secteur
bancaire et le commerce qui génèrent au total plus de 65% de la taxe dont plus de 40% est
imputable au sous-secteur des télécommunications. Cette situation traduit une vulnérabilité et
ce, d’autant plus que le sous-secteur des télécommunications ne compte que trois sociétés
(SONATEL, SENTEL et Expresso) dont le chiffre d’affaires ralentit depuis 2008.
 Impôts indirects
L’analyse par type de taxe des impôts indirects, révèle que la Taxe sur la Valeur ajoutée
(TVA) est la principale pourvoyeuse de recettes. Son poids a progressivement augmenté dans
le temps, passant de 48,4% du total des impôts indirects en 1997-1999 à 60% en 2010. Elle
représente 36,3% des recettes fiscales en 2010, et se décompose en deux parties : la TVA
intérieure et la TVA de porte liquidée au niveau du cordon douanier.
La TVA intérieure hors pétrole est générée à plus de 50% par le secteur industriel. Par
branches d’activités, le sous-secteur des télécommunications reste le principal pourvoyeur de
TVA (27%), suivi des industries alimentaires (25%) et du commerce.
Les droits de porte constituent la deuxième ligne génératrice d’impôts indirects (22,1%
des impôts indirects). Les Droits de porte hors pétrole ont progressé de 6% sur la période
2002-2010, suite au boom enregistré en 2001 (+30,8%).
Les produits pétroliers ont généré 18,1% des recettes fiscales en moyenne sur la période
2006-2010 avec une contribution plus importante des taxes spécifiques (45% en 2010). Cette
situation s’explique par le nombre élevé de surtaxes, notamment depuis 2006 : taxes
spécifiques et Fonds de Sécurisation des Importations de Produits Pétroliers (FSIPP).
Figure 1: Evolution du ratio recettes douanières rapportées aux recettes fiscales
Source : DPEE et nos calculs
18
En ce qui concerne les recettes douanières, elles épousent une tendance baissière,
reflétant la transition fiscale au profit de la fiscalité intérieure. D’ailleurs, depuis 1998, les
recettes douanières représentent moins de 45% des recettes fiscales totales, conformément au
premier critère sur la transition fiscale au sein de l’UEMOAiii.
 Droits d’enregistrement et de timbre
Les droits d’enregistrement et de timbre (DET) tournent autour de 4,1% des recettes
fiscales en moyenne. Ils sont tirés, de façon générale par les droits d’enregistrement dont le
poids est passé de moins de 60% des DET en 1997 à plus de 75% en 2010.
Encadré : Déterminants de la pression fiscale au Sénégal
b) Les recettes non fiscales
Les recettes non fiscales représentent en moyenne 0,8% du PIB et 4,7% des recettes
budgétaires en moyenne sur la période (1997-2010), ce qui est assez faible eu égard au
potentiel de l’économie sénégalaise. Elles sont composées essentiellement de dividendes et
produits financiers (plus de 60% en moyenne des recettes non fiscales) ainsi que de revenus
du domaine (plus de 25% des recettes non fiscales).
En ce qui concerne les dividendes, ils proviennent des sociétés à participation publique.
De nos jours, seule la SONATEL verse des dividendes alors que le portefeuille de l’Etat est
composé de plus de 20 entreprises parapubliques.
2. Le Marché des titres publics
a) Les Bons de Trésor
Sur la période 2001-2010, les émissions de Bons de Trésoriv ont crû continuellement
pour atteindre 95 milliards en 2010. Ces titres ont permis de financer en moyenne 30% du
déficit public par année.
Les émissions de Bons de trésor représentent 25% des levées de bons de Trésor dans la
zone UEMOAv, faisant du Sénégal le second animateur du marché sous-régional derrière la
Côte d’Ivoire.
19
Figure 2: Emission de Bons de Trésor en milliards de FCFA
Source : BCEAO (2001-2007) et DPEE (2008-2010)
b) Les emprunts obligataires
Globalement, l’encours du marché régional des capitaux à fin juin 2011 est estimé à
1271,4 milliards de FCFA, soit environ 4% du PIB de la zone UEMOA.
L’Etat du Sénégal a lancé avec succès pour la 1ère fois, en 2005, un emprunt obligataire
pour un montant de 45 milliards au taux de 5,5% sur la période 2005-2010. Cet emprunt visait
à financer le Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine (PAMU). En 2009 et 2010, le
Sénégal a également levé des emprunts obligataires pour des montants respectifs de 130 et
143 milliards dont 20% et 10% sont issues des autres pays membres de l’UEMOA. De façon
générale, la durée moyenne d’émission des emprunts obligataires est de 5 ans. Toutefois, des
emprunts obligataires pour des échéances respectives de 10 ans et 3 ans ont été émis avec
succès en 2007 et en en avril 2010.
Les émissions totales de titres publics en 2010 (225 milliards) représentent 3,5% du PIB
en 2010 et dépassent pour la 1ère fois les tirages sur ressources extérieures, y compris
l’assistance PPTE (209,6 milliards).
Le taux d’intérêt rémunérateur des obligations a tout de même augmenté, en passant de
5,5% sur la période 2005- 2007 à 6,5% en 2010. Cette situation pourrait refléter une
détérioration de la qualité de la signature de l’Etat, en raison notamment de l’aggravation du
déficit public depuis 2006 (cf. III efficacité de la gestion des ressources intérieures).
3. Le Marché financier
Le marché financier est constitué, au niveau local, du système bancaire et de la micro
finance, et à l’échelle de l’UEMOA, par la BRVM. Le marché mobilise l’épargne des
ménages et des entreprises qu’il transforme en crédits.
L’épargne nationale a progressé en passant de 16,7% du PIB en moyenne sur la période
2004-2008 à 17,4% du PIB en 2009-2010 (cf. tableau ci-dessous). Toutefois, elle demeure
faible bien qu’elle soit supérieure au niveau moyen dans l’UEMOA (14,6% du PIB). Dans la
CEDEAO, le taux d’épargne nationale n’est élevé qu’au Nigeria et au Cap Vert avec des
niveaux dépassant 30% du PIB. En conséquence, il devient difficile de mobiliser une épargne
suffisante à transformer en crédits, tant au niveau local que régional (UEMOA), sans élargir
le marché à la CEDEAO. L’installation de banques nigérianes dans l’UEMOA, notamment au
Sénégal (UBA et Diamond Bank) constitue un début d’exportation de leur épargne
excédentaire qu’il convient d’encourager.
20
Figure 3: Evolution des taux d'épargne privée nationale et intérieure
 Etablissements financiers à caractère bancaire
Globalement, les établissements financiers à caractère bancaire (EFCB) affichent une
santé financière au cours des dernières années. En effet, leurs résultats d’exploitation se sont
établis respectivement à 48,9 milliards en 2007, 44,2 milliards en 2008 et 50,8 milliards en
2009. Les coefficients de rentabilité des fonds propres sont de l’ordre de 13% en moyenne. Le
ratio de transformation communément appelé coefficient de couverture des emplois à moyen
et long terme par des ressources stables est fixé à un minimum de 75%, autorisant ainsi ces
établissements à utiliser 25% de leurs ressources courtes pour financer des emplois longs.
Tableau 10: dépôts au niveau des établissements financiers à caractère bancaire suivant le terme
Dépôt et emprunts
2007
2008
2009 variation
2007/2008
Dépôts à vue
814,4
839,5
971,9
3,1%
15,8%
Dépôts à terme
841,9
882,7
1020,1
4,8%
15,6%
4,0%
15,7%
3%
13%
Total dépôts
1656,3
1722,2
1992,0
dépôts en % du PIB
30,6%
28,9%
33,1%
dont dépôts bancaires
1488,3
1532,3
Source : Rapport Commission bancaire (2009) et DPEE
1731,2
variation
20078/2009
Des marges de progression importantes persistent dans ce secteur, en raison du faible
nombre de comptes de la clientèle estimé à 750 678 en 2009 dont 676 744 (90,2%) sont des
comptes de personnes physiques. A cet égard, la culture de bancarisation doit être développée.
Les dépôts effectués auprès des EFCB ont été dynamiques au cours des dernières
années et ils tournent autour de 30% du PIB, malgré un taux d’épargne nationale plus faible.
Cette situation s’explique essentiellement par l’importance des dépôts à vue qui représentent
en moyenne 49% du total des dépôts, induisant des difficultés de transformation en crédits.
Les crédits accordés par les établissements financiers à caractère bancaire ont ralenti en
2009, en raison essentiellement des crédits à court terme qui représentent l’essentiel du crédit
accordé. Les crédits à long terme valent en moyenne 5% du total du crédit ; ce qui constitue
une contrainte pour le financement de l’activité économique. Au total, les crédits accordés
représentent 83% des dépôts bancaires.
Toutefois, ces établissements font face à des crédits en souffrance en progression
(environ 10% du total des crédits en 2009 contre 7,4% dans l’UEMOA), qui méritent une
attention particulière.
21
Tableau 11: Crédit accordé par les établissements financiers à caractère bancaire suivant le terme
2007
2008
2009 variation variation
2007/2008 20078/2009
crédits à court terme
618,1
732,2
719,3
18,5%
-1,8%
crédits à moyen terme
513,3
579,2
631,5
12,8%
9,0%
64,6
73,6
86,1
14,1%
16,9%
crédits
crédits à long terme
crédit-bail
11,2
12,7
13,0
13,1%
2,5%
116,4
137,2
155,2
17,9%
13,1%
1227,4
1507,3
1493,5
22,8%
-0,9%
22,7%
25,3%
Total Crédit
1323,6
1535,0
Source : Rapport Commission bancaire (2009) et DPEE
24,8%
1605,1
16,0%
4,6%
crédits en souffrance
Crédit à l'économie
% du PIB
En pourcentage du PIB, le financement de l’économie (hors Etat) par ces établissements
de crédit tourne autour de 25% en 2008-2009, soit à un niveau bas. Cette situation s’explique,
en partie, par le montant limité des dépôts à terme.
Figure 4: Evolution de la part des crédits bancaire à l'économie
Le graphique ci-dessus suscite des interrogations sur l’éventualité d’éviction financière
du crédit à l’économie par les crédits à l’Etat, particulièrement depuis 2008 avec des
émissions de titres publics qui ont atteint 225 milliards en 2010.
 Secteur de la micro finance
Tableau 12: l'épargne mobilisée auprès des institutions de micro finance
2005
2006
2007
2008
2009
Encours
d’épargne
63,6
76,9
98,2
111,5
126,7
Dépôts à vue
45,4
51,8
66,9
70,9
80,2
Dépôts à terme
9,4
16,1
20,6
28,4
32,3
Autres dépôts
8,8
9
10,7
12,1
14,2
Source : DRS/SFD (juin 2011)
Au cours des dernières années, la micro finance a pu mobiliser de façon progressive une
épargne importante qui a atteint 126,7 milliards FCFA en 2009, soit 2,1% du PIB. L’épargne
mobilisée auprès de ces institutions a ainsi doublé en l’espace de 5 ans. Ce dynamisme est le
fait aussi bien des dépôts à vue que de ceux à terme qui ont quasiment quadruplé, passant de
22
9,4 milliards en 2005 à 32,3 milliards en 2009. Ils demeurent tout de même limités à 25% du
total des dépôts dans les établissements financiers à caractère bancaire en 2009.
Par ailleurs, le secteur de la micro finance prend des risques plus importants pour placer
les fonds, sous forme de crédits qui se reflètent par le ratio crédit/dépôt qui se monte à 125%
contre 83% pour les EFCB. Par ailleurs, 30% des crédits accordés en 2009 sont de long terme
(plus de 3ans). Cette situation s’explique, en partie, par les garanties moins contraignantes qui
rendent tout de même vulnérable le portefeuille. Toutefois, ce portefeuille est de meilleure
qualité avec un taux de dégradation de 4% contre 9,7% pour les EFCB.
Globalement, le secteur de la micro finance a enregistré des résultats positifs en
progression de 2000 à 2007 où le bénéfice était de 6,1 milliards. En 2008 et 2009, les résultats
sont restés positifs mais ont baissé respectivement de 35% et 11% pour atteindre 3,5 milliards
en 2009.
Tableau 13: évolution crédits accordés par la micro finance
2005
2006
2007
2008
2009
encours de crédit
84,7
101,2
118,6
147,3
158,8
Court terme
32,7
39,1
46,2
53,8
57,5
moyen terme
41,3
43,5
42
44,8
47,3
Long terme (plus de 3 ans)
7,9
14,7
26,6
43,5
47,8
Crédits en souffrance
2,8
3,8
3,6
5,2
6,2
Source : DRS/SFD (juin 2011)
 La Bourse régionale des Valeurs mobilières
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) est basée à Abidjan avec des
antennes nationales dans chaque pays membre de l’UEMOA. L’Etat et les entreprises y
mobilisent des ressources à travers l’émission d’emprunt obligataire par appel public à
l’épargne, sous l’appui d’une Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI) et la supervision
du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF). Le
système bancaire de l’UEMOA y est le principal souscripteur ; les interventions du secteur
privé au niveau de la BRVM sont limitées : une seule entreprise nationale y est cotée (la
SONATEL). Toutefois, le secteur privé non bancaire est autorisé à y intervenir comme ce fut
le cas du Port autonome de Dakar qui a levé en 2010 un emprunt obligataire pour un montant
de 10 milliards de FCFA au taux d’intérêt de 7% pour une maturité de 10 ans (2010-2017)
dont 3 années de différé sur le capital.
4. Le secteur des assurances
Tableau 14: Structure des placements du secteur des assurances
placements
immeubles
valeurs mobilières
Banque
Autres
Total (en milliards)
2004
2005
2006
2007
2008
12,3%
11,5%
12,1%
11,6%
12,7%
29,0%
26,3%
26,9%
26,7%
20,9%
44,2%
48,7%
47,3%
46,9%
48,2%
14,5%
13,5%
13,7%
14,8%
18,2%
100,1
105,5
109,9
113,0
131,4
Source : Rapport du secteur des assurances (2008)
Au Sénégal, le secteur des assurances reste encore peu développé malgré un potentiel
assez élevé. En effet, le chiffre d’affaires réalisé dans le secteur des assurances s’établit à 79
milliards en 2008, soit 1,3% du PIB contre 1,6% pour la Côte d’Ivoire. Ce ratio est resté
globalement stable sur toute la période 2004-2008. Cette situation s’explique par le fait que la
23
prime moyenne par habitant, appelée densité de l’assurance est de 6699 FCFA en 2008 contre
une moyenne mondiale de plus de 300 000 FCFA.
Le secteur des assurances est tout de même rentable ; il a réalisé des bénéfices variant
entre 4 et 6 milliards par année sur la période 2004-2008.
Le secteur des assurances procède, dans le cadre de ses activités, à des placements des
fonds collectés. Ces placements se sont élevés à 131,4 milliards en 2008 et concerne
essentiellement le système bancaire (47,1% en moyenne). Les placements directs en valeurs
mobilières sont inférieurs à 30 milliards dont plus de 60% se rapportent à des titres publics. Ils
pourraient toutefois être augmentés, au détriment des dépôts bancaires moins rémunérés, afin
de détenir entre 15% et 50% des engagements règlementés de l’Etat et des institutions
financières, sous forme d’obligations ou autres valeurs émises ou garanties dans les pays
membres, conformément au Code CIMA. Ainsi, il reste une marge de souscription
supplémentaire de 38,2 milliards FCFA en 2008.
5. Institutions de sécurité sociale
Le FNR
Le Solde du FNR (différence entre les recettes perçues et les dépenses effectuées) est
baissier depuis 2006 en passant de 9,4 milliards à 2,6 milliards en 2010. Une étude est en
cours pour engager les réformes nécessaires en vue de rétablir sa viabilité à long terme et de
maîtriser à court et moyen terme son impact éventuel sur les finances publiques.
L’IPRES
L’IPRES est le second système officiel de retraite. Il a pour objectif de couvrir les
travailleurs salariés du secteur privé. Toutefois, il comporte également des employés du
secteur public.
Pour se conformer à la recommandation de la CIPRES, le bureau du Conseil
d’Administration a proposé la répartition des actifs comme suit :
40% en placement immobilier;
15% en actions de grandes sociétés cotées ou non;
35% en obligations auprès des banques de l’institution ou de banques agrées;
10% en autres placements financiers à long terme.
De nos jours, les réserves de l’IPRES sont estimées à environ 100 milliards FCFA.
IV. Efficacité de la gestion des ressources intérieures
L’efficacité de la gestion des ressources publiques mobilisées peut être appréhendée à
travers le respect des critères de convergence.
1. Critères de convergence de la CEDEAO :
Figure 5: Comparaison du déficit budgétaire hors dons (% du PIB) au seuil communautaire
9,0%
8,0%
7,0%
6,0%
5,0%
4,0%
3,0%
2,0%
1,0%
0,0%
2001
2002
2003
2004
2005
déficit budgétaire hors dons/PIB
2006
2007
2008
2009
seuil communautaire CEDEAO
Source : DPEE et nos calculs
24
Au niveau de la CEDEAO, un des critères de convergence porte sur le déficit public
hors dons qui doit être inférieur à 5% du PIB. Le graphique ci-dessous montre que depuis
2006, ce critère n’est pas respecté. Ainsi, malgré les efforts en matière de mobilisation de
recettes budgétaires, les dépenses publiques exécutées progressent plus vite, donnant lieu à un
alourdissement du fardeau de la dette publique, susceptible d’entamer la motivation des
services de recouvrement et des contribuables.
L’examen des autres critères de convergence montre que la masse salariale est contenue
en dessous du seuil de 35% mais sa tendance est haussière. Un suivi régulier de ce poste est
nécessaire pour éviter un dérapage à moyen terme.
Les investissements publics sur ressources internes rapportées aux recettes fiscales se
situent largement au dessus de l’objectif de 20%. Des efforts doivent être faits pour renforcer
l’efficacité de ces investissements afin qu’elles puissent générer une croissance économique
forte et des recettes fiscales beaucoup plus importantes.
Tableau 15: critères de convergence de second rang
2 005
2 006
2007
2008
2 009
2010
Masse salariale/Rec fiscales (norme <=35%)
Investissement financés sur ressources
intérieures/Recettes.fiscales (norme >=20%)
30,0%
31,0%
31,6%
32,0%
33,6%
32,7%
33,7%
36,6%
34,8%
28,9%
34,0%
36,4%
Pression fiscale (norme >=20%)
18,5%
18,8%
19,3%
18,3%
18,0%
18,9%
CRITERES DE CONVERGENCE
Source : DPEE
2. Politiques inappropriées et exonérations
Une étude d’évaluation des dépenses fiscales ou dérogations fiscales a été réalisée en
2009, au titre de l’année 2008. Elle a permis d’identifier 306 mesures dérogatoires à la norme.
Les dépenses fiscales évaluées, uniquement sur la base de 106 mesures, sont estimées à
218,4 milliards (cf tableau ci-dessus), soit 27,1% des recettes fiscales et 3,7% du PIB dont le
recouvrement aurait permis de porter les recettes fiscales à 22% du PIB en 2008.
Tableau 16: bilan dépenses fiscales en 2008
Dépenses fiscales
valeur
recettes fiscales
dépenses/ recettes
Pourcentage
TVA
130,4
59,7%
431,5
30,2%
Droits de Douane
44,17
20,2%
190,1
23,2%
4,28
DET
2,0%
45,7
9,4%
35,33
16,2%
86,7
40,7%
CFCE
0,94
0,4%
9,7
9,7%
Taxe spécifique
0,46
0,2%
15
3,1%
Taxes assurance
1,93
0,9%
4,1
47,1%
0,4%
23,4
3,8%
806,2
27,1%
IS
IRVM/IRCM
0,9
Total
218,41
100,0%
Source : MEF, Rapport sur les dépenses fiscales (2008)
Les dépenses fiscales les plus importantes portent sur la TVA (130,4 milliards) et les
droits de douane (44,17 milliards). En revanche, l’IS a subi les pertes relatives les plus
importantes (40,7%).
25
Tableau 17 Tableau synoptique des avantages accordés aux investisseurs (hors secteur minier)
Éligibilité
Avantages
Code des investissements
15 millions FCFA≤ Investissement<100 millions
Entreprise nouvelle
FCFA :
Exonérations douanières (trois ans) à l'importation des matériels et des
Agriculture, pêche, élevage et activités de
matériaux qui ne sont ni produits fabriqués au Sénégal et qui sont destinés
stockage, de conditionnement et de
de manière spécifique à la production ou à l'exploitation dans le cadre du
transformation des produits locaux d'origine
programme agréé
végétale, animale ou halieutique, industrie
agroalimentaire; secteurs sociaux (santé,
éducation-formation); et services (montage,
Suspension de la TVA (trois ans) exigible à l'entrée ou facturée par les
fournisseurs locaux
maintenance d'équipements industriels et télé
Réduction de 30 pour cent du bénéfice imposable pendant cinq ans et
services)
jusqu'à hauteur de 40 pour cent des investissements agréés
Investissement ≥100 millions de FCFA:
Exonération de la Contribution Forfaitaire à la Charge des Employeurs (CFCE)
Activités manufacturières; extraction ou
de cinq ans/huit ans si création d'au moins 200 emplois ou si 90 pour cent
transformation de substances minérales;
des emplois sont créés hors de la région de Dakar
tourisme, aménagements et industries
Possibilité de conclure des contrats à durée déterminée pendant cinq ans
touristiques, autres activités hôtelières;
industries culturelles; infrastructures portuaires,
Extension
aéroportuaires et ferroviaires; réalisation de
Exonérations douanières (trois ans)
complexes commerciaux, parcs industriels, zones
Suspension de la TVA (trois ans)
touristiques, cyber villages et centres artisanaux
Réduction de 25 % du bénéfice imposable pendant cinq ans et jusqu'à
hauteur de 40 % des investissements agréés
Exonération de la CFCE de cinq ans/huit ans si création d'au moins 100
emplois ou si 90 % des emplois sont créés hors de la région de Dakar
Possibilité de contrats à durée déterminée pendant cinq ans
Statut de l'Entreprise franche d'exportations
- Entreprise nouvelle ou existante
- Agriculture au sens large, l'industrie et les
télé-services
- Réaliser au moins 80 pour cent de son chiffre
d'affaires à l'exportation
Libre transfert des fonds nécessaires à la réalisation de l'investissement
et des opérations commerciales et financières, à destination des pays
extérieurs à la zone franc
Libre transfert des salaires pour les employés étrangers
Libre transfert des dividendes pour les actionnaires étrangers
Libre recrutement du personnel
Exonération de l'impôt sur le revenu des valeurs mobilières prélevé par
l'entreprise sur les dividendes distribués
Exonération de tout impôt ayant pour assiette les salaires versés par les
entreprises et supportés par ces dernières et notamment de la CFCE
Exonération de tous les droits d'enregistrement et de timbre et
notamment ceux perçus lors de la constitution et de la modification des
statuts des sociétés
Exonération de la contribution des patentes, de la contribution foncière
sur les propriétés bâties, de la contribution foncière sur les propriétés
non bâties, de la contribution des licences
Perception de l'impôt au taux de 15 pour cent (au lieu de 25 pour cent)
Exonération des droits de douanes et timbre douanier sur les véhicules
destinés à la production
Exportation ou importation en toute franchise des biens
d'équipements, matériels, matières premières, produits finis et semifinis
Achats locaux en toute franchise de la TVA
Source : « Examen des politiques commerciales au Sénégal », annexe 2, (2008), OMC.
26
Dans le secteur minier, les avantages accordés aux entreprises induisent des manques à
gagner importants, relevant aussi bien des cimenteries, des ICS (phosphate) que de la
production de l’or, bien que selon Keen et Mansour (2009), la fiscalité n’est pas le 1er critère
de choix pour les investisseurs dans le secteur minier. Ces avantages peuvent donc être
révisés, en raison du dynamisme du secteur.
Rendement de la TVA
Le rendement de la TVA est bas (8% de la consommation finale totale contre environ
36% dans les pays de l’OCDE), malgré un niveau élevé du taux appliqué (18%). Ceci pose le
problème de l’étroitesse de la base fiscale de cette taxe, liée en grande partie à un problème de
suivi des entreprises bénéficiaires d’avantages lors des phases d’investissement.
L’instauration du système de retenue à la source de la TVA (TVA précomptée) en ce qui
concerne les investissements publics a été un début de solution.
Efficacité des dépenses publiques
L’efficacité des dépenses publiques peut être appréhendée par les résultats enregistrés
au regard des moyens mis en place. A cet égard, les dépenses publiques exécutées par le
Sénégal au cours des cinq dernières années sont en moyenne de 25% du PIB, dont plus de
20% sont consacrés à l’éducation et 12% à la santé. Parallèlement, au Ghana et au Cap vert,
les dépenses publiques en pourcentage du PIB sont respectivement de 18% et 27%.
Cependant, les dépenses publiques du Sénégal sont moins efficaces comme en atteste les taux
d’achèvement du cycle primaire qui est de 57% au Sénégal en 2009 contre 83% au Ghana et
87% au Cap vert. De même, dans le domaine de la santé, la mortalité infantile (moins de 5
ans) est de 93‰ au Sénégal contre 69‰ au Ghana et 28‰ au Cap Vert. Ainsi, l’efficacité des
dépenses publiques doit être renforcée en mettant l’accent davantage sur la gestion axée sur
les résultats.
V.
Défis liés à la mobilisation de ressources intérieures
Le principal défi à relever, à long terme, en vue d’élargir l’assiette fiscale est celui
relatif au secteur informel qui contribue à hauteur de 47% à la formation du PIB.
L’étroitesse du secteur formel réduit considérablement le champ de recouvrement des
impôts directs, notamment l’impôt sur le revenu et l’Impôt sur les sociétés. L’emploi salarié
ne concerne que 17,6% des chefs de ménages, selon l’Enquête auprès des ménages de 2005.
Plus précisément, 23% des chefs de ménage sont des ouvriers ou employés non qualifiés et
49% interviennent dans le secteur primaire (agriculture, élevage et pêche). Les employés de
ces secteurs ne paient en général pas de taxes, et ne bénéficient pas de protection sociale.
La formalisation du secteur informel comporte un coût élevé du fait notamment du
nombre et de la difficulté à suivre les entreprises y évoluant. Des politiques incitatives à la
formalisation doivent être élaborées.
La rationalisation des exonérations fiscales constitue le second défi, en raison de
l’influence des grandes entreprises, notamment dans le secteur minier. De ce point de vue, la
règlementation pourrait être régionale (CEDEAO) pour éviter une concurrence déloyale et
contre productive entre les pays membres de la CEDEAO dont la plupart disposent de
ressources minières importantes. Aussi, une analyse approfondie de l’efficacité des dépenses
fiscales en termes d’attrait d’investissement domestique et étranger doit-elle servir de base
pour la rationalisation.
En outre, les taxes foncières urbaines constituent une source importante de taxation et
en grande partie inexploitée en Afrique. Au Sénégal, le taux d’urbanisation est estimé à plus
de 40% et, il est appelé à augmenter fortement dans les prochaines années, selon les
projections des nations unies. Ces mesures ont tout de même un coût social assez important
rendant difficile leur mise en œuvre. La finalisation du projet de numérisation du cadastre au
niveau national pourra constituer un catalyseur pour un meilleur suivi de l’assiette.
La culture de bancarisation, d’actionnariat et de souscription à des polices
d’assurance fait également partie des enjeux majeurs qui nécessitent une plus grande
sensibilisation et un maillage du territoire par les établissements de crédit et d’assurance. Ceci
nécessite une politique active de promotion des services financiers afin d’une part, de relever
27
le taux de bancarisation, actuellement estimé à 20% (y compris SFD) et le taux de couverture
en assurance et d’autre part, d’instaurer la culture d’actionnariat tant au niveau des entreprises
que des ménages.
La mise en place d’un marché financier à l’échelle de la CEDEAO afin de faire face :
(i) à la petite taille des bourses régionales de la BRVM, du Nigéria, du Ghana, du Cap vert et
de la Sierra Léone ; et (ii) au faible niveau de l’épargne intérieure dans les différents pays
membres. A cet égard, il convient de mettre en place un marché intégré pour renforcer la
concurrence et l’efficacité et élargir l’éventail d’investissement et d’opportunités dans la
région.
La réduction des multiples taxes sur les produits pétroliers sans pour autant induire un
manque à gagner important fait partie aussi des défis à relever afin d’améliorer la
compétitivité des entreprises et réduire le coût des produitsvi ; ce qui pourrait augmenter leur
consommation.
Enfin, un défi non négligeable en matière de mobilisation de ressources intérieures,
particulièrement de ressources publiques, consiste à intégrer la politique de MRI dans une
stratégie globale de croissance économique. A cet égard, il faut trouver un équilibre optimal
qui permet de mobiliser une épargne importante sans pour autant hypothéquer l’activité
économique par des prélèvements publics dissuasifs ou une épargne oisive.
VI.
Recommandations pour une meilleure politique de mobilisation de ressources
intérieures.
L’étude permet de dégager les mesures suivantes en vue de renforcer la mobilisation de
ressources intérieures au Sénégal.
Tableau 18: Tableau synoptique des recommandations au pays
A court terme
A moyen et long terme
Ressources publiques
Ressources privées
rationalisation
des
dépenses fiscales sur la
base
d’une
étude
d’évaluation
de
leur
efficacité.
politique de
promotion
d’ouverture
d’agences et de
guichets bancaires à
l’intérieur du pays
Ressources
Ressources privées
publiques
Numérisation
Elargissement
cadastre
et marché
financier
mobilisation taxes UEMOA
à
la
foncières
CEDEAO par des
alliances
transfrontalières
avec des cotations
croisées
regroupements
textes Renforcement
Développement
fiscaux dans le Code supervision
des secteur financier et
Général des Impôts
établissements de de
moyens
de
crédit
paiement modernes
Mise en place de cellules
de
suivi
entreprises
bénéficiant de dérogations
temporaires
Sensibilisation sur
l’identification de
produits assurance
non classiques :
agriculture et
éducation
Mise en place de
plans d’épargne
action au niveau
des banques pour
susciter la culture
d’actionnariat
Interconnexion ou
échange de données
entre d’une part, les
régies et d’autre
part, les banques et
la Direction des
transports terrestres.
Suppression
de
toutes
les
exonérations
fiscales à efficacité
incertaine
ou
marginale.
Placements réserves
des sociétés
d’assurance et des
IPS en valeurs
mobilières
Système de retraite
IPRES mixte et
gestion réserves du
FNR par la CDC
Maîtrise
des
équilibres
budgétaires
pour
éviter
éviction
financière et de
l’inflation
28
Au niveau de la CEDEAO, les mesures suivantes doivent être prises :
La définition de politiques de fiscalisation du secteur minier qui doivent être
adoptées par l’ensemble des pays pour éviter des concurrences nuisibles ;
L’extension de l’utilisation de la carte bancaire UEMOA appelée GIM-UEMOA
au niveau des autres pays membres de la CEDEAO, en rapport avec les
instances de l’UEMOA.
CONCLUSION
L’environnement politique et institutionnel de mobilisation de ressources intérieures est
bien encadrée, à la fois par des textes nationaux et communautaires au niveau de l’UEMOA.
Toutefois, la multiplicité des textes de référence dans le système fiscal nécessite une
rationalisation et une unification en un document unique. De même, la concentration des
établissements de crédit dans la région de Dakar et le vieillissement du personnel des régies
financières imposent des mesures de correction.
Grâce au cadre politique et institutionnel mis en place et à la performance économique
des dernières années, les ressources intérieures (publiques et privées) ont progressé
continuellement, mais demeurent insuffisantes pour assurer le financement des programmes
de développement et corriger le déséquilibre extérieur structurel de l’économie.
S’agissant des recettes budgétaires, elles ont crû progressivement, à la faveur des
recettes fiscales. Cependant, celles-ci se situent en moyenne à 18,6% du PIB, soit en dessous
de l’objectif fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale au niveau de la CEDEAO
(20%).
L’assiette fiscale est rétrécie par les dérogations ou dépenses fiscales et l’importance du
secteur informel. Pour l’élargir, l’Etat doit mettre en place des politiques de développement
du secteur financier, rationaliser les dépenses fiscales, promouvoir une gestion saine des
dépenses publiques et mettre en place un système de suivi des entreprises bénéficiant de
dérogations temporaires. A cet égard, les moyens humains et matériels des services de
recouvrement doivent être renforcés. A moyen et long terme, la mise en place de mécanismes
efficaces de recouvrement des taxes foncières, consécutive à la numérisation du cadastre
constituent des pistes d’élargissement de l’assiette.
Enfin, la politique de mobilisation de ressources budgétaires doit être envisagée au
niveau de la CEDEAO, notamment dans le domaine minier.
En ce qui concerne l’épargne privée, elle a également progressé au cours des dernières
années, notamment celle mobilisée auprès des institutions de micro finance. Toutefois, elle
demeure faible et constituée essentiellement de dépôts à vue, rendant difficile la mise en place
de crédits à long terme.
Toutefois, des marges de progression importantes de l’épargne privée persistent en
raison de:
la bonne santé financière des établissements de crédit ;
le nombre limité de comptes de la clientèle au niveau des EBCF ;
la faible couverture de la population en police d’assurance ;
l’absence de culture d’actionnariat;
la timide participation des institutions de prévoyance sociale au marché
financier ; et
les perspectives de croissance économique favorables à moyen et long terme.
Les principaux défis à relever pour booster les ressources intérieures portent sur la stabilité
du cadre macroéconomique, la formalisation du secteur informel, la réforme des systèmes de
retraite, le développement du secteur financier à travers l’instauration d’une culture financière
et la réduction des transactions par espèces ainsi que l’établissement d’un marché financier à
l’échelle de la CEDEAO. Les établissements financiers doivent étendre leur maillage du
territoire avec des produits innovants, notamment les plans d’épargne actions au niveau des
banques ou des sociétés d’assurance.
29
Enfin, la politique de mobilisation de ressources intérieures doit être une composante de
la stratégie de croissance et de développement du pays pour éviter de disposer d’une épargne
privée oisive et d’une épargne publique qui affecte la compétitivité de l’économie.
BIBLIOGRAPHIE
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http://www.fssa.sn/rubriques.php?rub=membres.php
http://databank.worldbank.org/ddp/home.do?Step=3&id=4
ANNEXES
Tableau 19: matrice de corrélation linéaire entre les variables explicatives du modèle
IMPIB
INFORM
COEFLIQ
PREFLIQ
IMPIB
INFORM
COEFLIQ
PREFLIQ
1.000000
-0.429678
0.526407
-0.060370
-0.429678
1.000000
-0.715764
0.347875
0.526407
-0.715764
1.000000
-0.474464
-0.060370
0.347875
-0.474464
1.000000
IMPIB : les importations de biens et services rapportées au PIB nominal ;
INFORM : la valeur ajoutée du secteur informel rapportée au PIB
COEFLIQ : coefficient de liquidité ;
PREFLIQ : préférence pour la liquidité ;
Tableau 20: estimation équation à long terme
Dependent Variable: PF
Method: Least Squares
Sample: 1980 2010
Included observations: 31
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
IMPIB
INFORM
COEFLIQ
PREFLIQ
C
0.053430
-0.286500
0.148488
-0.190042
0.287671
0.021722
0.101073
0.035890
0.043215
0.057272
2.459695
-2.834584
4.137246
-4.397638
5.022881
0.0209
0.0088
0.0003
0.0002
0.0000
R-squared
Adjusted R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Durbin-Watson stat
0.895808
0.879778
0.006731
0.001178
113.7695
1.545356
Mean dependent var
S.D. dependent var
Akaike info criterion
Schwarz criterion
F-statistic
Prob(F-statistic)
0.156643
0.019414
-7.017388
-6.786100
55.88471
0.000000
31
Tableau 21: Test de racine unitaire pour le résidu de l'équation de long terme
ADF Test Statistic : -4.301835
1% Critical Value*
5% Critical Value
10% Critical Value
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.
-2.6486
-1.9535
-1.6221
Le test a été fait suivant un retard de 2 minimisant la statistique d’AKAIKE
Tableau 22: estimation économétrique MCE relation de court terme
Variable Dépendante: D(PF)
Méthode: Moindres carrés ordinaires
échantillon (ajusté): 1981 2010
nombre d’observations: 30 après ajustement
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(IMPIB)
D(INFORM)
D(COEFLIQ)
D(PREFLIQ)
AJPF(-1)
C
0.041137
-0.219320
0.193067
-0.201688
-0.758416
-0.000734
0.025380
0.081080
0.073320
0.048932
0.214776
0.001216
1.620811
-2.704995
2.633218
-4.121829
-3.531196
-0.603716
0.1181
0.0124
0.0146
0.0004
0.0017
0.5517
R- squared
Adjusted R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Durbin-Watson stat
0.646398
0.572730
0.006197
0.000922
113.2912
1.900106
Mean dependent var
S.D. dependent var
Akaike info criterion
Schwarz criterion
F-statistic
Prob(F-statistic)
0.000680
0.009480
-7.152745
-6.872506
8.774569
0.000077
Notes de fin de page
i
Agriculture (au sens large, y compris l'horticulture, la foresterie, l'élevage, la pêche et l'aquaculture), industrie et
télé services.
ii
Les impôts directs étaient liquidés par la DGID et recouvrés par la DGCGPT jusqu’en 2008. Le transfert du
recouvrement des impôts directs à la DGID a démarré en 2009 de façon progressive et est effective en 2011.
iii
Décision n° 34/2009/CM/UEMOA portant adoption des critères et indicateurs de la transition fiscale au sein
de l’UEMOA
iv
Les montants pris en compte au titre des bons du Trésor sont ceux susceptibles de contribuer au financement
du déficit budgétaire, c'est-à-dire dont l’échéance dépasse l’année en cours.
v
Les informations sur les titres publics émis au niveau de l’UEMOA ne sont disponibles que jusqu’en 2007.
vi
Le Sénégal a été le 3ème pays où le prix des hydrocarbures est le plus cher en 2004, 1 er en 2006 et 2ème en
2008, sur un échantillon de 10 pays d’Afrique que sont le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, le
Kenya, le Mali, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.
32
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