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o Mots clés  
Changement  d’échelle,  Complexité  écologique,  Hétérogénéité  spatiale,  Interactions  entre  plantes, 
Peuplements végétaux, Paysages, Structure tridimensionnelle, Restauration et gestion d’écosystèmes 
fragiles, Systèmes dynamiques, Télédétection 
 
Objectifs 
L'objectif général de l'équipe est de comprendre, modéliser puis prédire, à différentes échelles spatio-
temporelles, l'organisation et la dynamique des couverts végétaux, essentiellement forestiers et agro-
forestiers, situés dans des contextes variés (plus ou moins anthropisés, fragmentés ou contraints par 
l’environnement  physique).  Nous  abordons  cette  question  selon  un  point  de  vue  qui  prend 
généralement en compte, fût-ce sous des formes simples, la taille et la morphologie des individus 
végétaux ainsi que leur localisation dans l’espace, tout en traitant d’échelles spatiales correspondant à 
un grand nombre d’individus (peuplement), à des mosaïques mêlant plusieurs types de peuplements, 
à des mosaïques mêlant plusieurs formes d’occupation du sol (paysages). Ces échelles renvoient à 
des dynamiques s’exprimant sur le temps long (décennies, siècles), ce qui justifie particulièrement le 
recours aux simulations pour le test d’hypothèses et l’exploration de scenari de gestion ou de forçage 
physique. La résolution de l’information morphologique est envisagée dans le cadre d’un compromis 
entre ambition de « capturer » les processus dynamiques fondamentaux, par exemple la compétition 
pour une ressource limitante au travers des couronnes ou des systèmes racinaires, et volonté de 
traiter de larges échelles spatio-temporelles. Ce compromis, qui impose des contraintes d’acquisition 
de données comme de calcul ou de représentation informatique, appelle à l’emboîtement de modèles 
multi-résolutions  et  au  dialogue  entre  formalismes  de  modélisation  (individus-centrés  ou  non, 
phénoménologiques-mécanistes, discrets-continus). 
L’équipe se fixe plus précisément pour objectifs de développer des réponses originales et pertinentes 
aux questions de recherche suivantes :  
i)  Comment  une  modélisation  parcimonieuse  de  la  dynamique  locale,  c'est-à-dire  du  binôme 
développement morphologique individuel – interactions entre voisins (compétitives ou facilitatrices), 
peut-elle permettre une compréhension de la dynamique d’ensemble d’un peuplement et de certaines 
de ses propriétés collectives, voire émergentes, telles que : 
a)  la  mise  en  place  et  la  perpétuation  de  distributions  spatiales  ou  spatio-temporelles 
caractéristiques pour les individus ou la biomasse : structures spatiales périodiques (ACL59), 
lois de distribution de taille des individus
1
, de taille ou de fréquence des trouées de chablis
2
, de 
répartition de la biomasse dans le profil vertical, etc. ; 
b) la coexistence d’espèces en fonction de la plus ou moins grande complémentarité de leurs 
modèles architecturaux ou de leurs stratégies de croissance. 
ii) Dans quelle mesure l’étude de ces propriétés d’ensemble peut-elle se faire à grande échelle pour 
des peuplements hétérogènes ou  peu documentés (tropicaux  notamment) au travers du couplage 
entre l’observation spatiale (télédétection optique, radar, laser), la reconnaissance de formes et la 
modélisation dynamique ? Et, dans quelle mesure est-il possible d’inférer sur ces bases (problème 
inverse)  des  paramètres  de  structure  ou  de  fonctionnement  caractérisant  différents  types  de 
peuplements ? 
iii) Comment marier la modélisation de la dynamique structurale avec celle du fonctionnement, de 
façon  à  contribuer,  à  grande  échelle  (mosaïques  de  peuplements,  paysages  végétaux),  à  la 
spatialisation et à l’évaluation de la variabilité spatio-temporelle des bilans de biomasse et de carbone, 
à la compréhension du triptyque structure-fonctionnement-dynamique
3
 et à la prédiction de la réaction 
(vulnérabilité, résilience) de certains écosystèmes au forçage environnemental ? 
A noter que le point iii) est plutôt vu comme un investissement dans la durée, alors que les autres 
points  concernent plutôt des actions déjà entreprises ou  devant  rapidement  monter en  puissance 
durant le prochain quadriennal. 
                                                           
1
 West G.H., Enquist B.J., Brown J.H. 2009. A general quantitative theory of forest structure and dynamics. PNAS, 106: 
7040-7045. 
2
 Pagnutti C., Azzouz M., Anand M. 2007. Propagation of local interactions creates global gap structure and dynamics in a 
tropical rainforest. J. Th. Biol., 247: 168-181. 
3
 Le fonctionnement s’entend comme un ensemble de flux et d’allocations de ressources dans le temps court, c'est-à-dire à 
structure quasi-constante. La dynamique représente les modifications de structure et donc de fonctionnement dans un temps 
plus long.