Portrait d’une femme
Michel Vinaver
mise en scène
Anne-Marie Lazarini
assistant à la mise en scène Bruno Andrieux
musique
Hervé Bourde
décor et lumières
François Cabanat
costumes
Dominique Bourde
avec
Jocelyne Desverchère (Sophie Auzanneau)
Bruno Andrieux
Jacques Bondoux
Gérald Chatelain
Cédric Colas
David Fernandez
Claude Guedj
Sylvie Herbert
Isabelle Ment
Michel Ouimet
Arnaud Simon
et la voix de Michel Vinaver
création Les Athévains
Mais qui est Sophie Auzanneau ?
Sur Xavier Bergeret, tous les témoignages s’accordent.
On ne peut que faire léloge de ce gaon : affectueux, droit, simple. Il aimait Sophie, elle le trompait, ne l’aimait
pas, semble-t-il. A moins quelle ne se soit mise à l’aimer lorsqu’il a commencé à se détacher d’elle ?
Fait divers. Une étudiante en médecine tue son ex-amant et camarade de facul. L’appareil de justice se met en
marche. Pourquoi a-t-elle fait ça ? Qui est-elle ?
Entre l’accue et la Cour d’assises, un jeu ne se joue pas. La machine théâtrale de la justice patine. Elle tourne,
mais à vide. Tout se passe comme s’il y avait, chez Sophie Auzanneau, un refus, ou une incapacité, à se couler
dans le rôle qu’on lui demande de tenir. Quelque chose de réfractaire au tâtre.
Michel Vinaver, 25 at 1986
Contact presse Les Athévains :
Marie-Hélène Brian
léphone : 01 42 81 35 23 - fax : 01 42 81 45 27 - mhbrian@orange.fr
calendrier :
les 28 et 29 janvier 2010 au Théâtre des Sources
/ Fontenay-aux-Roses
le 9 février 2010 au Théâtre du Passage
/ Neuchâtel, Suisse
du 17 au 20 mars 2010 au Tâtre des deux rives
/ Centre Dramatique Régional de Haute Normandie, Rouen
du 23 mars au 1er avril 2010 au TOP, Théâtre de l’Ouest Parisien
/ Boulogne Billancourt
du 6 au 10 avril 2010 à La Criée
/ Théâtre National de Marseille
du 20 au 30 avril 2010 à la Comédie de Genève
, Suisse
coproduction
Théâtre des Quartiers d’Ivry / Centre Dramatique National du Val de Marne, en préfiguration
Après avoir monté
Les Travaux et les
Jours, puis accueilli au théâtre
Artistic
Athévains
ses vrais premiers pas de
metteur en scène, Anne-
Marie Lazarini
retrouvera Michel Vinaver à travers son
texte sans doute le plus énigmatique.
Il y a longtemps qu’elle demandait les
droits de Portrait d’une femme
à
Michel Vinaver. Celui-
personnelles, qui relèvent sans doute de
l’écriture de cette pièce, n’avait jamais
autorisé qu’elle soit représentée en Île de
France.
Le temps et le souvenir des complicités
passées ont fait leur œuvre pour que
Michel Vinaver accepte finalement que
Les Athévains
jouent cette pièce dans
deux théâtres de banlieue.
Il faudra donc découvrir
Portrait d’une
femme
dans l’une de ses escales
proches ou
lointaines : Fontenay-aux-
Roses, Neuchâtel,
Rouen, Boulogne, Marseille ou Genève…
Il ne faut pas préciser les choses imprécises car alors elles
deviennent précises et ce n’est pas leur vocation.
William Shakespeare
Chaque pièce est un chantier de fouilles.
Michel Vinaver
C’est une enquête, c’est une énigme, c’est un parcours de fouilles. Au départ, un fait divers en
1953, un procès lèbre, celui de la jeune Pauline Dubuisson qui a tué son amant. Trente ans plus
tard, Michel Vinaver se sert des mots utilisés dans le prétoire pour écrire le canevas de sa pièce.
Mais ce nouveau procès est en trompe-l’œil, une « réalité » aussitôt contaminée par la fiction :
des instantanés, des fragments de la vie de Sophie (Pauline) qui surgissent dans le cours
implacable de la justice, comme les petits morceaux d’un puzzle à reconstituer.
Alors, un paysage se dessine, fait de réalités contradictoires, d’accidents, de chemins de
traverse, de sentiers détournés prenant peu à peu la forme d’une spirale.
Cet état fragmentaire, c’est celui de Sophie, étrangère au monde et à elle-même, comme
L’Etranger de Camus ou Lol V Stein de Duras. Et si Sophie ne joue pas le jeu, refuse son rôle
d’accusée, la justice subitement se grippe. Face à ce personnage opaque et passif, le système
s’enraye.
L’écriture sera ici le matériau essentiel de la mise en scène, l’écriture « insoluble » de Vinaver
qu’on ne peut ni manipuler ni escamoter, mais écriture comme révélateur de sens.
Laissons se constituer peu à peu le tissu du texte, continuellement en train de se construire. A la
mise en scène d’éclairer les différents éléments du puzzle et savoir qu’à la fin, reconstruit, il
trouvera sa vie propre et proposera le « portrait d’une femme » dans ce lieu trouble se reflète
et prend forme l’opacité du monde.
Anne-Marie Lazarini
A l’exception de Portrait d’une femme
Lorsque Michel Vinaver écrit Mémoire sur mes travaux, il revient sur les douze pièces qui
composent alors son répertoire et dont Portrait d’une femme, publiée en 1986, est la dernière.
L’auteur y observe les « constantes » et les « contrastes » qui se sont jusqu’ici dessinés au fil de son
oeuvre. Lorsque Michel Vinaver évoque sa dernière pièce, on ne peut qu’être frappé de la façon
récurrente qu’elle a de « faire exception »…
[ A une exception près Portrait d’une femme se situe dans les années 50, soit un tiers de siècle
avant son écriture l’action de chaque pièce est exactement contemporaine du moment elle
s’écrit. ]
Ecrits sur le théâtre 2, page 59
[ A l’exception de la dernière en date, Portrait d’une femme, qui est d’un seul tenant, et dA la
renverse, qui est en deux blocs chacun d’une seule coulée, chaque pièce se présente comme une
série de segments finis. ]
Ecrits sur le théâtre 2, page 77
De même, lors d’un entretien avec Jean-Loup Rivière, en 1987 :
[ Jamais je ne pourrais dire que je vais faire une pièce l’amour sera la chose importante. Je ne peux
pas faire ça. Je fais une pièce et je m’aperçois, au fur et à mesure de l’avancement du travail, que
l’amour est en diffusion dans la matière textuelle, mais, sauf peuttre dans ma toute dernière pièce,
Portrait d’une femme, personne ne peut dire des mots d’amour, ne peut faire des déclarations d’amour,
ni de jalousie, ni de haine, ça n’est pas possible, ça se passe autrement. ]
Ecrits sur le tâtre 2, page 113
Michel Vinaver dira de King et d’ « elle », bien plus tard, lors de son auto-interrogatoire II (1998) :
Sa plus proche parente est Portrait d’une femme. Les deux, et elles deux seulement, se situent à
une époque autre que celle de leur écriture ; mettent en scène des faits s’étant produits
réellement, des personnes ayant existé réellement.
Elles deux sont traversées par une énigme.
Qui ne se résout pas.
Dans les deux cas l’énigme réside dans un personnage central…
Qui ne se pose pas de questions.
Etranger aux questions qu’on lui pose, ou qu’on voudrait lui poser.
(Ecrits sur le théâtre 2, page 236)
photos Antoi
ne Vitez
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