UNIVERSITE SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE FES ANESTHESIE EN ENDOSCOPIE DIGESTIVE ETUDE PROSPECTIVE A PROPOS DE 375 CAS MEMOIRE PRESENTE PAR Docteur COULIBALY Mahamadoun Né le 28 Octobre 1984 à Bamako (MALI) POUR L’OBTENTION DU DILPOME DE SPECIALITE EN MEDECINE Option : Anesthésie & Réanimation Chirurgicale Sous la direction de Pr EL BOUAZZAOUI Abderrahim Session : Juin 2015 1 SOMMAIRE SOMMAIRE I.INTRODUCTION .............................................................................................. 4 II. Différentes endoscopies Digestives .............................................................. 5 II-1.Œso-gastro-duodénoscopies(OGD) .................................................. 5 II-2.Endoscopies des voies biliaires et pancréatiques ............................... 6 II-3.Echo endoscopies............................................................................. 6 II-4.Colonoscopies.................................................................................. 6 III.PARTICULARITÉS et difficultés en fonction des ACTES.................................... 8 III-1.Endoscopies digestives hautes ......................................................... 8 III-2.Endoscopies digestives basses......................................................... 9 III-3.Gestes combines ............................................................................ 10 IV. Particularités de l’anesthésie en dehors du bloc opératoire ........................ 11 IV-1.Environnement ............................................................................... 11 IV-2.Monitorage .................................................................................... 11 V. Evaluation et préparation du patient ............................................................ 13 V-1.Terrains particuliers ........................................................................ 13 V-1.1.Cirrhose ............................................................................... 13 V-1.2.Patients à risque accru d'inhalation du contenu gastrique ..... 14 V-2.Antibioprophylaxie et endoscopies digestives .................................. 14 V-3.Conduite à tenir chez un patient sous anticoagulants et/ou antiagrégant plaquettaire ............................................................... 15 V-3.1Procédures à risque hémorragique faible ............................... 15 V-3.2Procédures à haut risque ....................................................... 16 V-3.3.Patient sous anti vitamines K ................................................ 16 V-3.4.Patient sous antiagrégants plaquettaires ............................... 18 2 VI.MODALITE ANESTHESIQUE ........................................................................... 19 VI-1.Prise en charge anesthésique de l’endoscopie haute diagnostique .. 19 VI-2.Prise en charge anesthésique de l’endoscopie haute thérapeutique . 20 VI-3.Prise en charge anesthésique de la coloscopie ................................ 21 VII.MATERIEL ET METHODES ............................................................................ 23 VIII.RESULTATS ................................................................................................ 24 VIII-1.Epidémiologie .............................................................................. 24 VIII-2.EVALUATIONS PRE-OP .................................................................. 26 VIII-3.Anesthésie ................................................................................... 28 VIII-3.1.Modalités d’antibioprophylaxie .......................................... 28 VIII-3.2 :L’anesthésie...................................................................... 29 VIII-3.3 Pendant l’endoscopie ......................................................... 30 VIII-3.4.Complication per-opératoire .............................................. 30 VIII-4.Le réveil ....................................................................................... 34 IX.DISCUSSION ................................................................................................ 35 IX-1.Place de l’anesthésiste dans la prise en charge de l’endoscopie digestive en France et dans le monde ............................................. 36 IX-2.Modalités anesthésiques ............................................................... 38 IX-3.Niveau de sédation ......................................................................... 40 IX-4.COMPLICATIONS ............................................................................ 42 X-4.1Complications cardiorespiratoires de l’endoscopie et de l’anesthésie .............................................................................. 44 X-4.2Complications infectieuses .................................................... 46 X-4.3complications mécaniques de l’endoscopie digestive .............. 52 CONCLUSION .................................................................................................. 58 RESUME .................................................................................................. 59 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................ 61 3 I.INTRODUCTION Environ deux millions d’endoscopies digestives sont pratiquées chaque année en France avec le concours d’une équipe d’anesthésie. Ce sont le plus souvent des actes ambulatoires dont la morbidité est faible [1]. Les besoins en sédation pour une endoscopie haute diagnostique sont évalués à environ 40 % des patients. La nécessité de la présence d’un anesthésiste pour pratiquer une telle sédation est diversement appréciée dans le monde. La « sédation analgésie » pratiquée par des non anesthésistes en cas d’endoscopie digestive à visée diagnostique est une proposition de référentiel qui a été faite à la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar) par la Haute Autorité de santé (HAS). La moitié concerne des patients âgés de 50-75 ans et de classe ASA 1[2]. Les actes peuvent être à visée diagnostique ou thérapeutique. Ils sont vécus de façon désagréable par le patient qui les appréhende. Les actes interventionnels sont en général suivis d'hospitalisation. L’hypoxémie est la principale complication pulmonaire lors de l’endoscopie digestive avec anesthésie générale mais elle reste encore peu étudiée. Elle est favorisée par le geste endoscopique (gêne mécanique diaphragmatique pour la coloscopie, obstruction pharyngée pour la gastroscopie) et la sédation. La majorité des endoscopies sont réalisées en ventilation spontanée. 4 II. Différentes endoscopies Digestives Les endoscopies digestives hautes comprennent Les fibroscopies oesogastroduodenales (FOGD) ou Oesogastroduodenoscopie (OGD) Les échoendoscopies Et les cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) Les endoscopies basses comprennent Les coloscopies Et les rectosigmoïdoscopies Les ponctions sous échoendoscopie, les vidéocapsules et les entéroscopies ne concernent actuellement qu’environ 0,1 % des patients, respectivement. Les coloscopies, les CPRE et les échoendoscopies sont toujours réalisées avec au moins une sédation consciente. Les rectosigmoïdoscopies ne nécessitent en général pas de thérapeutiques adjuvantes. La position est intermédiaire pour les OGD, presque toujours réalisées sous sédation en pratique libérale et avec un recours marginal à l’équipe d’anesthésie dans les hôpitaux publics. II-1.Œso-gastro-duodénoscopies(OGD) La durée de cet acte est brève (la médiane est de 15 min, 30 min quand il est associé à une colonoscopie). Cet examen se fait habituellement sans anesthésie sauf les échoendoscopies, les cholangiographies rétrogrades, certaines endoscopies interventionnelles, en particulier la sclérothérapie en urgence [3] et les indications de confort pour des patients où la coopération n'est pas possible du fait de perturbations des fonctions supérieures ou d'une anxiété majeure. 5 II-2.Endoscopies des voies biliaires et pancréatiques La durée de cet acte a une médiane de 45 minutes (10 % durent moins de 20 min et 10 % durent plus de 90 min). La cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est une endoscopie haute, à la fois diagnostique et thérapeutique. Elle permet : L'opacification des voies biliaires et du canal de Wirsung La pose de drains nasobiliaires La mise en place de prothèses biliaires lors des compressions ou sténoses des voies biliaires Le traitement de la lithiase de la voie biliaire principale (extraction des calculs, sphinctérotomie) chez les cholécystectomisés, lors d'une pancréatite aiguë biliaire ou d'une angiocholite. Pratiquée le plus souvent en décubitus latéral, voire ventral, sous contrôle radioscopique, la CPRE est une intervention délicate qui exige du patient une grande immobilité. C'est la raison pour laquelle une anesthésie est toujours indiquée. II-3.Echo endoscopies Au cours de l'écho endoscopie, le gastroentérologue introduit dans l'œsophage une sonde d'échographie et gonfle un ballonnet de liquide pour améliorer la qualité des images. L'écho endoscopie a une médiane de durée de 30 minutes. II-4.Colonoscopies L'intérêt principal de la colonoscopie est la prévention et le diagnostic des cancers recto coliques (30 000 nouveaux cas par an en France) voire une thérapeutique locale par une polypectomie. 6 La médiane de durée d'une colonoscopie est de 30 min. En dépit d'une technique éprouvée, cet examen n'est pas dénué de complications : hors polypectomie, la fréquence des hémorragies est de 0,03 %, celle des perforations de 0,17 % et la mortalité est estimée à 0,02 % [4]. L'anesthésie, si elle n'accroît pas la fréquence des perforations, peut en retarder le diagnostic et donc le traitement [5-6]. La sédation n'augmente pas les complications, même lors de l'enseignement de la colonoscopie [7]. Néanmoins, cet acte qui peut être douloureux (dolichocôlon, brides péritonéales après chirurgie sous-méso colique), est constamment vécu comme très déplaisant par les patients, et la réalisation d'une coloscopie totale nécessite le plus souvent une anesthésie ; ceci améliore la satisfaction du patient pour cet examen [8]. 7 III.PARTICULARITÉS et difficultés en fonction des ACTES III-1.Endoscopies digestives hautes Elles regroupent différents types de geste dont la durée et les répercussions sont variables [9]. Elles s'adressent à toutes les classes de malades englobant ainsi le patient ASA 1 bénéficiant d'une coloscopie de dépistage et à l'autre extrême le patient ASA 3-4 avec altération importante de l'état général chez lequel un geste endoscopique de drainage des voies biliaires (CPRE) est préféré à un geste chirurgical. Certaines atteintes sont plus fréquentes telle la cirrhose avec perturbation des fonctions hépatiques. Des risques d'inhalation par stase ou retard à la vidange gastrique sont à craindre en cas de diabète, d'obésité, de hernie hiatale (fréquente chez le sujet âgé), de diverticule œsophagien, d'état subocclusif, d'hémorragie digestive. Le problème majeur des endoscopies hautes réside dans l'obstruction pharyngée, proportionnelle au calibre de l'endoscope. Cette obstruction entraîne des troubles de l'oxygénation majorés par l'anesthésie locale pharyngée associée, l'utilisation de benzodiazépines et la distension œsophagienne, source de troubles de la mécanique diaphragmatique objectivés chez l'animal. Il en résulte des phénomènes d'hypoxie qui ont été imputés dans la survenue de troubles du rythme et de décès rapportés au cours de ces actes. La prévention de ces accidents repose sur l'administration d'oxygène. Celle-ci peut se faire grâce à une sonde qui apportera l'oxygène à proximité de la glotte ; en effet, l'endoscope ayant tendance à fermer les choanes, l'apport d'O2 par sonde nasale n'est pas toujours efficace. Dans les situations où le geste est long, en décubitus latéral ou ventral (cas des CPRE) chez un patient en mauvais état, l'intubation orotrachéale sera plus à même de circonscrire ces phénomènes hypoxiques. Dans ces conditions, elle permettra également une surveillance capnographique. Cependant la mise en place d'une 8 sonde orotrachéale n'est pas un garant absolu d'une oxygénation optimale percholangiographique. Le va-et-vient de l'endoscope est susceptible de mobiliser la sonde et génère une stimulation permanente qui requiert une anesthésie profonde. Les techniques d'anesthésie varient selon le geste. Une sédation par propofol ou midazolam permet la réalisation des œsogastroduodénoscopies. Elle n'est pas recommandée pour la sclérose de varices œsophagiennes en urgence pour laquelle le risque d'inhalation est majeur. Elle peut être suffisante pour l'échoendoscopie et le cathétérisme rétrograde des voies biliaires. L'anesthésie générale avec intubation est plus souvent utilisée dans ce dernier cas. Il en est de même pour la gastrostomie par voie endoscopique (s'il existe des troubles de la déglutition majeurs ou un cancer ORL) ou pour l'œsophagoscopie rigide et les séances de dilatation œsophagienne pour sténose. Les suites sont en général simples et permettent dans bon nombre de cas le retour à domicile. Une surveillance est cependant nécessaire après CPRE à la recherche de complications : pancréatite et angiocholite avec choc septique. Enfin une perforation œsophagienne est possible après œsophagoscopie rigide et dilatation. III-2.Endoscopies digestives basses La colonoscopie est l'examen le plus fréquent. Peu douloureux, il est réalisé en ambulatoire en l'absence de contre-indications. Une préparation colique est indispensable pour visualiser correctement l'ensemble du côlon. L'ingestion de quatre litres de polyéthylène glycol (PEG) la veille de l'examen réalise un lavage intestinal sans modifier l'état hydroélectrolytique. Les conséquences sont différentes pour certaines préparations hypertoniques à l'origine d'hypovolémies pouvant être sévères chez le sujet âgé. Le risque de régurgitation est faible lors de la compression abdominale, qui favorise la migration de l'endoscope au niveau des 9 angles car le PEG favorise également la vidange gastrique. Les protocoles anesthésiques sont variables utilisant des hypnotiques (bolus avec coinduction, AIVOC, sédation autocontrôlée) et plus rarement des morphiniques. L'injection d'agents ralentissant la motricité intestinale est parfois souhaitée par l'opérateur. Le phloroglucinol n'a pas d'effet secondaire délétère. Le tiémonium a des effets atropiniques non souhaités chez certains patients (sujets âgés, glaucome, cardiopathie ischémique, atteinte prostatique). La résection de polypes ou les biopsies peuvent être sources de perforation ou d'hémorragie. III-3.Gestes combinés La réalisation simultanée d'une coloscopie et d'une gastroscopie est parfois indiquée. La question de savoir s'il faut commencer par la gastroscopie ou la colonoscopie a fait l'objet de débats passionnés [10]. Il n'existe pas de recommandations dans ce domaine et le respect de critères de sécurité (vacuité gastrique, adéquation de la profondeur de l'anesthésie au degré de stimulation nociceptive) permet d'envisager sereinement l'une ou l'autre attitude. Les entéroscopies par voies haute et basse, à la recherche de tumeurs, de causes de saignement, sont des gestes de longue durée amenant à proposer une anesthésie générale avec intubation orotrachéale. 10 IV. Particularités de l’anesthésie en dehors du bloc opératoire IV-1.Environnement L'environnement « douillet » du bloc opératoire fait place à un environnement beaucoup plus hostile où l'anesthésiste avec ses différents moniteurs font figure d'intrus. L'accès au patient est limité, la place réservée à l'anesthésiste est exiguë, les salles sont souvent sombres et froides et le risque d'exposition aux radiations ionisantes est réel pour certains actes. Plusieurs points sont à même d'améliorer ces conditions. Il est nécessaire de disposer de câbles, tuyaux, tubulures de longueur suffisante pour s'adapter aux déplacements de la table ou aux mouvements de l'opérateur. L'acquisition d'une petite lampe permet la surveillance de l'aspect du patient. Dans les situations où l'anesthésiste se tient loin du malade et du matériel d'anesthésie, il est utile de disposer d'un écran de contrôle à distance. Celui-ci autorise la surveillance mais aussi le réglage des paramètres et des alarmes sans interruption de l'examen et sans prise de risque d'exposition répétée aux radiations ionisantes. L'installation revêt une importance capitale avec vérification des points d'appuis ; elle sera particulièrement vigilante chez les patients en décubitus latéral ou ventral (sphinctérotomie endoscopique). IV-2.Monitorage Le monitorage standard comporte, à l'instar de tout acte anesthésique (décret no 94-1050 du 5 décembre 1994), un électrocardioscope, la mesure non invasive de la pression artérielle, l'oxymétrie de pouls, le monitorage des gaz et vapeurs anesthésiques, la capnographie. Chez le patient non intubé, la capnographie à microflux mesure le CO2 expiré à l'orifice narinaire. Le monitorage de la curarisation est nécessaire dès lors que des agents bloquant la transmission neuromusculaire sont intégrés dans le protocole 11 anesthésique. Le monitorage de la température est utile car bon nombre d'actes ont une durée prolongée provoquant une déperdition thermique importante. L'accès aux voies d'abord veineuse est souvent malaisé. Le monitorage de la sédation peut être envisagé selon deux facettes combinant celui du niveau de sédation et celui des effets secondaires. 12 V. Evaluation et préparation du patient Toutes les classes de patients peuvent se voir, du patient ASA 1 ayant une colonoscopie de dépistage systématique, aux patients âgés classés ASA 3 ou 4 à l'état général précaire, bien souvent récusés pour la chirurgie devant avoir un geste interventionnel biliaire justifié par une cholestase, avec parfois angiocholite s'accompagnant, selon les cas, de troubles de l'hémostase, de signes d'insuffisance hépatique, de pancréatite, de diabète, d'altération de l'état général liée à une atteinte carcinologique. La pathologie conduisant à l'endoscopie peut être aggravée par des facteurs de risque importants : Hypertension artérielle Cardiopathies Tabagisme Insuffisance respiratoire Insuffisance rénale Obésité... La consultation d'anesthésie outre l'évaluation du patient permet de corriger tout déséquilibre hydro électrolytique lié à la pathologie digestive. Enfin, elle permet également d'évaluer la possibilité de faire l'acte en ambulatoire, en particulier en fonction des conditions sociales. V-1.Terrains particuliers V-1.1.Cirrhose Les patients cirrhotiques sont fréquents, avec leur cortège de troubles de l'hémostase. Les endoscopies hautes chez ces patients sont souvent associées à une sclérose des varices œsophagiennes qui, comme toutes les endoscopies interventionnelles, expose à un risque accru de bactériémies [11]. Ces patients sont 13 particulièrement sensibles aux infections streptococciques. Une antibioprophylaxie par l'amoxicilline éventuellement associée à un inhibiteur de -lactamases est donc indiquée, ce d'autant qu'elle correspond bien à la flore commensale du carrefour aérodigestif [12]. Il faut cependant noter que la très grande majorité des scléroses de varices œsophagiennes est pratiquée sans anesthésie, en dehors de l'enfant. V-1.2.Patients à risque accru d'inhalation du contenu gastrique Compte tenu de la durée brève de ces actes et d'une anesthésie relativement légère, la plupart des endoscopies digestives, qu'elles soient hautes ou basses, sont pratiquées sans protection particulière des voies aériennes. Il faut cependant se méfier des patients à risque accru d'inhalation du contenu gastrique, ce d'autant que l'acte est pratiqué en ambulatoire, car le mode ambulatoire tend à augmenter le volume gastrique résiduel [13]. C'est le cas en particulier des patients obèses ou diabétiques, avec une dysautonomie, ceux atteints d'une hernie hiatale avec reflux avéré et aussi les patients ayant une gêne à l'évacuation gastrique, un diverticule œsophagien ou une sub-occlusion intestinale. V-2.Antibioprophylaxie et endoscopies digestives Les récentes recommandations de la Société américaine de cardiologie concernant la prévention de l’endocardite infectieuse [14] ont considérablement réduit les indications d’antibioprophylaxie en endoscopie digestive puisque seule demeure la prévention des complications locales qui peuvent atteindre 1 % des actes au cours des CPRE. L’antibioprophylaxie peut être proposée [15] : Lors des gastrostomies perendoscopiques, où son intérêt est démontré (amoxycilline–acide clavulanique ou céfotaxime) 14 Lors des scléroses de varices oesophagiennes, où son usage diminue les bactériémies sans que le retentissement clinique soit clairement démontré (céfuroxime ou céfotaxime) Lors des CPRE, l’intérêt de l’antibioprophylaxie n’est pas démontré même si le risque infectieux est grand. Elle devra donc être discutée au cas par cas (ciprofloxacine orale 750 mg 60 à 90 minutes avant le geste ou céfotaxime). Ces recommandations ont été confirmées par la SFED en 2008. V-3.Conduite à tenir chez un patient sous anticoagulants et/ou antiagrégant plaquettaire Treize pour cent des patients proposés pour une endoscopie digestive sont traités au long cours par des anticoagulants (anti vitamines K [AVK]) et/ou des AAP. En 2006, la SFED a publié des recommandations sur ce sujet [16]. En 2008, Veitch et al. [17] ont publié des recommandations pour la prise en charge des traitements AVK et AAP chez des patients proposés pour une endoscopie digestive. En 2009, ces recommandations ont été complétées par Kwok et al. [18]. On peut classer les endoscopies digestives en fonction du risque de saignement qui les accompagne : V-3.1Procédures à risque hémorragique faible OGD Rectosigmoïdoscopie Coloscopie sans polypectomie, avec la spécificité particulière qu’on ne peut en général pas savoir à l’avance si un polype sera découvert et réséqué, ce qui fait que la coloscopie est souvent classée dans les procédures à risque Echoendoscopie diagnostique CPRE diagnostique, ou avec dilatation ampullaire ou biliaire, ou avec insertion de prothèse sans sphinctérotomie 15 Entéroscopie. Au cours de ces explorations la réalisation de biopsies ne majore pas le risque de façon significative [16]. V-3.2Procédures à haut risque Risque de saignement supérieur ou égal à 1 % avec possibilité de contrôle endoscopique de l’hémorragie : Résection tissulaire hors biopsie Sphinctérotomie endoscopique Photodestruction ou photocoagulation laser Traitement endoscopique des varices oesophagiennes ou gastriques Procédures d’hémostase sur des lésions vasculaires ; Risque faible de saignement (inférieur à 1 %), mais sans possibilité de contrôle endoscopique : Ponction sous échoendoscopie Gastrostomie percutanée Traitement des sténoses digestives par dilatation ou prothèse Gastroscopie par voie nasale. Ainsi, une prise en charge peut être proposée prenant en compte à la fois le risque thrombotique et la risque hémorragique. V-3.3.Patient sous anti vitamines K Pour les interventions à risque hémorragique faible, les AVK peuvent être poursuivis à condition que l’international normalized ratio (INR) soit entre 2 et 4,5 selon le risque thrombotique [16]. Pour les interventions à risque hémorragique élevé, les AVK doivent être interrompus. 16 Les modalités du relais dépendent du risque thrombotique : Si le risque thrombotique est majeur prothèses valvulaires mécaniques mitrales ou aortiques de première génération ou aortiques de deuxième génération avec risque thrombotique supplémentaire associé fibrillation auriculaire associée à une valvulopathie mitrale On interrompra les AVK : à j–3 (acénocoumarol, Sintrom®) j–4 (fluindione, Préviscan®) j–5 (warfarine, coumadine) Relais par de l’héparine non fractionnée en perfusion continue à dose anticoagulante, interrompue 4 à 6 heures avant l’acte. La reprise de l’héparine se fait immédiatement après l’acte s’il n’y a pas de risque hémorragique résiduel, sinon six à huit heures après. Reprise des AVK le soir même. L’héparine est arrêtée lorsque l’INR est satisfaisant deux jours de suite. Dans les autres cas où le risque thrombotique est modéré maladie thromboembolique veineuse fibrillation auriculaire chez le sujet âgé avec autre risque thromboembolique pathologie valvulaire mitrale isolée prothèse valvulaire aortique de deuxième génération bioprothèse récente, etc.) arrêt des AVK selon les modalités vues précédemment. Relais par des héparines fractionnées (héparines de bas poids moléculaire [HBPM]) à doses curatives. Dernière dose d’HBPM la veille de l’endoscopie au soir. 17 Reprise de l’HBPM 12 heures après l’endoscopie. Reprise des AVK le soir même. L’HBPM est arrêtée lorsque l’INR est satisfaisant deux jours de suite. V-3.4.Patient sous antiagrégants plaquettaires Pour les interventions à risque hémorragique faible, l’AAP peut être poursuivi (aspirine, clopidogrel) [17,18], ou le clopidogrel peut être remplacé par l’aspirine à faible dose (maximum 100 mg par jour) [16]. Pour les interventions à risque hémorragique élevé, l’indication d’AAP doit être prise en compte. Si le patient est à risque thrombotique faible Prévention primaire Atteinte vasculaire périphérique Accident ischémique transitoire) Le clopidogrel peut être interrompu sept à dix jours avant l’acte, éventuellement relayé par de l’aspirine à faible dose. L’aspirine, après réduction éventuelle des doses, peut le plus souvent être maintenue, en particulier en cas de sphinctérotomie [19]. Si le patient est à risque thrombotique élevé Stents coronaires surtout actifs Accident coronaire aigu récent Une coordination s’impose avec le cardiologue traitant pour décider de l’urgence de l’acte et des modalités d’ajustement des traitements. Dans tous les cas, l’aspirine sera maintenue. Dans tous les cas, le traitement peut, en général, être repris le lendemain de l’endoscopie, sauf s’il existe une inquiétude particulière sur une récidive de saignement. Les relais par des HBPM ne sont pas recommandés. Les relais par des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de durée d’action courte ne sont pas documentés. 18 VI.MODALITE ANESTHESIQUE VI-1.Prise en charge anesthésique de l’endoscopie haute diagnostique L’endoscopie digestive haute diagnostique est un acte bref (en général moins de dix minutes) mais très stimulant. Elle peut être réalisée sans aucune administration d’anxiolytique, et les OGD représentent la majorité des endoscopies digestives pratiquées en France sans recours à une équipe d’anesthésie. Cann [20] a montré que lorsqu’on laissait choisir les modalités d’examen aux patients, les taux d’acceptation de l’acte étaient très élevés. Dans son travail, 36 % des patients optaient d’emblée pour une sédation, et parmi les 64 % qui n’avaient pas choisi de sédation, plus de 90 % étaient prêts à refaire l’examen dans les mêmes conditions. Ce qui, au final, leur permettait d’obtenir un taux de satisfaction de 93,6 %. Si l’on prend comme référence cette approche, on peut raisonnablement estimer que la demande de sédation pour une endoscopie haute devrait se situer aux environs de 42 %. Cela est confirmé par une récente enquête norvégienne qui conclut au besoin de sédation chez 32 % des patients, surtout chez les patients les plus jeunes confiés à des endoscopistes peu expérimentés [21]. Compte tenu de ce caractère bref et stimulant, l’anesthésie pour OGD peut aujourd’hui se concevoir selon deux approches : Utiliser le propofol (ou le midazolam) seul, à faibles doses (20 à 40 mg de propofol, 1 à 2 mg de midazolam), pour assurer essentiellement une anxiolyse chez un patient auquel on a bien expliqué l’acte et qui en accepte les modalités et cela représente la vaste majorité des patients Ou réaliser une anesthésie brève, mais en associant un morphinique pour atténuer la stimulation douloureuse et prévenir la réactivité. Une étude prospective randomisée a comparé le fentanyl et le rémifentanil en association 19 avec le propofol pour des OGD chez 199 patients [22]. Les patients recevaient 1 mg/kg de propofol et 0,5 mcg/kg de fentanyl ou de rémifentanil. En cas de besoin, ils recevaient des bolus complémentaires de 0,5 mg/kg de propofol. L’étude a montré une plus grande efficacité du rémifentanil dans ce contexte, avec des doses de propofol qui dépassaient toutefois 2,5 mg/kg dans les deux groupes. Il pourrait sembler plus logique de s’appuyer davantage sur le rémifentanil pour assurer un examen sans heurt et une récupération rapide, en gardant en mémoire le risque accru de dépression ventilatoire lorsque propofol et rémifentanil sont associés [23]. Malheureusement, la littérature reste pour l’instant muette dans cette indication. On peut cependant se référer aux travaux comparant le propofol et le rémifentanil au cours des intubations endotrachéales fibroscopiques [24]. En règle générale, l’anesthésie pour OGD s’accompagne de l’administration d’oxygène. Celle-ci peut se faire par un canal spécifique sur le cale-dents de l’endoscope, ou par voie nasale. Dans ce cas, il faut mettre en place une sonde qui franchit les choanes. En effet, l’endoscope, en repoussant le palais mou a tendance à obturer les choanes, rendant moins efficaces les lunettes à oxygène. VI-2.Prise en charge anesthésique de l’endoscopie haute thérapeutique Les endoscopies hautes thérapeutiques comprennent entre autre les CPRE ; la prise en charge des hémorragies digestives haute (clip, injection d’adrénaline à but hémostatique, ligature de varices…). Les échoendoscopies ont représenté environ 66 000 examens en France en 2008. Plus longues que les OGD, elles ne peuvent être réalisées avec un simple bolus de propofol. L’anesthésie intraveineuse à objectif de concentration (AIVOC) de propofol, la PCS (sédation contrôlée par le patient) peuvent être d’un grand secours. La CPRE (environ 45 000 patients en France en 2008) est également un acte d’environ 30 minutes, mais surtout elle concerne des patients 20 plus fragiles [25], et est fréquemment associée à un geste thérapeutique qui comporte sa propre morbidité (sphinctérotomie endoscopique avec ou sans extraction de calcul (46 %), extraction de calcul seul (12 %), mise en place (32 %) ou changement (6 %) de prothèse biliaire, ampullectomie (1,6 %), etc.). Elle se pratique en décubitus latéral ou ventral et nécessite une sédation profonde pour assurer l’immobilité du patient. Les actes itératifs, les actes complexes et les patients à estomac plein (prothèse duodénale pour sténose duéodénale) nécessitent l’intubation trachéale. Une étude a comparé l’association midazolam–fentanyl à midazolam–rémifentanil au cours des CPRE, concluant à la supériorité du rémifentanil [26]. Il serait intéressant de voir si l’usage du rémifentanil en AIVOC se compare favorablement à celui du propofol dans cette indication.La complexité,l’exigence de précision des gestes hémostatique font que les situations hémorragique sont généralement prises en charge sous anesthésie générale. VI-3.Prise en charge anesthésique de la coloscopie La coloscopie laisse à l’anesthésiste un accès libre et facile à la tête et donc aux voies aériennes du patient. Toutes les techniques de sédation et/ou d’anesthésie générale sont donc possibles. Cependant, il s’agit le plus souvent d’un acte bref (entre 15 et 30 minutes), ambulatoire, et les protocoles recommandés maintiennent le patient en ventilation spontanée sans équipement des voies aériennes. Cependant, des circonstances particulières liées au patient (comorbidités associées, etc.) ou aux conditions locales (actes d’une durée inhabituelle, etc.) peuvent conduire à modifier la prise en charge. Historiquement, les protocoles de sédation proposés pour la coloscopie associaient une benzodiazépine (diazépam puis midazolam) à un morphinique (péthidine, puis fentanyl). Rapidement, surtout en France où les sédations sont entre les mains des anesthésistes, le propofol a trouvé sa place, seul ou associé à des morphiniques, en bolus itératifs, perfusion 21 continue, AIVOC ou en PCS. En 2008, une revue de la bibliothèque Cochrane [27] a comparé l’usage du propofol pour la coloscopie aux protocoles antérieurs (benzodiazépines, morphiniques). Le propofol permettait une récupération et donc une sortie plus rapide, et une plus grande satisfaction du patient, sans augmenter le risque d’effets indésirables. Ces dernières années, une tendance forte se dessine en faveur du rémifentanil, administré en perfusion continue ou à objectif de concentration. Mandel et al. [28] ont comparé deux protocole anesthésiques, en administration contrôlée par le patient, au cours de coloscopies de durée moyenne 20 minutes chez 50 patients. Les deux protocoles étaient les suivants : Association propofol– rémifentanil mélangée dans la même seringue (400 mcg de rémifentanil introduits dans 400 mg de propofol à 1 % ; bolus initial : 2,5 ml ; bolus à la demande :0,75 ml ; période réfractaire : 13 s) Association midazolam/fentanyl (250 mcg de fentanyl ; 10 mg de midazolam ramenés à un volume de 20 ml avec du sérum salé isotonique ; bolus initial : 4 ml ; bolus à la demande : 1 ml ; période réfractaire : une minute) L’installation de la sédation et les délais de récupération étaient significativement plus courts dans le groupe propofol–rémifentanil. Cependant, dans ce même groupe, deux patients ont dû être brièvement ventilés au masque pour une désaturation (saturation pulsée de l’hémoglobine en oxygène (SpO2) inférieure à 85 % pendant 60 s). Ce risque de dépression confirme la profonde interaction synergique déjà décrite sur les paramètres de la ventilation lorsque ces deux produits sont associés. 22 VII.MATERIEL ET METHODES Il s’agit d’une étude prospective descriptive qui s’est déroulée entre Septembre et Novembre 2012 ayant pris en compte tous les patients anesthésiés pour geste d’endoscopie digestive. Ont été exclus de l’étude les patients qui n’ont pas été anesthésié. L’étude s’est déroulée au service des explorations fonctionnelle E0 du CHU HASSAN II de Fès. Pour chaque patient admis, une fiche d’exploitation (annexe 1) préétablie a été remplie par IADE ou le médecin anesthésiste. Les paramètres étudiés étaient : L’âge, le sexe L’indication du geste L’évaluation et la conduite de la visite pré anesthésique L’antibioprophylaxie Le monitorage et les modalités anesthésiques La profondeur de l’anesthésie selon le score de RAMSEY La satisfaction de l’opérateur Les complications Le réveil Destination et traitement post opératoire 23 VIII.RESULTATS VIII-1.Epidémiologie 1034 patients ont été admis au service des Explorations fonctionnelles E0 durant la période. Près du tiers de ces patients (27%) ont été inclus à l’étude soit 375 patients anesthésiés. (Graphique 1) L’âge moyen des patients était de 36 ans avec une prédominance féminine de 61%. (Graphique 2) 81.5% des patients étaient admis pour geste diagnostique ou de suivi alors que pour 18.5% des patients, c’était des gestes thérapeutiques. (Tableau1 ; Graphique 3) Tableau 1 : Répartition des patients en fonction du geste endoscopique 24 Graphique1:Répartition en fonction des patients inclus à l'étude/Nbre total patients E0 27% Nbre total patients admis à E0 Nbre patients anesthésiés 73% Graphique 2:Répartition en fonction du sexe 39% HOMMES FEMMES 61% 25 Graphique 3:Répartition en fonction du geste endoscopique 4% 3% Colonoscopie 13% Fibroscopie+colonoscopie 56% 24% Cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) Echographie endoscopique trans œsophagienne Dilatation œsophagienne par Bougie VIII-2.EVALUATIONS PRE-OP 80% de nos patients ont bénéficié de consultation et ou visite pré anesthésique. Un bilan biologique systématique fait de (NFS, TP-TCA, Iono sanguin) ainsi qu’un Electrocardiogramme et une Radiographie de thorax a été réalisé chez la moitié des patients. 60% d’entre eux étaient classe ASA I ; les classes ASA II et III faisaient 40%, aucun patient ASA IV n’a été inclus à l’étude (Graphique 4). 35 patients soit 9.3% des patients avaient des antécédents de cardiopathie, dont 7 patients (1.8%) étaient sous AVK et 3 malades soit 0.8% sous antiagrégant plaquettaire (Tableau 2). 26 Tableau 2 :Répartition des cardiopathies Type de cardiopathies NOMBRE Cardiopathies hypertensive 11(2,93333333%) Cardiopathies ischémique 3(0.8%) Troubles du rythme cardiaque 4(1.06666667%) Valvulopathies non opérée 16(4.266666667%) Antécédent de remplacement valvulaire par valve mécanique 1(0.266666667%) Total 35(9.3%) La gestion des anticoagulants a été faite selon les recommandations de la SFED. [16-18] Seuls 13% des patients ont reçu une prémédication la veille de l’examen. Graphique4:Répartition en fonction de la classe ASA 40% 60% ASA I ASA II-III 27 Graphique 5:Répartition en fonction des Antécedents 9% 3% 15% ATCD de Cardiopathie ATCD d'affection respiratoire 10% 63% ATCD de pathologie rhumatisale ATCD de MICI Sans VIII-3.Anesthésie En vue d’assurer un maximum de sécurité à nos patients (en dehors du bloc opératoire), une check-list pré établie a été vérifiée avant chaque geste : Electrocardioscope (FC/SPO2/PNI) Barboteur d’O2 et/ou Respirateur Laryngoscope et matériel d’intubation Drogues de réanimation Réanima (Ambu) Autres VIII-3.1.Modalités d’antibioprophylaxie Au cours des CPRE (13,3%). Elle était systématique Elle faisait appel aux molécules suivantes : o Ceftriaxone/Metronidazole chez 80% des patients CPRE o Ceftriaxone/Metronidazole/Gentamycine chez 20% des patients CPRE 28 L’antibiotique était donné au cours du pré remplissage avant l’induction soit 10 à 15 minutes avant le geste endoscopique Colonoscopie/FOGD-Colonoscopie(80%) : L’antibioprophylaxie n’était pas systématique et concernait uniquement les patients à risque d’endocardite infectieuse (valvulaires) 2.66% ; l’antibiotique était administré des la prise de la voie veineuse et était faite de : o Amoxicilline/Gentamycine o VIII-3.2 :L’anesthésie CPRE 13.3% La technique d’anesthésie était l’anesthésie générale chez tous les patients avec intubation et ventilation mécanique sans curares. Les drogues utilisées étaient : Propofol/Fentanyl+/-Isoflurane : 60% Hypnomidate/Fentanyl+/-sevoflurane: 40% Colonoscopie et FOGD+Colo 56+24% Colonoscopie : 56% La majorité des patients 53,3% ont été anesthésiés par : Propofol 1-2mg/Kg et Fentanyl 3-5micg/Kg tout en gardant une ventilation spontanée. Chez 2,7% des patients, la sédation était faite par AIVOC (Propofol/Rémifentanyl) FOGD + Colo : 24% 10 patients (2,7%) sédatés par AIVOC (Propofol/Rémifentanyl) 21.3% sédatés par Propofol 1-2mg/Kg et Fentanyl 3-5micg/Kg tout en gardant une ventilation spontanée. Echo endoscopique 3.4% La sédation a été realisée par association Propofol et Fentanyl 29 Dilatation œsophagienne 3.2% : La technique d’anesthésie était l’anesthésie générale chez tous les patients avec intubation et ventilation mécanique sans curares. Les drogues utilisées étaient : Propofol/Fentanyl+/-Isoflurane VIII-3.3 Pendant l’endoscopie La profondeur de la sédation a été évaluée selon le score de RAMSEY ; le score de Ramsey moyen était de 5. La Durée moyenne du geste était de 40 minutes. La Satisfaction globale moyenne de l’opérateur: 7/10. VIII-3.4.Complication per-opératoire Anesthésique Désaturation chez 26% des malades. Ces patients était sous sédation sans intubation. La conduite à tenir immédiate était de : Arrêt du geste endoscopique Augmentation de la FiO2 à 100 % Subluxation de la mâchoire Ventillation au Réanima (Ambu) Hypotension artérielle 10% Ephédrine Remplissage vasculaire par sérum salé isotonique 0.9 %. Un cas de choc septique a été recensé au cours d’une CPRE pour angiocholite Mise sous Noradrénaline Remplissage vasculaire Transfert en réanimation Bonne évolution 30 Un cas d’inhalation massive pendant une Echo endoscopie Arrêt du geste Aspiration orotrachéale Intubation et ventilation mécanique pour protection des voies aériennes Transfert en réanimation Bonne évolution Non anesthésique Un cas de Perforation œsophagienne a été recensé au cours d’une dilation endoscopique pour œsophagite peptique ayant entrainé : Pneumothorax bilatérale ; Pneumomediastin ; Pneumopéritoine de grande abondance ; [Image 1-2] ; le patient a présenté un arrêt cardio-respiratoire ayant été réanimé et récupéré en salle d’endoscopie. La conduite a été : Intubation-Ventilation mécanique Avis spécialisé (chirurgien thoracique et viscérale) Transfert au Bloc opératoire des urgences pour thoracotomie ; exploration et réparation chirurgicale de la perforation ; puis transfert en Réanimation. L’évolution a été marquée par la survenue d’un mediastinite et le patient est décédé dans un tableau de choc septique avec défaillance multi-viscérale 31 Image 1 : Coupe scanographique montrant un pneumoperitoine de grande abondance Image 2 :coupe scannographique montrant pneumothorax et pneumomediastin 32 Un cas de Perforation duodénale en per CPRE a été déploré avec survenue d’un important pneumoperitoine avec syndrome compartimental abdominal et hypoxémie concomitante. La conduite à tenir a été : Le patient était sous ventilation mécanique sur une sonde d’intubation endotrachéale. Scanner abdominale urgent Avis spécialisé (chirurgien) Transfert au bloc opératoire des urgences pour : Laparotomie, Exploration chirurgicale Réalisation de sutures simples duodénale Transfert par la suite en Réanimation Bonne évolution Un cas de perforation rectale au cours d’une colonoscopie pour tumeur rectale : avec survenue d’un syndrome compartimental grave et état de choc, la conduite a été Intubation et ventilation mécanique Remplissage vasculaire par macromolécule : gélatine Mise sous noradrénaline Transfert au bloc opératoire des urgences pour : Laparotomie ; exploration ; lavage Résection de la tumeur rectale et confection d’une stomie colique gauche Transfert en réanimation Bonne évolution 33 Un cas d’hematome sous capsulaire de la rate en post colonoscopie Il s’agissait d’un patient valvulaire sous AVK , qui a présenté à 4heures de la colonoscopie un état de choc avec hémoperitoine important (Echographie abdominale) Laparotomie, exploration et réalisation d’une splénectomie Transfert en réanimation Bonne évolution Le Taux global des complications majeures dans notre série était de 1.6% 4 patients soit 1,06% ont été transféré au Bloc Opératoire des urgences pour exploration et traitement chirurgicale Tous les cas de complications majeures ont été transféré en réanimation 1 décès a été déploré dans notre série des suites d’une complication infectieuse (Mediastinite) par perforation œsophagienne VIII-4.Le réveil Réveil sur table chez 93.5% des patients avec Surveillance en SSPI pendant une durée moyenne de 1heure. 65% des patients étaient sortants à domicile après la surveillance en SSPI tandis que : 28.5% ont été transféré dans des services hospitaliers. 34 IX.DISCUSSION L’amélioration de la sécurité du patient anesthésié est devenue un objectif prioritaire qui a conduit les Sociétés savantes à élaborer durant la dernière décennie des recommandations concernant la surveillance et les soins à dispenser aux patients anesthésiés. Parmi les enquêtes épidémiologiques, seules les études prospectives sont réellement exploitables, et encore sont-elles rarement comparables d’un pays à l’autre, d’un établissement à un autre, d’autant plus qu’elles dépendent du type de population concernée, de la période étudiée et de la gravité des complications prises en compte. Les 17 et 19 novembre 2008, la Société française d’endoscopie digestive a réalisé une enquête « deux jours d’endoscopies digestives en France », faisant suite à d’autres enquêtes similaires pratiquées très régulièrement depuis plus de dix ans. Cette enquête, dont les résultats sont disponibles sur le site de la SFED (www.sfed.org), a montré pour la première fois une baisse globale de 10 % du nombre d’endoscopies digestives qui s’établit en 2008 à 2 513 444. Si dans les hôpitaux les patients se répartissent à peu près à égalité entre ambulatoires et hospitalisés, dans les structures privées, les examens sont faits à plus de 80 % en ambulatoire. La très grande majorité des endoscopies digestives sont pratiquées en France avec le concours d’un anesthésiste (74 %) ou d’une IADE (8 %). En dehors de la pratique marginale de l’endoscopie en cabinet privé, c’est dans les hôpitaux publics que l’on retrouve le plus de sédations réalisées par un gastroentérologue (2.8 %) et d’endoscopies réalisées sans aucune sédation (24.4 %). Les patients qui se présentent pour une endoscopie digestive sont plus souvent des femmes (54 %) de plus de 50 ans (69 %) avec une moyenne d’âge de 57.7 ans, tout comme dans notre série qui comporte une prédominance féminine de 61%,cependant notre population d’étude était plus jeune avec un âge moyen de 36 ans. Les patients traités à l’hôpital sont plus souvent classés ASA 3 et 4 que dans les 35 cliniques privées (EOGD 20,5 % versus 8,9 % ; coloscopies 13,8 % versus 5,7 %). Quarante‐six pour cent des patients présentés pour une coloscopie en ont déjà eu au moins une. La France occupe dans le monde une position originale dans la mesure où dans les autres pays, les anesthésistes ne sont pas majoritairement impliqués dans les actes d’endoscopie. IX-1.Place de l’anesthésiste dans la prise en charge de l’endoscopie digestive en France et dans le monde En France, la grande majorité des endoscopies pratiquées le sont avec l’aide d’une d’équipe d’anesthésie (médecin et/ou IADE) pour la sédation. Cette situation est quasiment unique dans le monde où la prestation anesthésique au cours de l’acte d’endoscopie est rarement prise en charge par les assurances. Cependant, l’introduction du Propofol et sa supériorité clinique évidente en termes surtout de rapidité et de qualité du réveil a progressivement modifié la problématique. Ainsi aux États-Unis, dans plusieurs États, certaines compagnies d’assurance remboursent aujourd’hui l’acte d’anesthésie associé à une endoscopie digestive si la sédation utilise le Propofol [29]. Au Canada, dans l’Ontario, la proportion d’endoscopies digestives avec recours à un anesthésiste est passée de 8,4 % en 1993 à 19,1 % en 2005 [30]. Cependant, le désir de nombreux gastroentérologues de pouvoir utiliser le Propofol, en particulier au cours des OGD, a conduit à la publication de séries prospectives rapportant l’usage de cet agent sans la présence de personnel anesthésique dans cette indication, dont les résultats ne peuvent être négligés, ne serait-ce que par le nombre de patients colligés, plus de 10 000 dans une étude sur le Propofol à faible dose (moins de 40 mg) au cours des OGD[31], et 811 actes chez 716 enfants dont 463 de moins de 10 ans dans une série pédiatrique [32]. Dans tous les cas, les auteurs insistent sur l’importance de la formation et la possibilité de recourir à l’équipe d’anesthésie. Dans l’étude pédiatrique, 36 l’anesthésiste a été appelé 19 fois, dont huit fois parce que l’introduction de l’endoscope a nécessité une laryngoscopie et neuf fois du fait d’un laryngospasme. Le recours à un médecin anesthésiste pour la sédation au cours des coloscopies de dépistage de cancer colorectal risque, dans un futur proche, d’être remis en cause dans de nombreux pays au regard du surcoût occasionné sans preuve évidente de gain en termes de morbidité associée [33]. La Société européenne d’endoscopie digestive, et la Société européenne d’anesthésie se sont entendues pour rédiger des recommandations concernant l’administration de Propofol par des non- anesthésistes, qui ont été publiées simultanément dans les journaux tel que « Endoscopy » [34] et « European Journal of Anaesthesiology» [35]. Ces recommandations comprennent entre autres : L’obligation d’une formation adéquate à la sédation, l’autoformation est fortement découragée (grade A) La nécessité pendant les premiers cas (30 ?) d’une supervision par un anesthésiste ou un praticien en ayant déjà pratiqué plus de 300 (grade D) L’évaluation pré procédurale des risques potentiels incluant la classe ASA et le critère de Mallampati (grade C) Le recours à un anesthésiste pour les patients à risque de complications (classe ASA supérieure ou égale à 3 et critère de Mallampati supérieur ou égal à 3, examen prévu pour être long, etc.) (grade D) L’obligation d’une personne dédiée à la sédation (grade A) La nécessité d’un abord veineux par cathéter court (grade D) L’administration obligatoire d’oxygène (grade B) Le monitorage de l’oxymétrie de pouls et de la pression artérielle non invasive (PNI) pendant l’examen et la phase de réveil, un cardioscope est nécessaire chez les patients à antécédents cardiovasculaires ou respiratoires, les valeurs 37 de départ minimales et maximales de fréquence cardiaque, pression artérielle et oxymétrie de pouls doivent être enregistrées (grade B) Les endoscopies simples peuvent être réalisées avec une sédation légère, les actes longs ou complexes (échoendoscopies, CPRE) se font en général sous sédation profonde (grade A) S’il est difficile d’obtenir le niveau de sédation requis pour un examen, celui-ci doit être interrompu et le patient doit être adressé à un anesthésiste (grade D) Entre la fin de l’examen et la sortie, le patient doit être surveillé par du personnel conscient des effets indésirables des agents administrés (grade C) Pour décider de la sortie, il est recommandé d’utiliser des scores publiés de remise à la rue (grade C) Lors de la sortie, les patients doivent être accompagnés par un adulte responsable et doivent s’abstenir de conduire, de manipuler des machines dangereuses et de prendre des décisions importantes pendant au moins 12 heures si le propofol a été utilisé seul, 24 heures en cas d’associations médicamenteuses. Ils doivent sortir avec des instructions orales et écrites comportant un numéro de téléphone de contact en cas de besoin (grade A). Dans notre série tous les patients ont été anesthésié par un médecin anesthésiste aidé par un IADE. IX-2.Modalités anesthésiques La sédation intraveineuse (IV) fait appel à un nombre relativement limité de médicaments [36]. Concernant les agents hypnotiques, le Propofol représente l'agent IV de choix, apprécié pour sa maniabilité, sa qualité de réveil et ses propriétés antiémétiques comme dans notre série où le propofol était l’agent de choix. Les posologies varient selon le mode d'administration. Le midazolam est la benzodiazépine la plus utilisée. Ce médicament possède un effet dit « interrupteur » 38 qui peut faire évoluer un effet hypnotique mineur à un effet majeur pour une réinjection minime. Les posologies recommandées sont de l'ordre de 1 mg/2 min en bolus chez l'adulte jeune, réduites de moitié chez le vieillard. L'utilisation de kétamine à doses minimes associée à de petites doses de benzodiazépines est également proposée ; l'éventuelle survenue de manifestations psychiques liées aux effets de la kétamine ainsi que l'allongement de la période de réveil limitent son emploi en cas d'anesthésie ambulatoire. Nous n’avons utilisé ni Midazolam ni Kétamine dans notre série. Les morphiniques sont indiqués pour diminuer la douleur liée à l'acte. Le Fentanyl, l'alfentanil et le Rémifentanyl sont les morphiniques utilisés. Le Rémifentanyl est intéressant en raison de ses propriétés pharmacocinétiques (demivie contextuelle courte, indépendante de la durée de perfusion). Il a été proposé comme agent de sédation isolé avec une dilution de 10 variants entre 0,02-0,25 g/ml et des posologies g · kg-1 · min-1. Il comporte un risque non négligeable de dépression respiratoire. Une étude récente a comparé le propofol au rémifentanil chez 100 patients randomisés bénéficiant d'une coloscopie [37]. Le rémifentanil était administré en bolus (10,5 g · kg-1) suivi d'une perfusion continue de 0,05 g · kg-1 · min-1. Le propofol était injecté en bolus (0,5 mg · kg-1) suivi d'une administration continue de 50 g · kg-1 · min-1. Le rémifentanil s'est montré supérieur au propofol pour gérer la douleur, l'inconfort et obtenir un retour à la normale de l'échelle de sédation. Il a cependant entraîné plus de nauséesvomissements et moins d'amnésie à l'entrée du coloscope. Le sévoflurane permet également de réaliser des sédations conscientes à des concentrations de 0,1 à 0,5 % associées à du N2O (FE à 50 %) [38]. Plusieurs modalités d'administration sont proposées pour la sédation. Des bolus itératifs (midazolam, propofol, morphiniques) adaptés aux temps interventionnels sont fréquemment réalisés. L'association de plusieurs médicaments 39 (co-induction) ayant un effet synergique permet de réduire les posologies de chacun d'entre eux, limitant de ce fait leurs effets secondaires délétères. L'administration continue par voie iv est possible avec le propofol avec l'aide d'un pousse-seringue électrique conventionnel (3 mg · kg-1 · h-1), ou selon le mode AIVOC. 20 patients de notre série soit 5.33% ont été sédaté par AIVOC (Propofol /Rémifentanyl), avec de très bon résultats quant : à la qualité de réveil ; la stabilité hémodynamique ; la qualité et la profondeur du niveau de sédation. Cependant elle reste assez couteuse comme technique (matériel et consommable) d’où le nombre de patients anesthésiés par AIVOC. Au cours d'une sédation à objectif de concentration (SIVOC) les concentrations utiles pour la sédation sont comprises entre 0,8 à 2 g · ml-1 en l'absence d'autres agents. La concentration initiale est en général de 1 g/ml et modulée par paliers de 0,2 g · ml-1 [39]. Cette technique a été proposée à certains patients qui s'auto-administrent un bolus prédéterminé d'agent hypnotique avec ou sans analgésique. Différentes approches sont possibles : bolus de 0,2 à 0,7 mg · kg-1de propofol avec période réfractaire de 3-10 min. Cette technique expose au risque de sédation profonde chez le sujet âgé. L'autre technique consiste à proposer des doses de 3-5 mg sans période réfractaire. Tout en n'éliminant pas le risque de sédation profonde, elle permet de limiter les variations de concentrations plasmatiques [40]. Le degré de satisfaction des patients est généralement bon mais la qualité de la sédation, évaluée par l'opérateur, laisse parfois à désirer. IX-3.Niveau de sédation Le monitorage du niveau de sédation fait appel à des échelles cliniques et éventuellement à une surveillance instrumentale. Le degré de sédation peut être évalué à l'aide d'échelles. La plus connue en France est celle de Ramsay (Tableau 1). Nos patients qui avaient un RAMSEY moyen de 5. 40 Tableau 1 : Score de Ramsay La Société Américaine dissocie la sédation consciente de la sédation profonde, précédant l'anesthésie générale. Une autre échelle (Observer's Assessments of Alertness/Sedation : OAA/S) a été proposée récemment (tableau 2). Elle est utilisée dans la plupart des publications. L'apport de l'index bispectral (BIS) reste à évaluer pour apprécier la profondeur de la sédation. Une grande variabilité de réponses a été observée dans plusieurs études. Tableau 2 Echelle de sédation OAA/S (Oberver's Assessment of Alertness/Sedation) d’après (41) Réponse Réponse Expression Expression verbale du visage aisée Normale Normale à l'appel du nom Réponse lente Moyennement à ralentie l'appel Mauvaise ouverts, 5 (éveillé) et/ou de façon répétée ou Moyennement Léger détendue ou regard vitreux Très du nom à haute voix articulation avec détendue Ptosis uniquement Quelques ptosis 4 marqué 3 mâchoire (plus de la moitié expression relâchée très lente Réponse Yeux Score regard clair à l'appel du nom Réponse Yeux de l'œil) et regard vitreux mots - - 2 - 1 (endormi) après stimulation tactile reconnaissables Aucune réponse - - 41 IX-4.COMPLICATIONS Les complications de l’endoscopie digestive peuvent être liées à l’anesthésie, à l’endoscopie elle même ou au geste thérapeutique éventuellement associé. Les complications liées à la sédation sont cardiorespiratoires et représentent 50 % de la morbidité. Celles en rapport avec la procédure sont principalement les hémorragies et les perforations. Les progrès récents ont permis de nouvelles indications thérapeutiques dont les complications sont plus spécifiques. La prévention de ces complications repose d’abord sur la pertinence des indications qui ne se conçoivent que dans une évaluation bénéfice/risque pour chaque patient, mais aussi sur la réalisation des examens dans un environnement adapté, par un endoscopiste expérimenté. Le préjudice d’une complication est d’autant plus grave que l’indication était discutable. Dans une analyse rétrospective des complications, le caractère inapproprié de l’endoscopie était noté jusqu’à 29 % des procédures diagnostiques et 36 % des actes thérapeutiques [42]. La définition des complications n’est pas toujours claire et le degré de gravité souvent mal précisé dans la littérature (Tableau 3) [43]. 42 Tableau 3 : Classification des complications de l’endoscopie digestive Un suivi de 30 jours après l’endoscopie est nécessaire pour ne pas méconnaître certains événements indésirables. Le type et la prévalence des complications dépendent non seulement du geste réalisé, mais aussi du terrain et des conditions de réalisation. La mortalité attribuée à l’endoscopie diagnostique est essentiellement secondaire aux complications cardiorespiratoires de l’anesthésie [44, 45,46]. La prévention des complications repose sur trois points essentiels : L’expérience de l’endoscopiste Les conditions d’environnement qui doivent être adaptées au geste réalisé L’état du patient et la parfaite sélection des indications. Dans une démarche de qualité, la prévention implique aussi que toute complication fasse l’objet d’une réunion de morbimortalité afin d’identifier les facteurs possibles de complications et de définir les mesures préventives éventuelles à l’échelon de la structure [42]. 43 X-4.1Complications cardiorespiratoires de l’endoscopie et de l’anesthésie Elles sont au premier rang des causes de mortalité liées à l’endoscopie digestive. Complications cardiovasculaires Dans les années 1990, les complications cardiovasculaires étaient responsables de 50 % de la morbidité et de la mortalité observées au cours des endoscopies digestives avec un décès pour 20 000 endoscopies [44]. Les facteurs de risque identifiés étaient : le type d’anesthésie et sa profondeur l’hypoxie l’âge supérieur à 60 ans une cardiopathie ou une insuffisance coronarienne instable une insuffisance respiratoire un accident vasculaire récent L’arrêt inapproprié des antiagrégants constitue indirectement un facteur potentiel d’accident cardiovasculaire. Les troubles du rythme cardiaque transitoires ou de la repolarisation sont les anomalies le plus souvent rapportées. Exceptionnellement, il s’agit d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral [46]. Au cours de la coloscopie, on observe parfois une réaction vagale bénigne favorisée par les benzodiazépines, la douleur et la distension abdominales, notamment en cas de diverticulose sévère. Cette réaction est rapidement et spontanément résolutive dans 75 % des cas à l’arrêt de l’examen. Nous n’avons pas eu de complication cardiovasculaire majeur dans notre série, mis part une hypotension artérielle passagère chez 10% de nos patients. 44 Complications respiratoires Une désaturation en oxygène du sang artériel inférieur à 90 % était notée chez 8 % des malades au cours d’une endoscopie haute en l’absence de toute sédation et chez 13 % à 80 % des malades sans facteur de risque particulier au cours d’une coloscopie [47]. L’hypoxie est favorisée par : l’anémie l’obésité les efforts de toux l’obstruction du pharynx par l’endoscope (proportionnelle au diamètre de l’endoscope) l’application pharyngée d’un anesthésique l’injection de benzodiazépine et/ou d’opiacé la profondeur de l’anesthésie la position du malade pendant l’examen Les régurgitations gastriques peuvent occasionner un laryngospasme. La prévalence des accidents respiratoires graves (arrêt respiratoire ou pneumopathie d’inhalation) est d’environ 0,026 %. Elle dépend de l’état de conscience et de l’état neurologique, du niveau de sédation, de la position du patient au cours de l’examen, de la pratique d’une anesthésie pharyngée et surtout de l’état de vacuité du tube digestif. Au cours de la coloscopie, les régurgitations et les vomissements sont favorisés par l’insufflation excessive, la compression abdominale et l’obésité. L’inhalation se manifeste par une toux ou une cyanose pendant ou après l’endoscopie. La gravité des pneumopathies dépend du volume inhalé, de l’acidité du contenu gastrique et d’une surinfection bactérienne. Une aspiration buccale et trachéale ou bronchique doit être faite en urgence. La sédation est interrompue afin 45 de reprendre un meilleur état de conscience. Une radiographie pulmonaire au décours de l’examen permet d’évaluer les conséquences de l’inhalation [46]. Nous avons récencé 28% d’hypoxémie passagère et 1 cas d’inhalation massive dans notre série. Prévention des complications cardiorespiratoires Le risque d’accident cardiorespiratoire impose de toujours réaliser l’endoscopie dans des structures adaptées à l’état des patients et de ne pas faire de sédation dans une structure qui n’aurait pas la possibilité de prendre en charge immédiatement une défaillance cardiorespiratoire [48]. Leur prévention repose sur le maintien d’une bonne oxygénation avant, durant l’examen et la période de réveil, par l’administration d’oxygène par voie nasale. La saturation en oxygène et la fréquence cardiaque doivent être surveillée chez tout patient sédaté et chez les sujets à risque en s’assurant de la liberté constante des voies aériennes. En cas de troubles de la conscience (spontanés ou induits par l’anesthésie), la protection des voies aériennes par une intubation endotrachéale doit être discutée en cas d’examen prolongé ou de risque élevé d’inhalation (hématémèse, stase gastrique, mégaoesophage connu, sténose digestive haute, alimentation il y a moins de 4 heures, reflux gastro-oesophagien sévère) [49,50]. X-4.2Complications infectieuses L’acte d’endoscopie peut être un vecteur de transmission infectieuse d’un patient à l’autre, voire au personnel soignant ou le facteur déclenchant d’une infection endogène. Les infections liées à l’endoscopie digestive sont probablement sous estimées car elles ne sont pas toutes identifiées ou reconnues, notamment lorsqu’elles ont une incubation longue et qu’elles sont asymptomatiques (hépatite). Cependant, même sous estimée, leur prévalence peut être aujourd’hui considérée comme très faible (1/1 800 000 d’après l’European Society of Gastroenterology [ESGE] et 1/10 000 000 aux États-Unis) dès lors que les recommandations édictées 46 pour leur prévention, en particulier celles qui concernent les procédures de désinfection des endoscopes souples, sont scrupuleusement respectées [51]. De plus, lors d’un examen, les manœuvres endoscopiques ne sont pas les seules à être potentiellement contaminantes puisque certaines pratiques d’anesthésie ont été incriminées. Infections d’origine exogène Les germes contaminant le matériel peuvent provenir d’un autre patient (Salmonelles, Helicobacter pylori, virus (virus de l’hépatite B [VHB], virus de l’hépatite C [VHC] ou virus de l’immunodéficience humaine [VIH]), ou de l’environnement (Pseudomonas aeruginosa, etc.) lors des procédures de désinfection (eau, laveendoscopes) [52]. Hépatites virales et virus de l’immunodéficience humaine Dans la littérature, les huit cas de transmission de l’hépatite C et les cinq cas d’hépatite B décrits survenaient toujours suite à une défaillance des procédures de désinfection [53]. Il n’est cependant pas toujours facile d’affirmer un lien de causalité avec la procédure incriminée en raison du délai de séroconversion ou de l’absence de phénotypage. De plus, une étude sur une large cohorte n’a pas mis en évidence de transmission virale C sur 8 260 patients lors d’un suivi de 6 mois. Le risque de transmission virale par l’endoscopie est donc exceptionnel. Aucun cas de transmission du VIH n’a jusqu’ici été rapporté [54]. Helicobacter pylori Le fait que la prévalence de l’infection à Helicobacter pylori (Hp) soit plus élevée chez les personnels des unités d’endoscopie suggère que Hp pourrait être transmis en endoscopie par des microgouttelettes de liquide gastrique ou pendant l’hospitalisation [55]. 47 Autres germes Concernant les autres germes commensaux, le portage sur des endoscopes prêts à l’utilisation a été évalué à 1,8 % par Bisset et al. Les germes provenaient des selles ou du nasopharynx, mais aucun cas de transmission avec effet pathogène n’est décrit dans cette étude [56]. Aucun cas de transmission de salmonelle n’a été publié depuis les recommandations de désinfection de 1988 alors que le Pseudomonas continue de présenter un risque potentiel, notamment au cours du cathétérisme des voies biliaires via la contamination des lave-endoscopes. Agent transmissible non conventionnel Le risque de transmission d’agents transmissibles non conventionnels (ATNC) par l’endoscopie ne peut être totalement écarté tant que l’on n’a pas une complète connaissance du statut infectieux des tissus périphériques des patients atteints de maladie de Creuzfeldt-Jakob classique (MCJ). Pour ce qui concerne le nouveau variant de la MCJ (nvMCJ), l’infectiosité serait présente dans l’ensemble des tissus lymphoïdes et la muqueuse rectale chez l’animal, y compris pendant la phase préclinique. Le contact des endoscopes avec les zones lymphoïdes du tube digestif en cas d’effraction muqueuse ou les biopsies pourraient constituer des gestes à risques selon les critères définis par la Direction générale de la santé [57]. Considérant les difficultés de savoir si le matériel d’endoscopie a été en contact ou non avec le tissu lymphoïde, les autorités sanitaires ont considéré que tous les actes d’endoscopie digestive étaient à risque de transmission du nvMCJ [58]. Prévention du risque infectieux exogène Le portage de germes potentiellement pathogènes par un malade étant parfois ignoré, tout patient qui subit une endoscopie doit être à priori considéré comme potentiellement porteur d’un germe pathogène et les procédures de désinfection, reconnues comme efficaces, identiques quel que soit le patient. Dans pratiquement tous les cas de transmission, la qualité des procédures de désinfection pouvait être 48 mise en cause. La responsabilité des biopsies avec des pinces réutilisables, un moment suspectée, est aujourd’hui résolue par l’utilisation du matériel à usage unique. Considérant que les procédures de désinfection étaient universelles, le Comité technique des infections nosocomiales (CTIN) ne recommande pas d’établir un ordre de passage des malades au cours d’une séance en fonction de leur statut viral ou de leur contagiosité hématogène en dehors des porteurs cutanés de bacilles multirésistants [59]. La prolifération possible des germes résiduels, après une procédure de désinfection durant un stockage prolongé plus de 12 heures, implique de toujours pratiquer une nouvelle procédure de désinfection lorsque l’endoscope est réutilisé passé ce délai. Pour ce qui est de la transmission des ATNC, et comme l’on est dans l’impossibilité d’obtenir une désinfection efficace vis à- vis du prion avec les endoscopes souples non autoclavables, la prévention repose, pour l’instant, sur l’utilisation du matériel à usage unique chaque fois que possible, l’identification systématique avant tout examen des malades suspects ou atteints de MCJ et la séquestration, voire la destruction de tout endoscope utilisé chez ces patients [60]. Dans l’avenir, des examens à risque modéré pourraient être définis et ne pas justifier de précautions particulières (endoscopie sans biopsie, et sans geste invasif) tandis que les mesures classiques seraient maintenues pour les actes invasifs [61]. De nouvelles méthodes de décontamination efficaces sur le prion sont en cours d’évaluation [61]. Infections d’origine endogène Au cours des actes d’endoscopie, le risque infectieux peut être consécutif à l’effraction ou à la translocation de germes endogènes (cavité buccale ou flore digestive) et est souvent lié à un geste thérapeutique. La nature et la prévalence de ces infections dépendent des affections associées, de l’acte réalisé et de l’efficacité des mesures de prévention. Le risque de bactériémie de l’endoscopie haute et basse est évalué entre 2 % et 5 % : il n’est pas supérieur à celui d’un brossage dentaire. Il 49 n’est pas aggravé par la réalisation de biopsies, d’une mucosectomie ou d’une sphinctérotomie [62,63]. Le risque d’endocardite ou de greffe sur prothèse est étroitement lié à l’existence et à la nature d’une cardiopathie sous-jacente et à la nature des prothèses. Les sociétés savantes ont établi une liste de situations en fonction du risque potentiel de greffe infectieuse (Tableau 4). Les bactéries digestives en dehors du Streptocoque bovis sont rarement à l’origine d’endocardite. La prévention de l’endocardite ou de greffe sur prothèse repose sur l’antibioprophylaxie selon les modalités définies dans diverses recommandations. Le choix d’un antibiotique doit tenir compte de la nature des germes impliqués, du spectre de son activité antibactérienne, de l’état des résistances au sein de l’établissement, de son coût et de ses effets secondaires. Les indications sont fonction de la nature de la cardiopathie présente ou du type de prothèse et de l’acte endoscopique réalisé . La neutropénie sévère (polynucléaires neutrophiles inférieurs à 100 pour 109/l) augmente le risque d’infection secondaire à des bactériémies à germes à Gram négatif. Il n’est pas établi que les patients immunodéprimés ont un risque accru de complication liée aux bactériémies secondaires à des endoscopies. Les protocoles actuellement recommandés par la Société française d’endoscopie digestive (SFED) et l’ESGE sont résumés dans les (Tableaux 5,6). 50 Tableau 4 : Classification des patients à risque d’EI (SFED 2003) Tableau 5 :Indication de l’antibioprophylaxie selon l’endoscopie 51 Tableau 6 :Antibioprophylaxie chez patient sans risque cardiaque X-4.3complications mécaniques de l’endoscopie digestive Complications mineurs Elles sont le plus souvent mineures. Elles sont évaluées à 17 % ; 2 % d’entre elles nécessitent une consultation médicale et 0,5 % une hospitalisation [65]. Différents incidents peuvent être signalés après endoscopies hautes : l’odynophagie survenant pendant 2 à 4 jours après l’examen suite à un traumatisme mécanique direct de l’endoscope (10 %) ; l’inconfort abdominal secondaire à l’insufflation excessive (4,6 %). Les traumatismes dentaires sont un motif de plainte et imposent la plus extrême prudence lors du retrait du cale-dent. Un hématome rétropharyngien, oesophagien ou duodénal, l’insufflation des parotides, la luxation temporomandibulaire ont aussi été rapportés. Une douleur nasale et surtout une épistaxis parfois sévère sont notées (7 %) en cas d’introduction du nasofibroscope par voie nasale. Celle-ci doit être contreindiquée chez les malades sous AVK ou AAP. Hémorragie Le saignement après biopsies à froid de la muqueuse gastrique est minime même en cas de traitement par AAP. Le risque d’hémorragie devient significatif en cas de coagulopathie, d’hypertension portale ou de thrombopénie inférieure à 20 52 000 plaquettes/ml. Aucune complication hémorragique n’a été récensé dans notre série. Perforation instrumentale Endoscopie haute Elle survient pour 0,03 % des endoscopies diagnostiques [46]. Elle est située le plus souvent au niveau de l’oesophage cervical ou d’un diverticule de Zencker et secondaire à un traumatisme lors de l’introduction à l’aveugle de l’endoscope. Elle survient dans 75 % à 90 % des cas de maladie oesophagienne sous jacente comme une sténose, une tumeur, un diverticule ou la réalisation d’une biopsie sur une zone pathologique [64]. Plusieurs mécanismes interviennent : la perforation directe (lors de l’introduction ou dans un diverticule), une déchirure par une tension sur la paroi trop élevée (en amont d’une sténose) et, plus rarement, sur une zone de faiblesse de la paroi due à une nécrose (un ulcère ou la conséquence d’un acte thérapeutique comme une ligature) [65]. Leur prévention impose de ne jamais forcer pour introduire l’endoscope, en particulier chez les sujets âgés ou en cas de spasme. La fréquence des complications des dilatations des sténoses de l’oesophage par bougies ou ballonnet est de 3 % avec une mortalité de 1 %. Le risque de perforation est moindre dans les sténoses bénignes (1,1 % ; mortalité 0,5 %) que dans les sténoses malignes (6,4 % ; mortalité 2 %) surtout lorsqu’elles ont un trajet complexe [66]. Les dilatations des sténoses secondaires à la prise de caustique ou à la radiothérapie sont plus à risque [67]. L’âge élevé du patient et l’inexpérience de l’endoscopiste sont des facteurs de risque de complications [66]. Le taux de perforations des dilatations pneumatiques pour achalasie est compris entre 1 % à 3 % et la perforation siège au-dessus du cardia . Le diamètre du ballon (> 30 mm) une amplitude des contractions du bas-oesophage supérieure à 70 mm d’H2O l’âge élevé du malade 53 et un amaigrissement récent sont des facteurs prédisposant inconstamment retrouvés dans les études publiées [68]. Un cas de perforation œsophagienne a été déploré dans notre série et chez qui l’évolution était défavorable des suites d’une médiastinite. Endoscopie Basse La perforation constitue le risque majeur de la coloscopie. Sa prévalence se situe entre 0,04 % et 0,9 % pour un acte diagnostique, et entre 0,06 % à 0,7 % pour un acte thérapeutique [69]. Nous avons recensé un cas de perforation rectale au cours d’une colonoscopie pour tumeur rectale. Complications exceptionnelles D’autres complications ont été rapportées : hématome splénique avec rupture secondaire, favorisé par la difficulté de franchir l’angle gauche, une splénomégalie ou un traitement anticoagulant ; lésions de rectocolite caustique mises sur le compte d’un rinçage insuffisant de l’endoscope désinfecté à la glutaraldéhyde, volvulus, pneumatose [70]. Un cas de complication exceptionnelle a été rapporté dans notre série, notamment la survenue d’hématome splénique sous capsulaire au décours d’une colonoscopie ayant nécessité une splénectomie ;l’évolution était favorable. Duodéno-cholangiowirsungographie rétrograde (DCWR OU CPRE) Compte tenu du risque de complications sévères, les indications de la duodéno-cholangio-wirsungographie rétrograde (DCWR) sont aujourd’hui réservées aux seuls gestes thérapeutiques. Les deux complications principales sont la pancréatite aiguë et l’infection. Le taux de complications est évalué à 5 % et le taux de mortalité à 0,1 % (71). 54 Pancréatite aiguë La pancréatite aiguë, caractérisée par une élévation de la lipasémie supérieure à trois fois la normale et une douleur abdominale typique, est la complication la plus fréquente (plus de 50 %) et la plus redoutée de la DCWR. Sa prévalence est comprise entre 1,6 % et 10 % [72]. Elle est sévère dans 0,5 % des situations et responsable du décès dans 0,2 % des cas de DCWR [73]. Elle se développe dans les 24 heures qui suivent l’endoscopie. Les facteurs de risques identifiés sont liés : soit à la technique via un traumatisme de la papille entraînant spasme et/ou œdème avec rétention des sécrétions pancréatiques un cathétérisme ou une opacification répétés du canal de Wirsung la réalisation d’une précoupe, ou d’une manométrie, facteurs eux-mêmes largement dépendants de l’expérience de l’opérateur soit au malade : âge jeune, sexe féminin, voies biliaires non dilatées, dysfonctionnement du sphincter d’Oddi, antécédent de pancréatite [73]. Le traitement est identique à celui d’une pancréatite aiguë quelle que soit l’étiologie avec mise au repos digestif et antalgiques en l’absence de critères de gravité. La gravité des pancréatites aiguës impose de réserver les indications de la DCWR aux seuls examens thérapeutiques et de ne confier ce type d’examen qu’à des opérateurs et des centres expérimentés (plus de 200 examens par an). Infections Les infections liées à la DCWR sont l’angiocholite (0,4 % à 10 %), la cholécystite (0,5 %), l’infection d’un pseudokyste pancréatique et, plus rarement, une péritonite secondaire à une perforation postsphinctérotomie [73]. Le facteur de risque principal d’infection biliaire est : le drainage biliaire incomplet Une infection récente un âge supérieur à 50 ans 55 un diabète la présence d’une lithiase cholédocienne et une intervention biliaire antérieure Les bactéries isolées dans la bile sont presque toujours d’origine intestinale. Bien que la présence de bactéries dans la bile soit polymicrobienne, les bactériémies sont monogermes, et le plus souvent à Escherichia coli. La prévention repose sur l’antibioprophylaxie, la qualité du nettoyage et de la désinfection du matériel, l’utilisation d’un produit de contraste stérile et surtout la qualité du drainage des voies biliaires. La seule exception concerne les patients présentant une cholangite sclérosante pour lesquels il peut être impossible d’assurer un drainage satisfaisant. Nous avons enregistré un cas de choc septique au cours d’une CPRE pour angiocholite ; l’évolution était favorable. Perforation Une perforation symptomatique est observée dans 0,5 % à 5 % des DCWR. La présence d’air en rétropéritonéal est beaucoup plus fréquente (30 %) [74]. Trois types de perforation sont décrits. La perforation duodénale rétropéritonéale après sphinctérotomie (40 %) est la plus fréquente. La perforation du canal biliaire survient en cas de sténose biliaire souvent maligne suite à un faux trajet avec le fil guide. Il peut aussi s’agir d’une perforation digestive sur le cardia ou d’un angle anatomique aigu (Billroth II) [74]. Les facteurs de risque sont un dysfonctionnement du sphincter d’Oddi, une sténose juxtaampullaire, une voie biliaire dilatée, et un diverticule préampullaire [74]. Le traitement est chirurgical sauf en cas de perforation rétropéritonéale. Dans ce cas, un traitement médical peut être entrepris en l’absence de troubles hémodynamiques chez un patient paucisymptomatique et apyrétique (antibiotiques, aspiration digestive). La prévention des perforations postsphinctérotomie passe par 56 la bonne orientation de l’incision qui doit se faire progressivement en associant coupe et coagulation. Un cas de perforation duodénale a été recensé dans notre série chez l’évolution était favorable après prise en charge chirurgicale, et hospitalisation en réanimation. 57 CONCLUSION Le succès des endoscopies digestives réside dans une collaboration étroite entre le médecin endoscopiste et le médecin anesthésiste. L’anesthésie pour endoscopie digestive, bien que d’apparence simple et anodine a montré au cours des dernières années une marge de progression importante liée à l’usage de médicaments maniables à cinétique d’action rapide (propofol, rémifentanil) et de techniques d’administration personnalisées (PCS, AIVOC). Quels que soient la technique ou le produit utilisé, il importe avant tout de respecter les règles de sécurité, tout en assurant un confort maximal, tant pour le patient que pour l’endoscopiste, dans des conditions identiques à celles appliquées à la chirurgie. Le risque de complications persiste, du fait notamment de la prise en charge de patients de plus en plus fragiles, ce qui doit rendre extrêmement attentif au respect des règles de sécurité, d’autant que la grande majorité de ces actes sont pratiqués en ambulatoire. La gravité potentielle des complications de l’endoscopie digestive implique que tout soit mis en oeuvre pour en limiter les risques. Pour cela, quatre conditions doivent être remplies : des indications rigoureusement pesées, un endoscopiste entraîné au geste qu’il effectue et connaissant les risques pris, une structure adaptée et équipée pour les actes et les malades qui y sont accueillis, le respect des mesures de sécurité concernant l’anesthésie et la désinfection. L’endoscopie digestive peut etre pourvoyeur d’effraction muqueuse ;de septicémie ,métastase septique ou encore de situation d’hemorragie difficilement gerable(insuffisance hépatocellulaire,patients sous anticoagulant ou AAP) d’où la réalisation d’une visite préanesthésique systématique(Dépistage des patients à risque) ainsi que le respect strict des recommandations quant à l’antibioprophylaxie et la gestion périopératoire des anticoagulants et AAP en péri endoscopie digestive sont des mésures impératives à adopter pour assurer un maximum de sécurité à nos patients. 58 RESUME ANESTHESIE EN ENDOSCOPIE DIGESTIVE ETUDE PROSPECTIVE A PROPOS DE 375 CAS Introduction L’anesthésie en endoscopie digestive améliore le vécu du geste invasif par le patient et facilite la tache à l’opérateur. L’endoscopie a une place importante dans le diagnostic et le traitement des maladies biliaires et digestives. Le nouvel environnement (en dehors du bloc opératoire) ; l’anesthésie de courte durée et l’état général bon des patients (ASA I) ne devraient pas faire oublier les règles générale de sécurité en anesthésie ambulatoire Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude prospective qui s’est déroulé entre (Septembre à novembre 2012) au service des Explorations Fonctionnelles digestives du CHU HASSAN II Ont été inclus tous les Patients ayant bénéficié d’une anesthésie pour endoscopie digestive qu’elle soit diagnostique, thérapeutique ou de suivi. Résultats 375 patients ont été inclus à l’étude, l’âge moyen de nos patients était de 36 ans avec une prédominance féminine à 61% ; Près de 50% des patients étaient de la Classe ASA I . Les gestes effectués étaient par ordre de décroissance :Colonoscopie 57% ; Fibroscopie+colonoscopie 23% ; Cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) 13.8% ; Echographie endoscopique trans œsophagienne 3% ;Dilatation œsophagienne par Bougie 3%. Une Anesthésie générale a été réalisée chez tous les patients bénéficiant de CPRE ;et de dilation œsophagienne ;les autres gestes ont été fait sous sédation. Les complications observées ont été de l’ordre de : 59 Désaturation, hypotension artérielle, Choc septique, inhalation, perforation œsophagienne, perforation duodenale,perforation rectale,et un hematome splénique sous capsulaire.93.5% des patients ont été observés en SSPI avant de rejoindre les services d’hospitalisation où le domicile ;6.5% des patients étaient transférés au BOU (Bloc opératoire des urgences) ou en Réanimation Discussions Certains actes nécessitent le recours à une anesthésie générale avec intubation orotrachéale, la sédation constitue la technique d'anesthésie la plus utilisée, le principal risque de la sédation est la dépression respiratoire, l’inhalation. L'anesthésie pour endoscopie digestive doit se conformer aux règles du décret de sécurité anesthésique et à celles qui régissent le patient ambulatoire. Le minimum de monitorage (SAO2 ; Cardioscope ; Pression artérielle non invasive) devrait être systématique chez tous les patients. 60 BIBLIOGRAPHIE 1. Servin F. Anesthésie pour endoscopie digestive. EMC - AnesthésieRéanimation 2014;11(2):1-7 [Article 36-559-A-10] 2. Lienhart A, Auroy Y, Clergue JF, et al. Anesthésies hors chirurgie et obstétrique. Ann Fr Anesth Réanim 1998 ; 11 : 1347-51 3. Abdmoulah M, Cayla JM, Valetoux P, Gouffier E. Digestive hemorrhage caused by rupture of oesophageal varices: emergency endoscopic sclerotherapy under general anesthesia. Gastroenterol Clin Biol 1995 ; 19 : 324 4. Silvis SE, Nebel O, Rogers G, Sugawa C, Mandeltstam P. Endoscopic complications. Results of the 1974 American Society for Gastrointestinal Endoscopy survey. JAMA 1976 ; 235 : 928-30 5. Kjaergard H, Nordkild P, Geerdsen J, Dyrbreg V. Anaesthesia for colonoscopy. An examination of the anaesthesia as an element of risk at colonoscopy. Acta Anaesthesiol Scand 1986 ; 30 : 60-3 6. 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